Aujourd’hui, on va partir à la découverte de la petite Hyundai i10 dans sa version « haut de gamme » Creative, motorisée par un 1.0 L 3 cylindres en ligne de 63 chevaux pour seulement 1 tonne sur la balance. En plus de 2 500 km réalisés sur les routes estivales de Bourgogne, j’ai pu emmener la bête sur le circuit de Folembray pour vous livrer mon verdict. Allez, c’est parti !
Présentation rapide de la Hyundai i10
Marque | Hyundai |
Modèle | i10 |
Année | 2024 |
Prix de base | 17 850 € |
Prix du modèle essayé | 18 900 € |
Puissance | 63 ch |
Couple | 93 Nm à 3 750 trs/min |
0 à 100 km/h | 17,5 sec |
Vitetesse maximale | 143 km/h |
Kilomètres parcourus | 2 600 km |
Conso moyenne | 5,5 L /100 km |
Chez Hyundai, la citaine i10 demeure l’un des rares modèles « à l’ancienne » : ni électrique, ni SUV, ni boîte auto. L’auto existe en 4 ou 5 places et avec deux moteurs différents : le 1.2 L essence de 79 ch ou le 1.0 L essence e 63 ch. C’est ce-dernier que l’on essaie aujourd’hui dans sa finition haut de gamme Creative, facturée 18 900 €. Enfin, il s’agit d’un genre de « haut de gamme » où les roues en 14 pouces ont des enjoliveurs. La finition d’entrée de gamme Intuitive, qui perd notamment la caméra de recul, est quant à elle facturée à partir de 17 850 €. Notons que la finition « sportive » N-Line n’est dispo qu’avec la carrosserie 5 places et est facturée à partir de 19 950 €, quelle que soit la motorisation choisie.
Pour les dimensions, notre i10 affiche une longueur de 3,67 m, une hauteur de 1,48 m et une largeur de 1,68 m. L’empattement de 2,43 m est plutôt généreux, et profite surtout aux places arrière. Au niveau du poids, la petite coréenne affiche 999 kg sur la balance à vide pour un PTAC de 1310 kg.
Continuons sur les autres dimensions utiles à a voir en tête : le volume du coffre s’étend de 214 L avec la banquette arrière en place à 1 050 L avec la banquette rabattue. Largement suffisant, au hasard, pour une famille composée d’un seul parent avec l’enfant en garde partagée.
Parlons des performances un peu, ça va être marrant (non). Le 0 à 100 km/h sur notre version à boîte mécanique est réalisé en 17,5 sec et cette valeur suffit à elle-même d’expliquer pourquoi on a tendance à TOUT LE TEMPS rouler en surrégime. La vitesse maximale officielle est limitée à 143 km/h mais j’ai observé très exactement 151 km/h de pointe sur le surcuit de Folembray car oui, mon i10 a posé ses roues sur un circuit automobile, merci le GDB pour cette opportunité. Toujours est-il, avec le même moteur et la boîte automatique le 0 à 100 km/h passe à 18,4 sec avec la vmax toujours fixée à 143 km/h. Avec le 1,2 L, les choses s’améliorent nettement et le 0 à 100 km/h passe à « seulement » 13,2 sec et la vitesse maximale à 158 km/h. Une fusée !
Vie à bord
L’habitacle de notre citadine coréenne est simple mais pas simpliste grâce notamment à la finition Brass, propre à la finition Creative : planche de bord grain métal et sellerie bi-ton noir et gris clair. Les sièges sont beaux et confortables et offrent même un maintien latéral si tout comme moi vous décidez d’emmener l’i10 sur circuit (ou si vous avez une route sinueuse pas loin de chez vous).
On trouve également un écran central tactile de 8 pouces compatible avec Apple Car Play (et Android Auto) sans fil. Hyundai a eu l’excellente idée de ne pas rendre tactiles les commandes essentielles telles que la clim, la ventilation ou encore le volume du son. On trouve également des boutons physiques de commandes sur le volant de notre citadine, tous remarquables par leur ergonomie et par la facilité de prise en main.
A l’avant, deux adultes (même grands, comme moi (187 cm)) peuvent s’installer confortablement sans trop empiéter sur l’espace aux jambes des passagers arrière. Cependant, avec 3,67 m de long pour un empattement de 2,43 m, il n’y a pas de secret : transporter des ados sur 1 000 km ça va, mais transporter des adultes sur 100 km, c’est le maximum de l’acceptable.
