En 2023, Le Mans Classic organisait une nouvelle édition de son rassemblement d’exceptions ainsi que des courses sur le fameux circuit des 24h dans le cadre du centenaire. C’était fou et j’y étais comme 235 000 autres chanceux spectateurs.
Le Mans Classic
Depuis 2002, Patrick Peter, dirigeant d’une boîte de communication et promoteur d’évènements bagnolistiques, s’associe avec l’Automobile Club de l’Ouest et Richard Mille (pas celui d’Indianapolis) pour créer une rétrospective des plus belles voitures de courses ayant participé aux 24h du Mans. Avec 30 000 visiteurs, ça démarre bien. Depuis, tous les 2 ans, Le Mans Classic gagne en popularité pour atteindre le chiffre vertigineux de 235 000 personnes présentes en 2023. De quoi fêter dignement le centenaire des 24h.
Pourquoi aller au Mans Classic 2023 ?
Je voyais régulièrement des reportages à ce sujet mais l’année dernière (après deux éditions annulées à cause du Covid), plusieurs personnes m’ont particulièrement donné envie de m’y rendre. Je commence avec @Dave qui publiait sur Twitter des centaines de photos des bagnoles exposées en 2022. D’autant plus qu’il a mis 6 mois pour le faire tellement la densité était incroyable. Pour la moitié, ou presque, des versions que je ne connaissais pas. Ou alors, une vingtaine de mêmes modèles qui sont des raretés normalement.
À cela s’ajoute deux influents blogueurs comme Jean-Baptiste du BlogAutomobile et Michael de Blog-Moteur (oui, chez Hoonited, nous sommes des blogueurs sans avoir le mot « blog » dans notre nom). Je me sens proche de JB (indépendamment du fait qu’on habite à 15 km l’un de l’autre) car il n’a pas une grande passion pour le sport automobile. Pour autant, il reste curieux et avait parfaitement décrit ses impressions lors de sa première participation. Concernant Michael, on percevait le passionné dans son papier avec des photos exceptionnelles et surtout le son des voitures à l’oreille rien qu’en lisant ses propos.
Le bruit infernal des moteurs à Le Mans Classic 2023
Suis-je masochiste ? Je déteste le bruit et je me rends sur un circuit (le plus célèbre du monde ?) pour admirer 800 voitures anciennes rouler à fond. Je le suis sûrement mais je suis aussi prévoyant. J’avais dans mon sac-à-dos de lycéen (pas besoin de préciser que c’était un Eastpak) des boules Quies et surtout un casque anti-bruit.
Dans la vie, je ne comprends pas certaines choses. Surtout quand elles sont aussi éloignées de moi : comment peut-on rester au bord d’une piste sans protection auditive ? Pour des raisons de santé publique, elles devraient être obligatoires ! Et pas la peine de me faire la comparaison avec des capotes, les blaireaux ! Même avec un casque, on sent bien. Oui, on sent les vibrations folles et on entend la tonitruance des motorisations. Je ne compte plus le nombre de personnes qui tentaient de se boucher les oreilles avec leurs doigts/mains dans les gradins. Pire, j’ai vu quelques enfants sans casque dont un bébé. En m’y connaissant pourtant bien sur le sujet des maltraitances infantiles, je ne pensais pas que celle-ci pouvait exister. Dans cette affaire, @Thibault qui roule en 2CV (rouillée) et audioprothésiste dans le Nord va pouvoir se construire une piscine dans son jardin, à côté de son hangar.
Pour ma part et durant mes 36h sur place, j’ai donc porté mes boules Quies en permanence et j’ai ajouté mon casque anti-bruit dès que je m’approchais des voitures en action.
Où donner de la tête durant cette fête ?
Le Mans est plus qu’un circuit. Enfin, un petit circuit. Celui-ci s’appelle le circuit Bugatti (je pense qu’il y a un lien avec la marque de voiture) qui ne fait « que » 4,185 km alors que le grand circuit (temporaire, lui) fait 13,626 km et emprunte les départementales de monsieur et madame Tout-le monde. Je vous rassure, celles-ci sont fermées à la circulation durant les compétitions. Je crois que ça serait relativement dangereux de partager la route entre une Clio à 80 km/h et une Nissan R90C à 366 km/h.
