Essai Nissan Ariya : que de la gueule ?
Nissan Ariya 87 kWh Evolve
61 400 €
61 400 €
Moteur synchrone à stimulation externe (EESM)
91 kWh bruts (87 kWh nets)
Electricité
242 ch
200 Nm
Automatique
Traction
7,6 sec
160 km/h
4 595 mm
2 172 mm avec les rétroviseurs déployés (1 850 mm sans)
1 650 mm
2 775 mm
2 164 kg
3 700 km
18,5 kWh / 100 km
0 g
3 CV
Aujourd’hui, je t’emmène avec moi pendant presque 4 000 km à bord d’un SUV aussi électrique qu’élégant, le Nissan Ariya. Au menu : finition haut de gamme, grosse batterie et deux roues motrices. L’essai a été réalisé en été 2023, avec des températures tournant entre 25° et 30°, sur tous types de routes, avec et sans passagers. Un bon mixe qui peut représenter un usage moyen d’une voiture électrique. On y va ?
Le Nissan Ariya en quelques mots
Comme d’habitude, avant de te partager mon ressenti au volant de la voiture, faisons un petit tour du propriétaire en commençant par ses dimensions. Le SUV mesure 4 595 mm de long sur 1 850 mm de large et 1 650 mm de haut pour un empattement de 2 775 mm. Le poids à vide est de 2 164 kg, soit à peu près dans la moyenne de la catégorie. Dans notre configuration à deux roues motrices, le coffre revendique un volume de 468 l tandis qu’avec transmission intégrale celui-ci n’offre plus que 415 l. Dans les deux cas, l’absence de frunk se fait ressentir lorsqu’on voyage chargé, surtout pour ranger les câbles de manière accessible.
Notre Ariya est équipé d’une batterie d’une capacité nette de 91 kWh (87 kWh en brut) revendiquant une autonomie WLTP mixte de 525 km pour une consommation mixte annoncée de 18,5 kWh / 100 km. Une donnée très cohérente pour une fois puisque c’est exactement le résultat que j’ai obtenu à l’issu de cet essai. De série, l’Ariya embarque un chargeur de 7,4 KW qui permet de charger de 10 à 100 % en seulement 13h30 en courant alternatif (AC). Pourquoi « seulement » ? Parce que sur une prise domestique renforcée 230 V il faut compter 48 heures pour « faire le plein ». Comme dirait l’autre, ça fait beaucoup là non ? En DC, le SUV accepte jusqu’à 130 kW et ça se traduit notamment par une charge de 0 à 80 % en 40 min, d’après la documentation officielle.
Sous le capot de notre Ariya, on ne trouve pas de frunk (et c’est bien dommage) mais un moteur synchrone à stimulation externe qui envoie les 242 ch (178 kW) aux roues avant. Le 0 à 100 km/h est réalisé en 7,6 sec et la vitesse de pointe est plafonnée à 160 km/h.
L’Ariya est disponible avec deux niveaux de batteries, de 63 kWh et 87 kWh, en traction ou en transmission intégrale et avec plusieurs niveaux de finitions. Voici un tableau récapitulatif de toute la gamme du SUV électrique au 30/11/2023 :
Batterie | Finition | Prix | Puissance | Transmission | Autonomie WLTP |
63 kWh | ENGAGE | 45 800 € | 218 ch | Traction | 404 km |
63 kWh | ADVANCE | 50 800 € | 218 ch | Traction | 403 km |
63 kWh | EVOLVE | 54 300 € | 218 ch | Traction | 398 km |
87 kWh | ENGAGE | 52 900 € | 242 ch | Traction | 536 km |
87 kWh | ADVANCE | 57 900 € | 242 ch | Traction | 533 km |
87 kWh | EVOLVE | 61 400 € | 242 ch | Traction | 525 km |
87 kWh e-4ORCE | ADVANCE | 60 900 € | 306 ch | Intégrale | 515 km |
87 kWh e-4ORCE | EVOLVE | 64 400 € | 306 ch | Intégrale | 509 km |
87 kWh e-4ORCE | EVOLVE+ | 70 400 € | 394 ch | Intégrale | 498 km |
A bord du Nissan Ariya
Bien que l’Ariya n’ait aucune prétention premium, à son bord on s’y croirait presque. Les finitions sont excellentes et les matériaux choisis sont de très bonne facture. L’intérieur paraît très élégant (ou ostentatoire, selon les goûts) avec notamment deux écrans de 12,3 pouces, l’un en guise d’instrumentation numérique et l’autre d’infodivertissement.
