Dans cette version diesel de 150 chevaux, l’Audi A3 Sportback reprend tous les codes habituels des berlines allemandes pour proposer du confort routier de grande qualité.
Le contexte de l’essai
Quand on découvre Audi avec un Q8 à 123 675 €, cela devient difficile de se faire un avis d’ensemble sur la marque avec un modèle (plus que premium) probablement non-représentatif de la gamme. C’est pourquoi, j’ai demandé d’essayer la voiture la moins chère disponible au parc presse. Résultat, je me retrouve avec une A3 Sportback à 50 115 €. Pas sûr que mon idée eut été la plus pertinente de l’histoire. Pour autant, je n’allais pas refuser de tester une auto vendue à plusieurs millions d’exemplaires.
Le physique de l’Audi A3
Pour cette 4ème génération d’A3, commercialisée depuis 2020, on a atteint les limites du style Audi. Comme d’habitude, ces jugements restent propres à chacun et comme d’habitude, je ne vais pas me gêner pour vous donner mon avis. Les lignes apparaissent caricaturales pour l’ensemble et particulièrement à l’avant et sur les flancs. Seul l’arrière échappe à la serpe. On y retrouve tout de même des larges feux qui semblent grignoter tout le coffre. Pour autant, ce n’est rien en comparaison de la calandre proéminente pour ne pas dire gargantuesque.
Sur un gros SUV ou une sportive, pourquoi pas. Sur une berline compacte, pourquoi ? Pour ressembler à l’identique aux p’tits frères et aux grandes sœurs ? J’aime bien l’idée de familles mais j’aime surtout l’idée de différences. À l’opposé de Hyundai qui propose des designs variés, Audi décline et décline les mêmes traits d’une auto à l’autre. Lassant à la fin.
Paradoxalement, quand on vient récupérer son A3 S Line sur un parking, elle ne jure aucunement face aux autres voitures. Pire, elle donne parfois la sensation d’être fade et noyée au milieu de la masse. Peut-être aussi que son « Bleu Navarre Métallisé » à 900 € manque d’excentricité, tout comme ses jantes de 18 pouces. On sent le style gentiment sportif d’un Sportback, sans plus. Je conviens que ce constat peut troubler par sa contradiction. La 3ème génération me plaisait davantage par ses rondeurs et son harmonie.
L’intérieur irréprochable (ou presque)
Si le design extérieur me laisse parfois dubitatif comme un garçon capricieux ; l’intérieur me convainc franchement. Bon, faut aimer l’austérité. Certes, il pourrait être plus joyeux avec de la couleur ou juste des surpiqûres bleues. Il ne semble pas que ce soit le projet pour les berlines d’Ingolstadt.
Mon idée d’essai avait pour but de comparer le premium/luxe du Q8 avec la normalité d’une A3. De ce fait, je me suis empressé de tout examiner, avec attention (c’est qui ?). Première impression visuelle : excellente. Un habitacle moderne et bien agencé. Tout tombe sous le regard. En balayant de gauche à droite et inversement, c’est beau, c’est classe. Surtout, c’est plaisant à être dedans. Un point important quand on y passe beaucoup de temps.
Seconde étape, le toucher. C’est moins bien et largement moins bien que dans le Q8, qui avait mis la barre bien haut. Le plastique moussé amène peu de mousse. Juste par rapport au prix mais ça passe. Beaucoup parlent de la baisse de la qualité, je les comprends. Parfois un peu dur dans les matériaux sans jamais être cheap comme dans la Classe C Break. Miss Novichok me fait remarquer la qualité du volet d’occultation des miroirs de courtoisie. De mon côté, j’aime beaucoup les poignées inversées. En somme, avec des finitions irréprochables, Audi arrive à s’en sortir.
Deux points rédhibitoires de l’Audi A3 à 50 115 €
Par contre, deux points rédhibitoires à 50 115 €. Le premier, pas d’ergot/de pince pour la ceinture ce qui oblige à récupérer la languette métallique tout en bas à chaque fois. Je chipote ? Bah non, je demande à en avoir pour mon argent. Le second point, pas de sièges chauffants. Scandaleux. Une Aygo X à 20 090 € dispose de sièges chauffants. Faut-il vraiment plus d’arguments pour humilier ce premium allemand ? Heureusement, à 415 € en option, vous pourrez décongeler votre arrière-train surtout si vous êtes frileux comme moi.
L’ergonomie de l’habitacle
À défaut d’avoir chaud aux fesses, on gardera bien les yeux sur la route en augmentant la température. Merci Audi de garder des boutons physiques pour la climatisation. L’écran tactile MMI (Multi Media Interface) de 10,1 pouces, sans retour haptique cette fois-ci (car déconnecté dans les réglages), donne à voir les menus simplement. On s’y retrouve rapidement pour obtenir les informations nécessaires et utiles. Exactement comme pour les compteurs avec l’écran de 10,25 pouces. Tout est lisible rapidement.
