En 2019, la GT-R n’a pas été la seule sportive Nissan à fêter son 50ème anniversaire, c’était également le cas de la lignée des Z. Notamment avec cette Nissan 300 ZX (Z32) de 1991.
Tout a commencé en 1969 avec la Datsun 240Z dont la philosophie reste inchangée de nos jours : un coupé 2 portes performant et accessible.
50 ans plus tard, la tradition du coupé Z est perpétuée chez Nissan avec le 370Z, sorti en 2012. Un 370Z est-il toujours un coupé sportif et abordable ? Jugez par vous mêmes : V6 3.7L de 344 ch dispo à partir de 33 500 € . Il me semble que la promesse soit toujours tenue…
Un peu d’histoire avant de monter à bord
La première Nissan Z est une Datsun ? Mais quel est le fuck me direz-vous ? Ce à quoi je vous renverrai à la révision de votre histoire automobile. Vous devriez savoir que Datsun appartient à Nissan depuis 1933 et qu’à l’époque cet arbitrage de marque avait été fait pour éviter de « concurrencer » la GT-R, fraichement lancée chez Nissan avec la mythique Skyline GT-R.
Chez Datsun on fait des Z, chez Nissan on fait des GT-R, ne mélangeons pas les torchons les serviettes ! Et ça a effectivement fonctionné comme ça jusqu’en 1980, l’année où Nissan a sorti le premier Z sous son nom : Nissan 280ZX (Z30) toujours doté d’un 2.8L 6 cylindres en ligne.
En 1984, une nouvelle génération (Z31) voit le jour, le coupé s’appelle désormais 300 ZX et embarque un V6 3.0L.
En 1989 arrive la deuxième génération appelée Z32 et esthetiquement elle n’est pas sans rappeler les Camaro et autres Firebird de l’époque. Coïncidence ? Pas du tout, Nissan avait de grandes ambitions pour les Etats-Unis, un marché à fort potentiel pour ce genre de voitures. Alors les japonais ont créé l’auto selon les standards américains pour tenter d’aller botter les fesses de ses rivales locales.
Le saviez-vous ? Au début des années 1990 Lamborghini va mal et tente des trucs chelous pour essayer de s’en sortir. L’un de ces trucs chelous fut d’équiper sa Diabolo SV de feux du 300 ZX… Bah quoi ? Y a pas de petites économies d’échelle !
Et c’est précisément avec un magnifique exemplaire de Z32 (le « mien » datant de 1991) que j’ai eu la chance de passer quelques jours. Retour sur ces 700 km d’essai pleins de nostalgie.
Une mécanique presque parfaite
La fiche technique du 300 ZX a de quoi impréssionner, même 30 ans plus tard : le 3.0 V6 bi-turbo développe 280 ch envoyés aux seuls roues arrière (qui sont également directrices), le 0 à 100 km/h réalisé en 6 secondes pour une vmax de 250 km/h. Une grande GT comme on ne fait presque plus aujourd’hui.
Même si le moteur se fait plutôt discret en terme de sonorité (double turbo oblige), les accélérations sont loin d’être ridicules ! Vous ne serez sûrement pas collé au siège comme dans une GT-R mais vous n’aurez aucun mal à dépasser très rapidement ce camion devant vous qui refuse de rouler à une vitesse décente.
La boite méca 5 se commade via un court levier de vitesses qui tombe parfaitement bien sous la main. Le vérouillage est imeccable, en revanche l’étagement est surpreant : toutes les vitesses sont hyper longues ! Il n’est pas rare de dépasser les 150 km/h en étant en 3ème, l’auto est alors loin d’être essouflée et continue à vous catapulter propulser sans sourciller . Heureusement que le couple et disponible assez tôt ce qui vous permettra tout de même de passer de temps en temps la 4ème en ville pour essayer de consommer moins.
