Essai Suzuki Swift AllGrip : sans prétention mais avec des prestations
Suzuki Swift AllGrip
17 790 €
19 400 €
1 197 cm3 Dualjet
Essence
83 ch / 61 kW
107 Nm
Manuelle à 5 rapports
Intégrale AllGrip
Doucement mais sûrement (13,8 sec)
170 km/h
3 845 mm
1 735 mm
1 520 mm
La voiture n'a pas d'empattement
975 kg
35 l
4 000 km
5,5 l / 100 km
121 g
4 CV
Tu savais que la Suzuki Swift actuelle existait en version à quatre roues motrices AllGrip ? Moi non plus je ne le savais pas. Alors quand je l’ai su, j’ai immédiatement décidé de l’essayer pour voir si c’était bien. Et comme on a du fric à plus savoir quoi faire à la rédac’ (c’est faux), j’ai décidé de passer un mois et presque 4 000 km avec la voiture pour être sûr de te livrer le meilleur récit possible. Alors attache ta ceinture, sers-toi une bière (avec modération, tout ça) et mets un pouce bleu, c’est tipar !
Suzuki Swift AllGrip : présentation rapide
Avant de nous installer à bord de la Suzuki Swift AllGrip, faisons un rapide tour du propriétaire. Notre citadine japonaise mesure 3,85 m de long, 1,74 m de large et 1,52 m de haut et affiche à vide 975 kg sur la balance (c’est une très grande balance). Le volume du coffre s’étend de 265 l à 947 l et je note qu’en config’ minimale, il ne permet pas de loger un vélo pliant de chez Décath. Faites ce que vous voulez de cette info mais c’est vrai.
En plus de la version à quatre roues motrices, la petite Swift existe en traction avec boîte manuelle, boîte CVT et même en version sportive qui est dans mon top 5 des meilleures sportives actuelles. La gamme est commercialisée à partir de 14 290 €, avec un prix maximal de 22 850 € hors options (pour la Swift Sport). La génération actuelle a été lancé en 2017 et ce sont plus de 745 000 exemplaires qui ont été vendus à travers le monde fin 2019. On peut aisément imaginer un chiffre avoisinant les 1,5 – 2 millions d’exemplaires livrés à nos jours. Success-story ou pas success-story ?
Sous le capot, on trouve un moteur essence atmosphérique d’une cylindrée de 1 197 cm3 qui, aidé par un petit moteur électrique, délivre une puissance impressionnante de 83 chevaux et 107 Nm de couple. Cette cavalerie japonaise permet à l’auto de pulvériser le 0 à 100 km/h en seulement 13,8 sec, soit exactement le même temps qu’une Dodge Viper GTS de 1996… pour faire le 0 à 200 km/h. La vmax de la Suzuki Swift AllGrip est limitée à 170 km/h et c’est la seule raison pour laquelle je ne ferais pas la course contre une Viper.
100 % de la gamme actuelle de Suzuki est électrifiée (sauf le Jimny, ce qui fait que mon 100 % est faux mais j’ai la flemme de recalculer le vrai pourcentage). Fini le diesel, la marque ne fait plus que de l’essence qui fonctionne de paire avec l’électricité. Hybride, hybride rechargeable ou micro-hybridation. La transition est toute trouvée pour la partie suivante de l’article.
Ça marche comment la micro-hybridation de la Suzuki Swift AllGrip ?
C’est écrit HYBRID à l’arrière de la Swift (comme à l’arrière de quasiment toutes les Suzuki actuelles, d’ailleurs) mais est-ce que pour autant ça en est une ? Oui et non. Oui parce que c’est écrit dessus et non parce que c’est une toute petite hybridation (SHVS) qui soulage le moteur thermique mais ne permet pas de rouler en full élec. Viens on va voir comment ça marche.
Notre Swift possède un alterno-démarreur situé quelque part entre le moteur thermique et la boîte de vitesses. Celui-ci fonctionne de manière totalement indépendante et joue le rôle du moteur électrique développant une puissance de 1,94 kW (2,64 ch) à 800 trs/min et 50 Nm de couple. Il est raccordé à une petite batterie de 120 Wh qui se recharge lors des phases de décélérations.
