La Cupra Leon VZ Extrême avec ses 300 ch se positionne comme une berline pouvant alterner entre conduite sportive et trajets familiaux. On va voir qu’il lui manque (finalement) deux roues motrices pour cela.
Marque et modèle | Cupra Leon |
Version/finition | VZ Extrême |
Prix du modèle essayé | 57 650 € |
Kilomètres parcourus | 396 km |
Consommation constatée | 10,9 l/100 km |
Type de moteur | 4 cylindres 2 litres |
Puissance | 300 ch |
Couple | 400 Nm |
Boîte de vitesses | Automatique à 7 rapports (DSG7) |
Transmission | Traction |
Poids à vide | 1 496 kg |
Accélération (0 à 100 km/h) | 5,7 s |
Vitesse maximale | 250 km/h |
La fiche technique complète (bientôt) |
Le contexte de l’essai
Ma première Cupra à l’essai fut une Leon Sportstourer VZ. J’avais bien aimé ce break mais je le trouvais trop sage, trop consensuel, trop aseptisé, trop Audi. Puisqu’il s’agit du même groupe (Volkswagen). Donc me revoilà pour un second essai Cupra avec une personnalité plus affirmée. Malheureusement, je n’y trouve pas non plus mon compte et je vous explique pourquoi.
La (mauvaise) motricité Cupra Leon VZ Extrême
On rentre directement dans le dur du sujet. La motricité. C’est un mal bien connu chez VAG (Volkswagen Group) pour ses voitures à traction, avec donc une transmission à l’avant. Drame que je vis intimement puisque je roule en (belle) Polo depuis 3 ans. La puissance n’arrive jamais à passer correctement sur les roues avant. Comme si les réglages paraissaient défectueux et particulièrement sur routes mouillées.
Vous allez me dire que c’est un problème de pneumatique. D’accord. Oui. C’est vrai. La Leon VZ se chausse de Bridgestone Potenza Race. Comme leur nom l’indique, c’est pour la course. Mais clairement pas pour la course sur l’eau. En résumé, impossible de passer l’entièreté de la puissance avec une chaussée détrempée. Pis que ça, on tombe dans le grotesque avec un ESP qui se déclenche au point de faire sautiller la voiture. Sachant que je me suis pris de la flotte sans interruption (ou presque) pendant une semaine, je n’ai pas beaucoup profité des performances sportives de cette Cupra.
La conduite sportive (si on y arrive)
Tout de même, durant les quelques kilomètres sur du sec, j’ai pu apprécier les qualités dynamiques de cette Leon énervée. Avec 5,7 s pour le 0 à 100 km/h et 400 Nm de couple, on ne s’éclate pas la nuque mais on perçoit clairement les vitesses élevées dans les courbes. Procurant un plaisir certain au volant. Il faudra placer précisément ses roues pour exploiter la puissance de 300 ch. La boîte DSG7 s’exploite davantage car elle est parfois feignante à faible allure, avec un léger creux entre deux rapports.
Le version Extrême de la Cupra Leon VZ
Cette version Extrême a pour elle d’avoir tout de renforcé dont notamment d’excellents freins Brembo Akebono, avec des disques plus gros/grands et des étriers à 6 pistons (et non 4 sur la version VZ de base). L’amorce dans la pédale s’apprécie grandement et on ressent immédiatement l’effet du freinage avec une impression de totale sécurité.
Cependant, cette Leon qui se veut plus Extrême qu’une Mégane R.S. ne lui arrive jamais à la hauteur. C’est simple, tout est mieux sur la Renault. Plus précise, plus agréable, plus dynamique, plus mieux. Particulièrement pour le châssis. Alors évidemment, je ne parle même pas de la Civic Type R, qui est tellement plus radicale que les deux autres. Et justement, Cupra se veut sûrement plus polyvalent, avec notamment des bonnes suspensions pilotées, mais ça ne fonctionne pas à cause d’un faux bruit de moteur mal calibré en mode « comfort ».
Aucun confort auditif
Sous le capot, on trouve un 2 litres 100 % thermique. C’est rare. On pourrait peut-être apprécier sa sonorité si celle-ci n’était pas complètement faussée par les haut-parleurs provenant de la baie du pare-brise. Comme pour la ST VZ mais en moins bien. Beaucoup moins bien. Surtout si on compare avec l’étonnante A 45 S qui se dote d’un même système mais plus naturel. Avec la Cupra Leon ST Extrême, on a un bourdonnement permanent, amplifié par l’absence d’isolation de l’habitacle. Comme dans une pièce vide d’un grand appartement, ça résonne. Avec le son en mode « performance » ou en mode « Cupra », c’est différent mais pareil. Parfois ça sature même ! Jusqu’à grésiller. Un système inopérant.
Sur voies rapides, le bourdonnement semble plus présent et le bruit du train avant s’ajoute à la (mauvaise) fanfare. Dès lors, on doit élever la voix pour parler avec l’occupant à ses côtés. Au final, dès que les trajets dépassent 30 min, je me retrouve avec une tête assommée par le boucan persistant.
