Cette nouvelle Mini Cooper S de 2024 reprend ses fondamentaux tout en gardant les mêmes défauts, mais différemment.
Marque et modèle | Mini Cooper S |
Version/finition | JWC pack XL |
Prix du modèle essayé | 46 523 € |
Kilomètres parcourus | 352 km |
Consommation constatée | 8,6 l/100 km |
Type de moteur | 4 cylindres 2 litres |
Puissance | 204 ch |
Couple | 300 Nm |
Boîte de vitesses | Automatique à 7 rapports (Getrag) |
Transmission | Traction |
Poids à vide | 1 285 kg |
Accélération (0 à 100 km/h) | 6,6 s |
Vitesse maximale | 242 km/h |
La fiche technique complète (bientôt) |
Le contexte de l’essai
En décembre 2023, je découvrais la Mini Cooper S (F56) pour la première fois. Une citadine plus à l’aise à vive allure que pour les trajets urbains. Surtout une bagnole plaisante à conduire, voire à piloter. Avec cette nouvelle version (F66) sortie en 2024, l’idée était de comparer les différences et de voir si des améliorations (consommation, écran, coffre, suspensions, boîte) ont été apportées. Spoiler (qu’elle a toujours) : non.
Le (nouveau) physique de la Mini Cooper S
Comme d’habitude, les goûts et les couleurs. Je trouvais la version précédente totalement parfaite. Surtout avec la config « British Racing Green métallisé » et les bandes noires sur le capot. Forcément, malgré un beau Blazing Blue (à 610 €) et des jantes JCW Lap Spoke bi-ton efficaces (à 660 €), le nouveau dessin de la poupe ne me convainc pas. Il n’est pas moche mais il fait perdre de la rondeur et donc du charme à cette Mini. Puis on note l’absence de sortie d’échappement visible. Comme sur la version électrique ; ce qui paraît plus logique. Il faudra la souplesse de @LeStagiaire pour apercevoir le pot. Plusieurs faux sons bien réalisés sont disponibles dans l’habitacle. Au final, ils prennent la tête et la version naturelle est préférable.
Autrement, les dimensions ne changent quasiment pas. On reste sous les 3,90 m de longueur, l’idéal pour une digne citadine. Malheureusement, on ne change pas non plus les dimensions du coffre. Seulement 210 litres. Cela demeure faible, pour ne pas dire ridicule. Il suffit d’y mettre 2 sacs de courses et un sac de sport pour que le coffre soit plein. Pour passer à 725 litres, reste toujours la solution d’abaisser les sièges. Puisque vous n’en ferez rien dans cette version 3 portes tant l’accès s’avère impossible. Alors si, pour des enfants. Mais ce n’est pas parce que ce sont des gamins qu’ils doivent être obligatoirement punis. Une Mini Cooper S s’utilise surtout en solo/duo.
L’écran aussi beau que lent et trop grand
Précédemment, l’écran semblait daté. Peu fonctionnel. Le nouveau OLED lui met une claque visuellement. Déjà par son diamètre de 24 cm. Une taille énorme. Je parle de l’écran. C’est sûrement une question d’habitude, comme chez Tesla, mais je reste trop focalisé sur la luminosité de l’écran (qu’on peut ajuster) et les multiples informations que sur la route. C’est comme s’il venait dans mon champ de vision en permanence. Même s’il faut se mettre en mode « Go Kart » pour connaître la température du moteur puis appuyer sur la vitesse pour obtenir l’affichage du compte-tours et non du « power ». On aura aussi différentes ambiances possibles avec éclairage d’ambiance (trop léger), design sonore (et des vidéos pour grands enfants), plutôt gadgets et sans trop d’intérêt à mes yeux contrairement aux animations de feux. Tout aussi gadgets. Comme quoi…
Dans cette version à 46 523 € avec la finition John Cooper Works et le pack XL (regroupant toutes les options dont le double toit panoramique et ouvrant), j’ai aussi l’affichage tête haute permettant de garder ses yeux droit devant. Celui-ci se règle par l’interface centrale. Certes, les couleurs s’enjaillent et la dalle impressionne. Cependant, à l’usage, les menus laguent et cela manque cruellement de simplicité. On trouve des sous-menus dans des sous-menus et on double les accès avec des portes d’entrées différentes. Rien d’intuitif. En se créant un profil sur son smartphone, on peut s’ajouter une clé numérique et surtout mémoriser ses réglages. Pour la connexion à Android Auto sans fil, on aura des coupures régulières et parfois des déconnexions. Exactement comme chez BMW, qui doit vraiment préférer CarPlay.
La vie à bord de la Mini Cooper S
La bonne position de conduite demeure une qualité prégnante chez une Mini Cooper (et chez BMW de façon générale) et ça fait plaisir de s’installer à bord. Surtout quand, comme moi, on atteint l’overdose de SUV avec une position souvent trop haute pour communiquer avec la route. Toutefois, la jante du volant s’avère trop grande pour mes petites mains. Dans les phases techniques et à vive allure, je perds en confort de préhension. Autrement, je suis particulièrement bien calé dans les sièges profonds, enveloppants, (très) chauffants (et massants).
