Le nouveau Smart #3, 100 % électrique, se découvre dans la région d’Aix-en-Provence durant une journée presse pour dévoiler ses quelques particularités de métissage sino-germanique.
Le contexte de l’essai
Hoonited avait déjà été invité par Smart France pour l’essai du premier modèle du renouveau de la marque, le #1, à prononcer « hashtag un ». Ce qui m’arrange bien car vous pouvez lire l’histoire du constructeur allemand grâce à @MandAvocat. J’y reviendrai très succinctement.
Cette fois-ci pour le #3, à prononcer « hashtag trois », c’est @LeStagiaire qui a reçu l’invitation et il rédigera un article pour Le Journal du Geek. De ce fait, il a proposé que je sois son +1. Non pas son N+1 car c’est le patron ça mais bien un invité afin qu’on se partage l’auto mais aussi les clichés. Je conduis et lui photographie. Sur le papier, c’est l’idéal. Dans la réalité, c’est la course permanente. Cependant, vous serez juge de la qualité.
Direction Aix-en-Provence en Smart #3 TGV
Je ne vais pas vous faire le récit chronologique de mes deux journées avec Smart (et @LeStagaire). Car dans les faits, nous avons essayé d’abord le #3 Brabus, la version de 428 ch, avant la classique de 272 ch. Comme j’ai un sens du teasing considérable, il arrivera dans un second papier. Puis ça m’arrange de vous parler de la marque ici car nous avons pris le volant de ce SUV 100 % électrique que durant seulement 103,3 km. (103,3 comme #3. Un hasard ? Je ne crois pas.) Sachant que nous avons passé la moitié du temps à se partager la conduite et l’autre moitié à réaliser des shootings breaks, il va falloir se contenter d’une prise en mains plutôt que d’un réel essai. Pour demander un remboursement, merci d’adresser vos mails à vtyok@hoonited.com.
La marque Smart
Depuis 2019, la Smart Fortwo n’était qu’en version électrique avec son badge EQ et de façon générale, Mercedes, propriétaire de la marque, a perdu de l’argent pendant 25 ans. Depuis 2022, le groupe allemand s’est associé au géant chinois Geely pour produire quatre nouveaux modèles en quatre ans. Pour cela, la répartition des missions est claire : 50/50.
Mercedes s’occupe du design extérieur et intérieur tandis que Geely se charge de la plateforme et des moteurs. En l’espèce, il s’agit de la plateforme de l’EX30 de chez Volvo qui appartient aussi au constructeur d’Hangzhou, de la fameuse province du Zhejiang, qui se situe dans le sud-est de la Chine comme chacun sait. Cyril Bravard, le PDG de Smart France, après 27 ans chez la marque à l’étoile, nous explique que les designers sont détachés pour Smart et c’est un concours entre les centres allemands, français et étatsuniens afin que le meilleur gagne. Dès lors, quand on dit que la Smart #3 ressemble à un mini GLC Coupé, on ne se trompe pas beaucoup.
Le design réussi du Smart #3
Peut-on affirmer que le Smart #3 est le plus joli des SUV Mercedes ? Je crois bien que oui. Surtout si on aime le style coupé. J’avais déjà bien aimé la tête du #1. Ce nouveau modèle plus long de 13 cm et plus large de 2,2 cm devient moins haut de 8 cm. De ce fait, il est difficile de lui trouver des concurrents en 100 % électrique avec cette taille intermédiaire de 4,40 m mais on aura bien le Honda e:Ny1. Son « gris Cyber » renforce la parenté avec Mercedes et a réussi à me convaincre. J’ai évidemment tout fait pour qu’on ne se tape pas un blanc de société ou un noir triste.
On conviendra qu’en orange, en bleu ou en rouge, c’est encore mieux. Même si les goûts et les couleurs, toussa toussa. Bref, avec ses courbes, ses longs feux avant et arrière puis ses jantes « Flux » de 19 pouces, il une bonne gueule ce Smart #3. Vous noterez un souci de carrosserie à l’avant gauche de notre modèle. La légende raconte que la veille, un confrère a été encerclé de murs.
Les écrans pas tous Smart
Y a un peu un effet « wahouuu » en découvrant l’intérieur de la Smart #3, dans cette finition Pro+ à 42 315 €. Principalement dû à l’énorme écran central de 12,8 pouces qui semble en faire 15 comme chez Tesla. Par contre, ici, on a aussi un écran de 9,2 pouces pour les compteurs. Et ça, on apprécie grandement d’autant plus qu’il est bien lisible et bien dessiné. Je voudrais en dire autant de celui au centre mais il m’a finalement déçu.
Déjà pour la gestion de la climatisation. On doit quitter la route des yeux à plusieurs reprises pour choisir sa température. D’autant plus quand on a @LeStagaire à ses côtés avec des bouffées de chaleur toutes les deux minutes. Sachant que je suis plutôt frileux. Notre drame aura aussi été de ne pas trouver la désynchronisation de cette climatisation automatique bizone.
D’habitude, il met à 19 et moi à 25. Là, impossible d’y arriver à l’instar du reste de l’écran. Le GPS natif s’est figé à plusieurs reprises pour donner la durée et les kilomètres restants. Même l’avatar guépard n’a pas été pertinent pour nous aider. Comme pour la MG4, on a l’impression d’avoir un infotaintement en cours de développement. J’ai dû mal à comprendre cela même si des prochaines mises à jour pourront sûrement corriger ces défauts. La question est de savoir si ça sera rapidement ou dans trois ans.
L’intérieur bien fini du Smart #3
Ce qui ne devrait pas bouger d’ici trois ans, ce sont les finitions. On a un ensemble qualitatif à tous les niveaux et particulièrement pour les beaux sièges avec des gros appuis-tête, presque au-dessus du prix proposé avec peut-être la main de Mercedes à ce niveau. C’est d’ailleurs ce qui me plait bien dans ce renouveau de Smart. J’ai l’impression d’une marque premium allemande pour les jeunes.
