Aujourd’hui, je vais te parler d’une voiture particulière et sans vraiment de concurrence sur le marché actuel. Elle est compacte, électrique, sportive et pas chère : je parle bien sûr de la MG4 XPower, vu que c’est indiqué dans le titre de l’article sur lequel t’as cliqué. J’ai en l’occasion de réaliser plusieurs essais de la voiture et dans des conditions très différentes, on va voir tout ça ensemble dans parties qui suivent.
MG4 Xpower : le tour du propriétaire
Comme d’habitude, avant de détailler mon avis au sujet de cette chinoise un peu vénère, voici les informations principales à savoir à son sujet et commençons tout de suite par les dimensions. La MG4 Xpower mesure donc 4,29 m de long et 1,84 m de large, ce qui est exactement pareil que toutes les MG4 normales. L’empattement reste inchangé également avec 2,71 m. La hauteur de la XPower est la même que les versions Luxury, soit très exactement 1 516 mm. C’est 12 mm de plus que les versions Standard et Comfort. Concernant le poids, notre bombinette électrique affiche 1 803 km sur la balance, soit « seulement » 168 kg de plus que la version du peuple, la Standard. Si t’en as marre des chiffres dans tous les sens, saute directement à la partie suivante car je vais poursuivre mon discours relou technique.
Côté batterie, la XPower embarque celle de 64 kWh (NMC) déjà dispo dans la gamme et qui affiche les mêmes propriétés concernant la recharge : 11 kW en AC, 140 kW en DC. La courbe de charge pourrait être meilleure mais globalement ça va. Notons que la charge de 10 à 80 % est effectuée en 26 minutes, selon la documentation officielle. Selon la même documentation, l’autonomie maximale mixte est annoncée 385 km, soit environ pas beaucoup du tout.
Mais la MG4 Xpower n’est pas une voiture ordinaire, que l’on achète comme déplaçoir pas cher. Grâce à ces deux moteurs électriques placés sur chaque essieu, l’auto revendique une puissance totale de 320 kW (435 ch) et 600 Nm de couple. Le 0 à 100 km/h est pulvérisé en 3,8 sec tandis que la vitesse de pointe atteint 200 km/h. L’auto dispose également d’un blocage électronique du différentiel et d’un contrôle de repas (launch control), en plus de 2-3 trucs esthétiques qui la différencient d’une MG4 classique. Il est à noter que – pour une raison qui m’échappe – le moteur de 150 kW (204 ch) que l’on trouve généralement à l’arrière des versions Luxury, se retrouve greffé sur le train avant de notre Xpower.
Une sportive, vraiment ?
C’est quoi une voiture sportive ? Posez cette question à 1 000 personnes et je suis sûr que vous obtiendrez 1 000 réponses différentes. A partir de quel moment une voiture est-elle considérée comme sportive ? Et à partir de quel moment une voiture sportive devient « supercar » ? Et qu’en est-il des GT alors ? Les limites sont aussi floues que la définition de SUV et elles sont surtout personnelles, j’ai l’impression. Pour certains, une Mustang sera le summum de la sportivité automobile là ou pour d’autres ce ne sera qu’une GT pour se balader en ligne droite. Et que dire d’une Citroën AX Diesel qui tourne en 9:55 sur le Nurb, sportive ou pas sportive ? J’espère que vous avez compris où je veux en venir avec tout ça. Normalement oui, car les lecteurs de Hoonited sont les plus intelligents et les plus beaux du monde ! Nous n’avons pas la même définition de voiture sportive. Performante ne veut pas obligatoirement dire sportive et Vice et Versa.
Une sorte de disclaimer.
J’ai eu l’occasion de tester la MG4 Xpower dans des conditions très variées : à la montagne, sur circuit, sur autobahn et sur route fermée. Ces multiples essais ont duré plusieurs semaines étalées sur plus de 5 000 km, autant dire que j’ai bien eu le temps de m’approprier l’auto.
Commençons par le positif. En mode sport, les accélérations sont bluffantes ! Je dirais presque que c’est trop violent pour moi mais pour une voiture à vocation sportive c’est plutôt un compliment, non ? Je n’ai pas eu l’occasion de mesurer quoi que ce soit comme paramètre par moi-même mais j’ai l’impression que le 3,8 sec en 0 à 100 est tout à fait crédible. Les reprises sont démentielles et ce, quelle que soit la vitesse de croisière. J’ai la chance de travailler à côté de l’Allemagne où je me rends régulièrement pour tester les autos, notamment les vitesses maximales. Celle annoncée sur la Xpower est vraie. Je ne pense pas que la voiture tienne 100 km lancée à 200 km/h mais elle sait le faire. Tout comme elle sait vous coller au siège entre 0 et environ 170 km/h, c’est vraiment surprenant de violence.