Parlons conso tiens ! Sur sa fiche technique Nissan annonce 15 L /100 km/h en conso urbaine et 12,5L en mixte. Après environ 700 km au volant de la bête dont 400 km de nationales, 100 km de bouchons et 200 km d’autoroute je confirme que le 15 L /100 km est réel. 80 ou pas, régulateur ou pas : il est très difficile de rester sous les 15L de conso moyenne. Heureusement que le réservoir fait 72L, son plein à 100 balles vous permettra de parcourir près de 500 km.
Sur sol humide l’auto est très joueuse piégeuse ! Un millimètre de gaz en trop en sortant d’un rond-point par temps pluvieux m’ont vallu quelques litres de sueurs froides, heureusement que je portais un pantalon sombre…
Un grand intérieur pour des petites personnes…
Avec ses 1.25 m de haut, le 300 ZX a une vraie allure de coupé dont la position de conduite peut se résumer par : « on a le cul assis par terre ». Bien qu’extrêmement confortables, les sièges avant sont placés plus bas que terre et vous demanderont une certaine dextérité à chaque fois que vous vous installerez au volant. Passons cette gymnastique corporelle et regardons plutôt autour de nous : c’est quoi cet intérieur de dingue là ? C’est quoi tout ces boutons et pourquoi le volant est placé si bas, comment ça se règle ?
Si vous avez un physique Z32 friendly (autour des 170 cm), vous trouverez très rapidement votre position de conduite et vous vous sentirez très vite à l’aise au volant de la voiture. En revanche, si vous faites plus d’un mètre 80, ce qui est mon cas, vous allez carrément la subir après l’avoir maudite. Le grand volant étant fixe, il est impossible de s’installer sur le siège conducteur normalement, vous êtes forcément obligé d’écarter vos jambes au max, ce qui non seulement vous donne un air peu élégant mais égalament peut être pénible à la longue. Bref, je suis pas bien installé dans ce Z32 mais je lui pardonne tout !
Mis à part ce problème d’assise perfectible, on se sent drôlement bien au volant du 300 ZX. Le tableau de bord avec ses millions de boutons est absolument charmant et étonemment facile à appréhender. Le commodo à droite du volant c’est pour la clim, celui de gauche pour le régulateur de vitesse, et si vou avez le bras assez long vous pourrez même atteindre la buse d’aération sur laquelle vous avez fixé votre téléphone avec Waze allumé…
Le T-Top c’est top !
Le Z32 est partiellement décapotable. On appelle ça très vulgairement « façon Targa » (le terme Targa étant une propriété de Porsche) ou T-Top si on veut rester correct. Le T-Top veut dire que pare-brise est relié à l’arrière de la voiture à l’aide d’une barre ridide centrale sur laquelle se posent deux panneaux amovibles (en verre dans notre cas) de part et d’autre. Le processus de décapotage (ça se dit décapotage ?) est un peu long mais tellement kifant :
- Défaire la poignée de l’un des panneaux en verre
- Enlever ledit panneau en verre
- Ouvrir le coffre à l’aide de la clé oubliée dans la poche, et comme le panneau pèse une tonne et qu’on a les deux mains prises, galérer pour choper la clé et ouvrir péniblement cet énorme coffre.
- Galérer à enfiler le panneau dans la housse en cuir prévue pour le rangement.
- Recommencer les étapes 1, 2, 3 et 4 pour le deuxième panneau en verre
- Superposer les deux housses contenant nos deux morceaux de toit et les attacher à leur emplacement dans le coffre.
Comptez entre 30 secondes et une minute pour le cycle complet. J’adore cette manip’ ! C’est manuel, ludique, fun. Chaque décapotage ou recapotage est unique, je suis même à ça de vous dire qu’un lien tout particulier se crée avec la voiture à chaque fois que vous manipulez ces bouts de verre…
En route !
Je serais le plus grand des menteurs si je vous disais que le Z32 est une voiture facile à utiliser au quotidien. En plein été c’est tout à fait envisageable mais le problème c’est que je l’ai essayé en hiver… Avec de la pluie durant 90% de mon essai. En plus en hiver, il fait nuit vachement tôt et l’éclairage du Z32 est si médiocre ! Sur un trajet nocturne aux alentours de Fontainebleau, j’ai même du m’arrêter pour laisser passer la pluie car la visibilité était vraiment proche de l’adhérence de la voiture sur du mouillé, qui est elle-même proche de zéro.