La vie à bord de la Cupra Leon VZ Extrême
Autrement, aucun bruit de mobilier car tout est bien assemblé et bien fini dans l’habitacle. J’avais déjà noté cela sur la Leon ST VZ : Cupra est bien au-dessus de Volkswagen pour les finitions. Au niveau des sièges, ils offrent une position particulièrement agréable. Je me sens bien dedans, calé et confortable. Puis ils sont beaux ces baquets, notamment de dos. Autre chose que j’apprécie, c’est l’ambiance lumineuse. Comme souvent, on peut changer les couleurs (et aussi les adapter au mode de conduite). De manière à préférer mes parcours de nuit (grâce aussi aux bons feux Matrix LED) que de jour. L’intérieur reste sombre, spécialement à l’arrière, malgré ce gris clair sur les sièges.
En parlant des places arrière, elles sont adaptées pour deux adultes et une personne-tronc au milieu avec cet énorme tunnel de transmission. Pour le coffre, il ne propose que 380 litres, donc décevant pour une berline compacte (contre 351 sur une citadine polyvalente comme ma Polo) mais on arrive à y loger facilement ses affaires. Encore faut-il réussir à l’ouvrir car le bouton se cache du côté droit pour ne pas défigurer le logo éclairant. J’avais normalement une option pour l’ouvrir avec le pied mais je n’ai pas essayé. La caméra de recul pourrait améliorer sa résolution.
Les écrans et les aides à la conduite
Pour l’écran central de 13 12,9 pouces, j’aime toujours le style des icônes et on s’y retrouve plutôt aisément avec une bonne réactivité mais on regrette encore et toujours ces touches tactiles débiles sur le bas de celui-ci pour le réglage de la température et du son. On aime le bouton mute sur le volant. Pour le système Hi-Fi, mon père et @LeStagiaire (qui ne sont pas les mêmes personnes) se sont exclamées tous les deux (mais pas en même temps) en voyant le nom sur les 12 enceintes : « oh du Sennheiser ! » Bah avec Miss Novichok, on a trouvé ça très très moyen. J’ai eu de multiples coupures d’une seconde sur mes podcasts en utilisant Android Auto.
Pour les compteurs, on peut les personnaliser même si ça reste plutôt fade et parfois trop chargé. La bonne surprise provient du « Travel Assist » qui permet une conduite autonome de niveau 2 bien réglé avec aussi le redémarrage dans les bouchons, même après une longue phase d’arrêt, toujours opérant. Ce qui n’est pas souvent le cas. On aura aussi une adaptation de la vitesse avant une intersection ou des feux tricolores. On notera enfin la désactivation du bip (léger) de survitesse en cliquant sur une icône après avoir glissé l’écran de haut en bas.
Les mauvaises consommations
Qu’une voiture de sport consomme de l’essence, c’est bien normal. C’est le jeu. Mais ça doit l’être quand on roule fort. Pas quand on roule normalement. Surtout avec un simple 4 cylindres turbo. De ce fait, ma moyenne de 10,9 l/100 durant 396 km me paraît disproportionnée pour l’usage que j’ai fait de la bagnole. Mon meilleur score tombe à 9,6 l/100 km avec une conduite douce (mais parfois dans les bouchons). On aura donc 510 km d’autonomie au mieux et 450 km si on tape un peu dedans. On remarque l’absence d’une micro-hybridation pour aider ce moteur. J’avais fait le même constat avec la Leon VZ. Donc en plus de son prix de 57 650 €, il faut compter sur un malus de 14 325 € en 2024.
Le style Cupra
Cette Cupra Leon VZ Extrême ressemble à ce que j’imagine de Cupra. Un style affirmé, des signatures lumineuses affichées, une belle peinture « Gris Encelade Mat » (à 2 200 €) et des jantes forgées/cuivrées de 19 pouces. Puis ce logo (en forme de double triangle d’après les marketeux designers) a son petit succès auprès de mes proches. Ainsi que de moi-même. C’est donc dommage de ne pas réussir à reproduire une conduite aussi efficace que ce dessin.
En conclusion
La Cupra Leon VZ Extrême propose une fiche technique alléchante, un style singulier et un positionnement intéressant pour les conducteurs voulant mêler sportivité et vie familiale. Cependant, il s’avère bien compliqué de passer toute cette puissance sur les roues avant à cause d’une motricité défaillante, particulièrement sur le mouillé. Puis le quotidien en prend un coup avec un habitable qui manque d’isolation sonore engendrant des désagréments auditifs sur les longs trajets. L’absence de micro-hybridation se perçoit sur les consommations malgré une conduite tranquille. Autrement, avec des super sièges baquets, des freins performants et une route ultra sèche, on pourra prendre plaisir à son volant. Mais bien moins que ses deux concurrentes, soit plus radicale, soit plus polyvalente.
Toutes les photos de la Cupra Leon VZ Extrême
Les très belles photos par @LeStagiaire.