La BMW Série 4 Coupé xDrive dans sa version diesel de 340 chevaux offre tout ce qu’on attend du premium allemand. Et plus encore.
Le contexte de l’essai
Mon histoire avec Hoonited a commencé avec une BMW. Un Z4 coupé M de 343 ch avec le fameux 6 cylindres en ligne. J’ai adoré cette bagnole et particulièrement l’allonge infinie de son moteur. Mieux encore, la GR Supra, vulgaire Z4 rebadgé, m’avait apporté une fabuleuse boîte auto ZF8 parfaitement adaptée à mon quotidien. Donc en bon enfant gâté, j’ai sollicité BMW pour découvrir une grosse allemande et poursuivre mon plaisir au volant. Spoiler : je n’ai pas été déçu. Même en diesel. Si j’ose dire, surtout en diesel.
Le style de la BMW Série 4 Coupé
J’ai toujours aimé le style des berlines BMW. Ici, il s’agit d’une berline coupée. J’aime encore plus. Attention toutefois, on connaît tous, malheureusement, les nouveaux designs chez le constructeur de Munich avec les énormes calandres. Soit on commence à s’y habituer (comme c’est un peu mon cas), soit on a toujours une aversion pour ces gros naseaux. Ce que je comprends. En l’espèce, je trouve que mon modèle limite la casse sur cette partie. Oui, nous avons des gros haricots mais ceux-ci s’intègrent à l’ensemble dans un moindre mal. Le gros cerclage légèrement cuivré casse un peu le côté grossier en appâtant le regard. On reste cependant dans l’inverse de la finesse. Contrairement à la vue de profil qui répond complètement à mes attentes. Long et élégant. Avec le 3/4 arrière, sûrement mes angles favoris de l’auto. Sachant que j’arrive vers ma place de parking avec cette perspective, je me réjouissais chaque matin. Les feux à la poupe amincissent les 4,77 m. Définitivement, c’est vraiment de la grosse bagnole : 1 905 kg.
Des options et un prix à la Audi
Comme pour mes essais d’Audi, je ne vous liste pas la totalité des options car on va y passer la journée. Donc voici un capture d’écran qui donne le tournis et surtout les prix. Sans parler de la peinture « BMW Individual Tansanitblau métallisé » à 2 150 € ni de la sellerie cuir « Vernasca Schwarz avec surpiqûres contrastantes bleues » à 1 600 €. On notera les belles jantes bicolores de 19 pouces à 1 150 €. Avec les rétros, ce style légèrement cuivré contraste la couleur de la carrosserie, plus jolie en vrai qu’en photo. On arrive donc à un total de 94 030 € pour mon modèle. Comme je suis spécialiste en essais conso (contrairement à Loïc de chez Kambouis), je vous fais économiser d’ores et déjà 280 € en ne prenant pas l’option volant chauffant. Il n’arrive même pas à être tiède. Ce nul. En grand seigneur, je vous aide aussi à enlever la recharge à induction pour 250 € car @LeStagiaire dit que c’est de la merde pour la batterie de votre téléphone. Elle chauffe et s’use plus rapidement avec ce système. Grâce à moi, votre BMW Série 4 Coupé vous revient à 93 780 €. Ne me remerciez pas.
Pour le reste, vous gardez tout dont notamment le système Hi-Fi Harman Kardon à 700 € qui les vaut largement. Comme souvent, cette marque propose du bon son comme chez Volvo ou Renault. Par contre, pour 1 600 €, on doit garder son doigt sur le bouton afin d’ouvrir et de refermer le toit.
Sans grande surprise, le premium allemand, c’est cher. Trop cher ? Je ne crois pas. Un peu trop cher, d’accord. Mais on en vraiment pour son argent car on cherche les défauts et aucun ne sont rédhibitoires. Ou presque.
Android Auto obligatoirement sans fil
Une des rares imperfection de la GR Supra était l’absence totale d’Android Auto. En 2021. Sacré anachronisme. Avec ma Série 4 Coupé, je n’ai pas pu jumeler mon smartphone à Android Auto car seule la connexion sans fil est réalisable. Mon Huawei de 2020 n’a pas cette fonctionnalité. De ce fait, je me retrouve à utiliser un support de téléphone posé dans les aérations pour avoir Google Maps dans une voiture à 94 030 €. Pour rappel, dans une Dacia Sandero Stepway à 19 700 €, on se connecte avec un câble sans aucune difficulté et en plus, le support est intégré si on veut compléter l’affichage de l’écran. Grosse déception après avoir tenté à 28 reprises de cliquer sur l’icône Android Auto de la BMW. L’occasion néanmoins de tester le GPS natif et de se dire qu’il n’a pas le niveau de Google Maps ou de Waze pour calculer les itinéraires précisément avec le trafic en temps réel. Il ne me convient ni esthétiquement ni dans le temps de réponse.
Les grands écrans Curved Display de la BMW Série 4 Coupé
J’avais découvert ces grands écrans Curved Display lors de ma journée AM-AM au volant du X1. Même sentiment après une semaine d’essai, ils ne m’ont pas convaincu. Celui de 12,3 pouces pour les compteurs dispose d’un dessin numérique en quadrilatère ou en parallélogramme (je suis nul en maths depuis le collège) peu inspiré à mon sens. Cependant on retrouve les informations nécessaires à la conduite. La couleur change en fonction du mode de conduite.
