Essai du Nissan Townstar Combi électriqueEnviron 6 minutes de lecture

Le Nissan Townstar Combi est le clone japonais du Renault Kangoo, que j’essaie aujourd’hui en version électrique. Le terme Combi indique qu’il s’agit d’une version ludospace du modèle (car il existe aussi en utilitaire) avec – dans notre cas – 5 places à bord. Au menu : une batterie de 45 kWh, 122 chevaux et moins de 300 km d’autonomie pour environ 45 000 euros. Ma version d’essai est une finition « haut de gamme » Tekna avec laquelle j’ai parcouru près de 3 000 km, allons voir ce que ça donne sur la route.

Vulgaire Kangoo rebadgé ?

Sur le papier et même à l’oeil nu, on a l’impression que notre Nissan Townstar Combi n’est autre qu’un vulgaire clone du Renault Kangoo de génération actuelle (2024). La face avant diffère légèrement et intègre une signature lumineuse propre à Nissan. Pour le reste, je n’ai pas vraiment réussi à me sentir chez Nissan. Et pour en avoir le cœur net, je te propose un petit tableau comparatif chiffré pour essayer de voir si j’ai raison ou pas. 

Voici donc Nissan TownStar Combi Tekna vs. Renault Kangoo EV45 22kW DC 80kW

Qu’en est-il du prix alors ? Si ça se trouve, il y en a un qui est grave moins cher par rapport à l’autre ? Ce qui justifierait que les deux existent mais chaqu’un s’adressant à des clients différents. Je vais essayer de comparer des choses comparables, surtout en terme d’équipements et d’options. Mon modèle d’essai dispose de la finition Tekna avec l’optionnelle recharge DC 80 kW (+ 720 euros), ce qui est facturé en juin 2024 exactement 44 400 euros. Chez Renault, le Kangoo équivalent est facturé dans les 42  000 €. Concernant les gammes, chez Nissan elle est composée de 3 finitions facturées respectivement à partir de 39 600 €, 42 000 € et 44 400 €, alors que chez le losange il faut compter à partir de 39 400 € et 41  100 €. Ca fait énormément de chiffres pour une conclusion évidente : c’est la même bagnole et elle coûte à peu près pareil des deux côtés.

En route

Sous le capot de notre brave Townstar, on retrouve un moteur électrique 5AQ 60 de 90 kW (122 ch) qui envoie tout sur les seules roues avant. Le 0 à 100 est réalisé en… il est réalisé et c’est déjà pas mal. Pour la vitesse maximale, il faudra se contenter de 132 km/h annoncés par la marque (135 km/h observés de mon côté sur le compteur). Sans aucune surprise, on ne trouve pas de mode sport sur le sélecteur. Mais un mode Eco est disponible et il  bride vachement la puissance de la voiture ainsi que la vmax, limitée à 110-115 km/h.  

Le couple développé par le moteur est de 245 Nm, ce qui est théoriquement pas mal du tout pour véhicule avec des ambitions de routière / familiale. Dans les faits, le train avant a du mal à tout encaisser et a plutôt tendance à vouloir aller dans toutes les directions lorsque l’on écrase la pédale d’accélérateur. Sur du mouillé, il faut carrément se mettre en mode Eco pour que l’auto arrête de patiner à la moindre accélération, c’est relou. Les pneus Eco Contact 4 ne sont pas totalement innocents à mon sens, tout comme la plateforme thermique dont notre Towstar électrique est issu. Pour résumer : ça n’avance pas et ça patine sur du mouillé (et Dieu sait que l’année 2024 est composée à 99 % de sols mouillés). 

Côté batterie, on trouve un accu NMC d’une capacité brute de 48 kWh (45 kWh nets) qui permet 285 km d’autonomie mixte selon WLTP. Exactement comme sur le Kangoo E-Tech. La consommation mixte est annoncée à 17,5 kWh / 100 km selon le même cycle et ces chiffres ne sont pas loin du tout de la réalité. Après 2 700 km parcourus cet été, avec beaucoup de routes à 80-90 et 110 km/h, un peu d’autoroute et beaucoup de ville, j’ai rendu le véhicule avec très exactement 17,7 kWh / 100 km de moyenne. Ce qui représenterait plutôt 254 km d’autonomie réelle, en partant d’une batterie chargée à 100 % et jusqu’à la décharge complète. 

Le Townstar Combi est équipé d’un chargeur embarqué de 22 kW ce qui est typique des architectures Renault.  Il faut compter 2 heures 25 sur une borne compatibles pour faire « le plein » en AC, contre 1h25 en DC. Il est à noter que la recharge rapide est optionnelle est accepte 80 kW maximum. La courbe de charge est ce qu’elle est (elle est un peu nulle !), ce qui fait qu’on fait plus rapidement le 0 à 70 % que le 71 % à 100 %. Selon la marque, les 150 km d’autonomie sont récupérés en 25 min, autant dire que je me suis beaucoup, mais alors énormément rechargé durant cet essai. Heureusement que le réseau de charge rapide est suffisamment bien développé maintenant en France, sans cela un simple Paris – Sens serait une corvée, sans parler d’un Paris – Strasbourg (mes itinéraires de l’essai). 

Conclusion

Je n’ai pas bien compris le positionnement du Townstar Combi par rapport au Kangoo. A qui s’adresse-t-il et qu’apporte-t-il de plus ? Le Kangoo est un modèle qui a fait ses preuves à travers les générations et je suis sûr qu’il se vendra mieux en occasion, pour un prix de départ identique avec le Townstar.

Indépendemment de cela, je trouve le modèle assez limite pour un usage familial « classique », comme par exemple partir en week-end et pourquoi pas en vacances. Autant la partie « ludospace » est géniale, avec notamment les deux portes coulissantes. Autant l’autonomie, (250 km max dans la vie de tous les jours) ce n’est vraiment pas confortable pour le quotidien.

Tout comme pour l’Ariya, ça manque cruellement d’arguments pour se démarquer de la concurrence. Je ne m’attendais à rien mais je suis quand même déçu.

Toutes mes photos du Nissan Townstar Combi électrique