Derrière ce titre provocateur, nous allons voir que la Dacia Sandero Stepway n’a plus rien de low cost et offre bien plus que l’essentiel pour un tarif sous les 20 000 €.
Pour ceux qui se posent la question, la meilleure voiture du monde, c’est la Porsche 911.
Le contexte de l’essai
Normalement, pour les principaux essayeurs chez Hoonited, nous avons des rôles. @Vtyok choisit ce qu’il veut et a la priorité sur tout, c’est le principe d’être le patron. @LeStagiaire se tape les caisses de merde pas chères et moi j’essaye le plus possible du premium. Car j’ai des goûts de luxe. Pour autant, je trouvais que cette Sandero Stepway n’avait plus une tête horrible comme les premières Dacia. Donc ça m’intriguait de savoir si le plumage se rapportait au ramage. Puis surtout, les essais sur les Dacia amènent une forte audience. De quoi devenir riche avec les pubs sur le site et me payer la 911 de mes rêves.
Du publi-journalisme pour vanter la Dacia Sandero Stepway ?
Lors du dernier Hoonited Yvelines Festival, les participants m’ont tous accusé d’être payé par Dacia au vu de mon enthousiasme forcené. En effet, je n’ai pas arrêté de répéter que la Sandero Stepway était une excellente bagnole. Je souhaite donc le préciser : aucun partenariat avec Dacia. J’écris ces lignes (comme toutes les autres) avec mon libre arbitre. Pour autant, encore plusieurs jours après la fin de l’essai, je reste bluffé par cette Stepway. Tant pour son moteur que pour son agrément. Mais d’abord, commençons par son physique.
Le physique de la Dacia Sandero Stepway
Comme indiqué en préambule, Dacia s’éloigne du low cost et le fait savoir dans son design. Bien plus moderne que par le passé. Cela passe par un nouveau logo depuis 2021 et une signature lumineuse très marquée. Si on ne reconnaît (pas encore) la marque avec la calandre, le nom de Dacia se trouve écrit en toute lettre sur le coffre. Dans un style là aussi particulièrement avant-gardiste (ou pas du tout car on pourrait y voir des hiéroglyphes ou surtout des pyramides égyptiennes). On notera que le sticker pour afficher « Sandero » apparaît bien cheap en comparaison du reste. Pas sûr qu’il perdure dans le temps.
La version Stepway relève plus du SUV urbain que de la citadine polyvalente. SUV car plus haute. Sans être pataude. Cette finition « Extrême » avec un Vert Cèdre, des touches de cuivre (notamment sur les rétros) et des jantes noires de 16 pouces donne un look de baroudeur affirmé. Attention, il ne s’agit pas d’un 4×4 malgré son Extended Grip. Une touche avec un petit indien Nagawika arbre qui permet de doser l’accélération et éviter de s’embourber. J’ai vite fait testé dans l’herbe, mais trop facile pour évaluer sa réelle efficacité. Enfin on retrouve des tapis de sol en caoutchouc qui étonnent au début puis se révèlent complètement pertinents à la fin. À l’image de cette voiture, tout est bien pensé.
La vie à bord
Comme ce support de téléphone. Malgré la présence d’Android Auto (qu’on connecte sans problème, pas comme chez Stellantis), on a donc un espace dédié pour accrocher son smartphone et profiter de son GPS ou d’autres applications (Coyote par exemple) si on n’a pas de câble ou si on préfère éviter l’écran central. C’est basique mais c’est top. On évitera surtout d’utiliser le GPS natif. Comme dans quasiment tous les modèles actuels qui sont à des années-lumière de la performance de Google Maps ou Waze. Sauf chez Tesla. Mais c’est Tesla.
Un des principaux défauts de cette Sandero provient donc de l’écran central, bas de gamme. Par sa résolution digne de Windows 95 et sa lenteur aléatoire, comme s’il fallait respecter un temps de chauffe. Cependant, les menus sont simplistes et accessibles. Comme sur toutes les Renault, on peut désactiver tous les bruits à la con et les bips insupportables extrêmement facilement. D’ailleurs, de base, ils sont peu nombreux. Toujours en lien avec Renault, la carte main-libre m’apparaît comme le meilleur système de démarrage/verrouillage du marché. On garde la clé dans sa poche et nul besoin de toucher à la portière pour ouvrir la voiture. Pareil pour la fermeture, il suffit juste de s’éloigner. Et cela depuis 20 ans ! Vous attendez quoi les autres constructeurs ?
