Est-ce la meilleure Tesla que ce Model Y Propulsion Grande Autonomie ? Je ne sais pas car je n’ai pas essayé toutes les Tesla. Mais je sais que sur le papier, elle a des sacrés arguments. Nous allons les vérifier dans la réalité.
Marque et modèle | Tesla Model Y |
Version/finition | Propulsion Grande Autonomie |
Prix du modèle essayé | 47 980 € |
Kilomètres parcourus | 645 km |
Consommation constatée | 20,1 kWh/100 km |
Type de moteur | 1 moteur électrique |
Puissance | 275 ch |
Couple | 575 Nm |
Boîte de vitesses | Automatique |
Transmission | Propulsion |
Poids à vide | 1 959 kg |
Accélération (0 à 100 km/h) | 5,9 s |
Vitesse maximale | 217 km/h |
La fiche technique complète (bientôt) |
Le contexte de l’essai
En janvier 2023, je découvrais Tesla avec le Model Y Performance. J’avais adoré l’expérience malgré des défauts comme l’insonorisation, les suspensions, et l’absence de caméra 360. Je trouvais surtout que la puissance incroyable de 500 ch manquait de pertinence pour un véhicule familial. De ce fait, avec une version à 275 ch et des jantes plus petites, je pensais qu’on aurait la version idéale. Est-ce le cas ? Pourquoi les Tesla sont-elles toujours blanches ? Est-ce que le gouvernement Barnier va tomber ? Encore de nombreuses questions avec peu de réponses ?
Toujours un physique de baleine pour cette Tesla Model Y Propulsion Grande Autonomie
Avant de parler physique, commençons par la politique. Déjà, dans un essai de bagnole, c’est complèment inopportun d’évoquer l’actualité d’un gouvernement. Quand vous lirez l’essai dans 2 ans mois, tout ça n’aura plus aucun sens. On pourrait aussi ajouter que la connivence entre Musk, le propriétaire de Tesla et Trump, le propriétaire des Etats-Unis, n’a pas à entrer en compte dans ce test. Puis, qui suis-je pour critiquer sachant que j’utilise quotidiennement le réseau social X, appartenant aussi à Musk.
Dès lors, on revient sur le Model Y qui ne me plaît toujours pas avec son dessin simpliste et fade. Particulièrement en blanc. La fameuse couleur gratuite utilisée par les sociétés. Par contre, avec 4m75 de longueur, on garde une habitabilité fantastique. Vous pouvez critiquer les SUV tous les jours mais celui-ci donne de sa personne. On trouve 5 vraies places, qu’importe (ou presque) son physique.
Avec cet intérieur (de bonne facture, sans bruit de mobilier) blanc (option à 1 190 €), Miss Novichok y voit un cabinet de dentiste. Pour ma part, j’apprécie la luminosité apportée car le toit panoramique demeure beaucoup trop occultant. On n’y voit même pas le ciel. Ce qu’on voit surtout, ce sont les affaires/bagages qu’on peut loger dans l’énorme coffre de 854 litres (695 l si on prend des mesures comparables aux autres constructeurs, sous tablette) ainsi que dans le frunk de 117 litres. D’ailleurs, c’est aussi pour cette raison que @LeStagiaire a acheté cette caisse (en version Performance car il a besoin de compenser son petit zozio égo). Pour une famille avec deux enfants, on peut y foutre du bordel. Imbattable.
Encore les mêmes défauts
C’est bien gentil cette taille mais encore faut-il réussir à l’exploiter en ville ou dans des parkings souterrains. Tesla s’obstine à ne pas proposer une caméra 360. On a un système de radars complètement nul, qui ne permet aucunement de visualiser les vilains trottoirs et encore moins les bites urbaines. Sachant que les nombreuses caméras entourant le véhicule sont d’excellentes qualités. De plus, avec des jantes affleurantes ; il en devient impossible de les conserver intactes. Une seule était limée (pour l’instant). Petite prouesse à mon niveau, je n’ai pas abîmé les jantes Gemini de 19 pouces durant les 5 jours au volant de cette Tesla Model Y Propulsion Grande Autonomie.
Concernant les suspensions, je pensais qu’avec des jantes plus petites que sur la Perf (21 pouces), j’allais bénéficier d’un confort certain. Pas du tout, il est maintenant certain que le Model Y pêche principalement par son absence de confort du fait de suspensions beaucoup, beaucoup trop raides pour un usage francilien. En effet, à cause du trafic intensif, la région se démarque par des routes particulièrement défoncées, avec des nids-de-poule tous les 30 mètres. Sans parler des dos-d’âne tous les 20 mètres. En conséquence, ça tape comme dans une Fiat 500e et ce n’est pas un compliment.
