Le Mercedes GLB 220 d 4Matic propose 7 places avec une bonne habitabilité et surtout un moteur diesel plaisant ainsi que des finitions premiums dignes de la marque allemande.
Le contexte de l’essai
À l’automne 2022, j’avais ma première expérience avec Mercedes. Une première mauvaise expérience à cause d’une Classe C 200 break belle mais à la traîne. Son moteur 1,5 l essence ne suffisait pas pour ses 1 705 kg. Avec le GLB 220 d, on garde le même poids mais on change complètement d’agrément (grâce au diesel) et on change aussi de qualités des matériaux pour arriver au niveau attendu d’un premium allemand.
Le physique du Mercedes GLB
Si on continue sur les comparaisons avec la Classe C que je trouvais jolie avec des lignes simples et réussies, on ne peut pas en dire autant du GLB. Dans le style des SUV familiaux, on tombe dans le cubique (plus que dans le cubisme) avec des traits épais et souvent disgracieux. Il me fait penser au C5 Aircross mais en plus long (de 13 cm) avec notamment ses grosses optiques arrière.
Heureusement son « Bleu spectral métallisé » à 950 € donne de la vivacité à l’ensemble et les nombreux éléments noirs de la carrosserie contrastent sympathiquement. De plus, les jantes à 5 doubles branches bicolores de 19 pouces me plaisent beaucoup. Ça fait Mercedes. Ça tombe bien. On notera que ma finition est l’AMG Line (comme une AMG mais sans le moteur d’une AMG) et que cela explique bien des choses en plus d’une longue liste d’options décoratives. Notamment à l’intérieur.
La vie à bord
J’insiste avec les comparaisons avec la Classe C car c’est un autre monde que je découvre en m’installant à bord du GLB. J’exagère un peu car je retrouve des éléments familiers mais ce qui me saute aux yeux, c’est la qualité des matériaux. Du premium, des matériaux agréables au toucher et bien assemblés. Un peu austère et rigides toutefois. Pas de bruits parasites durant la semaine passée à le tester.
Quant au reste, on a une ergonomie de l’habitacle bien pensée (contrairement à celle du volant, on y reviendra) avec certes des gros énormes aérateurs au nombre de 5. Pour certains, ça fait trop. Pour moi, ça me plait car ça me rappelle ceux de la SLS que j’adorais adolescent. La climatisation fonctionne extrêmement rapidement et se règle majoritairement par des boutons physiques avec l’affichage (peu visible) de la température sur l’écran. Les grandes fenêtres et le toit panoramique apportent de la luminosité malgré ces journées grises déprimantes de fin d’hiver.
Le volant et les menus
Le seul réel problème provient du volant avec ces boutons mélangeant le physique, le tactile et un peu l’haptique. On s’y perd complètement et pour une fois, je ne crois pas que ce soit une question d’habitude. Volkswagen revient dessus avec des boutons entièrement physiques donc on peut penser que Mercedes suivra aussi. Ici, la sensibilité des touches s’avère trop fine notamment pour le réglage du son, qui est convenable.
Au moins, on a un bouton mute sur le volant avec un rappel de ces commandes par une roulette devant l’accoudoir central. Mais on n’a pas de bouton pour changer de morceaux de musique ! On doit basculer sur l’écran d’Android Auto (qui se connecte toujours parfaitement) pour avoir la main dessus avec les touches du volant. Celui-ci est chauffant même si je n’ai pas trouvé le bouton pour l’activer même en cherchant dans les menus. Donc j’ai demandé à la voiture en disant : « Hey, Mercedes, allume le chauffage du volant » puis « Hey, Mercedes, éteins le chauffage du volant ». Je n’apprécie pas de parler à un objet mais j’ai souvent les mains froides, malgré mes gants, donc j’ai dû m’adapter (pour drive to survivre). Finalement, en partant pour rendre la caisse au parc presse, j’ai vu le bouton bien au fond sur la colonne de direction.
