La base du Mercedes Vito Tourer est un utilitaire. Avec ses avantages mais aussi quelques inconvénients quand on part voyager avec six adultes. Voyons cela en détail avec cette version 119 CDI, équipée d’un moteur diesel de 190 ch.

Marque et modèle | Mercedes Vito |
Version/finition | Tourer / LG Select |
Prix du modèle essayé | 82 598 € |
Kilomètres parcourus | 1 454 km |
Consommation constatée | 8,2 l/100 km |
Type de moteur | 4 cylindres 2 l |
Puissance | 190 ch |
Couple | 440 Nm |
Boîte de vitesses | Automatique à 9 rapports (9G-TRONIC) |
Transmission | Propulsion |
Poids à vide | 2 323 kg |
Accélération (0 à 100 km/h) | 12,8 s |
Vitesse maximale | 210 km/h |
La fiche technique complète (bientôt) |
Le contexte de l’essai
Miss Novichok jouit d’une maison de famille à Arcachon. Vous le savez déjà puisque les essais de la Volvo V60 Cross Country et de l’Alfa Romeo Stelvio se déroulaient en Gironde. Datant des années 70, un petit rafraîchissement (euphémisme) devait s’opérer. Je ne parle pas de Miss Novichok. Dès lors, afin de contrôler les travaux et préparer le futur emménagement, nous sommes tous descendus depuis la région parisienne vers le bassin aquitain. Quand je dis tous, cela veut dire six personnes. Ses parents, sa sœur et son conjoint, ainsi que nous deux.
Arguant d’être un fameux influenceur automobile, je leur ai proposé de trouver une bagnole pour réaliser ce trajet ensemble. Comme une colo. Mais qu’avec des vieux, étant moi-même le plus jeune. Cela n’a pas été une chose aisée car les véhicules 7 places existent mais les sièges ressemblent souvent à de l’appoint, avec des strapontins.



Van ou utilitaire ?
Pour offrir un confort minimal à chaque passager, il fallait basculer vers des utilitaires comme par exemple le Renault Trafic. Mercedes m’a répondu favorablement avec le Classe V en rouge ! J’étais le plus heureux du monde. Malheureusement, vous ne lisez pas l’essai d’un Classe V mais bien d’un Vito Tourer. En effet, ce van premium à 95 000 € a été accidenté le mois précédent l’essai et n’était plus disponible pour cette fin février. Ce sont des choses qui arrivent, mais à choisir, j’aurais préféré qu’on m’annule le Tonale.
Je n’ai pas encore fait le deuil du Classe V car je voulais absolument épater ma belle-famille. Toutefois, je remercie Mercedes France pour sa réactivité et sa proposition de Vito Tourer avec 9 places. Bien que celui-ci corresponde plus à un fourgon/utilitaire qu’à un van. Et d’ailleurs, on verra ensemble que ses principaux défauts proviennent du fait que ce soit un utilitaire. Défauts qui sont donc à mettre en perspective avec la catégorie du véhicule. C’est juste que j’ai des goûts de bourgeois. Pour autant, tout le reste de la tribu a apprécié le voyage et c’est sûrement le plus important.


Le Mercedes Vito Tourer
Quand on cherche un Vito sur le site de Mercedes, on obtient 77 résultats. Ce qui démontre bien la force de cette marque premium avec pléthore de modèles pour tous les besoins. Sans parler des camions ! Bien que j’aie eu l’impression d’être au volant d’un camion durant ce week-end prolongé de 4 jours. Sa teinte « Noir obsidienne métallisé » à 1 414 € est d’une tristesse absolue. Le « park sport extérieur » à 2 020 € avec des bandes grises singe le Ford Transit Custom et j’aime bien. Tout comme les jantes de 17 pouces. Pour un fourgon, il a une bonne tête ce Mercedes.
Donc nous avons la version 119 CDI Tourer LG SELECT. Sans grande surprise et comme quasiment à chaque essai avec les parcs presse, la finition haut de gamme s’offre à nous. Je ne vais pas m’en plaindre. Sauf qu’à 82 598 €, je ne pensais pas devoir sortir la clé de ma poche pour déverrouiller et verrouiller la fourgonnette étoilée. J’aurais bien vu un petit bouton sur la poignée pour remplir cette fonction. Sauf que ce n’est pas d’usage sur un utilitaire. C’est bien regrettable car j’ai vraiment perdu l’habitude de fouiller mes poches, surtout quand on peut démarrer sans clé, comme c’est le cas avec ce Vito.



