Il y a des concept-cars attendus. Des vans électriques, des berlines chelou au pavillon plongeant jusqu’aux passages de roues, des SUV déguisés en hatchback et des trucs moches de BMW. Mais parfois, au milieu de ces engins délirants tentant de faire rêver à un futur moins apocalyptique que prévu, se cache un concept, une création de l’enfer, capable de surprendre, de faire réfléchir et d’envisager ce monde de merde qui nous attend. C’est exactement l’idée de Mercedes à travers son concept sobrement appelé Maybach Concept (ça ne s’invente pas) et dont le but est d’affronter la fin du monde avec style et élégance. Parce qu’on peut nous retirer notre humanité, notre famille, notre vie mais jamais, JAMAIS, on ne nous retirera notre style.
JAMAIS !
Si Mad Max gagnait à Euromillions…
Dans les Mad Max, les véhicules sont toujours ouf ! Comme si la caisse restait un marqueur social dans un monde sans foi ni loi. Dans un script où Mel Gibson gagnerait à la loterie nationale avant que la planète ne parte en sucette, on peut parier qu’il finirait avec cette bagnole, qu’il aurait piqué à John Wick.
La fin du monde implique forcément un beige-crème-vomi censé nous rappeler les couleurs d’une terre aride dénuée de végétation. La ligne coupée, simple mais pas simpliste, fait de l’habitacle une bulle protectrice qui se perd sur ce mélange de malle et de hayon arrière. Mélange qui semble ne pas s’ouvrir. Le capot n’abrite apparemment pas de gros W16, ni tout autre machinerie utilisant le sang de Satan (le pétrole), mais probablement des batteries ce qui déséquilibreraient énormément cette machine au passage.
Sur le capot, des panneaux solaire, pour alimenter la clim dans la bulle quand il fera 50 degrés en journée, puis réchauffer ce havre de paix quand il fera 50 degrés la nuit.
Les feux à LED intègrent le logo Maybach que seuls les avertis connaissent, les autres pensant à un dérivée de l’emblème des illuminatis. Ces projecteurs, parlons-en ! Il sont au nombre de 6 sur la calandre, complétés par encore 4 ronds de LED sur l’armature servant de galerie de toit. Une armature qui est totalement fondue dans la carrosserie parce que pourquoi pas !
On notera la présence de rétroviseurs. Les caméras étant trop énergivores, ce serait bête de ne plus pourvoir aller de l’avant parce qu’on a trop regardé derrière.
On passe à la jantologie. Les roues de vingt douze pouces (soit 32 pouces en langage actuel) sont constituées d’énormes boudins non comestibles qui enrobent, tel le ventre d’un rédacteur en télétravail, les petites jantes semblant extraites d’une Jeep CJ-5 de 1975. Un code stylistique emprunté aux 4×4 (les vrais, pas les trucs débiles chaussés en taille basse 20 pouces) afin de mieux amortir les aspérités de la route et surtout, de moins contraindre la gomme.
On notera les vis apparentes sur les passages de roue, parce que c’est mauvais cul badass et dans un monde sans pitié, il faut avoir l’air méchant.
A l’intérieur, deux sièges au style rectangulaire, capables de s’abaisser pour offrir de vrais lits. Les attaches sont situées au niveau du zboube comme dans un roller-coaster.
Le volant, minuscule, laisse apparaître le cardan d’ajustement pour un aspect industriel totalement en accord avec le reste des éléments. Les boutons sont en alu brillant et disposés tout le long de la planche de bord dénuée de compteur ou de casquette. Une trousse d’urgence est accessible à gauche en cas de bobo.
Avis du personnel
On n’attendait pas Maybach sur ce tout terrain. Pour la bulle en plexi servant de vitre à l’habitacle, on repassera, vu la tendance de cette matière à prendre les rayures. Un passage dans le désert rayerait rapidement le pare-brise pour une visibilité nulle. Cet énorme capot n’a aucun sens pour un engin se voulant électrique. Mais franchement, on se fout littéralement des lois de la physique lorsqu’on présente un bolide méchant qui fait rêver .
Parce que justement, dans les rêves, tout est possible. Reste le nom : Mercedes Maybach Concept Car. Cela revient à appeler son chien : « Chien ». Alors que des noms comme Phantom ou Ghost auraient eu plus de gueule.