Elle est mimi, elle est sexy, mais elle n’en fait qu’à sa tête presque à queue. La Mini Cooper SE John Cooper Works est une bombinette aussi chouette que capricieuse. L’amour triomphera-t-il ? Possible, mais il faudra quelques grosses concessions, et je ne parle pas de celles automobiles.
Le saviez-vous : John Cooper Works signifie « le travail de Jean le Tonnelier » en français. Ça sonne mieux dans la langue du tchèque Spyr. Bref, j’ai pas mal joué avec les Mini ces derniers temps (les voitures, pas des enfants). Et j’ai conclu (ma série je précise) par la finition John Cooper Works du modèle électrique Cooper SE. Le plus rigolo, c’est qu’à l’heure à laquelle je rédige ces lignes, le Novichok a essayé la Mini Cooper S, version thermique sportive dans sa cuvée 2024. On appelle ça l’alignement des planètes ou la concordance des agendas, plus ou moins, car j’ai ENCORE pris du retard et vous adresses des excuses plus plates que la Terre.
John Cooper et la mifa
John Newton Cooper est un gars qui s’est dit que ce serait pratique de mettre le moteur en position centrale arrière. Ce qui a eu une influence considérable le sport automobile. Il était pilote aussi. Bref, un chouette type qui n’avait pas la grosse tête. Du genre à mieux comprendre la vie que Linkedin. D’autant qu’il bossait avec son papounet, Charles. En 1960, le duo se voit confié la Mini, véritable petite révolution automobile pour l’époque : petite, basse, légère, son passage chez la famille Cooper va la rendre vénère sa mère. D’ailleurs, quand BMW a racheté Mini pour sortir la version néo-rétro, le constructeur bavarois a consulté John (et son fils Mike) pour la création de la descendante. Ça aboutira d’ailleurs à la fondation de MINI John Cooper Works, quelques semaines avant le décès de JCWD.
Bref, tout ça pour dire que pour Mini, JCW est plus qu’un label. Bien que dans notre cas, ce soit juste une finition qui donne une gueule d’enfer à une petite citadine électrique esthétiquement timide. Comprenez par-là que tout est visuel. Il n’y a aucun changement technique.
(Très) chère Mini Cooper SE John Cooper Work, louée sois-tu !
Mini distingue 3 catégories de modèles électriques :
- La Cooper E : batterie de 36,6 kWh pour 184 ch (135 kW) et 290 Nm de couple
- La Cooper SE : batterie de 54,2 kWh pour 218 ch (160 kW) et 330 Nm de couple
- La John Cooper Works : même batterie que la SE mais la puissance grimpe à 258 ch (190 kW)
Vous constaterez des différences d’autonomie, de vitesse de charge (75 kW et 95 kW). Mais chacun de ces modèles est disponible en finition John Cooper Works. À cette finition s’ajoute des packs d’options. Car oui, JCW est également une finition. Comme RS Line, M Line, AMG Line, Cingappour R Line.
Pour faire simple, la version E en JCW coûte 37 805 euros auxquels il faudra ajouter un pack XL à 5 040 euros, qui comporte tous les accessoires testés : toit panoramique, affichage tête haute, Mini Expérience, projecteurs LED, son Harman Kardon, navigation en réalité augmentée, stationnement automatique et d’autres gadgets plus ou moins dispensables. Soit un total de 39 560 euros.
La version SE en JCW coûte 41 605 euros, auxquels il faut ajouter le pack XL à 3 310 euros, soit un total de 43 360 euros. Oui ça douille, et effectivement, c’est le modèle de l’essai.
La Mini JCW, la vraie, s’échange contre 45 860 euros une fois le pack XL coché.
