Avec cette version hybride rechargeable de 272 ch, le Cupra Leon Sportstourer VZ s’exonère (de justesse) de tous les malus et offre des consommations appréciables (si on le branche régulièrement). La transition vers l’électrique est en route ?

Marque et modèle | Cupra Leon Sportstourer |
Version/finition | VZ eHybrid |
Prix du modèle essayé | 58 185 € |
Kilomètres parcourus | 760 km |
Consommation constatée | 2,6 l/100 km (avec 75 % de recharges) |
Type de moteur | 4 cylindres 1,5 l de 177 ch + 1 moteur électrique de 116 ch |
Puissance | 272 ch |
Couple | 400 Nm |
Boîte de vitesses | Automatique à 6 rapports (DSG6) |
Transmission | Traction |
Poids à vide | 1 756 kg |
Accélération (0 à 100 km/h) | 7,3 s |
Vitesse maximale | 229 km/h |
La fiche technique complète (bientôt) |
Le contexte de l’essai
J’ai donc essayé autant de Cupra Leon que d’Alpine A110. Toujours avec le même prétexte de tester des versions différentes. Il faut dire que j’accorde beaucoup d’importance au physique et que j’aime particulièrement celui de ces deux bagnoles. Plus sérieusement (quoique), lors de mes précédents essais de Leon, j’avais pointé les consommations élevées comme sérieux défauts. Je préconisais d’ailleurs de prendre une version hybridée. Sans penser pour autant à une version hybride rechargeable. On va vite voir pourquoi.

Cupra Leon Sportstourer VZ eHybrid : pourquoi un PHEV ?
Après 15 essais d’hybrides rechargeables, c’est toujours la même rengaine : pourquoi ? Pourquoi prendre un véhicule moins rentable qu’un 100 % électrique ? Pendant longtemps, les PHEV étaient vendus comme le meilleur des deux mondes automobiles. De l’électrique pour le quotidien et du thermique pour les longs trajets. Sauf que pour utiliser le versant électrique, il faut une solution de recharge à domicile. Dès lors qu’on a ce prérequis, autant prendre une voiture 100 % électrique. Avec des charges de plus en plus rapides et performantes sur autoroute, la question des vacances se règle facilement. Les PHEV ont peut-être existé pour appréhender davantage le monde électrifié ou surtout pour profiter des niches fiscales. En 2025, ils n’ont plus de pertinence à mon avis. Ou alors dans des cas exceptionnels. Jouons donc le jeu pour ceux-là.


Le physique nickel chrome mat
Comme indiqué en introduction, j’apprécie grandement l’esthétique de ce Cupra Leon ST. Déjà parce que c’est un break. C’est cool les breaks. Ensuite parce que c’est un break avec une couleur mat pour les footballeurs professionnels. Ce Gris Encelade (qui tend vers le vert) emblématique de Cupra (à 2 200 € !) s’accorde totalement avec le style de la Leon aux feux si marqués et animés. Je suis plus réservé sur les jantes Polar cuivrées de 19 pouces mais ça va avec l’ensemble. De profil, on dirait un break BMW (comme dirait mon père et Anas) donc le meilleur des compliments. C’est une caisse qui ne lasse jamais et on est toujours content de la retrouver pour prendre son volant.


La motricité du Cupra Leon Sportstourer VZ eHybrid
Je regarde rarement les fiches techniques des bagnoles avant d’en prendre le volant. C’est comme ça que j’ai trouvé étonnant le comportement de la Civic Type R pour une propulsion. Pour moi, une sportive extrême, c’est forcément une propulsion. Bah non. Et pareil pour cet hybride rechargeable de 272 ch. Pour moi, c’est forcément une transmission intégrale. Comme le 508 SW PSE, la S60 Recharge ou le Rafale 300 ch. Bah non. J’avais surtout en tête le Leon ST VZ de 310 ch avec ses 4 roues motrices. Toute la puissance passait parfaitement au sol. D’ailleurs même trop parfaitement car ça bridait les sensations de vitesse.


Le sport (non) et la boîte DSG6
En mode sport avec ma Leon ST VZ eHybrid, j’ai immédiatement compris qu’on n’avait pas assez de roues motrices. La caisse sautillait du train avant et grattait le bitume sec à chaque pied au plancher. Avec à peine un degré d’angle de volant, impossible de passer correctement les 400 Nm de couple. On remarque le choix de la boîte DSG6 et non DSG7 pour les hybridations. On remarque surtout sa lenteur et ses nombreux à-coups quand on veut pousser la mécanique.
J’ai donc retrouvé le même écueil du groupe Volkswagen : traction ne rime pas avec motricité. Mon titre (ou presque) avec la Leon VZ de 300 ch. En soi, ce n’est pas grave sauf que Cupra donne tellement l’image d’un constructeur sportif qu’on ressent une réelle déception. Comme s’ils cherchaient encore une personnalité propre. Peut-être que la version V de 204 ch serait plus pertinente/cohérente ? Avec les roues bien droites, on arrivera à 100 km/h en 7,3 secondes. De plus, le châssis se défend bien et la direction demeure agréable. On s’y sent bien.


