Review

Essai Suzuki Jimny : le plus grand des petits utilitaires

by 9 février 2022
La fiche technique
Marque et modèle

Suzuki Jimny Privilège 2 places

Prix de base

20 490 €

Prix du modèle essayé

21 240 €

Moteur

1.5 VVT

Carburant

Essence

Puissance

102 ch

Couple

130 Nm

Boîte de vitesse

Mécanique à 5 rapports

Transmission

Quatre roues motrices

0 à 100 kmm/h

Haha, ça va vous ?

Vitesse max

140 km/h

Longueur

3 480 mm

Largeur

1 645 mm

Hauteur

1 720 mm

Poids

1 090 kg

Réservoir

40 l

Km parcourus

700 km

Conso moyenne constatée

8,3 l / 100 km

CO2

173 / 174 g/km

Puissance fiscale

8 CV

Après la version de Monsieur Tout-le-Monde, injustement assassinée par l’énorme malus écologique il y a maintenant près d’un an, place aujourd’hui à l’essai de la version « utilitaire » du nouveau Suzuki Jimny, dotée d’une boîte mécanique à 5 rapports. De la ville, de la route et de la boue, préparez-vous à traverser tous ces terrains à bord du petit 4×4 bleu à travers les 700 km de mon récit. On y va ? Allez, c’est parti !

Suzuki Jimny, quatrième du nom

Je vais faire comme si vous ne connaissiez pas le modèle (sachez que je vous juge si c’est le cas !) avant de vous détailler mon avis. Le Jimny est donc un petit 4×4 de la marque Suzuki apparu en 1970 comme une minuscule alternative japonaise aux énormes Jeep américaines. Petit, maniable, pas cher et surtout passe-partout, le Light Jeep (la signification du nom LJ10 de la première génération) a très vite séduit de nombreux amateurs du tout-terrain à travers le monde.

Plus de 50 ans plus tard, le Jimny en est à sa 4ème génération et la recette gagnante de base reste inchangée. A savoir : petit moteur, poids plume et quatre vraies roues motrices. Si vous trouvez que mon résumé de la carrière du Jimny manque de détails historiques, je vous invite à lire la première partie de mon test précédent parce que je déborde de flemme de me répéter là.

Aujourd’hui devenu iconique, le Jimny 4 a pourtant connu un début de carrière pour le moins chaotique dans nos contrées et pour cause : le malus qui fait très mal à l’anu… au portefeuille. Qui accepterait de payer 30 000 € pour une voiture qui, neuve, en vaut 20 000 € ? Personne. Du moins, pas grand monde car on croise quand même ce nouveau Jimny dans la rue de temps en temps… Bref, dans la foulée de sa présentation au Mondial de l’Auto de Paris 2018, le 4×4 est commercialisé en France et là, la règlementation anti-pollution européenne pète un câble et fixe des seuils d’émission de CO2 complètement débiles aux constructeurs. La France applique alors un nouveau malus basé sur une inédite grille d’émissions de CO2 ultra sévère… Conséquence : après seulement quelques mois de commercialisation, le Jimny 4 places (la version normale quoi) est retiré du catalogue français. Les fanboys en PLS, le marché de l’occasion pète à son tour un plomb et la France entière pleure toutes les larmes de son corps. Le petit ange Jimny est partit trop tôt, R.I.P…

Mais Suzuki ne s’arrête pas là ! Re quelques mois plus tard, la marque annonce le retour de son franchiseur au catalogue. Comment ils ont fait ? En revoyant complètement le moteur ou en rendant le bidule à moitié électrifié ? Pas du tout ! La marque japonaise a intelligemment exploité une « faille » dans la législation française et a homologué le Jimny en 2 places strictes. Cette version utilitaire s’adressant à des pros, le véhicule n’est donc pas soumis à un quelconque malus écologique car celui-ci est réservée à la populace (Macron démission, tiens !).

Mais je vous vois, bande de petits filous ! Vous êtes en train de vous dire que pour avoir un Jimny 4 places, il suffit d’en acheter un en 2 places puis lui rajouter la banquette d’origine à l’arrière. J’y ai aussi pensé mais non. Un 4 places peut être converti et homologué en 2 places mais pas l’inverse… Dommage pour moi et très certainement pour toi, qui me lis.

Qu’est-ce qui change ?

Version courte : le Jimny 2 places a deux places alors que le 4 places en a quatre.

Version longue : esthétiquement parlant, il est quasiment impossible de distinguer les deux versions du baroudeur à l’œil nu. Mis à part les nouvelles jantes noires en tôle, rien ne change. En revanche à l’intérieur, c’est une tout autre histoire.

