Avec 197 chevaux, le BMW Z4 sDrive20i se positionne comme un roadster premium pour rouler décapoté toute l’année. Allons donc l’essayer en janvier pour se les geler (ou pas).
Le contexte de l’essai
À mes débuts, j’étais fâché avec les roadsters car j’ai commencé avec les fameux MX-5 NA puis RF qui manquaient totalement d’insonorisation et aussi de polyvalence. J’ai retrouvé goût à la vie avec la fabuleuse Fairlady qui n’avait pas vraiment une grande polyvalence mais qui permettrait de profiter du soleil sans perdre ses oreilles à cause des bruits d’air. Puis enfin, le premium performant absolu avec le TT RS qui n’avait (presque) aucun défaut ! C’est simple, j’aime le confort et la puissance. C’est sûrement pour cela que Victor Desmet m’a conseillé de tester ce BMW Z4 sDrive20i après son road-trip en Bourgogne. Pourtant, ce roadster ne coche pas totalement les cases du confort et de la puissance, on y reviendra.
Le physique du BMW Z4 sDrive20i avec cette teinte violette !
Je bloquais juste sur sa config : grise et intérieur noir. Puis le parc presse a renouvelé son modèle pour une version tellement plus chatoyante, découverte lors d’un Hoonited Yvelines Festival grâce à Jean-Baptiste Passieux, en Thundernight métallisé (à 1 090 €, ça les vaut !) avec une sellerie cuir « Vernasca » Elfenbenweiss aux surpiqures décoratives. Etant polyglotte (c’est faux), je vous traduis : du violet avec de l’ivoire ! J’adore cette assortiment.
Plus que le Z4 en lui-même qui me paraît moins harmonieux que la précédente génération voire surtout que le Coupé de la première, que je connais si bien. Attention la nostalgie me fait parler écrire. Je me demande surtout si mon Z4 préféré n’est pas la GR Supra. Toutefois, il s’agit ici d’un roadster et non d’un coupé. On peut enlever le toit. C’est d’ailleurs tout son intérêt. Seul problème, ce véhicule allait bientôt (et déjà !) quitter le parking de BMW France. N’écoutant que mon courage et affrontant toutes les intempéries hivernales, j’ai formulé une demande pour l’essayer en janvier, avant qu’il ne soit trop tard. Spoiler (qu’il a) : c’est génial un roadster l’hiver !
BMW Z4 sDrive20i : à son volant, pas le coup de foudre immédiat
Il faut le prendre en main ce long Z4. Avec ses 4,32 m et surtout son empattement de 2,47 m : on n’en voit pas le bout. Moi qui crains toujours de limer une jante sur un salaud de trottoir, j’ai serré les fesses avec ses 19 pouces Jet Black diamantées à 1 350 €. Surtout que je m’habitue beaucoup trop aux caméras 360 dans les gros SUV. On arrive donc au premier défaut de ce roadster, toit fermé, on manque cruellement de visibilité et de luminosité. Les surfaces vitrées semblent bien inférieures à la moyenne habituelle. De quoi en devenir complotiste arguant que c’est volontaire pour apprécier bien plus grandement de rouler avec le toit baissé.
De plus, avec ce capot interminable, qui peut accueillir 6 cylindres en ligne dans la version M40i, on tente souvent de se soulever pour apercevoir sa roue avant droite. Sûrement une question d’habitudes à prendre. Pour autant, à l’intérieur, on ne se sent pas étriqué grâce à une garde au toit largement suffisante et au confort des sièges. Même si ceux-ci se resserrent aux épaules quand on porte un gros manteau. La camera de recul propose une qualité satisfaisante avec aussi la possibilité de refaire automatiquement le trajet en marche arrière sur 45 mètres comme le Petit Poucet. Le coffre de 285 litres garde toujours son bon volume car la capote vient se rabattre au-dessus en 10 secondes jusqu’à 50 km/h. On fera attention de ne pas confondre (ce que j’ai fait à 28 km/h) le bouton du frein à main électrique et le bouton pour le toit, juste à sa droite.
La vie à bord du BMW Z4 sDrive20i
Nous sommes dans le premium avec des matériaux de qualité. Rien à redire à ce sujet. Heureusement pour 70 295 € dans cette finition M avec plus de 15 000 € d’options. Par contre, parfois, quelques bruits parasites sont apparus. Sans forcément réussir à définir leurs provenances entre mobilier ou capote souple. C’est léger. Mais j’y suis sensible. Pour l’ergonomie à bord, on dispose de beaucoup de boutons et d’un écran central tactile d’une bonne taille mais avec un design daté. On y retrouve cependant les informations nécessaires (malgré les nombreux sous-menus) grâce à la molette qui tombe bien sous la main.
