Essai de la Hyundai i20 N : N comme N R V
Hyundai i20 N
28 400 €
28 955 €
1 598 cm3 T-GDI (Turbo)
Essence
204 ch à 5 500 trs/min
275 Nm à 1 750 trs/min
Mécanique à 6 rapports
Traction
6,2 sec
230 km/h
4 040 mm
1 775 mm
1 450 mm
2 580 mm
1 190 kg
40 l
1 200 km
9,8 l/100 km
158 g/km
11 CV
Voici l’une des rares nouveautés de ces derniers temps à s’adresser aux petrolheads « à l’ancienne », la Hyundai i20 N. Ici, il n’est pas question d’électrification, de micro hybridation ou autre SUVification à la con mode, non ! Il s’agit plutôt d’une petite « GTI » comme on ne fait plus trop, avec un look de folie et des performances plus que respectables. Le « N » fait référence au célèbre circuit Nürburgring, où le modèle a été mis au point, c’est donc logiquement sur les routes fermées de l’Yonne que j’ai décidé d’essayer l’auto pendant une semaine et près de 1 200 km (le « N » fait aussi référence à Namyang, lieu du centre mondial de R&D de Hyundai, mais ça marche moins bien dans mon récit).
Origine WRC contôlée
Un peu comme Toyota avec sa GR Yaris, Hyundai célèbre son engagement en WRC (et accessoirement son titre constructeur en 2019) avec une version sportive du modèle de série dont est issue la Rally1. Les deux concurrentes se tirent la bourre aussi bien pendant les spéciales du championnat du monde des rallyes que dans mon petit cœur fragile de bagnoliste.
Bien que la i20 N de série soit techniquement assez loin de la bagnole de Thierry Neuville (traction vs. quatre roues motrices, thermique vs. hybride, 204 ch. vs 380 ch, entre autres) elle s’avère diablement efficace et entre immédiatement dans mon top 3 personnel des voitures à posséder d’urgence. Je vous parlerai de mes impressions de conduite un peu plus loin.
La i20 N de série bénéficie d’une monte de pneus spécifique conçue par Pirelli, tout comme la version de course. Les P-Zero (215/40R18) offrent un grip spectaculaire mais il n’existe pas (encore ?) de version hiver, contrairement au Sottozero utilisés par Hyundai Motorsport.
Pour celles et ceux qui ne voient pas à quoi ressemble une Hyundai de rallye moderne, ces deux images devrait vous permettre d’y voir plus clair :
N comme Radicale
Dès le premier coup œil, on devine qu’il ne s’agit pas d’une simple i20 bleue (l’optionnel coloris Performance Blue est facturé 550 €, c’est d’ailleurs la seule option de mon modèle d’essai). Sa face avant est plus imposante et racée que sur le modèle de Monsieur Tout-le-Monde et sa ligne générale respire la sportivité, grâce notamment aux jantes spécifiques en 18″ et à la garde au sol rabaissée de 10 mm. La i20 N reçoit également un aileron du plus bel effet et le liseré rouge tout autour de la carrosserie, façon Nismo, ne laisse aucun doute : cette jeune Hyundai insolente est là pour envoyer du frérot en enfer. Personnellement, c’est 100 % ma came, j’adore !
A bord, cette agréable impression de sportivité se confirme. Les très beaux et très efficaces sièges baquets faits-maison nous plongent immédiatement dans l’ambiance N. C’est très sobre, voire austère. Certains plastiques durs pourraient provoquer plusieurs arrêts cardiaques dans les rédactions automobiles de France mais pas chez nous. On remarque surtout la présence d’un frein à main *sourire complice* et d’un petit volant sport en cuir perforé. Oui, c’est dommage de ne pas avoir opté pour de l’Alcantara mais on lui pardonne tout, à cette i20 N.
Deux boutons N se trouvent sur ledit volant. Celui de gauche permet de changer les modes de conduite entre « Eco », « Normal » et « Sport ». Celui de droite va droit au but et active le mode N, le super-raccourci que l’on va beaucoup utiliser pendant la semaine à son volant. Toujours sur le volant, un gros bouton rouge permet d’activer / désactiver le rev matching (le talon pointe automatique) pour vous faire croire encore plus fort que vous êtes un vrai pilote.
Le train avant de notre petite N est absolument fantastique, merci le différentiel à glissement limité mécanique ! Certes, il a tendance à suivre chaque imperfection de la route vous obligeant à le tenir des deux mains en permanence, mais quel pied ! Chacun des 204 chevaux est aisément expédié au sol via une boite mécanique à 6 rapports tout à fait remarquable. Le levier, la course, l’étagement… je ne pense pas exagérer en disant que cette boite de vitesse est parfaite.
Et ce moteur ! Le « petit » 1.6 l turbo est surprenant de dynamisme. Les accélérations (en mode N) sont foudroyantes (frérot, enfer, tout ça) et inépuisables, elles sont en plus accompagnées d’un doux ronronnement de l’échappement façon rallye. Les « poc poc » au rétrogradage sont addictifs et les freins (disques ventilés de 320 mm à l’avant et 262 mm à l’arrière) offrent un mordant très rassurant.
L’agilité de la voiture dans les virages, même à haute vitesse, est extraordinaire. L’arrière est assez joueur mais ce n’est jamais imprévisible : l’auto se place dans les trajectoires avec une précision chirurgicale ! Je suis loin d’être pilote et encore moins professionnel. Je suis juste un « fun haver » occasionnel… Et bien du fun, cette i20 N en distribue à la pelle ! Tellement de fun et tellement de précision que même un couillon comme moi arrive à tutoyer les limites de l’auto, à condition de débrancher le cerveau l’ESP bien sûr.
