La nouvelle Mini Cooper E, une citadine 100 % électrique avec une puissance de 184 ch, propose moins de 200 km d’autonomie en période hivernale.
Marque et modèle | Mini Cooper E |
Version/finition | JCW / Pack XL |
Prix du modèle essayé | 39 560 € |
Kilomètres parcourus | 333 km |
Consommation constatée | 18,8 kWh/100 km |
Type de moteur | 1 moteur électrique |
Puissance | 184 ch |
Couple | 290 Nm |
Boîte de vitesses | Automatique |
Transmission | Traction |
Poids à vide | 1 615 kg |
Accélération (0 à 100 km/h) | 7,3 s |
Vitesse maximale | 160 km/h |
La fiche technique complète (bientôt) |
Le contexte de l’essai
Quand des voitures se déclinent en thermique et en électrique, il est parfois intéressant de comparer les deux. Surtout quand les disparités de conception sont aussi importantes. Dès lors, après l’essai de la Mini Cooper S avec son 4 cylindres 2 litres de 204 ch, il aurait été pertinent de l’associer à la version sportive de la Mini Cooper électrique, la SE de 218 ch. Sauf que celle-ci a déjà été essayée à deux reprises (journées presse et semaine à domicile) par mon collègue @LeStagiaire. Ainsi, varions les expériences avec la version de base, la E de 184 ch.
Mini Cooper E comme électrique
Chez Mini, les dénominations pour la Cooper m’apparaissent simples : C et S pour les thermiques et E et SE pour les électriques. Toutefois, ce ne sont pas les mêmes voitures. Les premières sont toujours produites à Oxford en Angleterre avec une évolution de la précédente génération (F56) et les secondes viennent de Chine avec un châssis spécifique. On aura en tête qu’elles ne peuvent plus bénéficier d’un bonus écologique (et surtout fiscal) avec une production en dehors de l’Europe.
Avant de continuer sur les caractéristiques techniques, je vais réaffirmer une évidence après 22 essais de voitures électriques. C’est ultra relou sans solution de recharge à domicile (ou au boulot). Et je pourrais ajouter : n’achetez jamais de voiture électrique sans borne de recharge à domicile ! Y aura toujours un Quentin au premier rang pour expliquer que c’est largement possible de charger dans la rue ou durant ses courses ou les soirs de pleine lune. Lui, si je pouvais l’étrangler avec son câble de recharge… Tout ça pour dire que c’est génial de conduire une bagnole électrique (on y reviendra) mais que ça se transforme en enfer quotidien sans le luxe d’un garage ou d’une allée.
Les caractéristiques techniques des Cooper électriques
Exceptée la puissance (184 vs 218), ce qui différencie surtout les deux versions électrifiées, c’est la taille des batteries. Et ça compte énormément la taille pour l’autonomie. Clairement, c’est exactement comme la taille d’un réservoir sauf que celui-ci se remplit en 5 min chrono, sans souci de pompe. Pour la Mini Cooper E, nous avons 40,7 kWh contre 54,2 kWh pour la SE. L’une charge à 75 kW max et l’autre atteint 95 kW. Sur le papier. Comme pour l’autonomie de 305 km ou 402 km WLTP.
C’est sur le papier car avec des températures aux alentours de 0 degré, cela fait augmenter les consommations et par conséquent chuter l’autonomie. Mais est-ce que cela compte vraiment l’autonomie pour une citadine électrique ? Cela dépend de son organisation et surtout si on a une autre automobile dans le foyer. Clairement, en seconde voiture et avec une prise à domicile, cette Mini Cooper E peut s’envisager. Ou presque.
La cinglante comparaison
Dans cette finition haut de gamme « John Cooper Works » et avec le « pack XL » comprenant toutes les options. Dont un beau toit panoramique, la formidable caméra 360 et son park assist, le tarif s’établit à 39 560 €. Soit peu ou prou le même montant qu’un certain nombre de concurrentes dont voici un tableau récapitulatif :
Modèle | Taille de la batterie | Autonomie lors de l’essai |
Honda-e | 35,5 kWh | 180 km |
Mini Cooper E | 40,7 kWh | 190 km |
Fiat 500e | 42 kWh | 260 km |
Renault Zoé | 52 kWh | 240 km |
Fiat 600e | 54 kWh | 400 km |
On remarquera que la consommation joue évidemment sur le résultat final concernant l’autonomie. On remarquera surtout que la Mini Cooper E se place presque à la dernière place pour l’autonomie avec ma consommation de 18,8 kWh/100 en moyenne sur 333,3 km (trop rigolol ce nombre). Sachant qu’on recharge rarement en dessous de 20 % et encore plus rarement au-dessus de 80 %. J’ai dû me rendre à des bornes publiques à deux reprises en une semaine. On peut limiter les consommations avec le « mode Green » et même passer au « Max Range », sans climatisation, sans couple instantané et avec une vitesse max bridée à 90 km/h. J’ai tenté le diable en perdant une partie de la puissance et en arrivant à destination avec 1 km d’autonomie restante.
Mini Cooper E : une faible vitesse de recharge
On pourrait se dire, elle ne tient pas 200 km mais elle recharge en 10 min donc on s’en fout. Sauf que pas du tout, la vitesse max est annoncée à 75 kW. La bonne blague. Peut-être 75 kW l’été entre 20 et 30 % puis après, la chute s’amorce (comme toutes les électriques). On devrait réaliser le 10 à 80 % en 30 min. Pour ma part et sur une borne 120 kW mais avec 35 kW en moyenne (et un pic à 42 kW), cela a donné du 20 à 80 % en 35 min pour récupérer 135 km d’autonomie. Le préconditionnement s’active par le GPS natif et permettrait d’augmenter la vitesse de recharge mais encore faut-il anticiper suffisamment tôt.
