Review

Essai du pick-up sportif Ford Ranger : si véloce, si Raptor !

by 21 mai 2024
La fiche technique
Marque et modèle

Ford Ranger Raptor

Prix de base

72 000 euros
+ 60 000 euros de malus

Moteur

2 956 cc V6 biturbo EcoBoost

Carburant

Essence

Puissance

292 à 5 500 trs/min

Couple

491 Nm à 2 300 trs/min

Boîte de vitesse

Automatique à 10 rapports, oui dix.

Transmission

Intégrale

0 à 100 kmm/h

7,9 sec

Vitesse max

180 km/h

Longueur

5 360 mm

Largeur

2 208 mm avec les rétros
2 028 mm sans les rétros

Hauteur

1 926 mm

Empattement

3 270 mm

Poids

2 454 kg

Réservoir

80 l

Km parcourus

1 243 km

Conso moyenne constatée

14,7 l / 100 km

CO2

315 g/km

Puissance fiscale

Beaucoup

Aujourd’hui on va parler du seul pick-up européen capable de satisfaire aussi bien les agriculteurs que les petrolheads, le Ford Ranger Raptor. Au programme, un 3.0 L V6 essence de presque 300 ch qui chante vraiment bien, quatre roues motrices et un look ultra badass, entre autres. Direction le département de l’Yonne, dans les environs de Sens, pour une journée de balade à travers champs et forêts pour tester les capacités de franchissement de notre Raptor. Mais également pour voir si globalement un Raptor, c’est une bonne bagnole. Spoiler alert : il l’est, mais… Mais pour cela, il va falloir lire tout l’article.

Présentation rapide du Ford Ranger Raptor

Comme d’habitude, avant de te livrer mon avis sur ce Raptor millésime 2023, laisse-moi te présenter brièvement le matos que nous avons entre les mains, pour que tu aies toutes les infos nécessaires en tête au moment de la lecture. Commençons par les dimensions. Le pick-up mesure 5,36 m de long, 2,21 m de large sur 1,93 m de haut, pour un empattement de 3,27m. Un beau bébé de 2 454 kg capable de tracter (seulement) 2 500 kg supplémentaires.

Sous le capot de notre pick-up, comme je l’ai dit en introduction, on trouve un 3.0 L V6 biturbo essence qui développe une puissance de 292 ch et 491 Nm de couple. Le traditionnel exercice d’accélération de 0 à 100 km/h est réalisé en 7,9 sec selon Ford, pour une vitesse maximale limitée à 180 km/h. Le Raptor propose un seul mode de conduite, plus proche du Boost que de l’Eco, mais il est possible de régler tout un tas de paramètres comme la dureté de la suspension, la direction ou encore la sonorité de l’échappement. On peut également switcher entre deux ou quatre roues motrices très facilement et en roulant. Seul le passage de 4 high en 4 low (ou inversement) nécessitera de s’arrêter et de se mettre en neutre, un classique du genre.

En terme de données relatives au tout-terrain, le Raptor a un angle d’attaque de 32° et un angle de fuite de 24°, le tout avec une garde au sol à vide de 265 mm. La boîte auto à 10 rapports propose une gamme haute ou courte et il est possible de complètement désactiver l’ESP (qui ne semble pas se réactiver au-delà d’une certaine vitesse, contrairement au Jimny) et de bloquer les différentiels. Il ne manque plus qu’un treuil de série pour être vraiment bien.

En terme de gamme et de tarifs, le Ranger Raptor est actuellement disponible avec deux motorisations : le 2.0 L Diesel de 210 ch et notre V6 essence de 292 ch. Le premier est commercialisé à partir de 65 880 euros, tandis que le second se vend aux alentours des 72 000 euros. Hors malus, car avec les 315 g/km d’émission de CO2 pour mon modèle d’essai, ce sont 60 000 euros de taxes supplémentaires qu’il faut ajouter au prix final en 2024. Macron démission, tout ça.

Là où on va, on n’a pas besoin de routes

Tous les ans à la même période, on organise une sortie 4×4 avec des potes et tous les ans on utilise plus ou moins le même itinéraire d’une bonne centaine de kilomètres autour de Sens (89). Tantôt dans notre convoi il y a des 4×4 et des quads, tantôt juste des 4×4, comme cette année. Comme personne n’est un pilote-quatrequatreur-franchisseur professionnel dans le groupe, on ne s’impose pas d’énormes difficultés durant la balade pour éviter de passer un mauvais moment. On est cependant assez bien équipés, avec notamment des sangles de remorquage (déjà servi l’an dernier avec le Vitara), une tronçonneuse (qui sert tous les ans) et plusieurs réfugiés ukrainiens* costauds (pratique pour déplacer des troncs d’arbres qui bloquent la route). La grosse difficulté de 2023 est la météo. Au moment de l’essai, ça faisait déjà plusieurs semaines qu’il pleuvait quasiment non stop (y a plus d’saison ma bonne dame) et le jour J c’était carrément le déluge H24. Conséquences directes à cela : un sol très très très très très très très très mouillé et du coup très très très très très très très très mou, des flaques d’eau gigantesques et zéro moyen de faire de jolies photos pendant toute la journée.