La vie à bord du Mercedes Vito Tourer
Il mélange grande modernité, avec notamment son bel écran de 10,25 pouces offrant une bonne réactivité et des menus toujours aussi bien agencés (comme dans le GLB) ou des portes coulissantes (option à 2 608 €) avec une commande électrique sur la clé (toujours elle), ou par des boutons sur la console centrale ou même par un bouton sur les portes, ou une excellente caméra 360 (option à 1 170 €) donc on s’étonne vraiment de certains côtés rustiques. Comme l’impossibilité d’incliner le dossier des deux sièges passagers à l’avant. Lors d’un trajet de 600 km, l’inconfort apparaît rapidement.






Il n’a pas été aisé d’avancer les sièges de la deuxième rangée au point de chercher un tuto sur YouTube. Le système de rails semblait pertinent pourtant. Une fois cette action réalisée, chacun trouve son espace et même la troisième rangée ne se sentira pas à l’étroit grâce aux énormes surfaces vitrées. Ma belle-sœur, souffrant parfois du mal des transports, n’a jamais eu à se plaindre tout au fond.



Malgré la configuration avec 9 places, on conserve un coffre de 430 litres qui permettra d’empiler les bagages ou les différents cartons de luminaires sans aucune difficulté. Je pense même qu’on dépasse largement les 430 litres avec la hauteur possible jusqu’au plafond. Par ailleurs, on peut basculer entre un rétro intérieur classique (pour surveiller les enfants) et un rétro caméra (option à 627 €) parfaitement aidant avec une résolution de haute qualité. Tout le monde a été bluffé.




L’insonorisation et les bruits de mobilier
Je m’attendais à trouver une piètre insonorisation, comme dans un camion. C’est tout le contraire. Je n’affirme pas qu’on atteigne celle d’un véhicule premium allemand comme une BMW Série 5 mais c’est vraiment surprenant d’avoir si peu de bruits d’air sur autoroute. Cependant, Mercedes persiste dans ses travers avec des bruits de mobilier décevants notamment en proximité des portières centrales (classique d’un fourgon). Et toujours au niveau des aérations (et même climatisation coupée), on a régulièrement des toc-tocs agaçants. Exactement comme dans l’AMG A 45 S ou le Classe V d’après Laetitia (qui guide ses clients pour des visites touristiques et œnologiques). C’est donc un mal bien connu et on n’y échappe pas. Sauf sur le trajet retour où ça a duré seulement 2 min.



Pour rester dans les choses irritantes : les touches tactiles sur les volants Mercedes. En rien ergonomiques et je n’attends qu’une chose, qu’ils arrêtent avec elles ! Tel Volkswagen qui a compris son erreur. C’est nul et on s’emmêle les pinceaux pour des actions simplistes normalement. Le réglage des km/h pour le régulateur devient une tannée.
Il faudra absolument couper le maintien dans la voie car il fait rebondir de ligne en ligne, c’est insupportable. Même avec le clignotant enclenché, on doit forcer pour changer de voie. J’ai fait tout l’aller comme ça, car je suis un idiot. En deux clics, on enlève cette fonctionnalité et on retrouve la sérénité sur autoroute. Pour les bips de survitesse, c’est directement sur l’écran sauf quand Android Auto s’active (avec quelques coupures), et là, il faut repasser vers le menu d’accueil. La sono manque de soufle. Autrement, on a des touches physiques dont celles pour la climatisation. Elle se règle aussi pour les passagers arrière. Notamment quand ils ont chaud alors que j’ai toujours froid, moi.