Vous l’aurez compris, à moins de vous appeler Daigo Saito, le 300 ZX sous la pluie ce n’est vraiment pas une partie de plaisir. C’est plus stressant qu’autre chose. Mais j’ai tout de même réussi à exploiter un créneau d’une bonne demi-heure entre deux averses pour aller rouler sur ces fameuses routes privées fermées à la circulation pour vous apporter mon avis de non-spécialiste sur le comportement de cette auto.
Malgré un centre de gravité plutôt bas, le Z32 reste relativement lourd avec ses 1585 kg sur la balance et on sent clairement ce poids à son volant. La caisse a tendance à pas mal tanguer dans les virages (suspension de GT confortable oblige) et il vaut mieux anticiper ses freinages car ça manque un peu de mordant.
Autrement, la mamie Nissan s’avètre être plutôt agile sur une portion de route sinueuse, ses roues arrières directrices y sont sûrement pour quelque chose ! En principe, à forte vitesse (je ne sais pas exactement à combien) les roues arrière sont capables de tourner jusqu’à 1 degré dans le sens opposé des roues avant pour aider à mieux s’inscrire dans le virage… Hey ho, vous m’entendez ou quoi là ? Je vous parle d’une voiture qui a 30 ans et qui embarque un système électronique hyper sophistiqué que l’on commence seulement à trouver dans les voitures de série modernes ! C’est pas fou ça franchement ? Prends ça dans tes dents Audi et ton « avance par la technologie ».
Pour résumer : sous la pluie c’est nul mais sur du sec c’est fantastique !
Un coup de cœur déraisonnable
Malgré l’énorme frustration au volant de la bête par temps pluvieux, impossible de ne pas succomber à son charme pour autant ! A quelques années près on a le même âge avec ce 300 ZX mais force est de constater que j’ai pris beaucoup plus de rides que le coupé… Sa ligne est toujours séduisante (surtout en décapoté), ses performances sont loin d’être ridicules et le confort de conduite est tout à fait exemplaire aussi.
Un joli coupé à l’ancienne qui se fait très rare chez nous, surtout dans cette configuration strictement d’origine, car 99% des exemplaires vendus dans le monde ont tous malheureusement été victime d’une maladie incurable qui a failli anénatir l’ensemble des Seat Ibiza par le passé, le tuning. Mon seul regret vis à vis du modèle qui m’a gentiment été prêté pr Nissan France c’est sa couleur… Je me répète mais une voiture à vocation sportive avec une couleur triste, ça devrait être interdit par la loi !
Un youngtimer bourré de défauts et de charme à posséder absolument si vous voulez cruiser autrement. Comptez une quinzaine de milliers d’euros pour un exemplaire peu kilométré et d’origine, une bonne affaire !
Le Nissan 300 ZX (Z32) au château de Vincennes lors de la Traversée de Paris hivernale Le Nissan 300 ZX (Z32) pendant la Traversée de Paris hivernale Le Nissan 300 ZX (Z32) place du Pantheon pendant la Traversée de Paris hivernale Le Nissan 300 ZX (Z32) : l’intérieur Le Nissan 300 ZX (Z32) place de la Concorde pendant la Traversée de Paris hivernale Le Nissan 300 ZX (Z32) : face avant Le Nissan 300 ZX (Z32) : arrière Le Nissan 300 ZX (Z32) : profil Le Nissan 300 ZX (Z32) et son T-Top décapoté Le Nissan 300 ZX (Z32) Le Nissan 300 ZX (Z32) en trois quarts arrière La clé en titane du Nissan 300 ZX (Z32)
[…] vous expliquer que Nissan France possède un parc d’anciennes voitures dont la Fairlady 2000, la 300 ZX et la 350Z, toutes essayées par votre site préféré (Hoonited ! Pas Automobile Propre !) et […]