La simplicité des boutons physiques et des compteurs à aiguilles
Comme pour le Captur, on retrouve les trois ronds pour la climatisations. Des boutons physiques qui font plaisir par rapport à cette débilité du tout tactile. On a vraiment une planche de bord épurée tout comme les compteurs. Ultra basiques avec des chiffres blancs sur fond noir. Un ordinateur de bord s’intercale au milieu et on fait défiler les infos principales. Le célèbre satellite pour les commandes radio est de la partie. On regrettera que le bouton mute coupe le son sans mettre sur pause le podcast ou la musique.
Les plastiques durs dans la grande majorité de l’habitacle sont contrastés par des sièges et un ciel de toit gris. Les quelques inserts cuivrés égayent suffisamment l’ensemble pour se dire que c’est correctement fini. Une touche de feutrine complète l’unité.
Le moteur surpuissant de la Dacia Sandero Stepway
J’étais étonné de découvrir que ma Sandero Stepway proposait un moteur de 110 ch ! Surtout à moins de 20 000 €. Il s’agit donc du 3 cylindres 1 litre TCe. Très vite, j’ai compris que j’avais une fusée entre les mains. Durant la semaine de mon essai, j’ai été épaté quotidiennement par sa puissance et sa capacité à proposer des reprises quasiment en permanence, sauf peut-être en 6ème.
Pourtant, sur le papier, le 0 à 100 km/h ne s’exécute qu’en 10 secondes. On est loin d’un dragster sauf qu’on s’insère sur les voies rapides avec une énorme facilité. Il suffit d’un bon fond de 3 et puis voilà. On atteint les 5 000 tours, pile le moment pour passer le rapport supérieur. Le levier de vitesses tombe bien sous la main même s’il accroche un peu parfois. Principalement pour la 1ère et la marche arrière. Rien d’insurmontable. Le faible poids, 1 106 kg, pour une voiture de ce gabarit aujourd’hui doit jouer énormément dans le ressenti de la performance. Lumina este corecta. Comme dirait le Colin Chapman roumain.
C’est bien un 3 cylindres ? Depuis quand ?
Depuis cette Sandero Stepway, je suis réconcilié avec le 3 cylindres. Il semble faire un bruit reconnaissable de l’extérieur mais on ne perçoit rien à l’intérieur. Même quand on tape dedans et faites-moi confiance, j’ai enfoncé l’accélérateur plus que de nécessaire, le moteur n’hurle jamais. Je crois que c’est aussi pour ça que j’ai autant aimé cette Dacia, la performance et le confort auditif avec un aussi petit moteur.
Attention, il a un défaut. Il siffle légèrement dès 110 km/h et aussi à vitesse stabilisée sur autoroute. Je vous rappelle que je suis sensible des oreilles donc il est tout à fait possible que vous n’entendiez pas ce sifflement. Surtout si vous roulez en MX-5 ou en Austral avec leurs bruits d’air infâmes. Pour rappel, l’Autral coûte 32 000 € de plus que la Sandero. Même pour les bruits parasites dans le cockpit (oui, c’est un avion de chasse), la Dacia gagne. À peine quelques-uns durant les 500 km et juste après que des mauvaises langues soit montées dedans. Elle a dû être vexée d’être critiquée à tort.
La parfaite polyvalence de la Dacia Sandero Stepway
Plus que le premium, ce que j’aime dans une voiture pour le quotidien, c’est sa polyvalence. Je préfère une voiture moyenne partout plutôt qu’une totalement déséquilibrée. Genre une MX-5, super sur les routes sinueuses mais naze sur voies rapides. La Sandero reste légère en ville, confortable pour son agrément et son silence puis peut tracer sur la Francilienne comme une Golf GTI.
Pareil pour partir en vacances, le coffre de 328 litres peut faire l’affaire et même chargé de 3 lourdauds comme durant le Hoonited Yvelines Festival, elle ne se sera toujours pas à la peine dans les montées. Son couple de 200 Nm (!) démontre l’intérêt d’un turbo. Incroyable cette caisse qui donne toujours suffisamment de puissance pour tous les trajets. Si on la compare à la Suzuki Swift qui est exactement au même prix et encore plus légère de 131 kg, la Sandero l’éclate de 3,8 secondes à la sortie des péages ! Par contre, dans les virages, c’est l’inverse.
Les limites du châssis et la tenue de route d’un (mauvais) SUV
La Dacia Sandero Stepway n’est pas parfaite. Particulièrement pour la tenue de route. On atteint rapidement les limites du châssis. Déjà parce qu’on a l’impression qu’il est en mousse et ensuite parce qu’on reste sur une structure de SUV qui rehausse le centre de gravité. On alterne entre roulis et affaissement du côté opposé au virage. Concernant la direction, on a connu plus précis.