Caractéristiques techniques
Marque et modèle | Mini Cooper SE |
Version/finition | JWC pack XL |
Prix du modèle essayé | 43 360 € |
Kilomètres parcourus | Environ 700 km |
Consommation constatée | 20,8 kWh /100 km |
Type de moteur | Électrique Asynchrone à aimant permanent |
Puissance | 218 ch (160 kW) |
Couple | 330 Nm |
Boîte de vitesses | 1 rapport |
Transmission | Traction |
Poids à vide | 1 680 kg |
Accélération (0 à 100 km/h) | 6,7 s |
Vitesse maximale | 170 km/h |
Des LOA et des LLD abordables (attention il y a des maths et ça parle de thunes)
D’abord la LLD (location longue durée) d’une Mini Cooper SE
Là où Mini fait fort, ce sont sur les LLD. Des locations longue durée, dont les tarifs frôlent les 500 euros, afin de coller avec le maximum déduisible fiscalement. Une offre sans intérêt pour le consommateur, car ce dernier devra restituer la voiture et payer la remise en état. Par contre, pour les pros, c’est intéressant.
ndlr : sur le modèle essayé, on obtient un taux déductible de 77% (30k€ de plafond car voiture électrique / prix HT). Sur un loyer à 530€ TTC, soit 424 euros HT (montant indiqué par le configurateur Mini), ça donne 97,52€/mois aux frais de l’entreprise pour 20 000 km/an.
Puis la LOA (location avec option d’achat) d’une Mini Cooper SE
Les LOA, en revanche, sont intéressantes pour les particuliers. Je m’explique avant que les Jean Flouze viennent jouer les génies de l’économie, sans jamais avoir gagné une partie de Monopoly. La LOA est une location avec option d’achat. Elle a un coût, comme les intérêts d’un prêt. Et elle s’accompagne d’un loyer.
En gros, vous payez tous les mois une somme selon un kilométrage défini. L’intérêt est de fragmenter le coût de la voiture et d’avoir le choix d’acquérir ou non la voiture à la fin de la période choisie.
Dans le cas de Mini, cette LOA coûte 1078 euros pour 10 000 km/an, sur 4 ans. Imaginons que vous souhaitiez acheter la voiture à l’issue des 4 ans, il restera 22 183,58 € à payer. Dans ce cas, l’achat à la fin et la LOA vous auront coûté 1078 euros. Mais gardez en tête qu’il faudra sortir 22 183,58 euros pour en être propriétaire. Sinon vous repartez sur un nouvel emprunt. Et parfois, cette méthode est plus rentable que d’emprunter pour le total de la voiture à l’instant T, les taux pouvant suivre une tendance à la baisse. Bref, c’est à vous de voir en fonction de vos envies, besoins et de votre budget. Mais pour le coup, Mini a des offres intéressantes qui tranchent avec la concurrence.
Bon, arrêtons de parler d’argent. Certes, il s’agit du nerf de la guerre, mais c’est vulgaire.
Contexte de l’essai
Notre Mini m’a accompagné 10 jours durant. Elle a été notre seul véhicule, nous étions 4 et autant le dire tout de suite : elle n’est pas faite pour les gens qui se reproduisent.
Il a fait froid. Il a même neigé. Et la consommation s’en ressent. Autoroute, ville, avec le chauffage à fond les ballons, le volant et les sièges chauffants.
Un design extérieur qui ne laisse pas indifférent
Ouais je sais, cet intertitre n’est pas inspiré. Pourtant, cette Mini Cooper SE John Cooper Works mérite mieux. Le design extérieur est très amusant et attire la rétine. Même les feux arrière Union-Jack (le fameux drapeau anglais) qui sont reproduits par un jeu de LED sont là, sans offrir la prestance des originaux. La Mini est aidée par son gabarit qui lui confère un côté jouet. Un jouet de 3858 mm de longueur, 1756 mm de largeur et 1460 mm. Le tout avec un empattement de 2 526 mm
Les hanches galbées, l’empattement immense, les porte-à-faux inexistants, cette démarcation entre la ceinture de caisse et la partie vitrée, énorme pour le coup. La Mini est sexy ! Une vraie voiture de meufs énervées. Et oui, la Mini est considérée comme une voiture dessinée pour les femmes. Comme la Fiat 500 d’ailleurs. J’avoue donc avoir des goûts de meuf. Et j’assume.
