De retour du Jura et durant une semaine en région parisienne, voici l’essai du nouveau Dacia Duster 2024 dans une version traction de 130 ch.
Marque et modèle | Dacia Duster |
Version/finition | Essence / Journey |
Prix du modèle essayé | 26 150 € |
Kilomètres parcourus | 1 090 km |
Consommation constatée | 6,5 l/100 km |
Type de moteur | 3 cylindres 1,2 l |
Puissance | 130 ch |
Couple | 230 Nm |
Boîte de vitesses | Manuelle à 5 rapports |
Transmission | Traction |
Poids à vide | 1 304 kg |
Accélération (0 à 100 km/h) | 9,9 s |
Vitesse maximale | 180 km/h |
La fiche technique complète (bientôt) |
Le contexte de l’essai
Comme vous le savez, puisque vous avez lu le précédent article du Duster 2024, Dacia nous a invités dans le Jura pour tester la version 4×4. En complément, des Duster en version 2 roues motrices se trouvaient à notre disposition. C’est pourquoi j’ai eu la (mauvaise ?) idée de le ramener par chez moi pour l’essayer en région parisienne. Un retour de 5h sous la flotte. Bien chiant. Pour autant, cela permet de réaliser un test complet avec de l’autoroute et du quotidien francilien.
La version 130 ch du Dacia Duster
En termes de stratégie pour les audiences de Hoonited, je n’ai pas choisi la meilleure des versions du nouveau Duster. En effet, tout comme la version 4×4 qui représente 12 % des ventes en 2024, celle-ci plafonne à 13 %. La majorité revient aux moteurs hybrides et GPL. Cependant, on aura des éléments en commun et vous retrouverez toutes les informations sur la technologie E-Tech (le nom de l’hybridation chez Renault, la maison mère) ici : parfait pour les consommations et parfois un peu déroutant sur la boîte automatique à crabots. On notera qu’il existe une déclinaison diesel pour le marché marocain.
Ainsi, durant plus de mille bornes, nous avons roulé avec un 3 cylindres 1,2 l (micro hybridé 48V) de 130 ch en boîte manuelle. Si la première partie du propos ne génère que des critiques positives, la seconde viendra pondérer négativement ce Duster.
Le moteur 3 cylindres
J’avais déjà été joyeusement surpris par le 3 cylindres TCe de chez Dacia avec la Sandero Stepway. Déjà par sa sonorité. Il ne fait pas du tout un vieux bruit de tracteur ronronnant désagréablement. Ensuite par sa vigueur. En montant dans les tours, on arrive facilement à exploiter sa totale puissance. Attention, on ne transformera pas un Duster en A110 S car on restera à peine sous les 10 secondes pour atteindre 100 km/h.
Autrement, avec son couple de 230 Nm, et son poids léger (pour la catégorie) de 1 304 kg, on pourra s’insérer et doubler sans difficulté. J’ai même poussé le vice à bombarder sur les routes sinueuses jurassiennes, au point de toucher le rupteur vers 6 000 tr/min. Ce qui ne servait à rien puisque la puissance maximale culmine à 4 500 tr/min. Dans ces moments-là, on retrouve un défaut toujours présent chez Dacia avec une direction floue et peu informative sur le bitume. De plus, le roulis arrive rapidement au moindre changement de direction. En résumé, ce Duster se conduit tranquillement.
Le point de patinage trop haut
Avec une conduite dynamique et des passages de rapports engagés, on ne perçoit pas du tout de problème avec la boîte manuelle. Toutefois, quand on utilise son Duster pour des trajets quotidiens ponctués de bouchons, de feux et de dos-d’âne, on regrette fortement cette troisième pédale. Effectivement, avec un point de patinage bien trop haut, on se fatigue rapidement la jambe gauche, surtout quand on manque de souplesse dans les chevilles (et ailleurs), comme c’est mon cas. On en vient presque à décoller son talon du tapis en caoutchouc. Prodigieuse option au passage. Une perfection à l’usage et surtout au nettoyage.
Du confort en Dacia Duster 130 ch
Autrement, on ne manque pas de confort dans ce nouveau Duster. L’assise est bonne, les sièges agréables et les suspensions suivent l’ensemble. On circule agréablement à son volant. Si on veut vraiment chipoter, on pourra dire que c’est un peu mou parfois. Mais ça arrive, même aux meilleurs.
