Review

Essai du Volkswagen ID.Buzz : l’eclair de génie

by 24 juin 2023
La fiche technique
Marque et modèle

Volkswagen ID.Buzz Pro

Prix de base

56 990 €

Prix du modèle essayé

67 000 €

Puissance

204 ch / 150 kw

Couple

310 Nm

Vitesse max

145 km/h

Longueur

4712 mm

Largeur

2212 mm

Hauteur

1937 mm

Empattement

2989 mm

Poids

2407 kg

Km parcourus

1670 km

Conso moyenne constatée

23.7 kWh / 100 km

CO2

0 g

Puissance fiscale

5 CV

Le Volkswagen ID.Buzz est le deuxième véhicule de l’histoire du site à avoir obtenu la note maximale de 10/10 lors de son essai. Il rejoint alors immédiatement la GT-R Nismo au classement officiel des meilleures voitures du monde, que j’ai eu la chance de conduire. Pourquoi est-il si bien ? A-t-il quand même des défauts ? Combien coûte-t-il ? Combien consomme-t-il ? Qui est le plus fort entre Batman et Superman ? On va voir tout ça en détail dans l’article.

Présentation rapide du Volkswagen ID.Buzz

Le nom ID.Buzz est un jeu de mots avec « idiot » et « business », je crois et franchement, je n’ai pas trop compris le délire de Volkswagen sur ce coup mais admettons.

Il s’agit d’un minivan électrique de VW qui reprend carrément les codes et le style des premiers Transporter, en plus moderne évidemment. Il se base sur la même plateforme que les Cupra Born, Audi Q4 e-tron et autres Enyaq (MEB) et est disponible en version 5 places (celle qu’on essaie aujourd’hui) ou en version 7 places (annoncée il y a quelques jours). Petite nuance qui a son importance, l’ID.Buzz ne remplace pas la génération actuelle du Transporter (T7), non, il vient compléter la gamme. Et, ça va de soi, il n’existe qu’en version 100 % électrique. La déclinaison Pro, celle essayée aujourd’hui, est la version navette tandis que l’utilitaire Cargo n’a que 2 places à l’avant et 3,9 m3 de volume de chargement à l’arrière.

Depuis quelques jours, une version allongée de l’ID.Buzz existe avec une nouvelle batterie et un nouveau moteur plus performants. On parle même d’une version « sportive » GTX à quatre roues motrices mais ça, on verra en temps voulu lors d’un essai.

Notre bus à nous mesure 4,71 m de long sur 2,21 m de large et 1,93 m de haut pour un empattement de 2,99 m. Le moteur, placé sur l’essieu arrière, développe une puissance de 204 ch / 150 kw et 310 Nm de couple ce qui permet d’atteindre 145 km/h de pointe. Le 0 à 100 km/h, on s’en fout un peu, mais il est important à noter que l’ID.Buzz est loin d’être un veau. Du moins, avec les 10,2 secondes de 0 à 100, n’importe quelle autre bagnole serait un veau ou du moins afficherait des performances quelconques, mais pas l’ID.Buzz. T’as vu la taille du truc ? Les accélérations paraissent même « foudroyantes » quand t’es au volant, mais on en parlera plus en détail un peu plus loin.

Côté batterie, l’ID.Buzz embarque un accumulateur Lithium Nickel-Manganèse-Cobalt (LNMC) d’une capacité brute de 82 kWh (77 kWh en net). La recharge se fait en courant alternatif (AC) jusqu’à 11 kW ou en courant continu (DC) jusqu’à 170 kW ! Selon VW, la charge de 5 à 80 % se fait en 30 minutes seulement, sur une borne qui envoie du pâté.

En route en Volkswagen ID.Buzz

La première partie de mon parcours s’étend sur presque 1 000 km. Pour les besoins de jantologie d’un jantologue tatoué peu anonyme, on improvise un roadtrip Sens – Paris – Amiens – Strasbourg. Je réalise les 130 premiers kilomètres seul et c’est avec une très honorable conso moyenne de 22.2 kWh / 100 km que je récupère mon passager.

« P’tite bite » m’a-t-il dit, avant de prendre le volant du bus. On se met en route vers Amiens et on parcourt les presque 200 km suivants en roulant principalement à 90 km/h. On arrive avec 20.3 kWh / 100 km affichés sur l’ordinateur de bord. Je précise que nous sommes à la mi-avril, il fait plutôt beau (environ +15°) et on a roulé à la cool mais toujours aux limitations de vitesse (on n’était pas à 70 km/h tout le long quoi). Rép a ça le WLTP (la conso moyenne WLTP est de 20.4 kWh / 100 km)

À Amiens, après avoir parcouru exactement 315 km, on profite pour recharger la première fois notre ID.Buzz sur la pause déj’. On choisit une station Fastned parce qu’elles ont une excellente réputation et proposent accessoirement une énergie 100 % renouvelable. En plus ça a de le gueule ! Arrivés sur place avec 4 % de batterie (on aime vivre dangereusement), on va vite repartir de là…

A peine le temps de déballer et manger des sandwichs et de boire un café, le niveau de charge était plus que confortable (80 ou 90 %, je ne sais plus). On repart en direction de Strasbourg après avoir fait une pause normale, une pause repas pendant laquelle notre véhicule chargeait. Et le temps qu’on a mis à manger s’est avéré suffisant pour gagner suffisamment d’autonomie pour rouler encore 2h30 ou 3h. D’ailleurs, à cette station Fastned vers Amiens, on a observé un pic de charge à 187 kW (qui a duré plusieurs minutes) ce qui est curieux pour un véhicule censé être bridé à 170 kW. Mais on ne va se plaindre.