Notez que la finition JCVD JCW s’accompagne d’un kit carrosserie qui donne un look vénère sa maman : jupe digne de F&F, bouclier avant à manger le bitume, diffuseur arrière pour diffuser le son d’un moteur électrique sifflotant (et l’air surtout, soyez pas idiots), un spoiler long comme un jour sans soja dans un régime végan, qui prolonge la trainée jusqu’à Bombay, embarquant la lunette arrière avec lui et surtout, une astuce permettant d’accroître la puissance imaginaire que les garagistes ne veulent pas que vous sachiez : le logo peint en noir !
Ces artifices ne sont que visuels et n’apportent rien au comportement de la caisse (comme nous le verrons plus loin), mais osef du ramage, on a le plumage et accessoirement, une caisse qui éteint le 0 à 100 km/h en moins de 6 secondes… sur le papier. Dans les faits comme dans l’effet, c’est une autre histoire.
Bref, à par l’Alpine R290, la R5 et la soeur du patron, personne ne peut s’assoir à cette table de la sexitude.
Un intérieur qui donne envie, mais un peu serré
Pour l’intérieur, je vais être plus nuancé et commencé par ce qui m’a gêné. D’abord ces sangles inutiles, plutôt moches, posées à l’arrache devant le conducteur, le passager et faisant office de branche sur le volant. Outre l’inutilité des deux premiers points, le troisième est sacrément désagréable quand on conduit avec les mains à 6h30 (position dites du « Daron qui cruise sur l’autoroute »). La finesse de la sangle vient cisailler les index. C’est dommage, car les doigts n’ont rien demandé.
Le chargeur à induction fonctionne bien et ne chauffe pas trop. Il n’est cependant pas incliné dans le bon sens (il plonge vers l’avant). Rien de dramatique, la Mini embarquant de série Android Auto et Apple Car Play sans fil, vous n’aurez, en réalité, pas besoin d’y toucher.
L’espace à bord est excellent à l’avant, mais anecdotique aux places arrière. Les adultes auront la circulation sanguine coupée au niveau des jambes. Pratique, la Mini refroidit les potos qui crachent sur l’automobile mais qui « abuseraient bien de votre bonté pour que vous les déposiez chez eux après la soirée, avec 2,7 g dans le sang ».
Une voiture de couples sans enfant
Les enfants seront aussi à l’étroit, et encore, sous réserve d’avoir réussi à y glisser un siège auto. La Mini Cooper SE n’étant disponible qu’en 3 portes (seule la version thermique existe en 5), le siège avant baissé ne laisse que peu de place pour y faire passer un cosy pivotant. Et si vous y arrivez, les sièges sont profonds et inclinés. Il est difficile de pouvoir y placer un enfant de 2 ans. Résultat : durant l’essai, j’ai énormément augmenté mon skill en lancé de gamin (pour le plus grand bonheur du bambino). Heureusement que la maman n’était pas là pour voir ça.
Ce manque d’espace n’est pas vraiment un défaut. La voiture l’annonce dans ses dimensions et vous le savez avant de signer le chèque. Si ce défaut ne vous concerne pas, sachez que l’assise est très confortable. Les sièges avant offrent un excellent maintient et comme le dit l’adage, un bon maintien vaut mieux que deux tu l’auras.
Juste un petit mot sur cet accoudoir court, non réglable, fin, mal placée et qui ne procure aucun plaisir. Pire, pour une position de conduite standard, le bout de l’accoudoir arrive dans le nerf ulnaire, ce qui est désagréable.
Le coffre a disparu visiblement. Mini l’a remplacé par une grande boîte à gants. On n’y loge pas une valise cabine. Partir en weekend nécessitera de baisser les sièges à l’arrière.
La vie à bord : entre zénitude et délire de grands enfants
Parfois, il faut savoir séparer le ressenti de la réalité. La sensation d’espace à bord de la Mini est agréable. Les parties vitrées sont immenses, la ceinture de caisse plutôt basse pour la catégorie. La planche de bord et l’inclinaison du pare-brise agrandissent l’impression de volume à bord. Le toit panoramique vient achever le tout. C’est l’exacte opposé de la R5 à l’intérieur plus confiné et étouffant. Après, la R5 permet de placer les enfants dans des sièges auto sans risquer le trauma crânien.