On a donc un petit moteur électrique qui est branché à une petite batterie auto-alimentée, situé à proximité du moteur principal, le 1.2 l Dualjet. Ce petit moteur s’active (tout seul !) lors des phases les plus énergivores et participe à l’effort général, réduisant ainsi l’énergie nécessaire pour faire tourner la machine thermique, l’essence.
Du fait de sa toute petite taille produisant à peine les performances d’une trottinette électrique, le moteur électrique n’est pas en mesure de mouvoir la voiture de manière autonome. Il n’est là que pour aider.
Mais ce petit rôle est suffisant pour que Suzuki ait le droit d’afficher fièrement l’inscription HYBRID et de vendre ses voitures comme étant telles. Car comme le précise le décret n° 2022-1761 du 30 décembre 2022 relatif aux aides à l’acquisition ou à la location de véhicules peu polluants « Une aide, dite bonus écologique […], est attribuée […] à un véhicule automobile terrestre à moteur qui […] utilise l’électricité, l’hydrogène ou une combinaison des deux comme source exclusive d’énergie ». A aucun moment la loi oblige ce moteur à être puissant et à avoir la capacité à être autonome. Du coup, Crit’Air 1, tout ça tout ça. Pour un tarif moindre, car le système SHVS coûte beaucoup beaucoup moins cher à produire qu’un système full hybrid classique.
C’est une vraie quatre roues motrices ?
La technologie AllGrip qui équipe notre Swift est un peu particulière. Ca va parler de liquide visqueux alors prends ta boîte de mouchoirs et c’est tipar pour l’explication technique.
Tu sais ce que c’est un visco-coupleur toi ? Oui ? Bon, très bien, reste quand même avec nous pour le watch time, c’est important. En plus j’ai une annonce hyper importante à faire en fin d’article alors reste bien jusqu’au bout et lis bien toutes les conneries que je raconte.
Un visco-coupleur est un système mécanique qui sert à la transmission d’un mouvement de rotation. Voilà merci et au revoir, j’ai fini ma journée, je vais boire un verre. Comment ça ce n’est pas assez précis ? T’es relou. Ok, alors c’est un truc qui sert de liaison inter-ponts et qui ne s’active que si le machin est dur. Visqueux et dur. C’est mieux ? Comment ça, toujours pas ? Tu ne fais vraiment aucun effort !
Déjà, il faut bien comprendre que c’est un système totalement automatique sur lequel on n’a pas du tout la main, il vit sa vie tout seul comme un grand. En gros, c’est une sorte d’embrayage entre le pont avant et le pont arrière qui s’active quand le machin est plus ou moins dur. Le machin, c’est de l’huile. Le visco-coupleur fonctionne en utilisant cette huile contenue dans une unité entre les essieux avant et arrière de la bagnole. Lorsque les roues avant et arrière tournent à des vitesses différentes (par exemple, si la bagnole chasse du cul à cause de la neige ou d’un rond-point pris à une vitesse excessive), le fluide visqueux se déplace et change de consistance.
Lorsque les roues avant perdent de l’adhérence, leur vitesse de rotation augmente, créant une différence de vitesse entre les roues avant et arrière. Dans cette situation, le fluide visqueux s’épaissit (titre ?), agissant comme un lien solide entre les essieux et transférant progressivement la puissance du moteur aux roues arrière pour améliorer la traction. En revanche, lorsque les roues avant ont une meilleure adhérence que les roues arrière (par exemple, lors d’un virage serré), leur vitesse de rotation diminue, créant une autre différence de vitesse. Dans cette situation, le fluide visqueux devient plus fluide, permettant aux roues arrière de tourner plus rapidement et de mieux accompagner le mouvement des roues avant.
Il s’agit donc d’une transmission intégrale semi-permanente (la Swift étant une traction par défaut) qui s’adapte à ta conduite et qui n’a pas besoin de bloquer de pont pour fonctionner. Le blocage du différentiel est progressif et il paraît même que ça demande moins d’entretien qu’un différentiel à glissement limité. Ne sois pas étonné de voir autant de Suzuki Swift AllGrip à la montagne car ça marche vraiment bien ce système (testé et approuvé sous la pluie, sur un rond-point). Ou alors parce qu’ils aiment bien les fluides visqueux à la montagne, va savoir.
Et ça donne quoi au volant, cette Suzuki Swift AllGrip ?
