Le Jeep Renegade 4xe dispose d’une motorisation hybride rechargeable avec une puissance de 190 ch. Voyons ce qu’il donne durant une semaine sans le recharger.
| Marque et modèle | Jeep Renegade |
| Version/finition | 4xe / Summit |
| Prix du modèle essayé | 47 929 € |
| Kilomètres parcourus | 470 km |
| Consommation constatée | 6,4 l/100 km (sans aucune recharge) |
| Type de moteur | 4 cylindres 1,3 l de 130 ch + 1 moteur électrique de 60 ch |
| Puissance | 190 ch |
| Couple | 270 Nm |
| Boîte de vitesses | Automatique à 6 rapports |
| Transmission | Intégrale |
| Poids à vide | 1 845 kg |
| Accélération (0 à 100 km/h) | 7,7 s |
| Vitesse maximale | 180 km/h |
Le contexte de l’essai
Je n’avais jamais essayé de Jeep. Contrairement à mon patron avec le Wrangler Rubicon. Pour ma part, j’attaque avec un modèle plus commun et surtout plus abordable, étant deux fois moins cher. Bien qu’à 47 929 € tout de même dans cette finition Summit. Parfois, je n’ai pas de solution de recharge et je rends donc un Volvo XC90 PHEV à 9,3 l/100 km avec un parcours comprenant 500 bornes sur autoroute. Cette fois-ci, je n’avais pas les câbles. Ils ont été oubliés sur le bas-côté par l’équipe de nettoyage. Ça arrive. Même si c’est une première pour moi. Dès lors, l’essai se fera ainsi, en testant principalement le versant hybride.
Le Jeep Renegade depuis 2014
On le connaît depuis très longtemps, ce Jeep Renegade. Depuis 2014 exactement. Il n’a pas beaucoup bougé esthétiquement malgré cette 4ème déclinaison en 2024. Et c’est tant mieux car ce crossover-SUV a une bonne tête. Une tête de Jeep avec ses 7 fentes iconiques. Un style cubique de baroudeur qui donne vraiment envie d’aller dans les champs bien que je sois resté très raisonnable dans mon aventure à son volant durant une semaine. Faisant partie du groupe FCA (Fiat Chrysler Automobiles) à l’époque, ce Jeep partage la même plateforme que la 500X. L’Américain impose davantage sa personnalité avec une belle peinture bleue foncée « Blue Shade » (à 650 €) et des jantes de 18 pouces trop noires à mon goût. Je ne suis pas raciste, j’ai un ami qui a des jantes noires.
Jeep Renegade 4xe : la version hybride rechargeable
Niveau technologique, c’est assez simple pour ce Renegade 4xe. On prend un moteur 4 cylindres 1,3 l de 130 ch vaillant (voire bruyant) à l’avant et on ajoute un moteur électrique de 60 ch (silencieux) à l’arrière. Le tout donne donc une transmission intégrale (d’où le 4 de 4xe) et 190 ch. Ce qui est plutôt rare avec les véhicules hybrides car le total des puissances cumulées ne correspond jamais. Avec des batteries rapidement vides après 47 km, je n’ai pas réellement pu exploiter la pleine puissance de la voiture. Sans grand regret, on y reviendra.
À défaut de pratique, parlons théorique. Pour la taille de la batterie, c’est la moyenne très basse de nos jours : 11,4 kWh. De l’ordre d’un gros Tarraco alors qu’on double la mise dorénavant comme le Rafale avec 22 kWh. Ce Renegade 4xe se recharge en 6h sur une prise domestique et en 1h40 sur une borne 7,4 kW. Quand on a les câbles. Pas la peine de recharger via le moteur thermique car on va y perdre financièrement.
Un atout charme ?
Je me suis demandé si j’allais l’aimer comme une Suzuki Jimny. Si ce Jeep Renegade avait un côté attachant. J’y ai bien cru et finalement pas totalement. L’habitacle rustique avec tout plein de boutons participe à cette représentation américaine fantasmée. Comme notamment cette « shit handle » pour parler de la poignée de maintien devant le passager quand la sortie 4×4 devient trop mouvementée. Le pack cuir à 1 500 € et le reste en plastique (sans bruit de mobilier) amplifient aussi l’idée d’un nettoyage facile en cas de boue partout. On retrouve les commandes de la sono derrière le volant (dont un bouton mute) comme sur la Fiat 500e et le Maserati Grecale Trofeo. Je ne sais pas pourquoi, mais il semblerait que dans toutes les Jeep, le système Hi-Fi performe et je le confirme. On obtient un excellent son.