L’écran central de 14,9 pouces n’est pas le plus réactif de l’histoire et déroule des tonnes d’icônes et de données. On a l’impression d’être sur un bureau Windows. On peut aussi utiliser une molette pour se déplacer mais j’ai préféré continuer avec le mode tactile. Puis on arrive toujours au même sujet qui fâche, les commandes de climatisation. On perd les informations de l’écran quand on bascule dessus et il s’avère complexe au vu des multiples modes, avec même une version 3 zones. Je n’ai pas forcément perçu la différence avec la bizone bien que cela a toujours été agréable en ressenti. Sauf pour les sièges qui chauffent à peine plus que le volant et qui s’activent obligatoirement avec le chauffage. Je trouve ça totalement stupide. J’aime bien me réchauffer le cul sans forcément activer le reste. De façon générale, ce Curved Display me renvoie à des aspects visuels relativement grossiers dans les traits, à l’instar de la calandre. Une histoire de goûts propres à chacun mais rien d’insurmontable. Au point d’avoir terminé avec les quelques éléments négatifs de cette 440d.
La vie à bord
Bon allez, une dernière critique envers le volant, lui aussi, manquant de finesse dans son dessin et son toucher. Idem pour une toute petite partie des plastiques moussés. Les finitions sont un cran en dessous de chez Audi tout en restant totalement premiums. Pour le reste, on est bien installé dans cette grosse BM. Les sièges, un chouïa fermes mais jamais inconfortables, se règlent électriquement et on trouve rapidement une position de conduite (mémorisable pour deux personnes) pour enchaîner des milliers de bornes. La boîte du rétracteur de la ceinture, (légèrement trop basse pour les grands comme dans tous les coupés) se déploie automatiquement vers soi pour l’attraper et se resserre après avoir démarré. Le luxe comme j’aime. On se prend immédiatement pour un chef d’entreprise quinquagénaire fraudant le fisc optimisant ses profits dans ce leasing au nom de sa société, évitant l’écueil de la voiture blanche.
À défaut, d’Android Auto, heureusement que le Bluetooth compense (avec une rapidité d’exécution) pour écouter ses musiques ou ses podcasts. On retiendra une nouvelle fois l’absence d’un bouton mute sur le volant même si le bouton on/off de la commande centrale tombe sous la main.
Les sièges à l’arrière et le bon coffre
Pour ses enfants (ou ses amis), on aura deux places à l’arrière. Très correctes pour l’espace aux jambes, elles le sont beaucoup moins pour l’espace à la tête. Jusqu’à 1m70, ça passe. Après, ils devront être souples des cervicales et aussi de manière générale pour s’extraire de ce coupé 3 portes. Cependant, ces sièges apportent le même niveau de confort qu’à l’avant.
Le coffre (à commande électrique dont notamment via la clé ou via un bouton à droite de la portière) de 440 litres rappelle la polyvalence exceptionnelle de cette BMW Série 4 Coupé. On peut évidemment y loger ses courses, des bagages et surtout son sac de golf. Elle fait partie des voitures que je voulais garder après son essai. Malgré sa taille bien trop longue pour mes besoins, je m’imagine complètement l’utiliser au quotidien, surtout avec cette consommation et son agrément.
Un 6 cylindres diesel (badgé M) ultra performant
Le badge M devrait se réserver aux sportives chez BMW ? L’est-on sportif quand on explose le 0 à 100 km/h en 4,6 secondes ? Doit-on forcément avoir un moteur essence pour respecter la tradition ? Il me semble que cela dépend de votre vision du sport. Si comme moi, le sport est indissociable de la performance alors cette 400d mérite son M devant sa nomenclature. En effet, le 6 cylindres en ligne de 3 litres pour 340 chevaux délivre des performances folles et cela dans toutes les conditions. De plus, la micro-hybridation de 48V joue bien son rôle pour diminuer les consommations au démarrage.
Le couple fou de 700 Nm correspond totalement à la réalité car on sent son bassin et son torse s’écraser dans son siège avec le pied au plancher. On perçoit cette capacité à pouvoir tout tracter ou même transporter grâce à la force du diesel. Mal-aimée (légitimement car cancérogène) comme motorisation mais tellement efficace. Peut-être la seule sensation forte dans ce véhicule car le reste s’avère extrêmement aseptisé. Ce qui n’est pas un problème à mes yeux quand on choisit ce genre de véhicule. Au contraire, il sait faire ce qu’on lui demande : de la (haute) vitesse avec un excellent confort.