On se sent vraiment bien dans cette Cooper SE et les ambiances Mini ajoutent une couche supplémentaire de coolitude. Le son Harman Kardon est très bon, bien détaillé et englobant.
L’insonorisation est plutôt bonne, avec un 64 dB relevé à 130 km/h. Les bruits d’air sont contenus. Bref, on se la kiffe, tant qu’on est devant.
La Mini ne contracte pas !
On en arrive à la partie à la fois trop fun et pas drôle. Comme vous le savez, le réchauffement climatique engendre un taux d’humidité plus élevé que d’habitude. Il flotte sans arrêt, presque tous les jours. Un peu comme dans un film de Bridget Jones bloqué sur la phase dépressive. Bref, tout ça aboutit à une chaussée glissante.
Or, la Mini Cooper SE offre 330 Nm de couple aux roues avant. Le problème, c’est qu’elle ne motrice pas bien. C’est là que j’ai déchanté.
Et pour cause, cette absence de motricité n’est pas le fait de la traction. Pourtant, tout laisse à la croire, dans la mesure où, sur une voiture électrique, le couple arrive de suite. Et sur une traction, avec moteur à l’avant, ça patine forcément.
Bien écoutez, dans les faits, pas du tout. Il s’agit en réalité du calculateur qui gère la patate envoyée aux roues. C’est un problème que je rencontre sur les trottinettes et les voitures électriques (surtout les Chinoises). Pour faire simple : le système effectue des calculs, plusieurs millions de fois par seconde, pour ajuster continuellement la force délivrée à la roue, en fonction de l’adhérence de ladite roue. Bien sûr la Mini Cooper SE, le calculateur n’est pas efficient, ce n’est pas possible autrement.
C’est simple, le 0 à 100 km/h ne se fait jamais en 5,9 secondes, tout simplement parce que la Mini ne motrice pas. Elle patine, beaucoup, trop, tout le temps. Sur le mouillé, c’est systématique. La tenue de route est chaotique.
Heureusement, les aides sont là pour la remettre dans le droit chemin et éviter de goûter trop rapidement à l’au-delà. Mais c’est frustrant, car le châssis est ouf. Pas que le châssis d’ailleurs. Les roues aux 4 coins, l’absence de porte à faux, l’empattement généreux et la hauteur de caisse réduite, la largeur de la caisse et les suspensions plus raides que la justice en font un gros Kart.
Prendre un virage à plat est un bonheur et la Mini ne demande qu’à arsouiller. Mais tout est gâché par des roues qui n’arrivent pas à passer la puissance au sol, mais alors pas du tout. C’est désagréable, d’autant que ça se produit dans les ronds-points (et carrefour à sens giratoire), dans les virages et tout ça, même à faible vitesse.
Afin d’estimer le degré de manque d’adhérence, dès mon retour, sur sol mouillé et froid, j’ai tapé une accélération en mode sport dans la Hygrekperf, alors chargée 78 %. Pour rappel, ce sont 360 kW qui sont envoyés. Et tout est passé au sol, sans sourciller. Le problème d’adhérence n’est pas inhérent à Mini. C’est une maladie de beaucoup de voitures électriques. Problème que n’a pas la R5 au passage.
Le freinage, lui, est efficace et endurant. À propos de freinage, la Mini offre bien un mode One Pédale. Il suffit de passer de Drive à Break (le B de la sélection de mode) et alors la voiture ira jusqu’à l’arrêt complet.
Les suspensions sont fermes mais pas tape-cul. Cela génèrent deux choses positives : la préservation de votre dos et des appuis exemplaires en virages.