Malheureusement, il tarde à arriver car la connexion à Android Auto sans fil prend plus de 30 secondes à se réaliser après chaque démarrage. C’est 30 fois plus long que sur une Citroën C3. Le nouvel écran 10,1 pouces (on coupera l’alerte de survitesse par un simple clic) se positionne trop bas car il oblige à quitter la route des yeux. Sa résolution est sublime (avec des menus bien clairs, sauf pour couper Alexa qui s’enclenchait souvent quand je discutais avec Miss Novichok) comme la qualité de la caméra de recul. On regrette toutefois l’absence d’une caméra 360 car on a la sensation de manœuvrer un gros machin alors qu’il ne fait finalement que 4,24 m. Mais bon, pour du tout-terrain, c’est appréciable de voir clairement l’environnement.
La vie à bord du Jeep Renegade 4xe
Le compteur derrière le volant date clairement de 2014. Aucune mise à jour pour lui, et c’est fouillis. On retrouve finalement les informations en les faisant défiler ou en prenant le temps de les identifier sur la totalité de l’écran. Le gros levier des vitesses me rappelle celui de ma Polo. Simple et efficace. Tout comme les boutons de climatisations. Ceux pour les modes de conduite se situent tout en bas.
Sans avoir de toit panoramique, on a largement assez de luminosité dans l’habitacle. Le pare-brise quasi à la verticale apporte une énorme visibilité. Cela rend la conduite agréable. Pour les places arrière, on a de l’espace avec un toit suffisamment haut. La déception arrive en ouvrant le coffre. Seulement 330 litres (il perd 20 litres par rapport à la version thermique) et 1 277 litres avec les sièges rabattus. C’est peut-être ça l’aventure, prendre juste ses affaires essentielles.
La conduite et les excellents pneus
En mode « Sport », le Renegade ne s’économise pas. Il donne tout pour arriver à 100 km/h en 7,7 secondes. Même le roulis est relativement contenu. Cependant la direction s’avère trop floue pour se lancer dans une conduite sportive. On se sent aussi trop haut sur pattes. Par contre, les Goodyear Eagle F1 Asymmetric 6 démontrent encore une fois (après la Mini Cooper S) tout leur potentiel sécurisant, notamment sur routes mouillées. Ceux-ci participent grandement à la bonne tenue de route.
Du côté des suspensions, c’est du très bon aussi. Bien que les sièges n’offrent pas un maintien suffisant, le confort prédomine. L’insonorisation perd en qualité à partir de 110 km/h. Le régulateur adaptatif devient brusque à la reprise des gaz. En conduite tranquille, la boîte DCT à 6 rapports demeure lente et on ressent les passages de rapport. On regrette aussi la faiblesse du mode Brake (comme sur la Fiat 600e) qui ralentit à peine l’auto en relâchant l’accélérateur. Cette récupération d’énergie doit à peine aider pour les consommations.
Les consommations du Jeep Renegade 4xe
D’ailleurs celles-ci s’établissent à 6,4 l/100 km après 470 km de trajets mixtes (dont 30 % en électrique) et à 6,8 l/100 km pour me rendre au travail. Un résultat correct vu l’absence de recharge et l’augmentation du poids à 1 845 kg, complètement préjudiciable dans cette situation. On rappellera que les PHEV ont toujours le cul entre deux chaises, trop lourds pour des hybrides et trop peu autonomes pour des électriques.
À ce propos, l’autonomie affichée à 420 km par l’ordinateur de bord est d’une connerie sans nom. Celui-ci se met dans la réserve et n’indique plus de km alors qu’il reste encore 10 litres dans un réservoir pouvant en contenir 37. Nous avons donc une autonomie réelle de 550 km. Comment se mettre une balle dans le pied. On se croirait chez les Japonais anxieux et trop prudents de Lexus, Subaru ou Honda.
En conclusion
Il manque une partie non négligeable pour juger ce Jeep Renegade 4xe hybride rechargeable. Celle de la recharge et donc de l’utilisation en 100 % électrique. Toutefois son système hybride démontre sa capacité à limiter les consommations malgré un mode Brake insuffisant. On apprécie l’habitacle lumineux apportant un confort (visuel), comme aussi celui des suspensions équilibrées. La conduite sécurisante grâce à une bonne tenue de route pâtit d’une boîte automatique trop lente et d’une direction non-communicative. On regrette aussi le petit coffre pour une voiture donnant autant envie d’aventure.
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