Continuons sur le positif si vous voulez bien. Si votre attente de la voiture sportive est de « vous envoyer en enfer » sans vous tuer, la MG4 Xpower est la candidate parfaite pour ça. Son comportement sur le sinueux me rappelle celui d’une RS 3, avec la répartition du couple avant / arrière assez similaire, du moins dans le ressenti. La voiture est vissée au sol et rien ne semble pouvoir la faire décrocher. Ni la vitesse ni même la physique. Tout le monde peut se sentir pilote à son volant. Elle encaisse tout et pardonne beaucoup de choses à son pilote-amateur, à condition que l’ESP soit activé. Transition parfaite sur les points négatifs.
L’ESP de la Xpower ne peut pas être déconnecté entièrement. Enfin si, il le peut, à condition que la voiture ne dérape pas et reste tout droit. Ca a été ma première frustration sur un circuit de glace au volant de la MG4 : la voiture ne peut quasiment pas glisser. Le système autorise l’arrière de décrocher et de glisser dans un virage en pleine accélération mais si on coupe les gaz puis les on les remet (pour maintenir une glisse à l’accélérateur), la voiture se met en sécurité jusqu’à la fin de la glisse et vous empêche d’accélérer. Vous avez beau écraser la pédale d’accélérateur à la reprise des gaz, il ne se passe absolument rien. La voiture a décidé que la manœuvre entreprise était trop dangereuse et qu’il valait mieux intervenir. Et comme vous continuez à essayer de la faire accélérer en appuyant sur la pédale d’accélérateur (un peu comme on appuie nerveusement sur le bouton de l’ascenseur pour qu’il arrive plus vite), la voiture se débloque systématiquement au pire moment : quand on ne s’y attend pas. Parfois le comportement de l’ESP est prévisible, parfois non. C’est vraiment dommage d’avoir bridé de manière aussi stricte, un peu de marge aurait été bienvenue. Vivement qu’on découvre quel fusible est responsable de ce truc ou quel logiciel il faut hacker pour débloquer tout le potentiel sportif de la MG4 Xpower.
On achète, alors ?
Esthétiquement, la MG4 Xpower est une réussite totale, selon moi. Surtout dans cette configuration avec l’optionnelle teinte mate Hunter Green (+ 650 €) qui se marie parfaitement bien avec les étriers de freins orange.
Du côté du tarif, c’est du jamais vu. La MG4 Xpower propose tout simplement le cheval le moins cher du marché, soit environ 94,57 euros pour le cheval. Pour les plus nuls en maths, ça fait exactement 41 140 € pour les 435 chevaux de l’engin, avec notre peinture. C’est très intéressant ! Seulement voilà.
Je ne voudrais pas d’une MG4 Xpower et ce, même si j’avais 41 140 € en trop sur mon compte en banque. La raison principale est son comportement sportif, beaucoup trop bridé à mon goût. Je tiens à préciser que je ne suis pas pilote mais un simple « fun haver« , comme on dit aux Etats-Unis d’Amérique. Et même avec mon humble niveau d’amateur de conduite dynamique, j’ai rencontré la frustration des limites électroniques imposées par la voiture. Il y a une sorte d’incohérence entre la promesse et le résultat. D’un côté, on te dit « 435 ch, 0 à 100 km/h en 3,8 sec, ultra sportive tout ça » et de l’autre, on ne te laisse pas exploiter le matos. C’est comme si tu étais marié avec Zendaya mais que vous faisiez chambre à part. C’est frustrant.
Le deuxième point est commun à l’ensemble de la gamme MG4 (et MG de manière plus globale) car ça concerne l’ordinateur de bord. Certes, le logiciel a l’air moins bugué qu’il y a un an ou deux mais ce n’est pas encore 100 %, même 90 %, parfait. L’écran manque cruellement de réactivité, nécessitant de mettre son doigt 2, 3 voire 4 fois sur le même bouton pour que le clique soit pris en compte, c’est pénible. Ajouter à ça les aides à la conduite beaucoup trop intrusives et ça rend chaque voyage à bord de la MG4 Xpower assez électrique (oui, c’est un jeu de mots nul et assumé). Ça bipe, ça tire sur le volant, ça ne reconnaît pas ton doigt sur l’écran et une fois sur dix, ça ne veut pas lancer Apple CarPlay. C’est énervant.
Finalement…
J’ai tout de même passé un bon moment au volant de cette MG4 Xpower malgré tout. 425 chevaux dans une voiture abordable, il faut saluer l’effort et remercier MG d’avoir osé. En ce qui me concerne personnellement, j’ai eu un bien meilleur feeling avec la version Luxury qui ne revendique pourtant aucune sportivité.