Voici l’essai de ma Volkswagen Polo afin d’en faire le bilan, calmement en s’remémorant chaque instant, et en répondant à de nombreuses questions.
Le contexte de l’essai
C’est bien beau d’avoir l’esprit critique avec les bagnoles des parcs presse mais après une quarantaine d’essais, il est temps de s’attaquer à ma propre caisse. Plus que de parler des caractéristiques spécifiques, je vais plutôt m’attarder à répondre à vos mes propres questions au moment de l’achat pour ainsi voir si j’ai fait le bon choix après deux ans d’utilisations quotidiennes.
Pourquoi acheter une voiture neuve ?
Parce que je suis un connard. On sait tous que ça n’a pas de sens d’acheter une voiture neuve. Dès sa sortie de la concession, elle perd immédiatement 20 %. Mais je m’en fous car je ne vais pas la revendre. Enfin, pas avant 10 ans. Donc la décote m’importe peu.
On sait aussi qu’on peut se faire bien plus plaisir avec un modèle d’occasion à 100 000 km en ayant plus beau, plus gros et plus puissant, surtout à 27 290 € (pile le montant moyen d’achat d’un véhicule neuf en France). Pour autant, je savais très bien ce dont j’avais besoin. Et notamment, pas plus gros et pas plus puissant. Puis surtout, je déteste avoir des emmerdes dans la vie. Vous allez me dire qu’une voiture neuve n’évite pas tous les soucis et vous aurez raison, on le verra plus bas. Cependant, on limite les dégâts. On a la garantie constructeur durant deux ans puis on peut la prolonger et même ajouter de l’entretien.
Pourquoi ajouter une garantie entretien durant cinq ans ?
Parce que je suis toujours un connard. Dans la même logique, j’aime être tranquille dans la vie. Et il faut croire que la tranquillité a un prix. Celui d’un entretien pendant cinq ans. Je vous arrête tout de suite si c’est pour m’expliquer qu’une vidange et un remplacement de liquide de refroidissement ou de frein peut se faire soi-même. Si je paye une voiture neuve, ce n’est sûrement pas pour me prendre pour François GBRNR. La mécanique ne m’intéresse pas du tout. Ou alors de loin.
Aucune envie d’avoir les mains dans la graisse et de chercher comment atteindre une sonde lambda (bien marrant ce nom de sonde) sachant que je n’ai aucune compétence ni aucune patience. Si vous n’aviez pas encore compris, j’ai des goûts de riches footballeurs professionnels (pléonasme). Mais en attendant d’être riche (car je ne serai jamais footballeur professionnel étant aussi doué de mes pieds que de mes mains), je roule en Volkswagen Polo.
Pourquoi une citadine polyvalente ?
Parce que je suis raisonnable. J’achète une auto pour mes besoins. Et mes besoins sont d’avoir une voiture qui démarre tous les matins. Et qui repart tous les soirs. J’élimine donc les Lotus. Les coupés et les roadsters donnent envie mais n’offrent pas la polyvalence que j’aime tant. De celle qui permet d’avoir des copains dans sa voiture. Peut-être l’argument le moins pertinent car au final, nous ne sommes quasiment jamais plus de deux dans ma voiture. Sauf les quatre fois où nous avons emmené Germaine (la grand-mère de Miss Novichok) à la pêche aux huitres en Bretagne et Jacqueline (l’autre grand-mère de Miss Novichok) pour voter à Athis-Mons en Essonne.
Le coffre polyvalent de la Volkswagen Polo
Donc finalement, pourquoi une voiture cinq places quand on roule à 99,99 % du temps à un ou à deux ? Pour le coffre ! Celui de la Polo se situe dans le top 3 de la catégorie « segment B » avec 351 litres. Car si je ne trimballe pas souvent des personnes, j’ai toujours besoin de place pour mes sacs, mes valises, mes meubles et mes vélos ! Là encore, la polyvalence de la Polo paye régulièrement par son habitabilité. Si j’avais des passagers à l’arrière, ils vous le diraient. Sauf pour la place du milieu qui est totalement nulle pour les jambes et pour la tête. En attendant, j’utilise les 1 125 litres (en rabaissant les sièges) pour tout mon merdier.
