Essai Fiat 500 Hybrid : la micro-hybridation pas débridée…Environ 10 minutes de lecture
Fiat 500 Hybrid
15 900 €
16 990 € à sa sortie
3 cylindres en ligne 1 l atmosphérique + Alterno-démarreur 12 V
Essence
70 ch
92 Nm
Manuelle à 6 rapports
Traction
13,8 secondes
167 km/h et réellement 155 km/h (avec de l’élan)
3,57 m
1,63 m
1,49 m
2,30 m
980 kg
35 l
550 km
5,4 l / 100 km sur un mix conduite dynamique et très économique
120 g
4 CV
Je suis comme tout le monde. Je trouve, depuis qu’elle est sortie en 2007, la nouvelle Fiat 500 absolument craquante. Son restyling intervenu en 2015 l’a rendue encore plus désirable à mes yeux, et sa curieuse motorisation « Hybrid » sortie il y a un an et demi m’intriguait.
Alors, quand Hoonited m’a proposé pour mon premier essai une Fiat 500 Hybrid du parc presse Fiat Avis m’a proposé une Fiat 500 Hybrid pour un week-end sur les bords de Loire, je me suis empressé de proposer un article à Hoonited.
La Fiat 500 : une longue histoire
La première Fiat 500 fut lancée en… 1936. La fameuse Topolino a été produite une vingtaine d’années (de 1936 à 1955) et… personne ne s’en souvient. En effet, elle n’avait, comme Thérèse, « pas un physique facile », elle n’avançait pas (70 km/h de Vmax !). Bref, on ne se souvient d’elle que pour le nom qu’elle a légué à la Nuova 500, le si mignon « pot de yaourt » italien fabriqué pendant une vingtaine d’années (de 1957 à 1975) à presque 5 millions d’exemplaires, véritable marqueur des Trente Glorieuses en Italie.
Durant la période de la fin des années 90 et du début des années 2000, le groupe Fiat (et la marque également), comme souvent, va mal. Ses modèles (Uno, Panda pour ne citer qu’eux) se sont vendus trop longtemps écornant l’image de marque. La réputation de fiabilité du groupe n’est pas reluisante, la qualité de finition est souvent indigente (spoiler : on y reviendra). Bref, malgré quelques succès au sein du groupe (Alfa 156/147), les déficits et dettes s’accumulent. Et même si Fiat s’est adossé à un grand groupe (General Motors en 2000), il est urgent que le groupe sorte une voiture à succès.
La nouvelle Fiat 500 de 2007
Le 4 juillet 2007, soit cinquante ans jour pour jour après la présentation de la Nuova 500 (vous savez celle qui a succédé à la Topolino) Fiat ; décidé à surfer sur la vague néo-rétro lancée par VW, Chrysler et BMW avec leurs New Beetle, PT Cruiser et Mini ; présente la nouvelle Fiat 500. Soyons clairs, ça a été un succès immédiat. Succès qui plus de 15 années après (alors que la durée de vie moyenne d’un modèle est d’environ 7 ans) ne se dément toujours pas.
Alors oui, la voiture a un peu évolué depuis 15 ans (on en est à huit évolutions mineures depuis 2007), mais dans l’ensemble, elle reste la même. Elle mesure toujours 3m54, a toujours un coffre de 185 litres, est toujours construite en Slovénie, a toujours un châssis de Panda II / Ford Ka II, et toujours un moteur d’entrée de gamme (le seul désormais), d’environ 70 chevaux (notre 3 cylindres remplace un 4 cylindres de 1,2 litres délivrant 69 chevaux).
Notre Fiat 500 Hybrid à l’essai
Aujourd’hui la gamme de la Fiat 500 est assez simple : soit vous souhaitez une voiture électrique et vous achetez une Fiat 500e qui ressemble beaucoup à la nôtre, soit vous vous dirigez vers la Fiat 500 Hybrid objet de notre essai (qui existe également en version Abarth que notre cher @LeStagiaire souhaiterait vraiment essayer).
Notre modèle loué chez Avis est un des nombreux modèles berlines gris en finition Dolcevita disponibles chez le loueur. Cette finition ne semble plus être disponible sur le site fiat.fr que sur la 500c mais était proposée en 2021 au tarif de 16 990 € et, si l’on se fie à l’écart de prix avec la Fiat 500c serait vendue 18 190 € aujourd’hui.