La première chose que je constate au volant de la Swift est la position de conduite vachement haute. L’espace au niveau de la tête est gigantesque, au point que je n’ai plus besoin d’enlever mon chapeau haut-de-forme pour conduire. Cette position de conduite a quelque chose de SUV-esque et c’est plutôt agréable au quotidien.
Tout comme la direction ultra souple, couplée à la boîte de vitesses très précise est douce, est très agréable au quotidien. On démarre la bagnole et on se rend à peine compte que le contact est mis : zéro vibration, presque aucun bruit, c’est le kif.
La conso est une bonne (j’ai hésité à mettre agréable ici mais ça aurait fait trop d’agréable au mètre carré) surprise aussi : en roulant à la cool, au régulateur et en n’empruntant que des routes départementales, on tourne aux alentours des 4,8 – 5 l / 100 km. Tant qu’on est sûr une départementale tiens, impossible de ne pas parler des dépassements car dans l’Yonne on dépasse souvent. Non pas parce qu’on est des délinquants de la route mais parce que la plupart des routes est repassée à 90 km/h après un rapide passage à 80 km/h, mais les gens ne l’ont pas encore intégré. Personnellement, que ce soit 80 ou 90 km/h, je n’ai pas d’avis tranché et les deux me vont. Mais uniformisez, bordel ! C’est insupportable d’avoir un bout de route à 80 km/h, puis 90, puis re-80 avec un rappel 90 juste derrière. J’ai perdu un point comme ça une fois parce que je n’avais pas vu que c’était passé de 90 à 80 pour aucune raison. Bref, je m’éloigne du sujet.
Les dépassements en Swift AllGrip c’est comme joindre le Pôle Emploi au téléphone : théoriquement c’est possible, mais il faut être patient. Très patient. Ma fille a appris à compter jusqu’à 348 lors d’un dépassement (c’est faux). Cela dit, c’est peut-être un peu plus lent qu’en GT-R Nismo mais c’est loin d’être chiant pour autant ! Ça oblige à tomber un, voire deux rapports, et c’est là que le fun commence (oui, on fait ce qu’on peut avec ce qu’on a !). Pour rappel, le petit moteur essence est dépourvu de turbo et il peut prendre jusqu’à 6 000 trs / min avant de rupter. Et ça fait teeeeeeeeeellement plaisir de retrouver une caisse « à l’ancienne », une caisse qui donne tout pour gagner chaque km/h. Une caisse qui hurle de joie dès qu’on lui tape dedans (titre). Finalement même en 3e, le dépassement est lent mais au moins ça rend le trajet ludique. On se prend pour un pilote de rallye qui ne peut physiquement pas dépasser les limitations de vitesse. Enfin si, mais pas dans ce département. Et à condition d’avoir une bonne ligne droite en descente…
Sur l’autoroute c’est à peu près la même chose. On arrive à atteindre les 130 km/h en vitesse de croisière, lentement mais sûrement. Mais à la moindre montée, même de 5 ou 6 %, la 5e ne suffit plus (oui, il n’y a que 5 vitesses). Le 130 régulateur fond comme la neige au soleil et se transforme peu à peu en 125, 120, puis 110. Certaines montées sur l’A5 en direction de Troyes se font à fond de 4, sans jamais atteindre les 130 km/h. Mais ça reste cool. La voiture t’oblige à rouler à la cool et c’est pas plus mal. Puis de toute façon, l’autoroute n’est pas vraiment son terrain de jeu favori vu la conso constatée (entre 9 et 10 l / 100 km selon le dénivelé).
Que ce soit sur autoroute ou sur route secondaire, la Swift manque clairement de patate mais ça ne fait pas d’elle une voiture chiante. Clairement pas ! Loin de là même. C’est toi qui es chiant à relever ton col sur ton polo de la marque éponyme. Non, « éponyme » n’est pas une marque, arrête d’être con en plus d’être chiant.
De quoi on parlait déjà ? Ah oui. La Suzuki Swift AllGrip peut être une voiture fun. Son ESP se déconnecte entièrement et elle possède un frein à main à l’ancienne. Son châssis est bien équilibré et grâce notamment à son poids-plume, on peut enchaîner les virages les plus serrés relativement vite sans jamais ressentir de difficultés mécaniques. On est à ça d’envoyer les frérots en enfer, vraiment à ça !