Commençons par le plus flagrant : les places arrière ont disparu. Au lieu de la minuscule banquette, qui pouvait tout de même transporter un enfant, nous avons un grand coffre d’un volume de 863 litres. Celui-ci est délimité de l’habitacle par une grille en métal pour pouvoir transporter de la marchandise en tout sécurité (ou un chien de chasse, si vous êtes un connard de chasseur). Cet aménagement empiète légèrement sur l’espace alloué aux occupants de la voiture et joue en défaveur du confort à bord. En effet, pour les grands (1m87 dans mon cas) il sera impossible de trouver une position de conduite idéale car les sièges n’ont que très peu d’espace pour reculer.

Continuons sur les différences à bord : l’écran central tactile a disparu. A la place, nous avons un écran à l’affichage tout droit échappé des années 1990… Vous savez, le truc sur fond noir avec une écriture orange… Ce rétropédalage technologique s’explique sûrement par la volonté de Suzuki de proposer son 4×4 à un prix toujours raisonnable (21 400 € en l’occurrence) mais il y a d’autres choix que je ne comprends pas forcément. D’un côté, les radars et la caméra de recul ont disparu (c’est très pratique, même pour une bagnole de petite taille) et de l’autre, l’avertisseur de franchissement de lignes est préservé. Pareil pour le freinage automatique d’urgence, toujours présent alors qu’on aurait préféré pouvoir connecter son tél en Android Auto ou Apple Car Play à la place (option disparue avec la disparition de l’écran multimédia)…

Cette nouvelle version du Jimny est vraiment dépouillée mais on s’y fait finalement très bien.

Là où on va, on n’a pas besoin de routes

On ne va pas trop s’attarder sur le comportement routier de notre Jimny. Disons simplement que c’est plutôt agréable jusqu’à 90 km/h mais au-delà, la conduite devient bruyante et inconfortable. L’insonorisation est quasiment inexistante au point que la moindre goutte de pluie reçue sur la carrosserie vous donnera envie d’égorger un bébé chat. Et comme j’ai fait environ deux jours non stop sous une pluie battante, je ne vous raconte pas le massacre.

Grâce à ses 4 vraies roues motrices, sa boîte courte et son faible poids, le petit Jimny passe partout (non, ce n’est pas un jeu de mots avec Fort Boyard). Du moins, sur les près de 200 km réalisés en tout-terrain pendant mon essai, il a su courageusement suivre un Jeep Cherokee de 1996, méchamment préparé off-road avec des roues à crampons de la taille d’un Jimny.

Le seul reproche que je pourrais lui faire est son ESP. Tout comme sur la version 4 places, celui-ci peut être déconnecté entièrement mais il se réactive automatiquement dès que l’on dépasse les 30 km/h de pointe. En gros, à peu près tout le temps. Je l’ai compris un peu tard mais il existe bien une astuce pour ne plus être embêté par ce satané antipatinage en permanence : il suffit de passer en boîte courte… Cette même boîte courte qui permet de rouler à 50 – 55 km/h avec l’ESP off. Pourquoi ne pas avoir mis la bride à ce même niveau en boîte normale ? Ce serait bien plus logique, non ? Pourquoi nous obliger à utiliser la boîte courte, même quand on n’en a pas spécialement besoin ? Pourquoi ? Pourquoi les gens qui s’aiment sont-ils toujours un peu les mêmes ?

L’extrait vidéo qui suit démontre la facilité avec laquelle le Jimny survole les chemins les plus impraticables, le tout avec des pneus de route.

Bilan après 700 km au volant

Le Suzuki Jimny utilitaire a peut-être fait un pas en arrière en terme de confort de vie à bord mais il n’a rien perdu de ses excellentes capacités de franchissement. Sa boîte est toujours très agréable et son moteur est toujours d’une souplesse appréciable. Avec des pneus adaptés au tout-terrain (ce qui n’était pas le cas du modèle de mon essai), le petit 4×4 serait capable de défier les lois de la physique en dehors des sentiers battus.

Son look mi-jouet mi-Classe G est toujours aussi craquant. Pour ma part, mon coup de cœur 2020 se confirme en 2021 et je vais finir ce papier exactement de la même manière que le précédent : je suis amoureux, j’en veux un.

Toutes les photos du Suzuki Jimny utilitaire

On aime

+ Son look si attachant
+ Ses INCROYABLES capacités en franchissement
+ Son petit moteur atmo, très souple et assez dynamique dans les tours

On aime moins

- L'ESP qui se remet forcément après 30 km/h
- L'absence de blocage de différentiel
- Plus addictif que n'importe quelle drogue dure (l'essayer c'est l'adopter et ça peut être un drame quand ta moitié ne veut pas en entendre parler)

La note de l'équipe Hoonited
La note du public
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Couleur
10
7.0
Extérieur
10
10
Jantes
9.0
9.0
Intérieur
7.5
7.8
Performances
5.0
7.3
Châssis
8.5
8.8
Prix
10
10
Assumerais-je de rouler avec ça ?
10
10
8.8
La note de l'équipe Hoonited
8.7
La note du public
3 ratings
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Victor Diakov
Tête de pétrole, ingénieur conso max et papa.