Le Porsche Cayman S reprend le fameux 6 cylindres à plat de la 911 et se rapproche beaucoup de la meilleure voiture du monde.

Marque et modèle | Porsche Cayman |
Version/finition | S / avec plein d’options |
Prix du modèle essayé | 32 000 € (61 561 € en 2006) |
Kilomètres parcourus | 123 km |
Consommation constatée | 14,6 l/100 km |
Type de moteur | 6 cylindres à plat 3,4 l |
Puissance | 295 ch |
Couple | 340 Nm |
Boîte de vitesses | Manuelle à 6 rapports |
Transmission | Propulsion |
Poids à vide | 1 350 kg |
Accélération (0 à 100 km/h) | 5,4 s |
Vitesse maximale | 275 km/h |
La fiche technique complète (bientôt) |
Le contexte de l’essai
Année après année, je ne peux que répéter la magie des réseaux sociaux et surtout de Twitter. Oui, je persiste à parler de Twitter et non de X car c’est toujours ce nom dans mon cœur. D’autant plus avec un fasciste comme propriétaire. Donc après la rencontre avec Guillaume et sa Porsche 911 datant de 2006, me voilà à essayer le Cayman S d’Erwan. Datant lui aussi de l’année modèle 2006 (bien que produit fin 2005). Je ne parle pas d’Erwan. Acheté en 2024 dans un superbe état, ce nouveau propriétaire a remplacé les feux arrière par ceux LED de la génération suivante, la 981. Un acte de tuning impardonnable mais toutefois réussi. Surtout qu’il m’a filé le volant de son bébé durant une matinée.

Le Porsche Cayman S
J’utilise « bébé » à dessein. C’est le surnom de cette Porsche : « la baby 911 ». Et c’est totalement logique. Si le Cayman reprend la base de l’horrible Boxster avec un gentil 6 cylindres 2,7 l de 245 ch, la version S (comme Sport, quelle surprise) ne rigole plus du tout avec une cylindrée de 3,4 l pour 295 ch. Clairement, on a une petite 911 entre les mains. Tout est moins puissant, moins violent, moins polyvalent mais tout est aussi plaisant, enthousiasmant, réjouissant. Si on m’avait dit un jour que j’allais pouvoir comparer deux Porsche… Surtout que j’ai grandi avec la 997 comme rêve et que j’ai toujours aimé le physique des Cayman. Au point même de me dire que ça serait peut-être lui, ma première Porsche.


Ma rencontre avec Erwan
Dès son acquisition l’année dernière, Erwan m’a exposé sa merveille en photos. Déjà parce que c’est une belle Porsche et surtout parce que c’est un Cayman « Bleu Cobalt Métallisé ». Habituellement, c’est toujours en noir ou en gris. Saletés de Porschistes qui pensent à la revente. Une sportive, c’est voyant. Autrement, on roule en SUV. Complété par des jantes Sport Design de 19 pouces, nous avons là une configuration nickel. Celle-ci est encore plus admirable en vrai, comme lors du Hoonited Yvelines Festival. Une première rencontre avant de caler une journée avec plus d’intimité.



Nous voilà donc en mars 2025 dans l’ouest parisien pour profiter de ce coupé. Erwan chauffe la bête pendant que j’observe l’habitacle. Je m’attendais à bien plus de bruits de mobilier. Le pack cuir comprenant la planche de bord et les garnitures de portes évitent certainement ces désagréments. On entend parfois un petit truc qui se balade dans le coffre arrière mais rien d’irrémédiable. En parlant de coffres, ceux-ci dépassent les 400 litres ! Plus que dans ma Polo (351 vs 410). Nous avons de l’espace à l’arrière (260 l) et surtout à l’avant via un énorme frunk (150 l). Avec des sacs souples, on peut partir en vacances à deux. Forcément puisque c’est une stricte deux places. Et tant mieux.






On notera aussi les portes-gobelets rétractables (pour le marché californien à tous les coups) ainsi que le support de crayon dans la boîte à gants. Les milliards d’excroissances sur la commande centrale rappellent cette règle germanique : une fonction = un bouton. L’écran indique principalement les consommations et on n’a pas vraiment envie de le regarder. On y reviendra.



Porsche Cayman S : le confort d’une GT ?
Je pensais être mieux installé. Peut-être que je n’ai pas pris suffisamment le temps de régler les sièges (très chauffants), mais j’aurais aimé être encore plus bas. Comme je conduis Porsche proche du volant, j’avais celui-ci quasiment sur mes genoux. Pour sa part, Erwan n’a pas vraiment le physique d’un danseur étoile et il est lui aussi un peu à l’étroit. Ça passe mais on apprécie davantage le confort d’une 911. Nonobstant, on prend (trop ?) facilement ses marques et on pourrait repartir avec sans avoir exploité 10 % de la voiture. Même la boîte manuelle ne deviendrait plus un obstacle pour un usage quotidien. J’exagère un peu car c’est toujours chiant dans les bouchons, comme en Citroën C3.
Je crois que c’est pour cela que j’aime autant les Porsche. On peut rouler ultra tranquillement et être content. Bon après, quand on roule fort, on devient plus que content. Erwan m’a rappelé à l’ordre alors que je n’avais pas les mains parfaitement positionnées sur le volant. En effet, je me prenais pour un conducteur de Golf en me rendant vers la supérette. À mon sens, aucun danger dans ces conditions. Contrairement à la conduite sportive.


