Cet essai de Mini Cooper S démontre qu’une citadine sportive de 178 chevaux peut s’exonérer de plusieurs défauts. Voyons ensemble pourquoi et comment elle joue de son charme. Zut, j’ai déjà répondu au titre de l’article.
Le contexte de l’essai
La Mini fait partie des voitures iconiques, de celles qu’on reconnait facilement dans la rue. Même lorsqu’on s’en tape des bagnoles. Dès lors, c’est une raison de l’essayer. De plus, lors du choix d’achat de ma voiture, j’avais pensé à la Mini Cooper S. Rapidement, j’ai décidé de m’orienter vers une Polo, 13 000 € moins chère. Consommant 1,5 litre de moins aux 100 km. Disposant de 65 % de coffre en plus. Cependant, la Mini Cooper revient souvent comme étant une citadine premium. Et moi, j’aime le premium. J’aime aussi le charme de cette auto, tout comme le Jimny, dans un style différent, plus baroudeur. Pour autant, ces deux véhicules ont un point commun : on leur pardonne beaucoup tout grâce à leur charme.
Le style de la Mini Cooper S
Pour mes demandes d’essais, je formule toujours le souhait d’avoir des couleurs vives. La vie est trop triste pour se fader du noir, du gris ou pire, du blanc de société. Et cette fois, j’avais même le choix entre notamment un beau bleu ou ce British Racing Green métallisé. J’ai opté pour la couleur de l’espoir qui va si bien aux Anglaises. Evidemment, Mini est Allemande depuis 2000 et son rachat par le groupe BMW mais elle garde des feux arrière en forme de drapeau britannique.
Dans cette finition John Cooper Works avec des bandes noires, des éléments laqués et des jantes Circuit Spoke bi-ton de 18 pouces, c’est un sans-faute, elle devient parfaite ainsi. Même en croisant quotidiennement des Mini Cooper S en région parisienne, je ne me suis pas lassé une seule seconde de la retrouver sur ma place de parking. Elle m’apparait vraiment différente des autres voitures, à en devenir immédiatement attachante.
L’intérieur impressionne (au début)
À l’instar de son physique, son habitacle étonne et joue la carte de la différenciation. Avec déjà un énorme écran central, tout rond. Comme les feux avant. Finalement, il s’avère trop grand pour très peu d’informations pertinentes. Il ne permet pas une connexion à Android Auto et c’est un drame à mes yeux. Je m’étais préparé psychologiquement car ce fut déjà le cas lors de l’essai de la Série 4 Coupé. BMW décide donc de s’occuper des possesseurs d’iPhone avec uniquement une mise à disposition de CarPlay. Je me sens discriminé et je ne supporte pas du tout ça. Contrairement à la berline, je n’ai pas pu poser correctement mon smartphone sur son support dans les aérateurs car ma vision était contrée par un trop gros (lui-aussi) volant. Le GPS natif ne pouvait pas compenser Google Maps (ou Waze) du fait de sa nullité (comme souvent). Quand on a ses petites habitudes, je veux bien en changer pour mieux. Mais pas pour moins bien.
La climatisation bi-zone ne se synchronise pas. On doit donc tourner les deux boutons pour avoir la même température à gauche et à droite. Ça m’agace. C’est la première fois que je vois ça. Tout comme le bouton pour chauffer le volant qui se trouve sur la colonne de direction, au milieu à gauche, donc non visible. Totalement rajouté à la dernière minute ce truc. Par contre, il chauffe bien, tout comme les sièges.
La mauvaise ergonomie des écrans de la Mini Cooper S
Pour revenir à la taille de l’écran, on s’attend à une ergonomie révolutionnaire alors que pas du tout. Par contre, entre le tactile ou la molette sous l’accoudoir central, on arrive facilement à naviguer dans les menus. C’est juste que leurs présentations ne correspondent pas au plumage. Exactement comme l’écran des compteurs. On s’attend à de la modernité futuriste et on se retrouve avec une lecture peu intuitive. Je cherche encore la jauge pour la température du moteur (que j’ai trouvé grâce aux copains de Twitter). Et je cherche aussi l’heure ou la température extérieure car le haut est caché par la jante du volant, malgré plusieurs tentatives de réglages. Là aussi, c’est un peu le comble, la position de conduite n’est pas optimale mais on apprécie de s’installer. Notamment grâce à des sièges en cuir extrêmement confortables qui réussissent presque/quasiment à gommer les suspensions raides, on y reviendra.
Premium ou pas premium ?