Il en va de même pour les compteurs, c’est moyen. J’ai du mal avec ce cerclage en forme d’haricot comme la calandre. Trop gros, trop disgracieux. Mais moins que ceux dans la Série 4 Coupé. Puis comme à chaque fois chez BMW, je ne peux utiliser Android Auto ne disposant pas d’un smartphone avec une connexion sans fil. C’est toujours autant déplaisant cette situation même si je m’en accommode avec un support de téléphone dans les aérations. On notera que le chauffage fonctionne excellemment capoté ou décapoté, tout comme les sièges qui brûlent rapidement les séants. Contrairement au volant qui ne chauffe rien du tout, exactement comme dans la Série 4. Ces désagréments s’oublient quand on exploite la route, surtout avec une propulsion.
La propulsion, c’est la vie
Allez, c’est la partie des poncifs : « BMW, c’est le plaisir de conduire des propulsions ». Bah oui, encore et encore, cette marque allemande offre du plaisir. Avec une position de conduite proche des roues arrière, on semble percevoir davantage la transmission de ce comportement si emblématique. En mode « comfort », c’est léger mais on apprécie déjà les virages. On remarquera que le confort se perd nettement en ville avec toutes les aspérités et les dos-d’âne. On ressent la rigidité du châssis. Toutefois, Miss Novichok n’a pas arrêté de me répéter que ça ne tapait pas pour elle et qu’elle était très bien installée. Comme quoi, les perceptions peuvent varier. Le mode « éco pro » sert à limiter la clim, qui se règle avec des boutons physiques, car ça ne change pas vraiment la réponse à l’accélération.
En mode « sport », on s’améliore à tous les points (boîte, suspensions, direction) mais c’est bien en mode « sport plus » qu’on s’éclate à son volant. Juste les bons réglages pour glisser gentiment et se faire un peu secouer. On espère que les aides électroniques arriveront à temps si on perd trop le contrôle. Ce qui n’a jamais été le cas et j’ai rendu ce Z4 dans un parfait état. Avec peut-être moins de gomme que prévu. Je n’ai pas pu m’empêcher de déconnecter l’ESP sur un parking fermé avec @LeStagaire à mes côtés. Rangeant son matériel photo à 10 000 dollars, il a hurlé de peur ou de joie. Je ne sais toujours pas à l’heure actuelle. Puis ma sœur était de passage donc j’ai remis le couvert. On ne se refait pas quand on aime la glisse.
Le moteur enivrant malgré un manque de puissance
Ça veut dire quoi sDrive20i ? On décompose ensemble : « s » pour propulsion en opposition à « x » pour transmission intégrale. Bon, le « s » aujourd’hui veut aussi dire traction comme notamment sur la Série 1 et la Série 2. BMW démission ! « Drive » pour conduire (hey les gars, fallait pas dormir durant les cours d’Anglais au collège), « 20 » pour 2 litres. Non, c’est un piège ! Ici, c’est bien 2 litres mais autrement, c’est plutôt le petit moteur de la gamme et enfin « i » pour essence. Dès lors, nous avons donc une propulsion avec un moteur essence 2 l de 197 ch.
C’est bien mais ça pourrait être mieux (avec une cinquantaine de bourrins supplémentaires). Comme ses 6,6 secondes pour arriver à 100 km/h. Précisément, le même temps que la Mini Cooper S. Jamais on n’a le crâne collé à l’appui-tête malgré le couple de 320 Nm. On pourra probablement blâmer son poids de 1 525 kg. Il faut le lancer ce Z4. Par contre, par la suite, c’est fluide. Puis évidemment, quand on double, on se rend compte de la facilité pour y arriver. Tout comme pour freiner. Je ne sais pas si BMW demeure le meilleur motoriste au monde mais il sonne particulièrement bien ce 4 cylindres. On a un son rauque et enivrant. Principalement en mode sport mais surtout à chaque accélération franche, que ce soit avec le toit ouvert ou fermé. Dans les deux cas, on entend cette sonorité exaltante. Le combo roadster avec beau moteur, c’est le plaisir.
La fameuse ZF aka ma boîte auto préférée
Surtout quand l’ensemble est orchestré par ma boîte automatique préférée, l’indétrônable ZF8 découverte sur la GR Supra et sur le Discovery Sport en version 9 rapports. Il paraît que la PDK chez Porsche est au-dessus mais je n’ai pas eu (encore ?) la chance de la tester. Le levier tombe bien sous la main et se manipule aisément. Tout est simple avec la ZF8, on roule tranquille, elle s’adapte, on met le pied dedans, elle y va même si elle a envie de te répondre « ho, si c’est pour enfoncer le champignon, passe directement en mode sport, on perdra moins de temps ». On a certes les palettes au volant mais pour l’allure dynamique sur les routes désertes de la Vallée de Chevreuse, nul besoin de s’y employer.