La Mini Cooper traîne une réputation de tape-cul. Réputation pas totalement infondée. Cela reste vrai. Les nouvelles suspensions amènent plus de confort au quotidien. Et moins de rigidité de caisse, on reparlera du châssis. Pour la ville avec les innombrables nids-de-poule, ce sont les jantes de 18 pouces et surtout les pneus taille (très) basse Vredestein Ultrac qui font trop ressentir les aspérités du bitume. Ils n’égalent pas du tout les Goodyear Eagle F1 Asymmetric 6 et accentuent les quelques problèmes de motricité.
Plus puissante mais moins performante
Comme souvent avec des tractions, on perd de la motricité dès que la route devient mouillée. C’est toujours le cas de cette Mini Cooper S. Cela participe malgré tout à un côté foutraque assez réjouissant. Je préférais la précision de l’ancienne version grâce à un châssis plus raide et une direction affirmée. Avec cette nouvelle version, on garde une prise directe et on s’amuse avec les changements d’appui pour dandiner. De plus, la voiture sautille régulièrement. Sans se mettre en danger, on peut s’amuser. Donc rien que pour ces énoncés, au volant, c’est un plaisir permanent.
Pour le moteur, on conserve le 4 cylindres 2 litres mais il passe de 178 ch à 204 ch. Est-ce qu’on sent la différence ? Oui. Car je suis sensible au couple et celui-ci passe de 280 à 300 Nm. Je perçois surtout davantage de facilité à faible allure. Notamment grâce aux modifications sur la boîte automatique Getrag. Elle devient plus fluide et se rapproche du niveau de l’A110. C’est un progrès notable. On atteint toujours 100 km/h en 6,6 secondes. Je crois qu’on peut dire qu’elle gagne en agrément au quotidien ce qu’elle perd en efficacité/sportivité.
Le mode éco, les consommations et l’insonorisation
Sans micro-hybridation, on ne peut pas s’attendre à des consommations réduites. Pourtant, le mode « Green » avec son animation de colibri et de panthère (ou autre félin) propose une belle roue libre et une réduction de la puissance adaptée. Pour mon trajet au boulot (avec peu de bouchons), j’ai réalisé 7,4 l/100 km et 6,8 sur un trajet mixte de 50 km en écoconduite. Dès qu’on tape dedans, on dépasse les 10 l/100. Donc logiquement, ma moyenne après 352 km s’établit à 8,6 l/100 km (contre 8,4 avec la F56). L’autonomie frôle les 600 km.
Je regrette de ne pas en avoir plus profité durant ma semaine d’essai. C’est un signe prouvant qu’elle demeure plaisante malgré des défauts comme notamment son insonorisation face aux bruits d’air. Dès 110 km/h, ceux-ci tapent fortement sur les montants. On pourra toujours les contrer en augmentant la sono même si ce système Harman/Kardon s’avère quelconque. On ne sera pas dérangé par des bruits parasites dans l’habitacle (sauf parfois au niveau de l’enrouleur de ceinture côté conducteur) grâce à une bonne qualité d’assemblage. On ne pourra pas en dire autant de tous les matériaux (quelques plastiques durs sur les contre-portes) mais un ensemble cohérent avec un peu de tissu (filet de pêche).
Plus technologique cette Mini Cooper S
Sur une citadine de 3,88 m, il n’apparaît pas nécessaire d’avoir une caméra 360. D’autant plus, aussi performante. Pour autant, puisqu’elle est là (et que le mauvais diamètre de braquage est de 11,1 m), je ne me suis pas privé pour l’utiliser. C’est exactement la même que celle de la Série 4 Cabriolet (de 4,77 m). Avec ses 12 capteurs à ultrasons, la Mini Cooper S pourra se garer toute seule (via le Park Assist) et même reculer sur une longue distance. Une technologie impressionnante même si j’ai toujours peur que le système déraille et tape le pare-chocs de la voiture voisine.
Au niveau de la conduite autonome, j’aurais voulu l’inverse. La distance me paraît trop importante avec le véhicule précédent. Même si cela doit correspondre à la bonne distance de sécurité. J’ai sûrement trop tendance à coller. Le régulateur adaptatif semble moins réactif que chez BMW alors que ça doit être une technologie identique. La discrétion des aides s’apprécie et encore plus l’appui long sur le bouton « set » du volant pour désactiver l’alerte de survitesse à chaque démarrage.
On retrouvera aussi un bouton raccourci pour les autres aides à la conduite sur le « Toggle bar ». Je l’ai bien aimé avec notamment le sélecteur de vitesses, la commande Start/Stop en forme de clé de contact et les changements des modes de conduite et d’ambiance. Un côté cockpit d’avion. Hélas, la clim se règle tactilement sur l’écran central. Même si on a connu pire pour modifier la température. Celle du volant (sans bouton mute) demeure tiède et jamais chaude.
En conclusion
Cette nouvelle Mini Cooper S 2024 conserve sa vocation de voiture plaisante et même parfois grisante. Elle sautille sur le bitume quand le rythme s’accélère tout en gardant une prise directe avec la route. Toutefois, elle perd en efficience mais gagne en agrément avec une puissance améliorée et une boîte auto agréable au quotidien. Sans aucune hybridation, sa consommation restera toujours un peu élevée en ville et dans les bouchons. Le grand écran de belle facture me semble trop grand et surtout trop lent. En étant bien installé dans les sièges enveloppants, on reste content à son volant !
Toutes les photos de la Mini Cooper S (2024)
Les plus belles photos par @LeStagiaire.