Tentons donc de répondre à cette question : est-ce que la Mini Cooper S est une voiture premium ? Genre comme le premium allemand. Premièrement, elle coûte 44 010 € avec ses options (pack JCW, pack Comfort dont un toit panoramique ouvrant, pack Driving Assistant dont une excellente caméra de recul) donc on a un indice pour une citadine.
Ensuite, ça sera à chacun de se faire un avis car la perception peut vraiment varier d’un individu à l’autre. Notamment sur les matériaux. Pour ma part, je trouve qu’ils sont majoritairement agréables au toucher et de bonne facture. Ce qui me convient le plus, c’est l’assemblage. J’ai guetté les bruits parasites. Pour les éviter, j’ai même glissé les ceintures arrière dans leurs encoches. C’est presque un succès à ce niveau car seul un léger bourdonnement est apparu sur un trajet. De plus, durant ma semaine d’essai, j’ai eu comme une bille qui roulait dans les vide-poches. Impossible de mettre la main sur cette chose. Ni dans l’accoudoir central, ni dans la boite à gants, ni dans le coffre. J’aurais pu devenir fou si je ne l’étais pas déjà.
Au volant de la Mini Cooper S
C’est bien là qu’on voit le traitement de faveur pour cette Mini Cooper. Malgré les tracasseries et notamment cette absence insupportable d’Android Auto (corrigé normalement en 2024), on est content d’être au volant de ce petit bolide. L’étiquette de « karting » va lui coller à la peau encore longtemps tellement elle s’accroche au bitume. Sa tenue de route s’avère époustouflante pour la catégorie. Je ne saurais pas faire précisément la part des choses entre son châssis, son train avant et sa monte en Goodyear Eagle F1 Asymmetric 6 (même sur le mouillé) mais l’ensemble donne des performances redoutables. J’avais envie d’enchainer les virages dans tous les sens et particulièrement les ronds-points.
De plus, en étant relativement proche du sol, les sensations de vitesse sont accentuées. Par exemple, Miss Novichok m’a dit que je roulais vite alors que je tournais juste à 30 km/h. Certes, avec de l’angle. Tout comme l’aprèm où j’avais @LeStagiaire à mes côtés (qui n’est pas Miss Novichok, que les choses soient claires) pour réaliser les fabuleux clichés de l’article. Pendant qu’il regardait son boitier à trier ses photos, je le secouais dans les sorties de ronds-points sans jamais perdre l’adhérence. De quoi bien s’amuser puis s’arrêter avant qu’il vomisse.
Le (bon) moteur BMW…
Ce 2 litres BMW chante bien pour un 4 cylindres. Peut-être un peu trop bruyamment parfois mais je trouve qu’il a du charme avec ce son rauque et dense. Il manque toutefois d’un peu de couple à bas régime, notamment sous les 3 000 tours. La réelle puissance arrive à 4 000 et s’arrête à 5 000 tours/min. Oui, c’est un moteur turbo et non atmosphérique.
Pour autant, il s’emmène haut dans les tours comme une sportive essence qui se respecte. D’ailleurs, il donne souvent l’impression d’aller plus vite que la réalité, l’inverse d’une Audi TDI par exemple. Je n’ai pas eu l’impression de perdre mon permis à chaque accélération malgré un exercice plus qu’honnête du 0 à 100 km/h en 6,6 secondes avec les 178 chevaux. Finalement, on en voudrait davantage sous le capot, comme avec la « vraie » John Cooper Works de 231 ch voire l’ultime, la JCW GP de 306 ch qui réalise ce chrono en 5,2 secondes. Cependant, elle doit être bien trop radicale au quotidien.
… et la (moyenne) boîte Getrag
Justement, dans mon quotidien, je me tape des bouchons. C’est pourquoi une boite automatique m’apparait obligatoire. Celle de la Mini fonctionne moyennement. Car je suis sévère avec les boîtes auto. Je m’attendais à retrouver ma favorite, la ZF. Mais non, il s’agit d’une Getrag, la DKG7, comme sur l’A110. Chouette ! Non (hibou), car celle-ci n’a pas été retravaillée comme chez Alpine et on le sent, malheureusement. Rien de catastrophique mais elle n’est pas au niveau du moteur et du châssis. C’est dommage. Cette boîte tarde souvent à passer le rapport supérieur à allure modérée et il faut vraiment enfoncer la pédale d’accélérateur pour descendre les rapports. Si on voulait être méchant, on dirait qu’elle est un peu bébête. Les palettes et même le levier (on se prend pour un pilote de rallye avec une boîte séquentielle) compensent ce moindre mal. Ou les modes de conduite.