La consommation (élevée) du BMW Z4 sDrive20i
Sur un trajet classique pour aller au boulot, j’ai vu un 7,6 l/100 km sur l’écran central. Mais ce fut les deux seules fois avec un autre parcours à 7,1 l/100 km dans une circulation particulièrement fluide. Après, j’ai souvent tartiné et notamment pour passer et repasser devant les objectifs de @LeStagiaire qui a réalisé des photos incroyables. Au point d’atteindre la moyenne de 10,8 l/100 km (précisément comme en GR Supra de 340 ch !) après 345 km d’essai et proche de la Civic type R avec 132 chevaux supplémentaires. Toutefois, la donnée depuis sa sortie d’usine indique une moyenne à 8,9 l/100 km après 8 600 bornes, soit sûrement la juste valeur. On regretterait presque une micro-hybridation pour soulager les phases de démarrage et sûrement une baisse de la consommation en plus d’une légère poussée. D’ailleurs, on est bien secoués à chaque fois que le start and stop se réactive. Une sorte de « shake your booty » comme on ne dit pas dans la langue de Beckenbauer.
Alors l’hiver en roadster ?!
En ce mois de janvier, les températures ont alterné entre 2,5 et 11 °C. Pour réaliser cet essai, j’ai majoritairement roulé décapoté. C’était le contrat. Etant frileux et connaissant le proverbe des vélotaffeurs « y a pas de mauvais temps, y a que des mauvais équipements », j’ai donc sorti l’écharpe, les gants et le bonnet. Puis là, j’étais le roi de monde, à profiter du soleil voire même des nuages. Je concède toutefois avoir remonté les vitres car autrement, la circulation de l’air devenait vraiment trop froide.
Concernant l’insonorisation, on a que du bon. Toit fermé, c’est une perfection. Toit baissé, c’est juste ce qu’il faut puis à 130 km/h, cela devient moins agréable. Pas tant par les bruits d’air mais surtout par les bruits de circulation sur voies rapides avec notamment les camions. Dans un monde parfait, les départementales campagnardes et sinueuses seraient limitées à 110 km/h et on apprécierait entièrement des capacités de ce roadster à s’émerveiller entre bitume et paysages. D’autant que ses relances dès 80 km/h sont excellentes. Le système Hi-Fi Harman Kardon est aussi au niveau et on s’enjaille d’un très bon son pour accompagner la déambulation. Malheureusement toujours sans bouton mute sur le volant même si on accède facilement au bouton on/off.
Les aides à la conduite
Une nouvelle fois chez BMW, les aides à la conduite n’apparaissent jamais intrusives et surtout, on s’épargne tous les bips à la con pour tout ou rien. On retrouve l’ensemble des aides dans un menu et on peut choisir le niveau d’intensité. Mais à l’image du régulateur adaptatif, on n’a pas du tout envie de laisser la machine prendre le relai du conducteur. Non pas par manque de fiabilité, mais plutôt parce que nous sommes heureux de conduire. À l’instar des écrans qui ne me plaisent pas beaucoup, l’affichage tête haute me suffisait pour connaître mon allure. Dès lors, on retrouve la simplicité des balades champêtres avec le choix d’un rythme coulé ou plus énervé. Ce roadster manque d’agilité et peu de précision dans la direction mais son caractère affirmé et parfois joueur contrebalance l’ensemble.
En conclusion
Ce BMW Z4 sDrive20i procure du plaisir. Principalement par le fait qu’il soit un roadster mais pas seulement. Il donne un agrément de conduite dans quasiment toutes les situations grâce au souffle de son moteur et à la perfection de sa boîte. Ni forcément GT, ni forcément sportive, ce Z4 de 197 ch pourrait avoir le siège entre deux haricots mais sa polyvalence devient un atout indéniable en plus de sa teinte si chatoyante. Contrairement à ses écrans. Ou à l’absence d’Android Auto avec fil. On retiendra que sa fermeté en ville et son manque de visibilité avec le toit fermé donneront toutes les raisons du monde pour s’échapper à la campagne ou mieux encore, en bord de mer, pour rouler encore et encore, avec la sonorité réussie d’un 4 cylindres dans les oreilles et les embruns plein le visage.
Toutes les photos du BMW Z4 sDrive20i
Les +/- ainsi que les notes sont à retrouver après ces photos dont les superbes par @LeStagiaire.