La vie à bord
Pour cette partie, je pourrais vous renvoyer vers mes deux autres essais Cupra pour plus de détails. Je vais toutefois rappeler la qualité de finition. Bien meilleure que chez Volkswagen et presque sans bruit de mobilier sauf quand je l’ai bousculé et qu’un son a persisté plusieurs minutes du côté de la portière passager. La sono Sennheiser demeure quelconque. Nous sommes extrêmement bien installés dans les sièges baquets en suédine. Quel plaisir de se retrouver proche du sol en opposition avec tous les SUV. Les places à l’arrière disposent d’un espace étonnant pour les jambes (sauf au milieu) en comparaison avec le coffre de seulement 470 litres. Malgré la place bouffée par les batteries, on aurait aimé bien plus de volume pour un break de 4,66 m.






Le volant se prend bien en mains (avec un bouton mute) et on profite dorénavant d’un double grand toit panoramique ouvrant (à 1 100 €). Celui-ci apporte la lumière indispensable pour contraster avec l’habitacle plutôt sombre. L’ergonomie pourrait s’améliorer avec des touches physiques pour la climatisation mais on doit toujours passer par le bel écran de 12,9 pouces. Cependant, il m’a paru plus fluide à l’usage. Toujours quelques coupures de son avec Android Auto. On supprime l’alerte de survitesse en trois clics sur le volant à chaque rédémarrage. Et d’une façon générale, cet Leon ne fait pas chier avec des bruits à la con.




Le manque d’insonorisation et les bonnes suspensions
Cependant, on entend des bruits de roulement ainsi que des bruits d’air sur autoroute. Pour les deux cas, ça n’en devient pas rédhibitoire mais on voudrait plus de confort auditif pour une routière de ce tarif. Car à 58 185 €, on veut partir loin et longtemps. Contre les bruits aérodynamiques, un vitrage acoustique renforcé devrait faire l’affaire. Reste toujours le problème des grosses jantes engendrant souvent des gommes fines. Le paraître prend le pas sur l’être.
Au niveau des suspensions pilotées, je retrouve celles du Tiguan avec ce terme DCC (Dynamic Chassis Control) proposant des amortisseurs hydrauliques. Typiquement le type de suspensions qui me convient royalement. Plus fermes que molles (à l’inverse des zigounettes du patron et du stagiaire) tout en restant adaptées à la ville. La régénération forte au freinage s’approche d’un bon mode Brake mais on ne pourra pas aller jusqu’à l’arrêt et on devra passer sur la pédale de frein (parfois déséquilibrée) au lieu de relâcher complètement l’accélérateur.

La partie électrique du Cupra Leon Sportstourer VZ eHybrid
Même si je misais plus sur une version hybride simple que celle-ci hybride rechargeable, je dois reconnaître l’agrément des PHEV dont le couple immédiat de 330 Nm malgré un moteur électrique de seulement 116 ch. On peut circuler en 100 % électrique pendant plus de 75 km. La norme WLTP s’emballe à 123 km. Nous avons une batterie de 25,8 kWh. C’est presque la taille d’une batterie de voiture électrique. Enfin, d’une voiture électrique y a 10 ans.


Cela reste une grosse batterie et la bonne nouvelle provient de la recharge. On peut compter sur du 50 kW en DC soit 45 min pour recharger entièrement. Autrement, ça sera en 2h via une borne 11 kW ou plus de 12h sur une prise domestique simple. Donc on revient à notre point de départ. Pour exploiter un PHEV, on doit le recharger. La suite logique serait donc un Leon ST VZ 100 % électrique de 286 ch en transmission intégrable avec une batterie de 77 kWh pour 568 km d’autonomie à 47 000 €. Genre exactement comme le Cupra Tavascan V. De rien.






Les consommations faibles mais tronquées ?
Durant ma semaine et mes 760 km, j’ai pu charger très régulièrement sur une borne à côté de chez moi (jusqu’à ce que j’essaye sur des Lidl et que ça casse tout). De ce fait, mes consommations s’annoncent faibles avec une moyenne à 2,6 l/100 km. Avec les batteries pleines, on peut profiter d’une hybridation performante, avec un léger son du moteur électrique quand il s’active. Le passage vers le thermique se réalise discrètement. Le 4 cylindres 1,5 l de 177 ch peut même s’enorgueillir d’une sonorité (amplifiée par les haut-parleurs) flatteuse.


Pour mon trajet vers le boulot, ça donne du 2,7 l/100 km et du 4,9 l/100 pour l’aller-retour au Hoonited Yonne Festival intégrant 150 km d’autoroute. On a plus de 550 km d’autonomie malgré le petit réservoir (pour une routière) de 40 litres. À moins de 1 800 kg, ce PHEV échappe au malus 2025 au poids.






En conclusion
Cupra continue de réaliser de belles voitures avec des finitions proches du premium. Cet Leon Sportstourer VZ eHybrid pourrait s’approcher d’une version totalement réussie en améliorant son insonorisation, en augmentant la taille du coffre (et du réservoir) pour les longs trajets et en passant à une transmission intégrale pour plus d’agrément. Pour autant, on y trouve un plaisir quotidien à son volant grâce à une position de conduite agréable et à des suspensions confortables. L’hybridation s’avère fluide et souple. La recharge régulière favorisera forcément les consommations. Reste la dernière étape à franchir pour passer à une version 100 % électrique.

Toutes les photos du Cupra Leon Sportstourer VZ eHybrid


















