Pourquoi une Volkswagen Polo ?
Parce que j’aime sa tête. Mon premier critère de choix, c’est le physique. Avec cet argument, on évite le débat. Car la Polo reste ma préférée, encore aujourd’hui. Je reconnais largement qu’elle fait consensuelle, surtout dans cette première déclinaison de la 6ème génération. Le même reproche qu’à une Golf. Cependant, il me semble que son physique va bien vieillir ou tout du moins, que je ne vais pas m’en lasser. Deux ans après, je la trouve aussi belle qu’au premier jour.
Deuxième critère : le moteur et sa puissance. J’élimine d’office les 3 cylindres. Si c’est pour avoir un bruit de tracteur, autant devenir agriculteur. Je repense à la GR Yaris et vraiment non merci pour le quotidien. Dès lors, le choix se restreint énormément sur ce segment. On garde la Clio mais on tombe dans l’hybridation E-Tech et je passe mon tour vu la boîte à chier crabots et le couple neurasthénique. En effet, plus que les sorties de péages à fond les ballons, ce qui m’intéresse, ce sont bien les newtons-mètres. Cette capacité à pouvoir pousser et ainsi, s’insérer, doubler ou même monter sans aucune difficulté. Encore une fois, une sorte de tranquillité. J’ai donc établi mon plancher à ce niveau : 250 Nm. Cela tombe bien, ma Polo 1,5 l de 150 ch, les sort.
Troisième et dernier critère : une boîte automatique. Pour réaliser mes 20 000 km annuels dont mes 20 à 40 min dans les bouchons quotidiens, j’avais l’absolue nécessité d’une boîte automatique. Je sais, les pilotes, vous aimez jouer du levier. Moi aussi en GR86. Mais si c’est pour passer de la une à la deux en permanence dans les ralentissements, aucun intérêt durant une grande partie du temps au volant.
Les dernières concurrentes face à la Volkswagen Polo
Sur les 25 modèles, peu ou prou, du segment B, on arrive vite à une sélection de quatre survivantes. Dont trois VAG et la Mini Cooper S de 178 ch. Sauf que je ne suis pas une femme pratiquant le Pilates. Et que l’Anglaise fait grimper l’addition. Puis je la trouve pataude dans son physique. Donc la bagarre se joue entre l’Audi A1, la Seat Ibiza et la Volkswagen Polo. Je suis suffisamment un connard comme ça pour ne pas rouler en Audi. C’est faux, j’adore Audi (CQFD). C’est juste trop cher. Mais j’adore Audi (re-CQFD). Comme pour la Mini, on tape dans les 5 000 € supplémentaires à équipements équivalents.
La finale se joue donc entre l’Ibiza et la Polo. Les mêmes autos. Sauf pour le physique. Plus tranché et plus racé chez l’ibérique, je préfère jouer la consensualité avec cette ligne, cette couleur et ces jantes de 17 pouces de la germanique. Encore une fois, je retombe sur mon choix.
Pourquoi la finition R-Line Exclusive ?
Parce que je suis un bourgeois. C’est la plus haute des finitions et j’aime le confort. J’aime mes sièges chauffants et mon toit ouvrant panoramique. C’est faux. C’est bien la seule option que je regrette. Il est complètement nul ce toit ouvrant panoramique. Il est tout petit. Et la taille, ça compte pour l’apport de lumière. De plus, dès 50 km/h, les bruits d’air deviennent beaucoup trop gênants donc aucun intérêt, je souffre comme en MX-5. Quitte à prendre l’air et à se faire plaisir, autant rouler en TT RS Roadster. Je vous ai déjà dit que j’aimais beaucoup Audi ?