Une puissance qui s’essouffle vite
La puissance est là, au début. Malheureusement, la Mini s’essouffle trop rapidement. La reprise de 80-120 km/h n’est pas exceptionnelle, et passé les 130 km/h, il n’y a plus grand-chose. Certains diront que c’est la vitesse maximum légale. Certes, mais, dans le monde de la vraie vie, parfois, il faut mettre un coup d’accélérateur pour éviter une situation dangereuse. Et la Mini Cooper SE n’en est pas vraiment capable. Elle est clairement conçue pour les adeptes du chill.
Une autonomie correcte sans plus et une charge toute pareille
Mini et BMW ont gavé la caisse de batterie. La plateforme est d’ailleurs 100 % électrique. Le frunk a été rempli par le moteur pour, justement, caser encore plus de batteries à l’intérieur de dans le dedans de la voiture. Et pas n’importe quelle chimie : du Nickel Cobalt Manganèse. Autrement dit, celle qui offre la plus importante densité énergétique (la plus grande quantité d’énergie à poids et volumes équivalent à une LFP).
Et donc non, l’électrique n’est pas capable d’offrir une citadine avec une autonomie de Clio 3 DCI. On peut sa consoler avec la charge en 95 kW, dont la courbe n’est pas mauvaise (On tape du 100 kW pendant un court moment, mais la Mini affiche une moyenne de 70 kWh). Mais on reste sur 35-40 minutes pour un 10-80 %. Une opération à renouveler tous les 200 km sur autoroute et tous les 280 km en ville en hiver, sous la neige, avec beaucoup de chauffage stationnaire.
Perso, j’ai tourné à 16,1 kWh/100 km en étant raisonnable. Je suis grimpé à 21,6 kWh/100 km en étant un idiot. Mais attention : j’avais le chauffage à balle, les sièges chauffants et je roulais en durant la période de neige et de glace. Vous n’aurez donc jamais moins que 228 km d’autonomie. C’est plutôt correct. Car en été, le mercure grimpant entraine l’autonomie avec lui. J’avais tapé les 277 km lors d’un essai presse sous 22 °C. Mais bon, la vie étant cruelle, je me base sur le minimum syndical. Comme ça, vous ne serez pas déçu et n’insulterez pas ma maman pendant les 35 minutes de charge.
Cependant, Mini l’a joué fine, car avec la charge à domicile, cette Cooper SE Jean le Tonnelier Travaille, vous devriez pouvoir aller voir un pote ukrainien à 99km de chez vous et revenir sans avoir à recharger entre les 2. Pour les voyages, c’est une autre histoire. Disons que vous aurez 35 minutes d’attente tous les 230 km.
Le plannificateur d’itinéraire est complet et propose beaucoup de filtres. Il lance le préchauffage lorsque vous l’activez, et il faut compter une vingtaine de minutes pour être à température.
Un système multimédia joli mais perfectible
L’inteface Mini est jolie. L’idée de l’UX Design (expérience utilisateur) repose sur le « mets ton doigt où tu veux ». Vous voulez changer la température, toucher la température sur l’écran. Toute l’interface est régie de la sorte. Le problème, c’est que mon cerveau de gars simple aime avoir un design précis de l’endroit sur lequel appuyer.
Outre ce point l’écran est rond. Il est Oled, magnifique, fin, mais rond, avec un diamètre de 24 cm. L’interface, de son côté, ne l’est pas. L’écran principal est fouillis. On a du mal à trouver les infos au premier coup d’œil. Il n’y a pas de lien : tantôt il faut swipe du haut vers le bas, tantôt (ou tantard ?) il faut appuyer sur un élément ou swipe du bas vers le haut. À cela s’ajoute un sous-menu d’icônes. Chacune donne un nouveau menu de réglages.
Bref, après avoir essayé 3 Mini et plusieurs jours d’utilisation, j’étais encore perdu. Visiblement, je ne suis pas seul. Dans l’absolu, je m’en ficherais. Le hic, c’est que l’interface principale est difficilement lisible. Jolie certes, mais elle affiche trop d’infos qui ne sont pas identifiables en un coup d’oeil.