On s’attend à du confort avec un véhicule aussi imposant. Pas à cogner sur chaque irrégularité de la chaussée. Seule solution : lui filer des suspensions pilotées comme dans la Model 3 Performance. Dernier point sur les défauts qui persistent. La climatisation. Toujours bruyante et asséchante. Vivement la version restylée du Model Y en 2025 pour s’équiper de la même que celle de la nouvelle Model 3.
Toujours les mêmes qualités
Pour la conduite à une pédale, Tesla régale les amateurs. Dont je fais partie. C’est un puissant freinage en relevant le pied de l’accélérateur. Certains prendront plus de temps pour s’y adapter mais quand on a goûté à ce système performant, on a du mal à repasser sur des thermiques, notamment dans les zones urbaines et péri-urbaine. Si seulement les suspensions pouvaient apporter autant de confort que ce « mode brake ».
Autre point appréciable, la facilité pour se brancher sur le réseau Tesla. Avec plus de 1 130 bornes dans 70 stations en France, il suffit de se brancher (et de filer son RIB) pour recharger. Je ne pourrais pas vous parler précisément des tarifs car Tesla France m’a fait profiter de recharges gratuites et je les remercie ! Cependant, cela dépend des horaires et je peux quand même vous dire qu’il s’agissait de 0,33 € / kWh pour mes 3 sessions. Un tarif ultra attractif et y a aussi des systèmes de parrainage mais ça va, hein, je ne vais pas devenir un Tesla fanboy. Même si je suis très fan d’arriver à la station, de brancher la grosse prise, de débrancher et de repartir. Pas besoin de CB ou d’abonnement avec de multiples cartes.
Les recharges en électrique (quand on n’a pas de prise chez soi)
Allez, je me lance sur le sujet principal de cette Tesla Model Y Propulsion Grande Autonomie. Sa grande autonomie, annoncée à 600 km WLTP. J’ai enfin compris que ces 600 km ne veulent pas dire grand-chose car on ne recharge jamais de 0 à 100 %. Je vous invite à lire le long et excellent papier de @LeStagiaire à ce sujet. De mon côté, si vous n’avez pas de prise à votre domicile (garage ou allée), ne prenez jamais une voiture électrique. Même avec des bornes au boulot, ça devient une fausse bonne idée. Avec une prise domestique, il faudra plus de 12h45 pour passer de 22 à 50 %.
J’aime beaucoup les voitures électriques mais je me suis confronté à une nouvelle réalité. Habituellement, je charge à côté de chez moi ou je patiente 30 à 40 min dans la voiture. C’est relou mais c’est faisable occasionnellement. Là, j’ai fait un trajet de 480 km dans la journée. Avec 400 km d’autoroute pour me rendre chez Nicolas et essayer sa 2CV (qui pue et qui fait du bruit).
La grande autonomie ?
La dernière fois en Polo, j’ai perdu 5 min pour faire un plein car j’ai un (trop) petit réservoir de 40 litres. Cette fois-ci, j’ai attendu 85 min en 3 arrêts. Parce que je suis parti à 40 % et que je voulais 50 % d’autonomie avant de la rendre. Sans borne à destination et ni chez moi, j’ai préféré m’arrêter une 3ème fois à un Superchargeur. C’est chiant. Donc je comprends tellement ma belle-mère qui ne veut pas d’une électrique du fait de ses trajets autoroutiers réguliers entre l’Essonne et Valmorel.
Je pensais être un défenseur de Tesla mais comme toutes les électriques, quand on veut tracer sur longues distances, c’est impossible. Par contre, si vous avez l’habitude de vous arrêter 20 à 30 min toutes les 2h (notamment pour les choses bruyantes à l’arrière qu’on appelle des gosses), allez-y ! Prenez une Tesla car même si les bornes ne sont pas directement sur l’autoroute, le détour de 3 min pour y accéder se fait sans encombre. On regrettera que le planificateur ne permette pas de choisir son pourcentage souhaité à l’arrivée.
Les chiffres en Tesla Model Y Propulsion Grande Autonomie
Quand on arrive au Superchargeur à moins de 10 % de batterie, la courbe de recharge commence à 250 kW puis ça passe à 136 kW après 25 % avant de chuter à 100 kW à 47 % et à moins de 80 kW après 56 %. Donc 35 min pour 3-80 % et récupérer 400 km. Rien de fou-fou. C’est pour ça qu’on s’en tape un peu des 600 km car on ne va pas attendre 1h supplémentaire (j’exagère) (à peine) pour atteindre les 100 %. Tesla pourrait augmenter la vitesse de recharge mais cela diminuerait la durée de vie des batteries. Comme dans la vie, plus on va vite, moins on va loin. Je sais, c’est beau, c’est cadeau.
