Dans cette version 420i, la BMW Série 4 Cabriolet ne répond pas à toutes les/mes attentes et nous allons détailler ces/mes raisons.
Marque et modèle | BMW Série 4 Cabriolet |
Version/finition | Essence – 420i |
Prix du modèle essayé | 81 370 € |
Kilomètres parcourus | 777 km |
Consommation constatée | 7,5 l/100 km |
Type de moteur | 4 cylindres 2 litres (micro-hybridé 48V) |
Puissance | 184 ch |
Couple | 300 Nm |
Boîte de vitesses | Automatique (ZF8) |
Transmission | Propulsion |
Poids à vide | 1 690 kg |
Accélération (0 à 100 km/h) | 8,2 s |
Vitesse maximale | 236 km/h |
La fiche technique complète (bientôt) |
Le contexte de l’essai
Quand j’ai vu qu’un cabriolet 4 places était disponible au parc presse BMW, je me suis empressé de le demander. Surtout après le plaisir total avec le Z4 roadster en janvier 2024. Avec la même chance concernant la météo. Majoritairement du soleil. Et aucun problème en cas de températures fraîches, on y reviendra. Puis je connaissais déjà ce 2 litres BMW donc ça devait le faire. Que nenni !
La sous-motorisation de la BMW Série 4 Cabriolet
Comme quoi, un même moteur (ou presque) ne veut pas dire le même agrément. Surtout avec des poids différents. Je l’avais fortement apprécié en Mini Cooper S de 178 ch. Il devait aussi avoir un échappement plus travaillé. Un peu kéké avec une résonance plus dense. Là sur cette version 420i de 1 690 kg, on peine à l’exploiter. Même pied au plancher et en mode sport, on ne dépassera jamais les 8,2 secondes pour toucher les 100 km/h.
En soi, c’est très bien comme temps. Surtout si on roule vraiment posément. Mais en BMW à 81 370 €, c’est limite rédhibitoire. De plus, les 300 Nm de couple semblent insuffisants pour parler d’agrément. Donc on se pose rapidement la question suivante : à qui s’adresse cette version ? À un jeune dentiste qui veut se la raconter avec une grosse BMW mais qui n’a pas envie d’ajouter 20 000 € supplémentaires (sans parler des 70 000 € de malus en 2025) pour passer en 440i xDrive de 374 ch avec le fabuleux 6 cylindres en ligne ?
En diesel et en traction !
Si on joue au radin, pour 3 000 € en plus, j’en serais presque à privilégier le diesel de 190 ch pour 7,6 s (0 à 100) et surtout pour les 400 Nm. On aura assurément plus de souplesse. Un cabriolet gasoil, le crime de lèse-majesté ? Pas pour moi, surtout quand l’essence déçoit également dans son expression sonore. J’en mets une dernière couche pour achever les BMistes que vous êtes. Et pourquoi pas en diesel traction ? Tant qu’à faire. À mon sens, une propulsion doit rimer avec vélocité. Ce qu’on n’a pas du tout en 420i. Surtout qu’on a aussi un effet de roulis beaucoup trop présent au moindre changement de direction. Mais bon, j’arrête la provocation ici et je me remémore mes sessions glisses en coupant le DSC (ESP). Du gaz et ça tourne tout seul ! C’est vraiment rigolo. Et débile. Ou les deux.
La consommation (micro-hybridée) en BMW Série 4 Cabriolet
La nouveauté sur cette motorisation provient de la micro-hybridation de 48V. Classiquement, elle aide au démarrage et à vitesse stabilisée pour réduire les consommations. En mode Normal, on n’aura pas de surprise et on tournera quasiment toujours autour des 7,5 l/100 km, comme pour ma moyenne après 777 km. Et (presque) comme depuis sa sortie d’usine. De quoi tutoyer les 780 km d’autonomie grâce aux 59 litres du réservoir. En mode Eco Pro, on pourra tomber à 6,5 l/100 km sur des parcours urbains et péri-urbains. Finalement, le mode Sport s’active très rarement car il ne s’avère pas enthousiasmant. Sauf peut-être pour aider la pauvre ZF8. Même ma boîte automatique chérie peine à passer correctement les rapports avec cette motorisation poussive.
Capoté ou décapoté : le même confort
Habituellement, les suspensions des BMW tendent vers le dur, voire le très dur comme en XM. À l’image du moteur, dans ce cabriolet, c’est plutôt mou. Des suspensions totalement adaptées pour la ville et la conduite coulée. D’ailleurs, c’est finalement une excellente routière. On apprécie particulièrement son insonorisation, à 130 km/h et encore plus sur Autobahn. Même les superbes jantes de 19 pouces (à 1 650 €) n’engendrent pas de bruit dans les trains avant ou arrière. Avec le toit refermé (comme en TT RS), c’est plus appréciable de voyager sur autoroute que dans la grande majorité des véhicules essayés.