Puis Android Auto et Car Play ne tirent aucunement parti de la rondeur. Nous nous retrouvons avec un carré dans un rond. C’est dommage, car d’après les cours de géométrie de monsieur P en Terminale S, ce carré n’exploite que 288cm2 des 452,39 cm2 disponibles.
e n’est pas pas tout Patou ! L’affichage tête haute n’est pas réglable à la volée et demande à passer par le menu secondaire. Une fois la position réglée (qui est donc à modifier à chaque réglage du siège), il faut comprendre l’interface.
CLà encore, c’est fouillis. La gestion des playlists, par exemple, n’est pas intuitive. Bref, c’est beau, on sent un travail, notamment avec les ambiances (agréables et amusantes) qui sont, elles, modifiables via un bouton physique dédié et placé sur la console centrale.
L’autopilote c’est de la balle atomique, la conduite en réalité augmentée, pas du tout
Je me permets d’utiliser le néo-rétro pour les intertitres et j’assume. Je vais être bref : efficace, simple, fiable, avec un volant capacitif (coucou Tesla), ce système est identique à celui de BMW. Il est au top. Sur les longs trajets, il gère les virages, les lignes droites. Pas besoin de regarder la route comme un pantin. Il soulage énormément la personne au volant sur les longues distances. Enfin, longues, entre 2 recharges.
En option avec le pack qui coûte un rein d’euros, vous avez la navigation en réalité augmentée. L’idée est louable : pour les newbies de la conduite, vous avez une représentation de la route devant vous (donnée par la caméra et non en rendu 3D comme Tesla). Sur cette route du vrai monde s’affiche de fausses flèches et indications. Enfin fausses, elles sont virtuelles. Elles se superposent à la route. Le hic, c’est qu’en plus de rendre la navigation illisible (je rappelle que je conduis, je ne mate pas une série), elles génèrent une grosse redondance d’infos : On a 3 éléments nous indiquant le chemin : l’affichage AR, le tracé, et le texte. C’est trop.
Une application qui demande le « laissez-passer A38 »
Mini propose une application façon Tesla : comprenez qu’il est possible de visualiser ce qu’il se passe autour de la voiture et de l’enregistrer en vidéo comme en photo sur le téléphone. Il y a également une clé virtuelle pour utiliser la voiture avec uniquement votre téléphone. Il est possible d’ailleurs d’en générer une afin que quelqu’un puisse emprunter la voiture.
Tout est paramétrable et la personnalisation est partout : fond d’écran, icône, etc.
Malheureusement, l’application est peu intuitive et il est courant de chercher longtemps certaines fonctions. C’est parfois lent, notamment le visionnage de vidéo. Il est possible de réaliser beaucoup d’actions à distance.
Notez que ces fonctions ont un coût annuel de 99 euros ou mensuel de 9,98€.
Un choix peu discutable par manque de choix
Si vous cherchez une voiture de moins de 3,70 mètres, électrique avec une autonomie décente, dites-vous que vous n’aurez pas mieux sur le marché pour le moment. Le tarif est salé et Mini pousse clairement à la LOA. Reste qu’un loyer de 500 balles par mois pour une voiture qui cumule autant de fonctions, ce n’est pas déconnant. Mais 500 euros mensuels pour une auto secondaire, ça pique. Ça pique très fort. Donc à vous de bien placer le curseur de l’utilisation.
Pour un tel tarif, la charge en 150 kW n’aurait pas été de trop. L’interface mérite d’être retravaillée. Il y a beaucoup de gadgets qui semblent avoir été rajoutés pour valider le cahier des charges plus que pour offrir une expérience décente aux utilisateurs. Certains éléments intérieurs font cheap et le design embrasse des choix qui sont incompréhensibles et donc totalement dispensables. Mais surtout, la transmission de la puissance au sol est à peaufiner.
De mon côté, je l’ai bien aimé cette Mini Cooper SE. J’ai aimé le look, l’ambiance à bord, la sensation au volant, sont petit côté bobinette et son tempérament. Mais je ne mettrais jamais cette somme dedans. Après, je ne suis pas la cible, j’ai une progéniture.