Les écrans
Les deux écrans font 10,25 pouces et donnent une bonne lisibilité de l’ensemble des informations. Pour celui de l’instrumentation, on peut le personnaliser avec plusieurs choix de compteurs, bien plus attrayants que ceux chez BMW. Pour celui central, on a des menus bien agencés et cohérents. On trouve tout sauf pour enlever les bips à chaque pression. Par contre, on arrive bien à enlever le klaxon suite au verrouillage du véhicule. On peut aussi jouer sur la lumière dans l’habitacle avec des couleurs douces. Contrairement aux sièges qui sont durs.
Les sièges, le coffre et l’habitabilité
Sans atteindre la dureté des sièges de la Volvo S60 Recharge, ceux du Mercedes GLB font partie des plus fermes essayés. C’est la limite. On n’est pas mal installé mais il faut apprécier la raideur du cuir. Si on aime aussi se faire cuire le cul, c’est possible avec trois niveaux de chauffage bougrement performants.
Pour les places arrière, et même celles dans le coffre, on garde ce même niveau de fermeté. Pour la deuxième rangée (qui s’avance et se recule sur un rail), on a de la place pour la tête et surtout pour ses pieds, même au milieu. Toutefois comme m’a fait remarquer, à juste titre, la sœur de Miss Novichok ; la 3ème place n’est pas de la taille des 2 autres en largeur. Contrairement à son Scénic III 7 places qui offre vraiment un même espace pour les épaules.
Pour les sièges modulables, on arrive facilement à les installer et enlevant le tapis de sol puis l’enrouleur du cache-bagages même si on se retrouve toujours un peu con à les avoir dans les mains après l’opération. Le genre de trucs qui restent à la maison. Toujours est-il que ces 6ème et 7ème places restent pour les enfants ou les très petites tailles car la place pour les jambes est minimale ainsi que l’accès pour s’y installer ou en sortir.
Autrement, en mode classique avec 5 places, on a 570 litres de coffre qui devient officiellement ma taille idéale. Tout est facilement logeable avec sa forme légèrement rectangulaire. Autre avantage non-négligeable, le hayon électrique n’émet aucun bip débile à chaque fermeture.
La conduite du Mercedes GLB
Pour enclencher les vitesses, il faut actionner le levier au niveau des commodos. Je râlais pas mal sur la Mégane E-Tech. Puis après l’Austral, je commence à me dire que c’est plutôt pertinent comme positionnement. Bon, j’ai tout de même confondu une fois avec les essuie-glaces mais on s’habitue rapidement finalement. Ensuite, pour les manœuvres, on garde toujours les mains près du volant ce qui fait gagner du temps. Malgré un rayon de braquage pas exceptionnel (de 11,7 m), on apprécie de rouler tranquillement avec ce GLB grâce à une direction souple. De quoi oublier les 1 715 kg avec une facilité pour se déplacer en douceur. C’est vraiment plaisant ce ressenti et il ne s’entache pas d’une trop grande perte de repères quand le rythme augmente. Les freins pourraient être plus vifs.
La force d’un diesel à la sonorité plaisante
Ce moteur diesel 2 litres de 190 chevaux amène l’agrément attendue. Et même plus encore car il est peu volubile, pour ne pas dire quasiment silencieux au ralenti et sans aucune vibration puis il surprend par sa sonorité à l’accélération. À croire (ou presque) à l’oreille qu’il s’agit d’un moteur essence et même à la montée dans les tours. Je ne fus donc pas surpris de trouver « sonorité sportive du moteur » dans sa fiche technique. On obtient le couple puissant d’un diesel avec 400 Nm que l’on perçoit vraiment au volant quand il faut s’extraire et on a un son agréable. De demander de plus ? Des faibles consommations.
Les consommations du Mercedes GLB 220 d
J’espère toujours moins avec les diesels. Pourtant, je le sais, ce sont des grosses bagnoles comme notamment le Mazda CX-60 donc je rends le GLB à 6,8 l/100 km en moyenne après 487 km en tirant un peu dedans et sans jamais d’autoroute. C’est légèrement au-dessus de ma norme (6,5 l) des diesels essayés. Pour autant, j’aimerais bien un score à 6 l/100 km tout pile. Je ne peux que m’en prendre à moi-même en ne pratiquant pas assez l’écoconduite. Mais forcément, tu me donnes un agrément sympa, j’ai envie d’appuyer. Toutefois, même dans ces conditions, on garde 900 km d’autonomie.