Bon, on n’a jamais dit que cette Sandero allait battre la GR Yaris dans une spéciale du rallye de Monte-Carlo. Mais on a dit que je prendrais mille fois la Dacia à la Toyota pour un daily. Car finalement, à part pour les essais sur Hoonited, je ne m’amuse pas trop à martyriser des bagnoles en testant tout le panel de la conduite automobile. Dès lors, pour la vie courante, cette Dacia proposera assez d’intégrité dans son comportement pour assurer sa mission de transporter son conducteur et ses passagers.
Les sièges avant et arrière
Autre défaut de cette Sandero, la position pour le chauffard chauffeur. Sans incriminer immédiatement le siège, j’ai trouvé que les réglages ne donnaient pas satisfaction pour les longs trajets. On gigote un peu sur son séant avec quelques tensions dans le dos malgré diverses positions éprouvées. Il semble finalement que les sièges soient trop mous pour un maintien suffisant. Pour le passager, il ne pourra pas régler la hauteur. Une erreur mais la garde au toit reste haute.
Pour les places arrière, on a l’espace nécessaire sauf celle du milieu qui s’avère étriquée. Au pire, on peut mettre le 5èmeélément passager dans un coffre de toit car les barres pivotent via un astucieux mécanisme. Je bluffe car je n’ai pas effectué la manœuvre mais cette vidéo de propagande communication indique que c’est facile de passer de longitudinal à transversal.
Les aides à la conduite
Voici le plus court des paragraphes. Aucune aide à la conduite (ou presque) et c’est bien ainsi ! Le limitateur et le régulateur (non adaptatif) font le boulot de base. Pour le reste, j’avais le Pack Confort (détecteur d’angle mort, aide au parking avant/arrière, frein de parking électrique, console semi-haute et rangement fermé avec accoudoir, siège conducteur réglable en hauteur) à 400 € qui complète la caméra de recul, bien nulle. Forcément avec cet écran, on ne distingue pas bien les environs.
La consommation
J’ai cru ne pas pouvoir rédiger cette partie de l’article car après 150 km, l’ordinateur a effectué un reset sans mon accord ! Il n’existe pas de trajet A et B donc j’ai perdu mes premières données. Cela m’a contrarié car je comptais vraiment dessus pour établir ma note finale. Toutefois, sur 350 bornes, la consommation s’est établie à 5,9 l/100 km en moyenne. Alors que j’ai passé la moitié du temps à grimper dans les tours tellement c’était jouissif. Sur un parcours classique pour me rendre au boulot via une Francilienne sans bouchons (ça n’existe qu’en août), le résultat donne 5,6 l/100 km. On peut largement descendre à 5,2 en utilisant le formidable bouton « éco » qui prive la voiture de 20 chevaux. C’est une estimation toute personnelle. Ce mode m’a plu pour calmer mes ardeurs.
A 19 700 €, il manque quoi à la Dacia Sandero Stepway ?
Rien. Ou presque. Des sièges chauffants. Autrement, je ne vois pas ce qu’il manque à cette auto à 19 700 € dans cette finition haut de gamme. Mais bon, ils ne sont pas non plus présents sur une Audi A3 à 50 115 €. Allez, un dernier défaut pour la route, le son de l’autoradio. Pitoyable. Le pire écouté. Malgré le pack navigation à 400 € comprenant 6 haut-parleurs (et le GPS !). Ne le prenez pas. Vraiment pas. Je ne vois pas comment ça peut être pire.
Reste la question de la fiabilité. Je n’aurai jamais la réponse sur une aussi courte période. On peut juste se dire que la politique de Dacia est de récupérer des éléments éprouvés chez Renault et contrairement au moteur 1,2 l, aucun souci à signaler sur cette cylindrée.
Je conclue avec la Dacia Sandero Stepway
Comme souvent avec Dacia, on en a pour son argent. Mais ici, avec cette version 110 ch, on a en plus. On a la polyvalence d’une voiture parfaitement adaptée pour la ville et les trajets du quotidien ainsi qu’une auto permettant de réaliser des longs voyages en chargeant la mule. Certes, on n’obtiendra pas un confort premium sur autoroute avec quelques désagréments comme le léger sifflement du moteur ou la position de conduite parfois peu confortable mais on oubliera vite la tenue de route malhabile et la piètre qualité de l’écran central.
On se focalisera sur les performances du moteur et l’agrément apporté par une bonne insonorisation notamment avec un 3 cylindres sous le capot. En outre, son style moderne et affirmé pour un tarif aussi compétitif ne laisse aucune chance à la concurrence. Si vous avez moins de 20 000 € à mettre dans une bagnole, aucune hésitation à avoir. Si vous avez plus, vous pouvez y réfléchir et vous l’offrir ! Le reste s’envolera dans les voyages. Dès lors, la Sandero Stepway de 110 ch mérite son titre de seconde meilleure voiture du monde.
Toutes les photos de la Dacia Sandero Stepway
Les plus belles photos sont de @LeStagiaire.