Restait à choisir la couleur. Facile. Mais pas facile. J’hésitais entre le Bleu Récif et le Orange Energy. Puis Miss Novichok a menacé de me quitter si j’achetais une voiture orange. Elle déteste cette couleur. Dans la vie et aussi sur les bagnoles. Donc facile de la prendre en bleu. Tout ça pour la modique somme de 27 290 €. Car oui, je suis un connard qui achète du neuf, mais du neuf en stock. Enfin, en véhicule de démonstration. Ce qui me permet d’économiser plus de 4 000 balles. Ma Polo TSI 1,5 l 150 ch R-Line Exclusive avec toutes les options valait 31 380 € au prix catalogue. Le tout sans bouton mute sur le volant.
Volkswagen Polo : pas de bouton mute sur le volant !
Comment peut-on vendre une bagnole à 31 380 € sans bouton mute sur le volant ou même sur les commodos comme chez Renault ? Cela me dépasse complétement car je n’avais pas remarqué cette subtilité avant de signer mon gros chèque. Depuis, j’ai essayé des bagnoles à 63 947 € et même à 71 780 € sans bouton mute sur le volant et je ne comprends toujours pas. Quand je veux couper le son d’une musique ou mettre un podcast sur pause, je veux le faire immédiatement. Sans atermoiement. Sans bouger mes mains du volant. Sans aller regarder un écran.
L’infodivertissement, la vie à bord, les aides à la conduite et les bruits parasites
Heureusement, j’ai des boutons physiques dans ma Polo pour régler la clim. Pas de bouton « off » mais au moins, je n’ai pas envie d’éclater au mur mon système d’infodivertissement comme dans une MG4, une C5 X ou une 308 SW. Pour autant, l’écran tactile pourrait être plus fluide et les menus plus simples.
On s’en sort sauf avec Android Auto qui rechigne à se connecter automatiquement. Il faut valider quasiment à chaque redémarrage pour autoriser l’accès. Complètement débile. Google Maps bugge aussi parfois pour les itinéraires à ne pas afficher la page demandée.
Les compteurs sont lisibles et clairs tout comme la caméra de recul. La régulateur (compliqué à activer) adaptatif ralentit et accélère correctement. L’alerte de franchissement de ligne (qui met des légers coups de volant) s’enlève ultra facilement en 2 clics sur le volant.
Concernant la sono, c’est moyen de chez moyen. Tout comme les finitions et les plastiques. Mais surtout l’assemblage. Ça bouge trop à mon goût et particulièrement la commande centrale. Trop de souplesse et de jeu qui engendrent des putains de bruits parasites. Dans les contre-portes aussi. Ce qui a le don de m’agacer profondément.
La bonne insonorisation et le confort routier
Si j’entends tout cela, c’est bien que l’insonorisation est bonne. En effet, jusqu’à 110 km/h, c’est parfait. Dès 130 km/h, des bruits d’air apparaissent mais dans la limite du raisonnable. Jamais de bruit du moteur (forcément, ce n’est pas un 3 cylindres) ni de roulement. Ni même à faible allure, le 4 cylindres essence se fait toujours discret.
Il en est de même pour les suspensions, parfois un peu fermes mais toujours acceptables. Les sièges compensent bien en étant agréables, même sur les longs trajets. On retrouve donc les éléments de polyvalence qui me plaisent tant.
Un réservoir de 40 litres : pas polyvalent du tout !
Justement, les longs trajets. Ils doivent toujours se limiter en amplitude à cause d’un foutu réservoir beaucoup trop petit pour une citadine polyvalente. Et même pour mon quotidien avec un passage à la pompe trop régulier, tous les 500 km ! Dans un monde parfait, un réservoir de 50 litres me conviendrait beaucoup plus ! Surtout quand celui de la 208 HDI de Miss Novichok me nargue avec son autonomie de 1 000 bornes. Encore une fois, je compare ce qui n’est pas comparable. Mais j’aime bien faire ça.
Ce que j’aime moins, c’est la consommation de ma Polo : 7 l/100 km. Après 42 000 km, ça ne bouge pas. Je descends à 5,6 litres sur du péri-urbain, à 7 litres sur autoroute et à 9 litres en agglomération. Encore plus dans les bouchons. Sûrement ma plus grande déception. Je m’attendais à 6,5 l/100 km. Peut-être avec une conduite éco régulière, je pourrais atteindre ce résultat. Ou avec beaucoup moins de villes/bouchons.
