Quelle nostalgie ?
Si en 2021 vous avez plus de 20 ans, vous vous souvenez sûrement du petit coupé Ford de la fin des années 90, le Puma. L’ennemi juré de l’Opel Tigra et autres Smart Roadster, le Puma premier du nom fait désormais partie d’un passé automobile que beacoup regrettent. Mais les petits coupés ne séduisent plus de nos jours, c’est un fait. La « mode » est désormais aux SUV.
Que cela plaise ou non aux plus nostalgiques des bagnolistes mais une marque automobile a besoin de volume pour (sur)vivre. On peut difficilement dire que les 130 000 exemplaires écoulés en 5 ans de carrière à travers le monde soient un franc succès… A titre comparatif, sur une période similaire Dacia vend 170 993 Duster et Renault 269 487 Captur, rien qu’en France… Toujours en France : depuis l’an dernier, il s’est déjà vendu plus de 20 000 nouveaux Puma. Rien que cette année (janvier à mars 2021), Ford a écoulé 5 317 Puma contre, par exemple, 5 109 Volkswagen T-Roc… Beau démarrage de carrière !
Economiquement parlant, il était évident qu’une renaissance de modèle emblématique passe par la case SUV. Et c’est tant mieux, je détestais le Puma I et j’adore le Puma II.
Le Ford Puma ST en deux mots
Les plus observateurs d’entre vous auront forcément remarqué que le nouveau Puma a plus ou moins l’apparence d’un autre petit modèle Ford actuel : la Fiesta. Bravo à eux pour cette remarque pertinente car en effet, le Puma est basé sur la même plateforme que la citadine fêtarde. Du moins, Ford précise que « le châssis sur mesure est inspiré de la Fiesta ST ».
Le Puma ST emprunte en plus le même moteur, 1.5 l 3 cylindres EcoBoost de 200 chevaux, et la même boîte de vitesse que la petite « GTI » américaine. Le résultat sur papier est plutôt alléchant : le 0 à 100 km/h est annoncé en 6,7 sec pour une vitesse de pointe de 220 km/h.
Alors pourquoi choisir un Puma ST plutôt qu’une Fiesta ST ?
Argument numéro 1 : la taille. Parce que oui, ça compte ! Avec ses 20 cm de plus en longueur et ses 7 cm de plus en largeur par rapport à la Fiesta, le Puma propose un habitacle vraiment plus spacieux tout en gardant un gabarit toujours assez raisonnable pour une citadine (4,2 m long x 1,8 m large x 1,55 m haut). Sa taille suffit amplement pour une famille avec un enfant en bas âge. Son très grand coffre (456 L pour le Puma ST vs. 292 L pour la Fiesta ST) vous permettra de voyager avec la poussette, les couches, et tous les sacs de fringues rangés à l’arrière sans devoir jouer au Tetris.
Argument numéro 2 : le style. Contrairement au Puma premier du nom, le Puma actuel a une vraie personnalité et une gueule sympa (ceci est un avis 100% personnel, hein). La version ST apporte assez peu esthétiquement mais ça fait la blague : de nouvelles jantes en 19 pouces avec les étriers rouges, une plus grosse sortie d’échappement et c’est à peu près tout. Je trouve l’ensemble très sexy !
Argument numéro 3 : Vous n’en avez pas marre de nous casser les c**illes avec votre haine, souvent injustifiée, envers les SUV ? Laissez les gens conduire ce qu’ils veulent, bordel de merde !
Argument numéro 4 : on en a pour son argent. Pour un peu moins de 35 000 €, on a une vraie petite voiture familiale à l’aise aussi bien en ville que sur les petites routes de campagne. Son équippement est très complet (connectivité, aides à la conduite, hayon électrique, etc.) et elle a des teintes hyper cools (comme ce vert Mean) au catalogue !
A toi, Jean-Michel
J’entends déjà une armée de Jean-Michel Spécialiste se mettre à râler à propos du petit moteur de « mon » Puma ST. « Comment ça, un 3 cylindres dans une bagnole qui se dit sportive ? On veut des gros V8 qu’on achètera jamais parce qu’on préfère râler plutôt que d’acheter une voiture plaisir. Quelle honte, Henry Ford démission ! » Probablement les mêmes Jean-Michel qui s’auto-proclament virologues après avoir vu une vidéo carrée de 2 minutes sur Konbini.
Bref, ce n’est pas nouveau : les gens ne sont jamais contents et c’est d’autant plus vrai lorsqu’il s’agit de l’évolution automobile.
Ce paragraphe s’adresse à tous les Jean-Michel persuadés que c’était mieux avant, qu’une voiture moderne est forcément chiante et asceptisée avec toute l’électronique à son bord et autre puce 5G…
Plus dangereux, plus polluant et moins efficace oui, mais ce n’était sûrement pas « mieux » avant, c’était juste différent. Arrêtons de vivre dans cette espèce de nostalgie permanente et évoluons un peu ! Tiens, puisqu’on parle d’évolution, le petit moteur 3 cylindres est capable de désactiver un cylindre pour économiser du carburant quand il considère qu’il n’y a pas besoin de toute la puissance pour faire avancer la voiture (au régulateur sur une route à 90 km/h par exemple). Elle sait faire ça ta vieille bagnole à toi, hein ?