L’autoradio propose un bon son, sans plus. La connexion avec Android Auto se réalise majoritairement aisément. Sauf à deux reprises où il a fallu l’associer de nouveau par les réglages. Le GPS natif reste trop lent à démarrer. Le levier de vitesses ressemble plus à une légère excroissance, similaire au Mokka-e. Comme d’habitude, faut s’y habituer. Reste à rouler.
La conduite de l’Audi A3 Sportback 35 TDI
Nous arrivons à la meilleure partie de l’essai. Le roulage. Ça tombe bien pour une bagnole. En deux mots comme en 2 300 (ma moyenne pour chaque article) que voici : agréable et appréciable. C’est agréable et appréciable d’être à son volant (avec un bouton mute) dans toutes les circonstances. Du trajet urbain (prenez votre vélo) au parcours composé de voies rapides et d’affreux bouchons, le confort reste toujours présent. Les suspensions avec amortisseurs pilotés à 1 120 € font brillamment le boulot.
Les modes de conduite
Qu’importe les modes de conduite, on reste toujours sur un excellent niveau de prestations. En détail, cela donne :
- Effeciency, le mode éco qui musèle un peu trop la puissance. Mais c’est le principe.
- Comfort, le mode idéal pour rouler tranquillement et confortablement.
- Auto, le mode classique pour mélanger confort et puissance.
- Dynamic, le mode un peu sport, on y reviendra.
- Individual, le mode à configurer soi-même.
On notera que la berline se comporte parfois d’une façon un peu pataude. Limite feignante. Un filet de gaz ne suffit pas toujours à la manœuvrer. Aussi, il reste obligatoire d’appuyer plus fermement sur l’accélérateur.
Le couple du diesel
Avec son moteur 4 cylindres TDI de 2 litres, l’Audi A3 Sportback reste encore proposée à la vente en diesel. Logique pour une routière malgré la chasse gouvernementale à cette énergie. Je craignais toutefois le bruit du diesel au démarrage, notamment après l’utilisation régulière d’essences devenue discrètes et surtout des électriques, les reines du silence. Au final, pas de miracle avec ce TDI, présent à l’allumage et à faible vitesse. Rien d’exaspérant non plus. À l’inverse, le couple du TDI, présent tout le temps et à toutes les vitesses. Complétement enthousiasmant. Avec 360 Nm, ça pousse comme j’aime. Quand je joue (naturellement) à l’enfant gâté, je descends un rapport sur la S Tronic avec la palette de gauche pour profiter davantage de la puissance de ce moteur grisant. Attention toutefois, avec un confort qui aseptise les sensations, on risque immédiatement d’être en excès de vitesse.
Le confort d’une routière
Pour le paragraphe caricatural, c’est ici et maintenant : « les automobiles allemandes sont faites pour l’Autobahn ». Grave, ouais. Cette Audi A3 Sportback remplit toutes les cases : puissante, confortable et sécurisante. Elle donne l’impression d’avoir été programmée pour filer à 180 km/h pendant des heures. Dès lors, à 130 km/h, ça devient un plaisir de voyager surtout avec sa remarquable insonorisation. Je regrette de n’avoir réalisé que 354 km durant ma semaine d’essai. Le genre de modèle idoine pour partir surfer en juin avec Miss Novichok à Biscarosse. Reste à trouver un argumentaire auprès d’Audi France pour qu’il me la refile dans 5 mois en lui mettant 1 600 bornes pendant 10 jours.
La légère déception de la consommation
Après mes deux dernières Suzuki (Swift et Jimny) et l’impuissant HR-V ; j’avais envie de tartiner. Forcément, ça se ressent sur la consommation. Avec un bilan final à 6,2 l / 100 km, je m’attendais à mieux. Pour ça, il ne fallait pas faire la course entre deux feux rouges. Comme un connard en Audi. Ni tester son dynamisme sur des routes fermées. Mais bon, chez Hoonited, on se doit d’essayer tous les modes proposés donc on se sacrifie parfois.