Après 645 km, ma consommation moyenne s’établit à 20,1 kWh/100 km, soit précisément le même chiffre qu’en Model Y Performance. C’est rigolo. Malgré deux typologies de parcours/conduite opposées. On notera des différences énormes entre le préconditionnement de la batterie ou non. D’ailleurs, les chiffres de consommation chez Tesla ne prennent pas en compte celui-ci ni le mode Sentinelle ni la climatisation.
La puissance parfaite de la Tesla Model Y Propulsion Grande Autonomie
En comparaison avec l’entrée de gamme du Model Y Propulsion, pour 2 000 € et en plus de son autonomie supplémentaire de 145 km WLTP, cette version gagne 1 seconde sur le 0 à 100 km/h pour l’atteindre en 5,9 secondes. Dès lors, avec 275 ch et 575 Nm, on a entre les mains la puissance idéale pour une voiture électrique. Vraiment pas besoin de plus. Je m’étais déjà dit la même chose avec la BMW i4 eDrive35 de 286 ch. On pourra accélérer fort pour doubler et s’insérer avec une grande facilité. Attention tout de même au poids de 1 959 kg qu’on ressent au freinage et aussi dans les courbes (avec un léger roulis) si on abuse d’une conduite dynamique.
Sous la pluie, avec ces pneus Hankook, on ne peut pas oublier la transmission aux roues arrière. C’est bien une propulsion. Ça dandine. Mais sans frayeur car l’ESP intervient rapidement. On pourrait s’étonner de ce choix, mais on se rappelle que le couple immédiat des électriques a souvent du mal à passer sur les trains avant des tractions. Comme en Mégane E-Tech. Donc en restant raisonnable quand les conditions météorologiques sont défavorables, on se réjouira de cette puissance. Puis à 47 980 €, ça fait un rapport habitabilité/performance des plus intéressants.
Un Autopilot merdique
Contrairement à l’Autopilot amélioré (une option à 3 800 € dont on peut largement se passer) qui ne fait que se détériorer. Je n’avais pas souvenir d’autant de problèmes en 2023. Et cela m’a été confirmé par deux conducteurs de Tesla (dont Anas mais je ne suis pas là pour donner mes sources). Ce système de conduite autonome de niveau 2 n’a pas arrêté de me faire rebondir entre les lignes à cause d’un maintien dans la voie à la ramasse.
De plus, j’ai pris 4 strikes (une désactivation de l’Autopilot car je n’ai pas été assez attentif d’après lui) alors que j’avais bien les mains sur le volant (mais pas assez hautes, comme avec le Tiguan) et les yeux sur la route. Enfin, quand je ne regardais pas l’énorme écran de 15 pouces pour connaître ma vitesse ou que je ne modifiais pas la température de l’habitacle. Puis ça bipait en permanence, sans que je sache toujours pourquoi. Les vitesses sur autoroutes s’affichaient erronées la plupart du temps et pire, j’ai eu deux freinages dits « fantômes » pour passer de 130 à 60 km/h alors qu’aucun obstacle n’apparaissait devant moi. Vraiment, un calvaire ces trajets dans des conditions pareil. En comparaison avec BMW ou Mercedes, Tesla repart à des années-lumière sur ce point.
Heureusement que l’insonorisation est en progrès. On percevra quand même les bruits aérodynamiques et des trains roulants mais dans une mesure acceptable sur autoroute. La sono reste moyenne, même si beaucoup vantent ses mérites. Pour le Park assist, quand il répère bien les places, cette Tesla devient totalement autonome. Une bonne nouvelle avec un diamètre de braquage aussi mauvais (de 12,1 m) et toujours pas de caméra 360. Quoi ? Je l’ai déjà écrit ? Oui et alors ?
En conclusion
Clairement, cette Tesla Model Y Propulsion Grande Autonomie s’avère un meilleur choix que la version Performance plus chère (de 15 000 € !) pour une famille qui souhaite un véhicule polyvalent avec une habitabilité toujours époustouflante. On gagnera en autonomie sans perdre en agrément grâce à la puissance idéale de 275 ch. Sa conduite à une pédale fait merveille en ville contrairement à ses suspensions encore trop raides, engendrant de l’inconfort ainsi que l’absence d’une caméra 360 pour manœuvrer en toute sérénité. Pour les longs trajets, il faudra se passer de l’Autopilot complètement défaillant. On ne pourra qu’encore regretter ces défauts car Tesla progresse sur l’insonorisation et conserve des tarifs imbattables pour le niveau de prestations.