On profite aussi d’un très bon système Hi-Fi Harman Kardon à seulement 650 €. L’occasion de parler des 19 670 € d’options sur ce modèle avec notamment les finitions M Sport à 5 150 €, le pack M Sport Pro (avec les étriers rouges légèrement ostentatoires vu la motorisation) à 3 150 €, les aides à la conduite à 3 000 € et surtout l’indispensable chauffe-nuque pour 700 €. Tout cela participe grandement au confort et au côté premium de la bagnole. Exactement ce qu’il manquait sur l’i4 d’entrée de gamme.
Le bonheur d’un cabriolet
Le bonheur provient évidemment des cheveux au vent. Même s’il fait froid, cela demeure plaisant de baisser le toit. Surtout en installant le filet anti-remous qui se clipse facilement et qui peut se ranger dans le coffre en cas de passagers à l’arrière. Avec les sièges chauffants et le chauffe-nuque, en plus du chauffage extrêmement efficace, on ne se plaindra jamais de l’automne, ni même de l’hiver. On notera que le volant chauffant chez BMW ne chauffe jamais rien. J’ai adoré le bouton du lève-vitre pour les quatre glaces en même temps. C’est pratique et rapide. Par contre, soyez plus prévoyant que moi pour remettre la capote électrique car il prend son temps et cela jusqu’à 50 km/h donc c’est une mauvaise idée de commencer ce processus sur une voie d’insertion. Peut-être que j’ai fini la manœuvre sur la bande d’arrêt d’urgence. On ne sait pas.
La vie à bord de la BMW Série 4 Cabriolet
Pour l’ergonomie à bord, tout tombe sous la main, dont même la ceinture qui vient se déployer pour se rapprocher de son épaule. On n’a pas de bouton mute sur le volant mais celui sur le tableau de bord est accessible immédiatement. Les sièges, peut-être trop fermes pour certains, maintiennent suffisamment et surtout, la couleur « Vernasca » Mocca de la sellerie en cuir est magnifique. Elle s’harmonise parfaitement avec la carrosserie Arctic Race Blau métallisé (à 1 090 €). Brièvement, les lignes de la Série 4 ne me conviennent toujours pas, trop grosse calandre et trop de détails dans les feux à l’arrière. Il en est de même pour le design des compteurs (mais je commence à m’y habituer) ainsi que des menus.
Pour une fois, j’ai pris plus de temps à trouver ce que je cherchais, comme la consommation et surtout pour désactiver les bips débiles de survitesse. Puis j’ai eu un message m’indiquant que je pouvais les couper, après chaque démarrage, en appuyant une seconde sur le bouton « set » sur le volant. Danke sehr BMW pour ce raccourci encore plus efficient que chez Renault/Dacia. Par contre, pas merci pour les coupures régulières et intempestives d’Android Auto (sans fil) durant quelques secondes. Et pas la peine d’accuser mon smartphone chinois car ça fonctionne toujours dans les autres voitures. Pour les aides à la conduite, c’est le top niveau, on clique et l’auto roule toute seule (un peu à droite parfois), aux bonnes vitesses, et en s’adaptant aisément au trafic. Avec une remarquable caméra 360, on s’en sort tranquillement pour manœuvrer les 4,77 m et les 11,4 m de rayon de braquage.
Les places arrière et le coffre
Avec des mecs/meufs balèzes, pas sûr de voyager 800 km toit fermé. Mais pour des trajets du quotidien, on pourra largement se déplacer à 4, vitres remontées afin de limiter le flux d’air à l’arrière. L’assise est droite mais la place aux jambes appréciable. Pour le coffre, avec 300 litres totalement biscornus, il faudra se courber (à cause du hayon peu pratique) et savoir bien agencer les sacs souples.
En conclusion
Chez BMW, on a du premium car on paye ce premium. Cette Série 4 Cabriolet ne fait pas exception à cette règle. Entre l’excellente insonorisation (capoté ou décapoté), l’habitacle aux finitions irréprochables et le confort d’une routière haut de gamme, on obtient ce que l’on attend de cette marque allemande. Cependant, la faiblesse de la motorisation avec seulement 184 ch n’offre pas l’agrément que l’on souhaite à ce niveau de prix. Il existe une dichotomie trop forte entre le tarif et la puissance pour cette voiture plaisir.
Toutes les photos de la BMW Série 4 Cabriolet
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