La finition Dolcevita de la Fiat 500 Hybrid
Cette finition comprend la banquette arrière fractionnable et quelques options de personnalisation (volant et console couleur crème ou noir, système audio beats, jolies jantes aluminium de 15 pouces), sans oublier que la voiture est équipée d’une triple connexion CarPlay/Android Auto.
Si la voiture a fêté ses quinze printemps, son moteur en revanche est très récent. De la famille « Firefly », il est composé dans la Fiat 500 de 3 cylindres, contre 4 sur les Jeep Renegade, Alfa Tonale et certaines 500X, cube 1 litre et délivre 70 shetlands. Ces vénérables poneys sont accouplés à une hybridation très (très très) légère composée d’un moteur électrique de 3,6 kW (soit environ 5 poneys supplémentaires) relié à une batterie de 11 aH intelligemment dissimulée sous le siège passager, se rechargeant lors des décélérations et se déchargeant lors des (faibles) accélérations. Bien évidemment, le moteur électrique ne fonctionne jamais seul mais n’intervient que de concert avec le thermique lors de fortes sollicitations pour abaisser les consommations (objectif atteint) et améliorer les performances (vœu pieu…).
Un intérieur de charme et de toc
Quand on rentre dans ce « morceau de l’histoire italienne », le charme opère tout de suite. En effet, le volant est agréable à prendre en main, le grand compteur est élégant (mais illisible…), la console centrale est bien dessinée et, last but not least, la planche de bord en plastique couleur carrosserie apporte vraiment un supplément d’âme à la voiture. Bon tant pis pour nous, notre voiture étant grise, le rappel est également gris…
La triple connexion CarPlay/Android Auto est très pratique (je ne l’ai pas testé via le Bluetooth, seulement par les deux USB : c’est mon premier essai, ok ? J’apprends !), même si elle se reflète sur un écran petit écran de 7’’ dont seulement 5’’ sont en fait utilisés (une partie est constamment utilisée par les raccourcis radio / téléphone / réglages etc…).
Le confort et l’intérieur de la Fiat 500 Hybrid
Le confort est bon, ou plutôt cohérent avec celui qu’on attend d’une citadine du segment A. En effet, on est bien assis (mais les appuis-tête à la forme originale sont extrêmement durs), le niveau sonore à 130 sur autoroute n’est pas trop envahissant, et enfin la place à l’arrière est plus grande que ce à quoi on pourrait s’attendre (une personne d’1m65 rentre sans problème derrière le siège conducteur réglé pour un grand bénévole d’1m93). Bon pour le coffre pas de miracle en revanche : 185 litres ce n’est pas beaucoup on ne va pas se mentir, la largeur de la plage arrière m’a d’ailleurs beaucoup fait sourire.
Pour finir sur le décor, la finition. Vous vous souvenez quand j’ai écrit il y a quelques paragraphes que celle des Fiat des 90’s était indigente ? Eh bien 30 ans après, c’est pareil dans la Trabant du XXIème siècle, la Fiat 500 Hybrid. Les commodos d’essuie-glaces, de clignotants et de régulateur de vitesse bringuebalent dans tous les sens, ils sont d’ailleurs fabriqués dans un plastique dont on voit au premier coup d’œil qu’il va jaunir dans les trois ans. Les boutons de warning et d’antibrouillard (que fait-il ici celui-là ???) au milieu de la console centrale sont mal centrés et ne sont pas du tout fixes lorsqu’on les utilise.
C’est évidemment la même chose pour les boutons de réglage de phares en bordure de compteur, compteur comprenant un magnifique ordinateur minitel de bord, dont la simple vision m’a remémoré les graphismes de ma Gameboy. Dernière critique, le soufflet de la boîte de vitesse (manuelle à 6 vitesses imposée sur la 500 thermique, choix surprenant de la part de Fiat pour une citadine) est fait d’un simili cuir me rappelant le skaï du fauteuil de chez mon dentiste.
La Fiat 500 Hybrid : 70 chevaux ensemble forment un veau
J’entends d’ici ma horde de 142 abonnés Twitter qui se dit : « Mais MaitreMandA t’es sympa de nous raconter l’histoire de Fiat et de nous dire que l’intérieur d’une 500 est beau mais moche (ou l’inverse), mais au volant ça donne quoi ? ». J’y viens.
J’ai essayé la Fiat 500 durant 4 jours entre Paris et Chenonceaux en utilisant tout type de routes et je me suis systématiquement dit que c’était une bonne et agréable voiture.
