Essai Smart #3 Brabus : de la grosse puissance (2/2)Environ 10 minutes de lecture
Smart #3 Brabus
37 315 €
49 815 €
Electrique synchrone à aimants permanents
66 kWh
Electricité
428 ch (315 kW)
543 Nm
Automatique
Intégrale
3,7 s (ça arrache vraiment !)
180 km/h
4,40 m
1,84 m
1,56 m
2,79 m
1 910 kg
165 km
23 kWh/100 km
0 g
5 CV
La Smart #3 Brabus, dans cette version ultra puissante de 428 ch avec un 0 à 100 km/h en 3,7 s, vous amène dans un monde 100 % électrique prometteur sans être totalement abouti.
Le contexte de l’essai
Si je dois vous expliquer le contexte de l’essai, c’est que vous n’avez pas lu ma première partie. Celle qui parle de la Smart #3 et qui détaille notre organisation avec @LeStagiaire pour se partager la conduite de deux Smart en deux jours. Celle aussi où j’écris que je n’ai pas eu suffisamment de temps et de sensations pour décrire correctement la conduite de la #3 propulsion de 272 ch.
Pour cette version bodybuildée de 428 ch avec une transmission intégrale, je peux vous assurer qu’on a bien expérimenté ses capacités. Ce nom Brabus fait référence au préparateur allemand, principalement sur Mercedes et Smart (!) mais aussi sur Porsche. Pour notre #3, il ne s’agit que d’une appellation commerciale mais à vocation sportive et haut de gamme.
Les éléments en commun
Je ne vous refais pas le détail des éléments déjà évoqués dans le premier papier mais un peu quand même. On appréciera toujours la ligne de ce SUV électrique façon Mercedes ainsi que son espace à bord pour cinq personnes. Les sièges sont confortables et vraiment très beaux particulièrement avec les surpiqûres rouges. On garde aussi la même taille de coffre de 370 litres et de frunk de 15 litres qui peuvent sembler limités pour le gabarit de la voiture avec ses 4,40 m et son positionnement familial. Les écrans de 12,8 et de 9,2 pouces sont les mêmes avec aussi l’absence de boutons physiques pour régler la climatisation même si on n’avait pas le problème de synchronisation dans cette version.
Par contre, nous avons eu aussi un « freeze » du GPS natif, ce qui agace quand on sait que l’équipe Smart France (via une agence spécialisée) a fait un incroyable boulot de roadbook pour proposer les plus belles routes de la région entre le Pays d’Aix et le Lubéron. Un itinéraire de 156 km avec des virages, des montées, des descentes, des paysages variés et des villages typiques.
Les éléments différents
Concernant les éléments différents entre la Smart #3 et la Smart #3 Brabus, on commencera par la couleur. Nous avons le « Rouge Laser » qui va (très) vite et qui lui va très bien. Même si ma préférence se portera vers le « Orange Photon ». Pour les jantes, on passe du 19 aux 20 pouces avec ces « Design Synchro ». D’aucuns parlent d’un design fade/lisse, moi je trouve que tout est joli avec son becquet sur le toit. Les clients du #1 doivent se dire la même choses car 40 % des ventes se sont portées sur la version Brabus. On imagine la même proportion sur la #3 avec aussi l’effet nouveauté.
Plus que la puissance et les suspensions, ce sont d’autres particularités qui font la différence. Comme celles esthétiques (aération devant le capot, ouïes sur les côtés et étriers de frein peints en rouge) et le niveau d’équipements avec un éclairage d’ambiance (toujours bien sympa), un affichage tête-haute, un système audio Beats de 13 haut-parleurs (correct), des projecteurs Matrix (pas testé car arrivé juste à la nuit tombée) et un volant en Alcantara (agréable). Le tout pour 49 815 €. Le gap de 7 500 € par rapport à la Pro+ ne me parait pas déraisonnable au vu de la différence de puissance (156 ch supplémentaires) et de transmission (2 roues motrices supplémentaires) mais surtout d’agrément. Enfin de folie d’agrément.
La conduite ultra dynamique (et la consommation) du Smart #3 Brabus
Ces prochains paragraphes ne feront pas date pour la valorisation de l’intelligence humaine. Normalement, lors de nos essais automobiles, on prend nos repères progressivement puis on augmente le rythme. Avec @LeStagiaire, nous avons été bien trop impatients de découvrir la puissance absurde de ce SUV 100 % électrique. J’ai commencé avec une accélération pour atteindre 80 km/h grâce au mode « sport ». On sent bien les possibilités du Brabus mais on s’attend peut-être à mieux. On change de conducteur et on découvre le mode « Brabus ».