Re-bref. Je pense que vous avez saisi mon ras-le-bol envers la minorité peu silencieuse de boomers automobiles.
A l’intérieur
Malgré sa taille de « SUV citadin » et son profil de « coupé » souvent handicapant pour l’habitabilité, le Puma ST offre suffisemment de place pour deux adultes à l’avant et deux gamins dans leurs énormes sièges à l’arrière. N’ayant pas de deuxième enfant sous la main pour mon essai, je vous prie de bien vouloir me croire sur parole : un deuxième siège bébé serait rentré à l’aise, Blaise !
Pendant qu’à l’arrière, la progéniture est trop occupée à étaler sa compote partout où ses petits bras peuvent atteindre, à l’avant les deux parents sont confortablement installés dans les sièges sport Recaro aussi beaux qu’efficaces en conduite sportive.
L’écran tactile central de 8 pouces (de série) intègre Android Auto et Apple CarPlay et quand ça marche, c’est la meilleure invention automobile après la roue ! Waze a toujours du mal à se lancer et à fonctionner correctement avec mon Xiaomi T9 Pro, mais heureusement que Maps est là pour prendre le relai. Tant pis pour les alertes en temps réel. La recharge de téléphone par induction est elle aussi de série.
Le combiné d’instrumentations est entièrement numérique, un peu comme ce que fait Audi avec son Virtual Cockpit. Ce grand écran de 12,3 pouces propose plusieurs modes d’affichage selon le mode de conduite mais ne permet pas d’afficher la carte de son GPS.
Technologique et assez complet, le Puma ST embarque également une multitude d’aides à la conduite dont la reconnaissance des panneaux de signalisation et le système de prévention de collision qui sont de série. Ce dernier reste cependant perfectible puisqu’il s’est déclenché à plusieurs reprises sans aucune raison apparente durant mon essai.
Au volant
Comme vous pouvez le constater, le volant du Puma ST est rond. C’est assez pratique lorsque vous voulez effectuer des mouvements circulaires avec celui-ci dans un but… de quoi ? Mais qu’est-ce qu’il raconte le hooni-machin là ? Pardon, c’est le confinement et toute cette pression…
Bref, me voilà ENFIN au volant de ce Puma ST ! Premier constat : on est hyper bien installé dans les sièges sport Recaro. Il ne s’agit pas de vrais baquets mais ils sont suffisemment enveloppants pour pouvoir enchainer les virages vite, tout en étant correctement maintenu.
Comme je le disais plus haut, le 0 à 100 km/h est assuré en 6,7 sec. Il y a bien sûr plus rapide comme auto, mais notons tout même que c’est un poil mieux qu’une Clio 3 R.S. et ses 201 ch tirés d’un « gros » 2.0 l atmo à l’ancienne.
Outre l’accélération pure, qui n’est pas un vrai critère de sportivité en soi, le petit moteur Ecoboost est plein tout le temps et offre un ronronnement très agréable à l’oreille. Comme c’est souvent le cas avec les modèles ST, la boîte est parfaite. Le petit levier est très agréable à prendre en main et le vérouillage est parfait. Et ça fait deux fois « parfait » dans la même phrase. Tu vas faire quoi ? Déjà, c’est mon essai et je raconte ce que je veux. Puis en plus, c’était dans deux phrases différentes.
Le train avant est très efficace et ne laisse quasiment aucun cheval sur le bord de la route. La direction est assez précise mais manque un peu de fermeté en conduite sportive. En revanche, les freins ne manquent pas de mordant grâce aux disques de 325 mm à l’avant et 271 mm à l’arrière.
Côté conso, Ford annonce une moyenne de 6,0 L / 100 km, ce qui est plus que raisonnable compte tenu du caractère sportif du Puma ST. Malheureusement, j’ai totalement oublié de réinitaliser l’ordinateur de bord avant de partir en essai et mon exemplaire avait fait du circuit quelques jours avant… Je n’ai que 10,3 L à vous communiquer mais j’ignore à quelle sauce la voiture avait été magnée avant de parcourir 420 km à son volant.
Conclusion
Plus le temps passe et plus je suis toujours aussi nul pour décrire de manière normale mon ressenti au volant d’une voiture. Dans le cas du Ford Puma ST, son comportement en mode dynamique est très proche des petites GTI à l’ancienne, avec toute la technologie moderne en plus. Si vous avez la chance de vivre à côté d’une route fermée ou d’un circuit, vous allez passer un excellent moment au volant du petit SUV.
Et en plus vous aurez assez de place pour trimbaler toute la famille dans la joie et la bonne humeur*
*joie et bonne humeur optionnelles, voir conditions en magasin