Les 3 modes de la Volkswagen Polo et les limites de la DSG7
En mode éco, on perd clairement de la puissance et de la réactivité. Parfois, je l’enclenche. Histoire de dire. Dès qu’on appuie fort sur l’accélérateur, on récupère l’entièreté des 150 poneys. Le mode normal correspond à une conduite habituelle qui manque toutefois de motricité. Pendant longtemps, j’adulais la DSG. Puis finalement, on atteint ses limites avec une légère latence pour descendre un rapport. J’ai la solution : les palettes, j’adore abattre un ou deux rapports sans forcément appuyer plus fortement sur l’accélérateur. Reste le manque de technicité pour adapter la puissance sur le train avant. Je rêve secrètement de passer ma Polo en propulsion. Car sans être une GTI, elle se défend bien avec son « châssis sport select » et son 0 à 100 km/h en 8,2 secondes.
La blague cependant, je ne roule que très rarement en mode sport. Car c’est le meilleur moyen de perdre son permis. Et je préfère perdre mon permis avec une Alpine A110 qu’avec une vulgaire Polo. Le mode sport durcit la direction et transforme la boîte vers une redoutable efficacité et cette fois, sans aucune perte de motricité. On monte fort dans les tours et quand on dépasse les 6 000, c’est déjà l’excès de vitesse. La voiture demande de bien s’accrocher pour l’emmener à vive allure, de quoi être surpris tellement elle peut cacher son jeu. Encore et toujours cette polyvalence.
Pourquoi ne pas avoir pris une Volkswagen Polo GTI ?
Parce que je déteste les sièges en tartan. Et parce que je ne roule finalement jamais très fort au quotidien. Celui-ci se compose beaucoup trop de bouchons, de villes ou d’autoroutes. Et surtout parce que tout aurait été plus cher : véhicule, assurance et essence. Donc pas besoin de passer sur un 2 l de 200 ch (207 ch en facelift) et autant garder ma motorisation adaptée à mes besoins.
Volkswagen Polo : un SAV honteux
Avant de conclure, je vous raconte mes misères avec ce véhicule neuf. Après 8 000 km, j’entends un grincement à l’avant de ma Polo. Je demande un rendez-vous à Volkswagen pour le diagnostic. Rien avant 3 semaines. Même pas un mec pour la mettre sur un pont et juste me dire si je peux encore rouler. Alors que je paye un satané contrat d’entretien et que la voiture est toujours sous garantie. Je l’amène donc chez Midas qui fait un tour avec et me dit que ça va le faire pour ma sécurité mais ne peut pas aller plus loin car pas agréé.
Finalement, il s’agissait d’un défaut sur des biellettes de barres stabilisatrices. Celles-ci ont été changées. Par la suite, pour ma révision des 30 000 km, mon contrat d’entretien n’a pas été enregistré correctement donc j’ai dû me fader des dizaines de mails et d’appels pour obtenir mon bon droit sans avancer des frais. Une catastrophe dans la prise en charge par la concession et par le service après-vente durant des semaines. Evidemment, plus jamais de ma vie je ne rachète une Volkswagen.
En conclusion, ai-je fait le bon choix ?
Oui. J’ai fait le bon choix car cette Volkswagen Polo me correspond toujours autant deux ans après son achat. Malgré ses défauts de réservoir trop petit et de consommation trop grande ainsi que des finitions et d’un service après-vente qui ne sont pas à la hauteur pour un véhicule à 31 380 €, je suis content de l’utiliser au quotidien. Je ne me lasse pas de son esthétique et encore moins de sa couleur. Sa polyvalence, tant pour la conduite que pour son habitabilité, me donne satisfaction à chaque fois. Enfin, je trouve mon compte quand il s’agit d’appuyer sur le champignon. Dès lors, je crois que j’ai répondu à toutes vos mes questions.