Bon, je simplifie un peu trop sûrement mais j’y vois bien des acheteurs se dire que Mercedes fait trop vieux, trop pour leurs parents et vont se diriger vers Smart. D’ailleurs, les Smart sont distribuées à 100 % électrique par le réseau Mercedes. Donc j’imagine bien les réunions d’équipe du lundi matin chez les concessionnaires : « bon les mecs, on a les Smart #1 et #3 au catalogue, si vous voyez un couple trentenaire/quarantenaire avec une poussette et la dame avec un ventre bien rond, vous lui louez (en LOA/LDD) les langes louanges des Mercedes pour les jeunes ! »
L’espace à bord
Pour la poussette dans le coffre (qu’on ouvre en appuyant sur le « a »), ça va être un peu chaud avec 370 litres seulement. Vu le gabarit de la voiture, on s’attendait à dépasser les 400 litres. On pourra mettre un paquet de couches dans le frunk de 15 litres. Ça n’en devient pas rédhibitoire pour autant car les places à l’arrière sont vraiment appréciables/agréables, même pour cinq personnes avec le plancher plat. On est bien installé avec de l’espace pour la tête malgré cette ligne coupée. Idem à l’avant avec aussi ce plaisir d’un beau toit panoramique « Halo » qui laisse passer la lumière mais bloque la chaleur. Enfin pas suffisamment pour @LeStagiaire. Pour moi, c’est joli et pratique.
La conduite du Smart #3
On arrive à la partie la plus compliquée à mes yeux : la conduite. Je ne parviens pas à me faire un avis en aussi peu de temps surtout quand on se partage le volant et qu’on réalise des superbes photos. J’ai été plus occupé à regarder le paysage et à chercher des spots pour les filés plutôt qu’à me centrer sur mes sensations. Donc pour la douzième fois, cette prise en mains ne peut pas être révélatrice comme un essai de 500 bornes.
Le Smart #3 dispose d’une puissance de 272 ch (200 kW) en propulsion. Donc de quoi s’amuser et même sourire. Pour autant, aucunement cette sensation d’emmener la voiture contrairement à une MG4 avec laquelle je m’étais régalé. Et encore moins qu’avec un Z4. J’ai trouvé la conduite très neutre et les suspensions parfois sautillantes (mais bien moins que dans la Brabus #Teasing). La conduite à une pédale ne peut pas totalement se réaliser car le mode « brake » n’est pas suffisamment puissant (car nous n’avons pas trouvé le réglage dans les menus).
Ce que je retiens, c’est la direction, modulable de douce à ferme en passant par moyenne. J’aime bien l’idée de personnalisation mais au final, on perd surtout la personnalité de la caisse. Trop de modifications tuent les modifications. Au point d’être en inconfort avec la direction notamment avec une sorte de résistance au niveau central entre lien mécanique et aides à la conduite. Impossible de savoir précisément mais j’avais un peu l’impression de me faire malmener. Pourtant, je pensais avoir tout désactivé.
Les aides qui soûlent du Smart #3
En 2024 et par la suite, nous allons tous souffrir avec les voitures neuves. Celles-ci ont l’obligation de biper quand on dépasse la vitesse autorisée. Dès le premier km/h. Sachant qu’elles se basent sur la reconnaissance des panneaux. Erronée une fois sur deux. On peut enlever cette alerte après deux manipulations (à chaque redémarrage !) mais sur la Smart #3, beaucoup plus. On doit cliquer cinq ou six fois pour y arriver. C’est tellement soulant. La mise à jour devrait régler ce problème avec une touche en raccourci. Autrement les autres aides bipent aussi parfois. Mais sans trop identifier lesquelles. Puis on n’avait pas suffisamment de temps pour tout trouver sur l’écran. On a quand même constaté que la sono était moyenne, que le volant avait un bouton mute et que l’insonorisation était correcte (mais sans rouler sur autoroute) et que la caméra 360 s’avérait excellente.
La consommation et la recharge
En roulant souvent en mode sport et en accélérant fort pour les allers-retours lors des séances photos, on termine avec 17,7 kWh/100 km de moyenne. Cela me paraît correct même si ça demande de se confirmer avec un essai plus long et plus varié. De quoi s’approcher des 435 km WLPT avec cette batterie de 66 kW.
Pour la recharge, je vous cite le dossier de presse (très bien fait) car nous n’avons pas pu la tester. Avec le câble en 22 kW, Smart annonce un 10 à 80 % en 3h et avec le DC 150 kW en 30 minutes. Cela demande à être vérifié mais heureusement que Nicolas Meunier (« tu dors ? » blague de Miss Novichok – littéralement – à chaque fois que j’évoque le nom de ce journaliste de Challenges) a fait la remontée vers Paris à son volant pour parler des recharges et d’un plantage.
En conclusion
La découverte de la marque Smart m’a convaincu par son positionnement et son partenariat entre Mercedes et Geely. Des marques fortes qui proposent des voitures pas totalement abouties aujourd’hui mais dont les perspectives de progressions semblent réelles avec des moyens financiers mutualisés. Le #3 se démarque par un design plaisant et des finitions premium ainsi qu’un large espace pour tous ses occupants. Concernant la conduite dont notamment la propulsion, il faudra en voir davantage mais j’ai eu mon compte avec le tout tactile surtout quand il est défaillant.
Maintenant, il est temps de tester la version Brabus pour avoir aussi des informations et des photos complémentaires.
Toutes les photos du Smart #3
Les plus belles photos par @LeStagiaire. Les notes et les +/- sont à retrouver à la suite.