Je ne vais pas vous détailler chaque portion de route empruntée lors de mon essai mais plutôt résumer l’ensemble. Les 1 700 km parcourus en 10 jours se sont soldés par une consommation moyenne de 23.7 kWh / 100 km, ce que je considère comme une très bonne conso compte tenu de l’aérodynamique du truc.

Il fait le Buzz partout où il passe (tu l’as ?)

Le VW ID.Buzz est mon plus grand coup de cœur automobile 2023. Le moins nuls en maths répondront que l’année n’est pas terminée et que je devrais modérer mon enthousiasme car on n’est pas à l’abri d’une bonne surprise à venir, genre un EQG ou un Cyberster. Mais les sentiments, ça ne se contrôle pas tu sais. C’est comme avec la Goudale ou avec Michelle Rodriguez, dès les premiers instants tu sais que c’est la bonne.

Toujours est-il que le public (genre vous, des inconnus dans la rue) semble partager, plus ou moins, mon avis. En ville par exemple, l’ID.Buzz provoque des torticolis par centaines et ça concerne tous les âges. D’après les sources proches du dossier, une personne sur trois se retourne dessus avec souvent un sourire aux lèvres ou au moins le visage rempli d’émotion positive. Il en est de même sur la route où la moitié des voitures que l’on croise (qui nous dépassent souvent) nous matent comme si on était un OVNI.

Et c’est finalement ça, ce sentiment de rouler dans une voiture d’OVNI, que l’on retient au volant de l’ID.Buzz. Mais pas un OVNI genre Predator qui fait grave flipper, mais plus un OVNI avec lequel t’as envie de passer le restant de ta vie, genre Neytiri dans Avatar.

Aux abords des bornes de recharge nous avons à faire à un public averti. Un public de connaisseurs, plus ou moins à la page, qui connaît l’existence de l’ID.Buzz sans probablement jamais en avoir vu un seul en liberté. Et ça ne rate pas, CHAQUE RECHARGE sur un superchargeur se transforme en un salon de l’auto où il n’y a qu’une seule voiture exposée. C’est fou. Le nombre d’inconnus qui m’ont demandé à voir la voiture dépasse toutes les statistiques. Tout le monde est curieux est hyper enthousiaste. Tout le monde est hyper sympa avec toi. Tout le monde te trouve beau et cool. Tout le monde veut être ton ami. Tout le monde veut te su… non rien, laisse tomber, tout ce qui se passe au superchargeur reste au superchargeur. Tu l’auras compris, rouler en ID.Buzz est une expérience sociale très positive. Même les motards BM te saluent sur la route, c’est dire !

Il n’est pas parfait mais après tout, c’est quoi la perfection ?

Dans cette partie de l’article, je suis censé devenir objectif et dire ce qui ne va pas avec le véhicule essayé. Ca va être très compliqué puisque je lui ai tout pardonné, aveuglé par son charme et sa coolitude. Mais c’est le jeu alors c’est parti pour les point négatifs de l’ID.Buzz !

Le gros point noir de notre van électrique est commun à toute la gamme ID actuelle de Volkswagen, à savoir l’ergonomie du système d’infodivertissement. Dans mes essais je parle souvent des méfaits des commandes tactiles sur l’expérience de conduite, du fait que c’est nul et surtout dangereux. Et bien, dans l’ID.Buzz c’est encore pire. C’est encore pire puisqu’en plus d’être tactiles, certains boutons (clim, volume, etc) ne sont pas rétro-éclairés la nuit. Impossible donc de changer la température de l’habitacle du véhicule dans l’obscurité sans l’aide d’un passager muni d’une lampe torche ou sans faire 7657634753 clics dans le menu du système d’info-divertissement, c’est insupportable ! Et encore, ça irait si ça n’était qu’agaçant… L’usage des fonctions basiques au volant de l’ID.Buzz peut être très dangereux puisque cela vous oblige à quitter la route des yeux de manière significative. Si on a interdit l’utilisation d’un téléphone portable au volant c’est parce que c’est dangereux, je ne comprends pas qu’on puisse homologuer une interface – très inspirée de celle d’un smartphone – car cela fait prendre exactement les mêmes risques d’inattention au conducteur. Il semblerait que le mec à l’origine de cette interface nulle des VW modernes se soit fait virer de son poste et qu’une personne plus compétente a été recrutée à sa place. Tout ce que j’ai à dire c’est CHEH, tu mérites de rouler en ID.3 jusqu’à la fin de ta vie !