Audi A3 Sportback 35 TDI : puissante sans être sportive
En activant le mode « dynamic » sur les fameuses routes fermées, je me prépare à une conduite sportive. Le son du diesel paraîtrait presque sympa. Avec un 0 à 100 km/h en 8,4 secondes, on ne risque pas de se briser la nuque. Une fois lancée, l’A3 Sportback va vite, très vite, jusqu’à 224 km/h. Je n’ai pas vérifié mais j’aurais aimé. Plutôt en ligne droite car les pistes sinueuses ne lui plaisent pas totalement. Elle peut le faire. Sauf qu’elle n’aime pas le faire. La faute à un châssis pas assez aiguisé, à une direction peu informative et surtout à un poids trop élevé de 1 485 kg pour cet exercice. Il faudrait 100 kg de moins pour commencer à jouer. Je ne lui en veux pas. L’Audi A3 propose d’autres arguments et reste extrêmement polyvalente.
Toujours ce confort en plus de l’habitabilité
Pour le quotidien sur routes ouvertes, cette Audi A3 Sportback 35 TDI démontre encore et toujours du confort grâce notamment à ses sièges. Sans être réglable électriquement, on apprécie le côté enveloppant et apaisant. Ils rentrent immédiatement dans mon top 3 avec ceux du Q8 et de l’Explorer.
À l’arrière, ce sont les mêmes qualités cependant le confort à la tête sera moins moindre pour ceux mesurant plus d’1m85. Contrairement à leurs jambes qui pourront s’étendre facilement. La place du milieu limite la casse. Le coffre de 385 litres apporte un volume pertinent au vu du gabarit de la voiture. Celui-ci s’ouvre électriquement par un bouton dans l’habitacle (mais ne peut pas se fermer, je ne comprends pas l’idée) ou classiquement sur le hayon. Avec un bouton pour verrouiller le véhicule à sa fermeture, on a un procédé qui fonctionne impeccablement.
Les aides à la conduite et les phares Matrix LED de l’Audi A3
Comme souvent chez Audi, les aides à la conduite se règlent avec un commodo spécifique. Plutôt disgracieux car il ressemble à une pièce rapportée. Nonobstant, il a le mérite de tout centraliser et de tout paramétrer après un apprentissage nécessaire. On aurait aimé qu’il soit plus intuitif.
On se console avec l’efficacité de la conduite autonome de niveau 2. Rien à reprocher. La berline compacte s’adapte au trafic en accélérant et en freinant de façon linéaire. Il existe aussi le « park assist » sauf que j’ai totalement oublié de le tester. Faut croire que je n’ai pas eu de créneau à réaliser. La caméra de recul offre une bonne qualité.
La grande nouveauté, pour moi, aura été les phares Matrix LED. Une technologie Audi qui permet de rouler en feux de route dès qu’il fait nuit et ceux-ci contournent l’environnement présent. Il suffit de croiser une voiture pour le constater. Les projecteurs évitent d’éblouir les conducteurs en dessinant un faisceau lumineux autour du véhicule. Impressionnant. En plus d’être puissants. Ce qui ajoute de nouveau du confort (visuel) au volant.
Le prix qui fâche
Si je fais une partie spécifique dans un essai au sujet du prix, c’est qu’il s’agit d’un sujet à mettre en avant. À 50 115 €, on va détailler ce sujet. Pour cela, je vais m’économiser un copier-coller et vous donner la liste des options avec leur montant.
Quand on décortique l’ensemble, à part le gros moteur diesel et les phares Matrix LED, rien ne fait s’enthousiasmer à la lecture de la fiche produit. Evidemment, à force de comparer et avec une moyenne de prix à 47 528 € en 24 essais ; je commence à savoir de quoi je parle. Surtout avec mon mètre étalon du Hyundai Tucson. Un SUV Hybride qui peut, bizarrement, se comparer à l’Audi A3 diesel dans ses performances. En étant plus accueillant et mieux équipé, il s’achète 3 615 € moins cher. Ce qui amène à penser que cette Sportback n’est pas au juste prix. Elle devrait s’afficher à 45 000 € avec les sièges chauffants. Il me semble qu’on paye encore et toujours le prestige. Une mise en garde, Mesdames, Messieurs, les constructeurs automobiles : un jour, la roue va tourner.
Pour conclure avec l’Audi A3 Sportback
Audi propose une bonne bagnole avec son A3 Sportback 35 TDI. Pas besoin d’être un fin limier pour l’évaluer. Avec son confort et son agrément de conduite, cette berline compacte donne du plaisir et de la tranquillité à son conducteur, ainsi qu’aux passagers. Exceptées ces mesquineries d’absence de sièges chauffants et de bidule pour la ceinture, on ne peut pas vraiment lui reprocher des défauts techniques. Inévitablement, son prix à 50 115 € s’avère sa principale défaillance. Il n’apparaît pas juste par rapport à la concurrence. Toutefois, tout cela ne veut rien dire si elle se vend correctement à ce prix. La force d’Audi.
N.B. Aucun jeu de mots avec « A3 » car je préfère la vie à deux. (Oui, cette phrase se destine uniquement à Miss Novichok.)