Là, on a bien les 3,7 secondes pour atteindre 100 km/h. Enfin, on n’a pas chronométré mais on la tête collée au siège. C’est vraiment débile. Surtout qu’on a une super adhérence pour cet exercice avec un temps ensoleillé. Evidemment, @LeStagiaire en remet une couche pour tester toutes les reprises. Cela pousse et fonctionne parfaitement. On peut aussi avoir un bruit d’accélération dans l’habitacle mais on le coupe rapidement car il ne nous convient pas. Notre consommation s’établira à 23 kWh/100 km en moyenne après les 165 bornes parcourus. Vu notre conduite, ça parait largement acceptable et on pourra sûrement descendre sous les 19 kWh/100 km avec un parcours mixte à allure normale. Comme pour la #3, nous n’avons pas testé la recharge.
La direction et les suspensions problématiques de la Smart #3 Brabus
Je reprends le volant et on ne s’attarde plus qu’aux lignes droites mais on s’attache à peaufiner notre trajectoire dans les virages. Comme pour la Smart #3, on peut régler la souplesse de la direction mais là encore, on perd dans le ressenti réelle de la conduite. Celle-ci donne une impression d’être fictive et donc déroutante. Je ne dis pas que la Brabus ne se place pas bien dans les courbes, je dis qu’on n’a pas toujours la remontée d’informations à ce sujet. Puis surtout, on n’a pas toujours le châssis proche du sol.
En effet, les suspensions pompent, comme les Shadoks, énormément. C’est-à-dire qu’on se retrouve le capot en l’air après une déformation de la chaussée. Et cela à tous les coups, même en passager, on le ressent et on s’interroge sur le réel caractère sportif de ce modèle. Le débattement des amortisseurs nous apparaît bien trop grand pour être efficace. Toutefois, avec cette transmission intégrale et les interventions électroniques, les limites sont repoussées et on peut aller très très vite car la tenue de route surprend malgré des pneus Continental EcoContact 6 adaptés à un SUV mais pas forcément à une conduite aussi brutale.
Smart #3 Brabus et la gendarmerie
Quand je suis au volant d’une voiture propulsion avec @LeStagiaire, mon petit plaisir pervers, c’est de le secouer avec des drifts sur des parkings fermés alors qu’il a son matos photos à 10 000 € dans les mains. Avec une transmission intégrale aussi puissante sur un sol sec, je m’amuse à freiner puis à réaccélérer, jamais sans rouler vite mais toujours en y allant fort. Oui, c’est stupide. J’avais prévenu. Ou sinon, je prends un virage à 90 degrés sans freiner du tout. En l’espèce, j’ai fait ça à la frontière entre les Bouches-du-Rhône et le Vaucluse. Les pneus ont crissé dans toute la vallée. Pile devant un contrôle de gendarmerie. Donc immédiatement sur le bas-côté.
J’ai dit « pardon, je n’ai pas d’excuse, je suis désolé, voilà mon permis » qu’il a vérifié puis j’ai ajouté : « je suis journaliste (je ne voulais pas dire « influenceur auto »), on fait l’essai de la #3 Brabus avec mon collègue qui prend des photos, c’est un tout nouveau véhicule ultra puissant avec 4 roues motrices. » Les trois jeunes gendarmes ne savaient pas que Smart faisait des SUV électriques. On a parlé de la marque, du prix, des caractéristiques dont notamment le 0 à 100 km/h en 3,7 secondes. Le mec m’a répondu : « il m’a fallu moins de temps pour vous entendre et vous arrêter ». Puis il m’a demandé :
– « Alcool et stupéfiants ?
– Rien et jamais, je peux souffler dans tout ce que vous voulez !
– Non merci, ça ira et c’est juste dans un éthylotest » avec le sourire.
Il a parlé avec son chef pour ensuite me laisser partir en me rappelant de rouler prudemment. J’ai immédiatement laissé les commandes à @LeStagiaire pour arrêter mes bêtises et continuer notre parcours.
En conclusion : il faut conduire prudemment
Cet épisode démontre bien les capacités de la Smart #3 Brabus, bien plus déraisonnable qu’une conduite normale devrait le permettre. Pour autant, dans cette version de 428 ch, elle témoigne d’une vivacité et d’une expérience de conduite surprenante par les possibilités offertes. Avec un réel supplément d’âme par rapport à la basique propulsion de 272 ch. Pour autant, ses défauts de suspensions ainsi que de direction ne peuvent pas l’amener vers les sommets des sportives. À l’instar de son écran tactile et de ses bugs, on imagine qu’une mise à jour pourrait corriger l’ensemble et proposer une version améliorée. On sent vraiment un potentiel avec ces finitions premium et la bonne habitabilité. Je suis confiant pour le devenir de cette (nouvelle) marque en espérant un prochain coupé Smart #2.
Toutes les photos du Smart #3 Brabus
Les plus belles photos sont de @LeStagiaire. Les notes ainsi que les +/- sont à retrouver à la suite.
+ Lignes et finitions réussies.
+ Puissance débordante.
+ Espace à bord et places arrière.
- Suspensions dérangeantes.
- Direction troublante.
- Trop de tactile (parfois défaillant).