Toujours dans le registre de l’ergonomie ultra relou, on trouve les aides à la conduite qui s’activent TOUTES à chaque démarrage de la voiture. La voiture réinitialise tes préférences et néglige ton confort parce que pourquoi pas. J’ai compté exactement 6 clics nécessaires dans le menu de la mort pour désactiver le lane assist ultra intruisif que tu vas devoir faire à chaque fois que tu démarres l’auto. Relou.

Le troisième point noir est un peu technique, il va falloir t’accrocher et être attentif. L’ID.Buzz ne possède pas de coffre à l’avant (frunk), ce qui oblige à ranger le cable de recharge dans le coffre la plupart du temps. Ledit coffre est un putain de hayon qui fait 2 m x 2 m qui est très pratique pour boire un café au sac lorsqu’il pleut, MAIS. La prise de recharge se trouve également à l’arrière, du côté droit précisément. La configuration de la plupart des stations de recharge t’obligera à te garer en marche arrière pour plus de commodité et là, c’est le drame. Ton câble est rangé dans le coffre qui nécessite un certain recul pour pouvoir être ouvert, peut-être pas 2 mètres comme j’ai dit plus haut mais au moins 1,5 m. Tu vois où je veux en venir ? Non ? Ok. La plupart du temps, en te garant, tu vas devoir t’arrêter et pleine manoeuvre de marche arrière, aller chercher le câble dans le coffre, finir la manoeuvre (qui va bloquer l’ouverture de celui-ci), et brancher le véhicule. Il va falloir recommencer la même chose dans l’autre sens, après la recharge. Tu vas me dire que je peux mettre le câble à l’arrache à l’arrière et tu as parfaitement raison, c’est de toute façon ce que j’ai fini par faire. Mais c’est très pénible pour les éventuels passagers que tu transportes sur la banquette car un câble, ça prend de la place et nuit au confort. Relou, mais on s’y fait.

Avant de redevenir positif et de vous dire à quel point l’ID.Buzz est génial, j’aimerais dire un mot sur la visibilité au volant. Elle est pas ouf. Voilà. Quoi, c’est pas assez précis ? Ok, alors : le montant de pare-brise est placé hyper loin du conducteur ce qui gâche énormément la visibilité à cet endroit (c’est notamment chiant dans les ronds-points), de même pour le montant de la portière conducteur qui empêche une bonne visibilité de l’angle-mort. En gros, t’es en permanence décollé de ton siège pour checker tantôt la visibilité devant, tantôt la visibilité derrière ton bus, qui présente pourtant une surface vitrée non négligeable.

Parlons maintenant de ce qui va : tout le reste. Merci et bonsoir.

Plus sérieusement, j’ai été extrêmement surpris de la maniabilité de l’ID.Buzz dans les rues étroites de le plus belle ville de France, Sens. Avec seulement 11.1 m de diamètre de braquage, la taille n’est plus un problème. Le van se conduit très facilement et se faufile dans les rues les plus étroites telle une citadine taillée pour l’occasion.

J’en ai parlé rapidement un peu plus haut mais l’ID.Buzz affiche un 0 à 100 km/h en un peu plus de 10 secondes, ce s’avère aaaaaaaaaaaaaaaaaaamplement suffisant au volant d’un bus. Il y a même un mode sport qui permet d’envoyer quelques frérots détendus en enfer électrique.

Conclusion

L’essayer c’est l’adopter et je l’ai essayé. En attendant de trouver presque 70 000 balles pour m’en offrir un, je l’adopte dans mon cœur.

J’ai rarement ressenti autant d’émotions positives (les papillons dans le ventre et tout) au volant d’un véhicule non sportif. Le coup de cœur pour cet ID.Buzz est principalement esthétique car objectivement, il est loin d’être parfait. Les mêmes remarques négatives au sujet d’un autre véhicule sans âme (genre ID.3, au hasard) auraient été rédhibitoires mais pas là. On lui pardonne tout. On apprend à vivre avec ses défauts en tirant un maximum de plaisir de ses qualités. Si ce n’est pas de l’amour ça !

P.S : Superman est un vrai extraterrestre doté de superpouvoirs surnaturels. Il le démonte, l’autre milliardaire blindé de gadgets.

Toutes les photos

On aime

+ Le capital sympathie gigantesque.
+ Le confort royal.
+ La charge vraiment très très très rapide.
+ La maniabilité incroyable.

On aime moins

- L'ergonomie du système multimédia est nulle.
- Trop de boutons tactiles mal foutus.
- Pas de frunk à l'avant pour ranger le câble.
- L'autonomie manquerait d'une centaine de km pour être au top.

La note de l'équipe Hoonited
La note du public
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Couleur
10
10
Extérieur
10
7.9
Jantes
10
7.9
Intérieur
10
6.5
Performances
10
8.6
Châssis
10
7.8
Assumerais-je de rouler avec ça ?
10
8.1
10
La note de l'équipe Hoonited
8.1
La note du public
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Victor Diakov
Tête de pétrole, ingénieur conso max et papa.