Au niveau de l’insonorisation, là aussi, on se situe dans un bon niveau de performance. Certes, on entend les bruits aérodynamiques dès 80 km/h avec ce physique de tank. Ceux-ci sont globalement couverts par la qualité du vitrage. La sono est ultra basique.
L’habitacle du Dacia Duster 130 ch
Ce qu’on entend, c’est le support amovible de téléphone. Il se clipse et couine souvent. C’est dommageable car l’habitacle de ce SUV bien assemblé m’a plu avec ses teintes bleutées dans ma finition Journey. Il se veut fonctionnel et il l’est avec des boutons physiques pour la climatisation et un écran simple d’utilisation. Quand il ne bugue pas. C’est arrivé plusieurs fois en une semaine. J’ai dû le réinitialiser pour retrouver mes caméras (avec toujours une finition passable). Autre reproche, sa lenteur. On clique à plusieurs reprises pensant que le tactile n’a pas intégré notre demande. Là où tout fonctionne à merveille, c’est pour désactiver les bips stupides de survitesse avec une configuration spécifique dans « my safety perso ». Avec une – simple – double pression sur un bouton sous l’aérateur à gauche, à chaque redémarrage, on coupe ce que l’on souhaite.
Les angles-morts d’un SUV
De façon générale, je sature de la conduite des SUV (plus de 40 % de mes 90 essais) et particulièrement ceux avec peu de visibilité au volant. Du fait de son grand et haut capot rectiligne, on n’arrive pas à projeter le regard correctement et surtout, on ne voit rien des angles-morts. Certes, on a des gros rétros et aussi un détecteur qui s’allume. Malgré cela, je préfère toujours tourner ma tête pour vérifier que je ne vais pas taper un motard ou une autre bagnole en changeant de voie.
La mode des SUV avec seulement 30 % de surfaces vitrées (de profil) pénalise forcément les occupants (particulièrement les enfants à l’arrière) dont aussi le conducteur à cause du dessin des montants. L’occasion de parler du physique de ce nouveau Dacia, définitivement moderne et plutôt plaisant, même en Gris Schiste (à 600 €). Les jantes de 18 pouces s’agencent bien à l’allure globale. Pour 26 150 €, on aura du confort (en ajoutant 400 € pour les sièges chauffants) et de la place pour les passagers (moins pour les jambes au milieu) avec aussi un coffre de 470 litres.
Les consommations du Dacia Duster 130 ch
Entre les 400 km d’autoroutes (avec régulateur mais non-adaptatif ainsi que la plus mauvaise lecture des panneaux du marché) et les parties à fond les ballons dans le Jura (malgré son pare-chocs spécifique pour améliorer le Cx par rapport au 4×4), je rends ce Duster à 6,5 l/100 km en moyenne après 1 090 km au total. C’est forcément représentatif de mon usage durant 8 jours mais peut-être pas du vôtre au quotidien. Car sur l’ensemble de mes trajets en ville et en péri-urbain, je stagne à 5,5 l/100 km dont un bon 5,3 l pour me rendre au boulot. En plus, avec son mode éco, on peut brider la puissance et ainsi limiter ses consommations afin de dépasser les 830 km d’autonomie.
En conclusion
Pour plus d’économie, le Duster GPL de 100 ch sera plus adapté. Pour plus d’agrément, le Duster Hybrid de 140 ch sera plus pertinent. Ce Dacia Duster 130 ch arrive toutefois à se défendre avec un 3 cylindres appréciable, un confort notable et toujours un bon rapport qualité/prix. La boîte manuelle avec un point de patinage trop haut, notamment dans les bouchons, pourra lasser tout comme les errements de l’écran. Quelle que soit la motorisation, les claustrophobes n’apprécieront pas l’habitacle manquant de luminosité.
Toutes les photos du Dacia Duster 130 ch
Une fois n’est pas coutume, certaines des photos proviennent de Dacia. Premièrement parce qu’Etienne, le photographe « officiel », est super sympa et deuxièmement parce qu’il se prendra une 991 GT3 RS Lizard Green quand il sera riche.