Des prestations/performances premiums pour tous les modes
Je vais me répéter car je suis épaté par la polyvalence de cette M440d : des performances premiums à tous les niveaux. Tout est bien quand on roule. Que ce soit doucement ou fortement, on trouve toujours le compromis parfait. Sur mes 595 km, j’ai dû passer 70 % en mode « éco pro ». La version tranquille avec les suspensions adaptées et la réponse douce du moteur, on obtient le mode idéal au quotidien. Notamment entre 20 et 40 km/h, la merveilleuse boîte auto ZF8 s’adapte parfaitement pour passer le rapport supérieur contrairement au mode « comfort » où la subtile latence pêche un tout petit peu en ville. De plus (ou de moins), en « éco pro », le bruit du moteur disparait quasiment totalement. Enfin, le bruit restitué dans les haut-parleurs. À l’inverse, il devient considérablement présent en mode « sport plus ». Les paramétrages sont personnalisables. On y trouve son compte à tous les coups/coûts.
Entre le xDrive (4 roues motrices) et les freins puissants, on ne ressent presque pas le poids approchant pourtant les 2 tonnes. Plus on va vite, plus on se sent léger. Aucune blague au freinage ni dans les virages. La direction s’adapte en permanence et on peut même réveiller les pneus dans des ronds-points bien serrés.
Les consommations de la BMW Série 4 Coupé
Durant les premiers jours de mon essai, j’ai bien cru que j’allais finir à 6 l/100 km vu certains trajets à moins de 5 litres, notamment pour me rendre au boulot. Puis la journée au Hoonited Yonne Festival a éclaté mes stats avec des multiples sessions au rythme plus qu’élevé. Sachant que la voiture encaisse toutes les demandes avec un passage de rapports toujours pertinent, même pas besoin d’utiliser les palettes. Dès lors, je rends ce diesel de 340 ch avec 7 l/100 km de consommation finale. Clairement, dans des conditions normales d’utilisation et même en appuyant un peu sur la pédale de droite, vous ne dépasserez jamais les 6,5 l/100 km. De quoi atteindre les 900 km d’autonomie avec le réservoir de 59 litres. Le charme du diesel.
L’Autobahn sur les routes fermées de l’Yonne
Sans surprise, cette caisse prend encore plus de Sens sur l’Autobahn des routes fermées de l’Yonne. La BMW Série 4 Coupé pourra rouler à 180 km/h en donnant à peine la sensation d’être à 80 km/h. C’est terriblement impressionnant d’arriver à gommer autant la réalité des vitesses entre une insonorisation exceptionnelle et des suspensions adaptées à tous les bitumes. On ne se rend pas compte de l’allure. Evidemment, c’est aussi valable pour les sorties de péages avec un 0 à 130 km/h bien plus rapide que ses repères habituels. A fortiori, qui peut le plus, peut le moins. Dès lors, la M440d se balade littéralement sur les voies rapides et particulièrement à 110 km/h. On ne percevra jamais de bruit d’air et encore moins de bruit parasite dans l’habitacle. Si les matériaux peuvent gagner en qualité, l’assemblage atteint lui la perfection.
Les aides à la conduite de la BMW Série 4 Coupé
Continuons dans ce registre avec les des aides à la conduite. Elles ont le bon goût de ne pas être intrusives et sont surtout déconnectables facilement. Sans recommencer à chaque redémarrage (coucou Hyundai). À partir de là, le boulot est effectué correctement et la conduite autonome de niveau 2 peut prendre toute sa place de façon adaptée. Les alertes interviennent au bon moment. L’affichage tête-haute donne la visualisation du GPS. Autre élément appréciable, l’absence de bips à la con. Les signatures sonores restent discrètes et limitées. La grande aide à la conduite demeure la bagnole en elle-même. Elle corrige toutes les incompétences du pilote conducteur tellement elle s’avère facile à emmener, même au-delà du raisonnable.
L’incroyable caméra 360
Dernier point et non des moindres, l’incroyable caméra 360 degrés qui permet de sauver sa carrosserie et ses jantes (pas très affleurantes, heureusement) en manœuvrant en toute quiétude. Cette grosse BM reste une grosse BM donc pas la peine de vouloir faire le malin dans les parkings souterrains ou les espaces contraints. La direction relativement lourde en mains et le mauvais rayon de braquage (12 m) rappellent bien les dimensions de cette berline coupée. Pour autant, j’ai toujours été rassuré par les multiples caméras tout autour du véhicule. En prenant mon temps, j’étais serein.
Sérénité et plaisir pour conclure
On termine cet essai en revenant sur ce badge M. Il détient une place légitime sur la carrosserie au vu des performances de cette BMW Série 4 Coupé diesel. On est toujours bien à son volant, dans toutes les circonstances, à l’arrêt dans les bouchons ou à (très/trop) haute vitesse. On a un couple phénoménal qui met en émoi et un confort routier excellent. Les quelques défauts relèvent plus du style, pas des plus fins de la face avant ainsi que des écrans, que de problèmes rédhibitoires. On regrettera tout de même l’absence d’une connexion avec fil à Android Auto pour profiter de Google Maps. Autrement, comme le dit BMW dans ses pubs, le plaisir de conduire est toujours présent. Le plaisir d’être derrière (ou devant) (ça dépend du point de vue) le volant qui apporte une grande quiétude. D’autant plus avec des faibles consommations en comparaison du stupéfiant agrément. J’aurais pu réaliser 6 000 km au lieu des 600 effectués tant je l’M.