Retenons tout de même un truc relou en conduite sportive, je dirais même qu’il s’agit du plus gros défaut de cette i20 N… Pour les gens de taille disons au-dessus d’1m80 (1m87 dans mon cas), le genou gauche va sans cesse taper contre la poignée de réglage du volant située sur la colonne de direction. Ca parait ridicule dit comme ça, mais une dizaine de jours après avoir rendu la voiture, j’ai toujours un bleu et la douleur est toujours présente. Est-ce pour autant rédhibitoire ? Pas du tout ! Le plus gros défaut da la voiture peut se régler avec une dizaine d’euros seulement…
Tour embarqué en Hyundai i20 N
Brap pap pap pap. Baaapapappapapaa. Brapapapap pa pa pa pa. Braaaaaaaaaaa pa paaaaaaaaaaa braaaaaaa braaaaaaaa braaaaaaa brapapapapapapapa papapappa papappa hiiiiiiiiiiii (c’est genre les pneus qui grincent) braaaaaaa braAaAAAAAAAAA BRAAAAAAAAA BRAAAAAAAAAAAAAA papapappapapa brpapapapapap papa papapa ! Broum broum boum bouuuuum, brabrabra braaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa BRAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA BRAAAAAAAAAAAA papapa papa paaaaa brapapapapapapapapa.
Brapapapap pa pa pa pa. Braaaaaaaaaaa pa paaaaaaaaaaa braaaaaaa braaaaaaaa braaaaaaa brapapapapapa papapappa papappa braaaaaaa braAAAAAAAA BRAAAAAAAAA BRAAAAAAAAAA papapappapapa brpapapapapap papa papapa ! Broum broum boum bouuuuum, brabrabra braaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa BRAAAAAAAAAAAAAA BRAAAAAAAAAAAA papapa papa paaaaa brapapapapapapa.
Brapapa papa papa !*
*essai réalisé par un idiot professionnel sur route fermée pendant le Hoonited Yonne Festival.
Le daily presque parfait
Toute comme la Suzuki Swift Sport, la Hyundai i20 N est uniquement proposée en version 5 portes, les daronnes et darons apprécieront. L’espace à l’arrière est plutôt généreux pour deux adultes donc zéro inquiétude pour la place pour le siège bébé. Assurez-vous juste que ledit bébé ne soit pas trop malade en voiture, au cas où.
Bien qu’un poil ferme, la i20 N est pour autant loin d’être insupportable au quotidien. Seuls les passages sur les dos-d’âne vous rappelleront que vous ne conduisez pas une voiture tout à fait ordinaire. Mais pas de quoi prendre un abonnement chez l’ostéo pour autant. En revanche, un truc qui peut être assez handicapant dans la vie de tous les jours, c’est son rayon de braquage de 5,38 m seulement (contre 5,1 m pour une i20 classique par exemple). Si ce chiffre ne vous parle pas, voici une traduction un peu plus compréhensible : on galère sa race pour les manœuvres dans les parkings (à commencer par le parking du parc presse de Hyundai).
Autrement dit, en mode Eco et avec une conduite raisonnable, la petite i20 N s’avère très souple à conduire et ne consomme pas plus de 6,5 l / 100 km de moyenne. Je suis à peu près sûr que ce chiffre est totalement challengeable étant donné la lourdeur de mon pied droit.
Le coffre est suffisamment grand pour une famille avec un enfant, même en bas âge. Son volume de charge va de 352 à 1 165 l selon si la banquette arrière est rabattue ou non. Et c’est à ce moment précis que je me rends compte que je ne suis pas chez Auto Plus alors oubliez les chiffres sur le volume du coffre, on s’en tape complètement ! Retenons que c’est plutôt correct.
Un truc tout bête m’a agacé durant la semaine passée au volant de la i20 N : sa trappe à essence. Pour fermer celle-ci, il faut vraiment claquer très très fort, au risque de partir de la station service avec une aéro latérale peu optimisée. Mais même en sachant ça, une fois sur deux je suis reparti avec la trappe à essence ouverte (ou plutôt mal fermée), relou mais pas éliminatoire car souvenez-vous, on lui pardonne tout à cette voiture !
Conclusion
Que ce soit pour son look très Nismo, sa sonorité si envoûtante ou son train avant ô combien diabolique, cette Hyundai i20 N est un véritable coup de foudre, comme je n’ai pas eu depuis très longtemps ! Ajoutons bien sûr à cela un prix tout à fait raisonnable (pour une voiture plaisir) avec un malus maitrisé (un peu plus de 1 900 €), une conso pas affolante et une polyvalence remarquable… Est-ce que je viens de réaliser l’essai de l’ultime bombinette, dite « GTI », du genre ? J’ai bien peur que oui. Assurément un futur collector, surtout dans un monde où on ira acheter son pain dans le métaverse…
Tout ça pour dire merci Hyundai ! Merci de ne pas avoir oublié les passionnés de l’automobile d’hier tout en continuant à te concentrer sur les automobiles de demain.
Toutes les photos de la Hyundai i20 N
+ Le train avant hyper efficace.
+ La sonorité du moteur envoûtante.
+ Le moteur inépuisable.
+ Le maintien des sièges avant.
- La position de conduite peu adaptée pour les grands.
- Pas de régulateur de vitesse adaptatif.
- La fermeture de la trappe à essence est pénible.