Les sièges sont très confortables et Le truc qui fait vraiment la différence par rapport aux autres voitures, c’est l’accoudoir central mobile. Tout est dit : il est mobile, il peut avancer ou reculer d’une vingtaine de centimètres et c’est tout. Je n’ai pas trouvé d’utilité particulière à cette config’, à part le fait que ce soit marrant, mais il y en a sûrement une. Tout comme la boîte à gants centrale, dont l’ouverture est mécanisée et commandable depuis l’accoudoir central, ça ne sert à rien mais c’est cool.
Petit bémol cependant sur les – très nombreux – boutons à retour haptique, présents aussi bien sur le tableau de bord qu’au niveau de l’accoudoir central. C’est certes moins pénible que le full tactile, comme chez Volkswagen par exemple, mais ça reste pénible à utiliser au quotidien car ça demande systématiquement de quitter la route des yeux. De plus, la surface plastique qui intègre ces boutons est très tâchante (ou alors ce sont mes doigts qui sont en permanence sales).
Tous les sièges de l’Ariya sont ultra confortables et chacun des 5 passagers à son bord auront de l’espace pour voyager. A l’arrière, grâce un empattement de 2,77 m, même les grands (je fais 1m87) auront assez d’espace aux genoux.
En route
Que ce soit en deux ou en quatre roues motrices, l’Ariya n’a aucun moyen d’envoyer le moindre frérot en enfer. Le train avant patine dès que le sol est un peu mouillé. Les accélérations sont plutôt douces et les performances globales assez faiblardes : au mieux l’Ariya fait comme les autres, au pire il est plus lent.
Mais aussi moyen soit-il en terme de perfs pures, le principal atout de notre Ariya reste le confort. S’il est désagréable sur du sinueux à cause de son poids et du mal de mer qu’il provoque, il est très confortable le reste du temps.
L’été et en traction, j’ai constaté une conso moyenne de 18,5 kWh/100 km, avec 13,5-14 kWh/100km sur des routes départementales, 15-16 kWh/100km sur des nationales et 21-22 kWh/100km sur autoroute. Des valeurs très satisfaisantes, surtout compte tenu de la taille du matos. L’hiver et en 4 roues motrices, il faut clairement rajouter 5 kWh supplémentaires mais ça, c’est valable pour toutes les voitures électriques du monde.
Un autre point positif en terme de conduite est la maniabilité de l’Ariya. Sa direction est très souple et son diamètre de braquage est assez faible (10,8 m seulement), ce qui rend les manœuvres confortables, même les plus serrées.
Conclusion
Je suis partagé. J’aime beaucoup le style, aussi bien extérieur qu’intérieur de l’Ariya. Mes photos ont du mal à le mettre vraiment en valeur car il est beaucoup plus impressionnant en vrai. Surtout avec une couleur cool comme le Gris Ishidoro de mon exemplaire qui va de paire avec le toit noir.
Je suis partagé parce qu’objectivement l’Ariya est une bonne voiture et une bonne voiture électrique. Sa conso est plutôt correcte et son espace à bord est gigantesque. Ses finitions sont exemplaires, tout est beau et bien fini. Seulement voilà.
Il ne fait presque rien de mieux que la concurrence. Au mieux il est dans la moyenne de ce qui se fait ailleurs (conso, autonomie), au pire il est carrément derrière (volume du coffre, accélération), avec un prix assez exorbitant.
J’adore Nissan et je déteste Tesla, mais pour le prix d’un Ariya je me tourne clairement vers un Model Y bien moins cher (52 999 € pour la version Grande Autonomie), plus performant (0 à 100 km/h en 5 sec) et disposant d’un frunk de 117 l. J’aurais vraiment adoré que l’Ariya ait ce petit truc en plus pour éviter de donner du crédit à Tesla mais malheureusement il n’en est rien et c’est bien dommage.
Toutes les photos du Nissan Ariya
+ L'impression générale de premium : les matériaux choisis, les technos embarquées, etc.
+ Le confort.
+ La courbe de charge en DC.
+ La conso maitrisée, sauf sur l'autoroute.
- Le tarif beaucoup trop élevé.
- La motricité : le train avant patine dès que le sol est un peu mouillé.
- Les boutons tactiles pas pratiques.
- Pas des frunk !
- Toutes les technos ne sont pas abouties : feux matriciels, info divertissement, aides à la conduite, etc.