C’est très difficile à décrire à quel point le Raptor passe partout sans vous le faire essayer dans les chemins que nous avons empruntés. Retenez juste qu’il passe vraiment partout ou du moins presque.

A un moment de notre parcours, notre convoi s’est arrêté sous une pluie battante dans la forêt car on n’était pas sûr de pouvoir traverser un passage un peu technique inondé. Le temps de sortir des véhicules, d’analyser la situation et de couper 2-3 branches assassines, mon pick-up s’est littéralement enfoncé dans la terre. Logique : le truc pèse plus de 2 tonnes et tu le laisses immobile une heure sur un sol mou comme ma b… de la patte à modeler. Evidemment que les roues se sont enfoncées et mon pied droit lourd n’a rien arrangé : je suis enfoncé jusqu’au cou et malgré les pneus adaptés (des Wrangler), impossible de faire bouger le Raptor. Je rembobine à l’avant car ça va être chiant de décrire tous les états par lesquels je suis passé avant de me rappeler que j’avais une boîte courte et un blocage de différentiel. Une fois le système activé, mon super-truck s’est mis à rouler sur de la gadoue infranchissable comme sur une route goudronnée. Impressionnant !

Pour finir, au moment de l’essai (en décembre 2023) les planètes s’étaient alignées de sorte que l’on puisse essayer l’utilitié d’avoir une benne malgré nous. Mon frère Alexi a crevé un pneu de son Cherokee de 1996 à une vingtaine de kilomètres avant de rentrer chez lui. Toujours sous une pluie battante. On a pu jouer aux dépanneurs (très rapides) en Raptor en allant chercher un nouveau train de pneus chez Alexi + un cric qui pèse un âne mort et les lui ramener sur le lieu de l’immobilisation de sa merguez. Dans la benne, pour éviter de salir l’intérieur. Voilà c’est tout. L’anecdote est finie mais j’étais bien content de ne pas devoir nettoyer l’intérieur aussi.

En parlant de l’intérieur tiens, le Raptor offre 5 vraies places à son bord, en plus des 1233 l de chargement (soit 2 466 pintes de Goudal) dans la benne. Les finitions sont assez bonnes et les sièges typés sport aux inserts orange ne donnent pas du tout l’impression d’être dans un utilitaire. La sono est excellente également, tout comme l’écran central, déjà vu sur les Mustang Mach-E.

Une conclusion aussi longue que la route 66

Les pick-ups c’est cool et j’ai toujours aimé ça. Sans aucune raison particulière et surtout sans aucune nécessité d’en avoir un au quotidien, non, c’est juste cool dans l’absolu. Alors forcément, un pick-up au look badassement américain et avec un gros moteur sous le capot comme le Ranger Raptor, sur le papier c’est 100% ma came.

Et ça l’est dans les faits ! Dès les premiers kilomètres au volant du Raptor, je l’ai adoré. De la position de conduite ultra haute, à la sonorité du V6, en passant par les feux de route ultra puissants et surtout par son design extérieur, j’ai tout kiffé. Enfin, presque.

Je n’ai pas aimé son freinage mou et approximatif par exemple. Ni ses 2,5 t à vide qui paraissent être au moins du 25 t dans les virages. Son régulateur de vitesse « intelligent » ne l’est pas vraiment car il confond souvent les 130 et les 50 et son rayon de braquage de 13 m m’a donné plusieurs sueurs froides pour rentrer chez moi, habitant au centre de l’une des plus belles ville de France. Mais tout ça, je lui pardonne volontiers car le kif qu’il procure au quotidien, sur route et en tout-terrain, vaut largement tout ça.

Oui, c’est ultra subjectif comme conclusion mais en même temps, il ne s’agit pas d’une bagnole pragmatique et ordinaire donc bon. Puis c’est mon essai, je raconte ce que je veux. Je suis juste heureux que ce genre de bagnoles plaisir « qui n’ont aucun sens » existe encore sur notre marché même s’il m’est d’avis que ses heures sont comptées.

Toutes les photos du Ford Ranger Raptor

*je suis moi-même l’un de ces réfugiés ukrainiens

On aime

+ Son look tellement badass !
+ La sonorité de son V6, surtout en mode Baja.
+ L'espace à bord, même à l'arrière.
+ Il est unique sur le marché, du moins en Europe.

On aime moins

- Certaines finitions font cheap.
- L'accès à l'anneau de remorquage à l'avant est si pénible !
- La roue de secours est placée sous la voiture au niveau de la benne, pas ouf quand tu crèves en tout-terrain.
- Le malus 2024 est de 60 000 balles. SOIXANTE MILLE BALLES !

La note de l'équipe Hoonited
La note du public
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Couleur
7.5
5.2
Extérieur
9.5
Jantes
8.0
Intérieur
7.0
Performances
9.0
Consommation
6.0
Autonomie
5.0
Châssis
10
Prix
2.0
Assumerais-je de rouler avec ça ?
10
7.4
La note de l'équipe Hoonited
5.2
La note du public
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Victor Diakov
Tête de pétrole, ingénieur conso max et papa.