Les modes de conduite et le roulis
En mode « comfort », on a une bonne polyvalence avec tout qui s’adapte notamment la boîte de vitesses automatique 8G-DCT. Elle fait correctement le boulot. En mode « éco », on perd beaucoup d’agrément (mais j’aurais sûrement moins consommé) avec une sorte de mollesse générale. J’ai enclenché le mode « off-road » (et sa transmission intégrale 4Matic) juste histoire de dire en passant dans une zone de travaux avec des nids-de-poule proches de cratères. En mode « sport », c’est un peu débile car ça roule vraiment vite. Le 0 à 100 km/h se réalise en 7,8 secondes ce qui est très bien même si on a l’impression de plus sur une voie rapide dégagée. Dans le flux de la circulation, on se rend immédiatement compte de la vélocité du diesel en doublant facilement.
Toutefois, on ne parlera évidemment pas de sportivité, et particulièrement après l’essai du Grecale Trofeo, car ce GLB engendre du roulis à chaque instant virage/courbe. Un peu beaucoup à la mode Citroën avec une sensation de s’écraser d’un côté ou de l’autre. Je grossis les traits mais c’est toutefois l’idée des suspensions peut-être trop amples. Pour les dos-d’âne, c’est parfait car on les absorbe vraiment bien. On ne peut donc pas parler de compromis entre confort et rigidité et c’est donc regrettable pour moi mais ça plaît à d’autres. Concernant l’insonorisation, dès 100 km/h, on a des légers bruits d’air qui semblent provenir des rétros ainsi que de la forme de ce SUV.
La technologie et les excellentes aides à la conduite
Volvo fait office de référence en matière de sécurité pour ses occupants. Je pense qu’il est possible de partager ce titre avec Mercedes tant la voiture donne un sentiment de protection. Avec certes des aides un peu trop intrusives comme l’alerte anticollision (quand on arrive trop vite sur une voiture à l’arrêt ou dans des chicanes) mais le gros bip ainsi que la ceinture qui se resserre automatiquement rappelle ses capacités à limiter les bobos (pas ceux qui votent Hidalgo, hein).
Pour la conduite autonome de niveau 2, c’est vraiment efficace avec une lecture incroyable des panneaux adaptant la vitesse. Et pas de blague pour une fois. Cette Mercedes ne confond pas les limitations et semble même se baser sur des données GPS plus que sur un visuel parfois trompeur avec des voies de décélération. Clairement, on peut laisser la bagnole tout contrôler avec notamment une représentation bluffante en 3D. Petit bémol pour la caméra 360 qui s’active par un bouton puis un clic sur l’écran (ou directement avec la marche arrière) car elle propose une définition un peu floue à mon goût même si les capteurs aident beaucoup.
Le prix et la conclusion du Mercedes GLB
Pour 72 899 €, je voulais parler de prix à la Audi en arguant que c’est souvent trop cher pour les prestations proposées. Au final, je veux bien concéder que son tarif pourrait être 10 % en moins mais si on se résume : diesel de 190 ch, SUV 7 places, agrément plaisant, finitions premiums et direction souple. Dès lors, on tombe sur le panier haut du segment et sûrement à la bonne place pour Mercedes. Ce GLB n’a pas un physique aguicheur ni un comportement routier engageant avec ce roulis permanent mais la mauvaise ergonomie des touches tactiles sur le volant et les consommations légèrement décevantes n’amènent pas à critiquer virulemment cette grosse bagnole. De plus, on a une sensation de sécurité plus élevée que la moyenne et les technologies proposées montrent leurs efficacités.
Toutes les photos du Mercedes GLB 200 d 4Matic
Les +/- ainsi que les notes sont à retrouver après les photos.