Cayman une 911
Peut-être qu’on manque un peu de couple en dessous de 2 000 trs/min. Comme si le 0,4 l de différence de cylindrée entre cette 981 et la 997 se jouait à faible régime. Pour le reste, quand on monte dans les tours, on entend des sons fascinants, jamais linéaires, quasiment à chaque palier. Difficile de le reproduire par onomatopées mais ça chante vraiment différemment. Notamment à 5 500 trs/min, quand le VariomCam Plus s’enclenche pour favoriser l’accélération et la vitesse maximale en ajustant le temps d’ouverture/fermeture des soupapes. On ressent une poussée dans les lombaires. Je rappelle que le moteur boxer est en position centrale arrière. La panacée pour la répartition des masses. Impossible de le voir. Aucun problème pour l’entendre. Surtout quand on tape un rupteur à 7 300 trs/min. Attention à l’exploiter sur routes fermées et sur circuit car à cette altitude, on dépasse obligatoirement les limitations.



Le freinage démentiel
Si on atteint 100 km/h en 5,4 secondes, on s’arrête encore plus rapidement. Je n’ai jamais éprouvé un freinage aussi puissant et aussi parfait. C’est complètement surréaliste de proposer ce dispositif, hérité de la 911. J’avais appris à tourner aux freins en A110 S sur piste mais je n’ai pas réussi à reproduire cette leçon car je freinais trop tôt en Cayman S ! Probablement une question d’habitude pour prendre ses repères. Avec un bon freinage dégressif, on inscrit la bagnole dans la courbe et on se régale constamment. Je n’osais pas appuyer à fond tant les étriers mordent puissamment. Au point (presque) de me rendre malade. Comme à l’accélération en Tesla. Dans ces moments, on se croirait vraiment au volant d’une 911.

Porsche Cayman S : une sportive !
Si on veut titiller, on peut rappeler le poids de ce Cayman S : 1 350 kg. Aujourd’hui, c’est rien. Mais c’est toujours 200 kg de plus qu’une A110 GT. On manque un peu d’agilité par rapport à une Alpine mais l’agrément reste présent avec 340 Nm de couple. Sur des chaussées bien entretenues, c’est un billard à rouler. Si c’est dégradé, ça tape légèrement et on sent tous les raccords de la route. Toutefois, cela n’en devient jamais inconfortable.
Puis faut-il encore parler de la qualité de direction chez Porsche ? Un peu lourde au début, elle s’allège avec le rythme effréné. Idem pour la boîte avec une 2ème vitesse récalcitrante à froid, elle devient précise et jouissive. Exactement comme quand on glisse doucement mais sûrement du cul. J’ai senti Erwan se raidir à plusieurs reprises. Moi j’avais le sourire. Surtout en ayant une grande marge. Ou du moins, la sensation d’une grande marge. Je comprends totalement le propriétaire en passager qui s’inquiète de finir dans le fossé avec sa propulsion. Je pense sincèrement que je n’allais pas décrocher. Juste m’amuser. Tout ramène à l’excellence du châssis pour une auto brillamment construite.


Le léger problème des consommations
La seule ombre au tableau : la consommation ? Je n’ai pas eu l’impression de tant bombarder que cela mais le chiffre de 15,7 l/100 km m’a fait réfléchir. Enfin, pas très longtemps car je signe immédiatement pour rouler occasionnellement dans ces conditions. En calmant l’allure, il sera possible de cruiser en 6ème dès 80 km/h. Au final, la moyenne s’établit à 14,6 l/100 km après 123 bornes parcourues. La consommation d’une Bentley Arnage V8 de 507 ch. Oui, j’aime toujours comparer l’incomparable. Le réservoir de 64 litres offrira 500 km d’autonomie si on demeure raisonnable (12 l/100 km).



On pourra se consoler avec la facilité pour effectuer un demi-tour grâce à un rayon de braquage de seulement 11,1 m et bien moins en ressenti quand on réalise la manœuvre. Par contre, la faible visibilité sur les côtés et à l’arrière amène à être prudent, notamment en sortant de stationnement. Il faudra aussi penser à débrayer correctement après avoir laissé passer un piéton au risque de caler. Et je ne vous raconte pas la procédure pour redémarrer. Bon, comme vous insistez. La clé est à gauche, c’est une Porsche. On tourne à gauche puis à droite pendant deux secondes en ayant les pieds sur l’embrayage et le frein. Et on repart avant de rentrer au bercail. Pour se remettre de mes émotions, barbecue en famille avec d’excellentes frites puis la meilleure tarte tatin du monde. L’occasion de remercier une nouvelle fois Erwan pour cette formidable opportunité.


En conclusion
Ce Cayman S brise une partie de mes rêves. Moi qui voulais uniquement une Porsche 911, je commence à en douter sérieusement. Forcément, quand on retrouve un flat-6 aux sonorités multiples, un châssis rigoureux, une direction précise et un ensemble aussi divertissant, on ne peut qu’aimer profondément ce petit coupé. D’autant qu’on a autant envie de freiner que d’accélérer. Peut-être que la position de conduite et les consommations élevées nuiront parfois à l’ensemble. Ou peut-être pas du tout tant les possibilités d’alterner les conduites sportives ou apaisées viennent absolument tout compenser. De là à remplacer une Porsche 911 ? Je vais encore prendre le temps d’y méditer.

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