En parlant des places arrière justement, parlons de l’un des plus grands défauts de la voiture : les cliquets de réception des boucles de ceinture. Ceux-ci sont placés trop près des assises et cela empêche le bouclage facile des ceintures avec un siège Isofix installé dessus : en gros le siège bébé recouvre le trou où on doit mettre la ceinture. Cela manque vraiment un centimètre ou deux pour que la manip’ soit facile réalisable par un enfant. Surtout qu’il y a de la marge en largeur puisque notre version est une 4 places. Essayé avec plusieurs sièges et plusieurs enfants des âges différents et c’est la même chose à chaque fois : un adulte (moi) doit intervenir et bouger un peu le siège Isofix pour « forcer » le bouclage de ceinture. En plus de cela, installation des sièges Isofix est complexifiée par les fermetures zip qui recouvrent les crochets de fixation. C’est étroit et peu pratique. L’Isofix est censé faciliter l’installation des sièges auto dans une bagnoles, là ce n’est pas le cas. Mais on va dire que c’est un faux défaut car dans la vraie vie le siège est toujours installé dans la voiture. Il se balade rarement d’une voiture à l’autre.
En route !
J’ai toujours été nul pour décrire mon ressenti au volant d’une voiture et c’est d’autant plus vrai lorsqu’il s’agit d’une voiture de « monsieur tout le monde ». Qu’est-ce je peux vous dire sur cette i10 ? Qu’elle n’est absolument pas puissante et qu’elle accélère moins fort qu’une trottinette électrique débridée ? En même temps c’était écrit noir sur blanc sur la fiche technique : 63 chevaux (ou 67 va savoir, car il y a plusieurs informations contradictoires sur les canaux officiels). Pour vous donner un ordre d’idées, vous ne montez pas une côte de 5-6 % de dénivelé sur 1 km, en 5ème. Tout comme vous aurez du mal à effectuer certains dépassements sur les routes avec peu de visibilité (si vous n’avez pas une ligne droite qui va jusqu’à l’horizon quoi). Le temps de réaliser certains dépassements, vous êtes déjà dans un autre département voire une autre région.
En revanche, elle est très confortable et très agréable à conduire, du moins quand elle ne bipe pas dans tous les sens (comme toutes les Hyundai modernes). La direction est certes souple et typée confort, elle reste tout de même assez précise dans les phases dynamiques. Dans ces phases dynamiques (je fais exprès de ne pas utiliser le terme « sportif ») on dépasse rarement les 80-90 km/h, ce qui est plutôt bien pour la longévité du permis.
Autrement dit, l’i10 est plutôt bien équipée d’un point de vue technologique et propose une panoplie d’aides à la conduite et autres : freinage d’urgence autonome, feux de route intelligents, assistance active au maintien et au suivi de voie, détection de fatigue du conducteur, reconnaissance des panneaux de limitation de vitesse. Mais pas de régulateur de vitesse automatique ! J’aurais volontier échangé le truc qui lit mal les panneaux contre le régulateur adaptatif, bien plus utile dans la vie de tous les jours.
Conclusion
La Hyundai i10 regorge de points positifs qui auraient pu la rendre parfaite : son prix attractif, son équipement, sa maniabilité ou encore son look frais et pétillant. Seulement voilà. Les bip-bips obligatoires de « sécurité » que l’on commence à bien connaître chez Hyundai sont vraiment insupportables, et ils sont toujours couplés à des capteurs approximatifs ultra énervants. Il n’y a pas eu un seul trajet, sur les presque 3 000 km, où la voiture n’a pas bipé au bout de 10 minutes de roulage pour me dire que j’étais fatigué et que je ferais bien de faire une pause. De même pour l’alerte de dépassement de limitation de vitesse, dans les choux une fois sur trois. Imaginez rouler dans une zone 30 à 29 km/h avec une voiture qui bipe la mort car elle pense que c’est limité à 20 km/h ici. Pareil sur autoroute. Et les nationales. Et les départementales. Et je vous raconte pas le bordel sur les routes qui étaient auparavant à 90 puis qui sont passées à 80 puis re-90. Un enfer !
Pour ce qui est de la conduite pure, j’ai adoré la maniabilité du modèle et l’ergonomie de l’habitacle « à l’ancienne ». La boîte méca 5 est très agréable et bien étagée, la direction bien souple et il y a même un frein à main mécanique (clin d’œil complice). En revanche, ce que j’ai moins bien aimé est le downsizing qui n’apporte que des performances de trottinette. Avec une puissance de 63 chevaux et moins de 100 Nm de couple, je m’attendais plutôt à une consommation aux alentours des 4 l / 100 km et non entre 5,5 L et 6 L réels. Le problème c’est qu’il faut taper dedans comme un malade vraiment monter dans les tours pour avoir un semblant de puissance. Le moindre dépassement se fait en 3ème et ça a tendance à surconsommer sévère. Je connais des moteurs non-downsizés qui consomment moins, tout en étant plus pêchus.
Ceci étant dit, j’ai apprécié cette petite voiture de 63 chevaux qui n’avance pas. Elle est cool, bien équipée et plutôt chouette esthétiquement. Puis 63 chevaux c’est peut être pas assez pour envoyer le moindre frérot en enfer mais c’est amplement suffisant au quotidien, même avec plusieurs occupants à bord.