Le moteur diesel et les consommations
La condition sine qua non était un moteur thermique pour parcourir les 630 km d’une traite. Ou alors, avec un ravitaillement de 5 min. La belle-famille n’est pas du genre à attendre 25 min pour recharger des batteries. Et moi non plus d’ailleurs, comme mon dernier parcours autoroutier en Tesla Model Y l’a démontré. Dès lors, le diesel se démarque pour ce type de véhicules utilitaires.
Sur cette version 119 CDI, nous avons le plus gros moteur, un 4 cylindres, 2 litres de 190 ch. C’est vraiment bien 190 ch. Surtout quand on est chargé. On ne se traînera jamais. Avec un couple de 440 Nm, on s’élance aisément. Évidemment, le son disgracieux du diesel se fait entendre au démarrage et à faible régime. Toutefois, il se fait oublier rapidement dès qu’on stabilise la vitesse. La ville, obligeant les nombreuses relances, ne l’aide pas. On consommera forcément plus dans ces conditions.




On notera la moyenne de 8 l/100 km après 5 800 km sur ce modèle d’essai. J’avais donc hâte de découvrir ses performances et j’ai été épaté (de lapin) par le score à l’aller : 7,7 l/100 km avec plus de 500 km d’autoroute. Le retour a été plus fluide donc sûrement plus souvent à 130 km/h ; on monte à 8,3 l/100 km.
Au final, ma moyenne s’établit à 8,2 l/100 km après 1 454 km. Si on se résume : 6 personnes, un coffre plein, mille bornes d’autoroute pour ce résultat, voilà une belle réussite économique ! Avec 70 litres de contenance, on atteindra 850 km d’autonomie (même si l’ordinateur de bord reste prudent avec 750 km affichés). Le réservoir est très mal placé, sur le côté en bas de la portière du conducteur. Pour le remplir, on se casse le dos à chaque plein. Une architecture classique des utilitaires pour laisser du volume à l’arrière et équilibrer les masses, dans la mesure du possible.


Le comportement routier
Justement, de ce fait, les passagers de la 3ème rangée sont précisément au-dessus de l’essieu arrière. Donc au niveau du confort, on pourra repasser. Le véhicule va rebondir sur chaque dos-d’âne. Il faut ralentir au maximum. Alors que c’est tout l’inverse pour le conducteur. Je le trouvais confortable à son volant, avec justement des suspensions souples. Par contre, dès qu’il s’agit de tourner ou même de changer de voie, on se prend un roulis de l’espace. Là encore, aucun secret, avec de la longueur (5,14 m) et de la hauteur (1,90 m avec une affichette pertinente sur le pare-soleil rappelant cette dimension, notamment pour les barrières des parkings), la prise au vent se ressent. L’énorme inertie (avec son poids de 2 323 kg) se manifeste aussi d’autant plus que la pédale de frein se dose difficilement avec une première partie complètement inutile.



La boîte automatique à 9 rapports performe dans toutes les situations. Autrement, le diamètre de braquage élevé de 11,8 m s’estompe totalement par la facilité à manœuvrer l’engin. Le volant tourne tout seul et le commodo permettant de sélectionner la marche avant ou la marche arrière s’avère toujours aussi idéal pour les créneaux. Cependant, si on recule (non, je ne ferai pas la blague graveleuse), l’alerte pour les obstacles ou les véhicules approchant intervient trop fortement en freinant. La prévention avant tout.


En conclusion
Le Mercedes Vito Tourer offre une habitabilité remarquable pour 9 adultes, tout en conservant suffisamment de coffre. Malgré son gabarit imposant, on conserve une grande aisance pour le manœuvrer et l’utiliser au quotidien. Sa motorisation diesel avec une grosse puissance apportera un agrément appréciable tout en limitant fortement les consommations. Cependant, ce véhicule demeure un utilitaire avec du roulis permanent et une prise au vent notable sur autoroute. On s’agacera de certains bruits de mobilier et des touches tactiles du volant. Ce fourgon, premium par de nombreux aspects, aura surtout permis de remplir sa mission : voyager avec ma belle-famille dans de bonnes conditions.

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