Dès lors, il faut imaginer un espace immense de part et d’autre du circuit au point de regrouper 8 500 bagnoles exhibées et plusieurs campings. Le Mans Classic se déroule sur 4 jours du jeudi après-midi au dimanche 17h. J’y étais du vendredi matin au samedi minuit. Et je n’ai pas tout vu, loin de là. Pourtant, j’ai arpenté les allées dans tous les sens pour atteindre 42 km à pied. Un marathon d’automobiles d’exceptions. Je ne vous parlerai pas de mes 580 photos et vidéos car elles ont toutes été publiées sur mon compte Twitter #LeMansClassic. Je vous parlerai plus de mes copains Twitter que j’ai rencontrés.
Les copains de Twitter à Le Mans Classic 2023
Une nouvelle fois, les copains de Twitter ne déçoivent jamais dans la réalité. On parle des mois ensemble et on se retrouve avec @Dave et @Guillaume pour partager notre passion entre bagnolards. Chacun à son niveau, le mien étant vraiment bas puisque je n’ai même pas remarqué les deux McLaren F1 que j’ai pourtant capturées photographiquement. Comme excuse : la quantité affolante de raretés amène à perdre la tête.
Reste le plaisir à partager ces rigolades et à s’émerveiller devant de modèles uniques, ou presque. Entre les voitures de courses incroyables dans les paddocks et les 1 500 Porsche de ville sur plusieurs parkings, on se perd instantanément. C’est bien Le Mans Classic mais pas pour rester ensemble. Impossible car trop de choses à voir. Sauf pour le musée en amoureux avec @Guillaume avant de rejoindre @Antoons et Olivier pour la grande parade du week-end.
La parade du Mans Classic 2023
@Dave nous avait prévenus : « on se retrouve tous au virage Dunlop samedi à 15h pour la grande parade. C’est le moment à ne pas louper ». On n’a pas été déçus. Alors si, on a complétement été déçus. Car on a attendu 1h45 que celle-ci commence puis elle a duré 2 tours, derrière une voiture de sécurité, à 50 km/h. J’en rigole encore. On ne voulait pas comprendre le mot « parade ». On s’attendait tous à voir l’entièreté des voitures victorieuses au Mans depuis 100 ans pour foncer à 300 km/h pendant 20 min.
La bouffe nulle et les bières pourries
Autre déception, c’est bien la bouffe à Le Mans Classic. Outre le fait qu’il faille faire la queue pendant 30 min (ce que je n’ai pas fait car j’avais prévu des sandwichs et des salades Sodebo (non-sponsorisés). Pour autant, les copains m’ont tous dit que ce circuit ne rime pas avec gastronomie. J’ai tout de même pris une saucisse/frites que j’ai vite regrettée. Même les pintes à 11 € décevaient par l’absence de fraicheur et de mousse. De quoi encore mieux se préparer pour la prochaine édition.
Le Mans Classic 2025
D’ores et déjà, je sais que je reviendrai en 2025 et peut-être même durant 3 jours. Afin de m’y préparer, je corrigerai le tir pour mon couchage et pour les bières, avec une grosse glacière. En effet, bourgeois comme je suis, je voulais dormir à l’hôtel. Indépendamment du fait qu’il ne reste plus une seule chambre 6 mois à l’avance, ça aurait été une perte de temps considérable de partir puis de revenir. Il faut absolument rester sur place afin d’éviter les bouchons matinaux. Des embouteillages à base de Ferrari, Lotus et Aston Martin. Ça change de ceux en Renault, Volkswagen et Tesla sur la Francilienne en semaine.
Puis de « dormir » dans le coffre trop petit de sa Polo permet de se projeter dans une future demande de prêt d’un break voire d’un Combi ! À 6h du mat, c’est aussi l’occasion d’observer des collègues sur le parking « médias » dont un cinquantenaire bien installé dans son Cayenne avec un matelas plus épais que celui de mon lit. En rangeant mon sac de couchage, j’ai aussi aperçu une femme, la quarantaine, jeans chemisier blanc, clope au bec, à côté de sa Porsche 996. Elle semblait dans ses pensées et j’imaginais qu’elle regrettait encore plus que moi le choix de cette bagnole pour y passer la nuit. Ou alors, elle se disait que c’est vraiment la plus moche des 911. Ou les deux.
Dernière soirée à Le Mans Classic 2023
Pour la dernière soirée, direction Arnage avec le fameux virage d’Indianapolis. Pour cela, je prends un bus des années 50 avec les deux zozos des années 80, @Antoons et Olivier, qui veulent se mettre au fond. Vous voyez le genre. Pendant que je travaille à publier des tweets sur les bagnoles folles de la journée, ils s’amusent à se raconter des blagues puériles. C’est aussi ça le Mans Classic. Des âmes d’enfants pour voir défiler des monstres de puissance avec des flammes qui jaillissent dans la nuit.