Un citadine à l’aise en ville
En ville, la voiture est très douce (la direction peut être en plus allégée en appuyant sur le bouton City qui s’active à basse vitesse) et le moteur se coupe systématiquement quand on passe le point mort en dessous de 30 km/h. L’alterno-démarreur est à la fois discret et bien géré et les 70 chevaux suffisent.
Le moteur est également silencieux et contrairement à de nombreux trois cylindres ne vibre pas trop (seul son bruit à froid au démarrage est un peu envahissant). Cela change de l’infâme Twinair, moteur bicylindre de triste mémoire que Fiat a eu la bonne idée d’arrêter moins de huit ans après sa sortie. (Un bloc moteur est généralement utilisé pendant plus de 20 ans. Par exemple, le 2.0 litres du groupe VW présent entre autres dans l’Audi S3 est l’héritier du moteur que la Golf GTI de 1982 !) Le seul défaut majeur qu’on pourrait lui reprocher est son rayon de braquage pas incroyable mais ce serait chercher la petite bête.
En route avec la Fiat 500 Hybrid
Sur route la voiture se comporte bien. Dans la campagne de Touraine, j’ai pu apprécier le confort de la voiture, la qualité du système audio qui « fait le boulot » et… le paysage. C’est l’avantage de conduire une voiture qui pâtît de reprises particulièrement laborieuses. Pourtant la boite 6, bien guidée, tire court et les 70 chevaux font ce qu’ils peuvent, mais c’était mon destin : je devais rester derrière ce sexagénaire bloqué à 60 km/h dans sa ZX durant 15 kilomètres. La Fiat 500 tient malgré tout bien la route en ne prenant pas trop de roulis, freine bien et surtout est rassurante même quand on arrive à accélérer.
Sur autoroutes (les fameuses autoroutes allemandes qui mènent à Paris), la voiture se comporte encore et toujours bien. Sans plus mais bien. Si le 130 se tient aisément (sauf en grosse montée où il faut descendre un ou deux rapports), il m’a quand même fallu deux bons kilomètres lancés pour atteindre 155 km/h au GPS (que celui qui atteint 160 sur le plat en Fiat 500 se dénonce tout de suite). Heureusement, même à cette vitesse là on n’est pas déporté en doublant les camions et le confort reste de bonne facture. Bon j’aurais apprécié que les essuie-glaces se déclenchent automatiquement, mais bon à presque 20 000 € (quoi 20 000 € ???) on ne peut pas tout avoir (en fait si c’est abusé !).
La consommation de la Fiat 500 Hybrid
Au cours des plus de 500 km parcourus en parcours mixte à toutes les allures possibles (du franchement éco au plus sportif), j’ai consommé 5,4 litres aux 100 km. Plutôt économique notre mamie italienne ! La micro-hybridation dont on se demande si elle assiste vraiment (elle est tellement transparente et la voiture est si peu nerveuse qu’on se dit qu’ils ont oublié de la monter), si elle ne se ressent pas au volant, se voit à la pompe, c’est déjà ça !
Conclusion
Durant chacun de mes essais je me pose tout au long de ceux-ci plusieurs questions :
- Cette voiture vaut-elle son prix ?
- Est-ce que je l’achèterais ?
- Mérite-t-elle son succès (ou son insuccès) ?
- À qui est-elle réellement destinée ?
Vous vous en doutez, je ne fais pas partie de la clientèle visée par Fiat, mais de toute façon mon pragmatisme m’empêcherait d’acheter cette 500 Hybrid. Pour un prix moindre, une Kia Picanto GT Line de 82 chevaux sera objectivement une meilleure voiture (essai à venir…). Donc non, cette voiture ne vaut, à mon sens, pas son prix, il n’en reste pas moins que je trouve son succès logique et infiniment compréhensible. N’oublions pas que le troisième critère d’achat d’une voiture neuve après le prix et la marque reste le style et que justement le style de cette voiture plaît beaucoup. La clientèle visée en a-t-elle vraiment quelque chose à faire de la qualité de finition, des reprises foudroyantes et d’un grand écran de 7’’ vraiment exploitable ?
Pour un prix somme toute pas délirant, vous avez donc une voiture incroyablement mignonne, qui consomme peu, qui convient aux exigences de la clientèle visée et qui tient extrêmement bien la cote, à défaut de les grimper vite.
Toutes les photos de la Fiat 500 Hybrid
+ La ligne.
+ La consommation.
+ Le confort.
- Le manque de tonus.
-La qualité des finitions.
- Aucune boîte auto de dispo.