Résultat de mon essai ultra longue durée (près de 4 000 km) : j’ai constaté une conso moyenne de 5,5 l / 100 km en ayant une conduite peu conventionnelle sur plusieurs centaines de kilomètres. Une personne normale tournerait sans aucun souci sous les 5 l / 100 km, soit facilement 650-700 km sur un plein (37 l).
De base, elle a tout
Contrairement à d’autres constructeurs, Suzuki a une gamme très simple en France. Y a deux-trois subtilités selon les modèles mais en gros, de base t’as tout. Régulateur adaptatif, caméra de recul, feux automatiques, sièges chauffants, etc. T’as un milliard d’options qui ne sont PAS des options chez Suzuki mais un équipement de série. C’est compris dans le prix – très raisonnable – de base. Souvent, la seule option disponible est une peinture métallisée ou bicolore.
Alors oui, le reste est un peu vieillot (genre les boutons physiques pour gérer le volume ou certaines finitions de moquette) mais c’est le jeu ma pauv’ Lucette. On appelle ça faire des concessions. Tu veux une bagnole premium bien équipée, tu vas chez Audi et tu paies le prix. Tu veux une bagnole bien équipée et abordable, tu vas chez Suzuki.
Seul le lève vitre manuel côté passager et la fermeture centralisée à commande manuelle m’ont un peu gavé pendant mon essai. Tout comme l’Apple Car Play qui de temps en temps décidait de faire grève. Ou encore l’absence de lumière à l’arrière et dans le coffre. J’en ai fait des frais : j’ai perdu mon téléphone sur un parking sombre (et ne va pas me dire que je suis un idiot, c’est totalement faux !)
Conclusion
Les choses les plus simples sont souvent les moins compliquées. C’est précisément ça, la philosophie de notre Swift, et c’est exactement ça qui m’a plu. Elle est simple. Mais elle n’est pas simpliste. Elle est pragmatique. Mais elle est coquette. Mais elle n’est pas extravagante. Mais elle est sexy quand même. Mais elle n’est pas hors de prix. Tu vois le truc ?
Je pense que la Suzuki Swift AllGrip, comme la quasi totalité de la gamme Souzouki, représente assez bien ce que l’automobile moderne devrait être : pas chère, simple et bien. Tout ça, ça me plaît. Alors ok, elle peut-être est un peu lente pour un papa pressé dans mon genre mais tu sais quoi ? La Swift Sport n’est pas hyper loin niveau prix, à partir de 22 850 euros précisément, et là t’es au max du top de la perfection automobile actuelle. Moi Président, j’obligerais les gens à acheter plus de Swift pour un monde plus coloré et plus cool.
Essaie-la si tu ne me crois pas, tu vas voir que c’est génial comme bagnole !
PS : en fait je t’ai menti, je n’ai aucune annonce à faire à la fin de l’article, mais c’est mon site et je fais absolument ce que je veux donc ne compte pas sur moi pour m’excuser pour la gêne occasionnée. Arrête d’être naïf et sois adulte pour une fois dans ta vie ! C’est toi qui occasionnes la gêne, génie va !
Toutes les photos de la Suzuki Swift AllGrip
+ Elle possède le meilleur rapport équipement / qualité / prix du monde. Si si, j'ai vérifié.
+ Elle a une bonne bouille. Je dirais même que son design est indémodable. Elle est cool. Et sexy.
+ Elle a un châssis très précis, un vrai régal sur le sinueux. Bon, ça manque de chevaux mais y a clairement moyen de s'amuser.
+ Elle est ultra souple, silencieuse et agréable à conduire. En plus sa boîte est hyper précise. Et je t'ai déjà dit qu'elle était sexy et pas chère ?
+ Elle a plein de boutons de commande à l'ancienne, pas tactiles, hyper bien placés. C'est si rare de nos jours !
- Elle manque de lumière à l'arrière et dans le coffre. J'en ai fait des frais : j'ai perdu mon téléphone sur un parking sombre.
- Elle propose de série AppleCar Play filaire, c'est cool. Mais celui-ci merdouille un peu. Genre, une fois de temps en temps ça ne va pas se lancer. Relou.
- Elle n'a pas de lève-vitre automatique côté passager à l'avant. Wtf Suzuki, ça te coûtait quoi de le mettre ?
- Elle n'a pas de verrouillage / déverrouillage de portes automatique, obligé d'appuyer sur un bouton pour ça (oui je chipote).