Les modes de conduite, la motricité et la consommation
Rarement, trois modes de conduite auront été aussi différenciant. Le « mid » pour normal reste le plus adapté avec un équilibre plutôt bien pensé sauf pour la boîte. Par contre, il n’empêche pas certaines difficultés de motricité avec une puissance qui n’arrive pas toujours à se connecter au sol, via le train avant. Surtout pour les grosses accélérations. Quand elle est lancée, forcément, cela disparaît.
En mode « sport », tout est amplifié et la DKG7 s’en sort mieux. Le moteur rugit fortement et la direction se précise (et s’alourdit) davantage. Le mode « green » participe à l’éco-conduite avec une jauge sur les compteurs pour aider le conducteur à être au plus juste lors des accélérations. Toutefois, on a l’impression de perdre 150 ch et ça en devient presque dangereux quand on doit doubler ou s’extirper d’un ralentissement. Sûrement à enclencher lorsque le trafic se fluidifie totalement.
Dans tous les cas, j’ai trouvé qu’on consommait un peu trop avec un résultat de 8,1 l /100 km après 410 km. Oui, j’ai tapé dedans mais pas tout le temps. Clairement, les moteurs thermiques sans hybridation souffrent dans les embouteillages. Comme pour la boîte, rien de dramatique mais on souhaiterait des améliorations. Ce qui pourra arriver puisque la Mini devient électrique mais reste aussi thermique en 2024. Un problème qui pourrait perdurer : ce positionnement pour changer les modes de conduite. Le bouton le plus à droite du tableau de bord, alors que l’aide au stationnement (non testée) est le plus proche du conducteur. Toujours cette ergonomie défaillante.
Les aides à la conduite de la Mini Cooper S
La Mini ne bipe pas dans tous les sens et les aides à la conduite sont (elles) facilement déconnectables avec un bouton identifié à côté des feux de détresse. Le régulateur adaptatif m’a fait flipper plusieurs fois car on a l’impression qu’il n’opère pas correctement. Ou alors, il a grandement confiance en lui. De plus, il m’a semblé que la voiture ne réaccélérait pas après un ralentissement. Une autre fois, aucun problème. Puis une dernière fois, le régulateur s’est désactivé dans une montée et j’ai dû reprendre les freins pour ne pas caramboler la voiture devant. Je n’ai pas été serein et j’ai préféré rester à l’ancienne, aux commandes totales de l’engin.
Le confort, l’insonorisation et le coffre (cocasse)
Les suspensions sont fermes sans briser les lombaires. On est vraiment posé comme il se doit et les dos-d’âne ou les chaussées dégradées doivent se prendre tranquillement. Là encore, tout est limite mais passe grâce au charme de l’ensemble. Le bruit du moteur taquine parfois l’insonorisation mais celle-ci contre correctement les bruits d’air. De plus, avec le système audio, correct pour sa qualité sonore ; on a la sensation d’être dans une bulle, protégé des sons extérieurs. Assez troublant, quoiqu’agréable.
Surtout que visuellement, on profite pleinement de la lumière avec des grandes vitres latérales. Le charme des 3 portes. À l’inverse, on pleure quand on doit s’installer à l’arrière, pour ses jambes notamment. Par contre, tout comme à l’avant, les sièges restent ultra confortables. Le coffre de 211 litres frise le ridicule mais n’atteint pas le summum de la GR Yaris avec 174 litres. On pourra/devra là aussi rabattre la banquette arrière mais on n’aura pas un plancher plat et ses affaires seront à la vue de tous. Je me marre bien avec les 351 litres de ma Polo.
En conclusion
On a donc vu dans cet essai que plusieurs choses n’allaient pas, comme un intérieur peu fonctionnel, un coffre minime, un régulateur adaptif troublant, une consommation légèrement élevée, une boîte auto perfectible, une motricité aléatoire et voire pas du tout comme l’absence d’Android Auto. Cependant, malgré cette liste longue comme les options disponibles chez les constructeurs allemands ; la balance penche largement en faveur de cette Mini Cooper S. Ce qui prouve bien que la vie est injuste. Son charme permanent m’a envouté. On ne se lasse jamais de la regarder et pourtant, on la croise tout le temps. Puis à la conduite, c’est vraiment kiffant d’enchaîner les trajets quotidiens avec un moteur réactif et communicant. Sa tenue de route et son comportement précis ajoutent le surplus de sportivité en gardant une cohérence avec l’ensemble. Le plaisir au volant reste encore et toujours le meilleur compliment.