Je vous épargne les galères avec les bornes entre le QR Code non valide, l’obligation de se créer un compte par l’application Lidl ou les frais supplémentaires de 10 % de Chargemap pour réussir à charger. De quoi encore entamer mon capital patience après mes mauvaises expériences en Taycan et en i3s. (BMW qui avait la même puissance et aussi 160 km d’autonomie avec un peu d’autoroute.)
Le très bon côté de cette électrique
Je n’en jette plus sur les défauts spécifiques à cette version électrique et je vais évoquer une qualité fondamentale à mes yeux. Le mode Brake. Ou le one-pedal. Ce fonctionnement permet de conduire majoritairement avec l’accélérateur en le relâchant progressivement quand on veut ralentir ou même freiner. En ville et dans les bouchons, je ne touche plus du tout à la pédale de frein. C’est un bonheur absolu car la voiture s’arrête totalement.
Attention toutefois quand on va trop vite, il faut obligatoirement anticiper. Comme pour l’autre citadine du groupe BMW (l’i3), cette Mini reprend une technologie similaire en passant sur B via le sélecteur de vitesse. Son intensité ne peut pas se régler mais on pourra la préciser par 3 niveaux en mode classique D. Quand je reprends ma belle Polo, c’est définitivement ce qu’il me manque le plus. De me retrouver à devoir appuyer sur la pédale de frein au quotidien, c’est tellement ancien monde.
Ce qui me manque un peu – beaucoup – aussi, c’est le couple immédiat. Avec 184 ch et 290 Nm, on peut tout faire. Griller un X5 au feu rouge, s’insérer et doubler facilement. Très facilement. Puis c’est tellement sécurisant d’effectuer ces manœuvres en quelques secondes. En mode Go-Kart, la réponse à l’accélération s’intensifie et il faudra seulement 7,3 s pour atteindre 100 km/h. Mais plus que cette vitesse symbolique, c’est surtout la réactivité qui prend tout son sens, notamment sur les voies rapides.
La conduite (sportive) en Mini Cooper E
Je vous mets en garde contre les excès de vitesse. Sans être la version sportive, cette citadine électrique se défend plus que largement quand on adopte une conduite dynamique. On pourra lui reconnaître un châssis rigide et donc une tenue de route relativement surprenante. Je ne pensais pas pouvoir autant malmener cette Cooper E. Elle accroche le bitume avec une direction directe et des bons pneus Maxxis Premitra HP5.
Malheureusement, la contrepartie se paye au prix cher : des suspensions beaucoup trop raides. Dès que la chaussée se dégrade légèrement, autrement dit, dès qu’elle n’est pas lisse comme un circuit de Formule 1, on devient secoué comme un prunier (expression de boomers en puissance) et même sans rouler vite. Ce manque de confort s’accentue avec les jantes de 18 pouces. Celles-ci font entendre le bruit du train avant dans l’habitacle. Tout l’inverse d’une Fiat 600 aussi confortable qu’aucunement dynamique. Et à choisir, pour un quotidien en région parisienne avec plus de nids-de-poule que d’habitants, je prends le confort. Certes, les Mini ont toujours cette réputation de tape-cul mais je préfère le comportement frétillant d’une Cooper S à cette rigidité de caisse (qui me fait penser à la GR Yaris) pour une simple citadine électrique.
Les similitudes et les différences entre les Cooper
Je ne vous fais pas une redite sur les éléments similaires entre la Cooper S et cette E. Bon d’accord, je résume grossièrement, physique bof bof surtout pour l’arrière, couleur Nanuq White (à 550 €) digne d’une voiture de société, écran beau et lent, coupures Android Auto régulières, places arrière et coffre ridicules, bonne visibilité et lumière encore plus présente dans l’habitacle (et non un double toit scindé comme sur la S), position de conduite agréable même si elle diffère de la S en étant moins calé et moins enfoncé dans les sièges.
J’ai aussi remarqué que l’intérieur des portières s’agence spécifiquement avec des poignées très basses sur la E. Par contre, on pourra plus facilement y poser son smartphone sur l’emplacement (moins incliné) à induction. Aucun bruit parasite dans l’habitacle à signaler et j’ai coupé immédiatement le faux son du moteur électrique. Peut-être une meilleure insonorisation à 130 km/h. Et une climatisation toujours un peu bruyante en mode auto, d’autant plus dans le silence d’une électrique. Les aides à la conduite se font discrètes. L’application mobile pour le chauffage à distance ne permet pas de choisir sa température.
En conclusion
La Mini Cooper E reste une citadine électrique à demeure. Un pléonasme pour appuyer l’absence de polyvalence de cette voiture du fait d’une autonomie trop faible et surtout d’une recharge trop lente. Avec une solution de recharge à domicile, elle pourra s’envisager si on ne cherche pas du confort sur les chaussées dégradées. Cette version produite en Chine surprend par la qualité de sa tenue de route et pourrait s’inviter dans le registre des sportives avec une puissance pertinente. La taille de la batterie rappelle qu’il est préférable d’avoir une conduite tranquille, grâce notamment à un mode Brake efficace.