Le nouveau Volkswagen Tiguan TDI s’essaye dans sa version 150 ch diesel lors d’un séjour de 800 km sur la superbe Côte d’Opale.

Marque et modèle | Volkswagen Tiguan |
Version/finition | Diesel / R-Line |
Prix du modèle essayé | 57 460 € |
Kilomètres parcourus | 827 km |
Consommation constatée | 6,2 l/100 km |
Type de moteur | 4 cylindres 2 l |
Puissance | 150 ch |
Couple | 360 Nm |
Boîte de vitesses | Automatique (DSG7) |
Transmission | Traction |
Poids à vide | 1 674 kg |
Accélération (0 à 100 km/h) | 9,4 s |
Vitesse maximale | 207 km/h |
La fiche technique complète (bientôt) |
Le contexte de l’essai
Pour l’anniversaire de Miss Novichok, j’avais prévu un séjour surprise dans le Pas-de-Calais. En SUV. Vous allez me dire que je ne dois pas beaucoup l’aimer pour lui infliger cela. Sauf qu’elle adore les SUV. Pour une simple et bonne raison : la facilité d’accès à bord. Et surtout, elle s’en tape complètement des bagnoles. Pour elle, c’est un moyen de se déplacer (avec une boîte auto et des sièges confortables) et aucunement d’éprouver du plaisir au volant.
Donc ça tombe bien, ce nouveau Tiguan répond grandement à ses critères. Comme finalement à un grand nombre d’acheteurs. On fait les malins ici avec nos Lotus, Alpine et autres GR Supra alors que la réalité pour 40 % des ventes concernent des SUV. Quant à la région visitée, nous avons été tous les deux conquis par cette sublime Côte d’Opale (surtout moi je crois mais faut dire que j’aime trop la mer et les belles lumières).



Volkswagen Tiguan TDI ou Côte d’Opale ?
Hoonited, c’est un site de bagnoles ou une agence de tourisme ? Vous n’allez pas me faire croire que vous piétinez d’impatience que je vous parle du Volkswagen Tiguan TDI ? Donc je vais évoquer cette découverte totale qu’est la Côte d’Opale. Pour les nuls en géographie comme @LeStagiaire, vous voyez Deauville ? Eh bah, c’est pas là. Il faut regarder vers le nord de la France avec Calais en point de mire et descendre à l’ouest pour arriver jusqu’à Berck. Evidemment, un passage au Touquet est un incontournable si vous aimez (comme moi) les grosses énormes baraques dans les pins.

En plus d’une mer aux reflets changeants avec des couleurs nuancées et souvent translucides (d’où le nom de Côte d’Opale), la beauté de cette région provient aussi et surtout de ses falaises et de ses champs vallonnés avec des couleurs harmonieuses. Autant citer le site officiel : Les agriculteurs accordent leurs champs aux couleurs des saisons. Dorés de blés piquetés de rouge, coquelicots obligent. Tendrement bleus quand le lin perce. Eclatants de jaune quand le colza est là. Dans la variation incessante des lumières, mer, ciel et terre jouent de mille tons.
Durant les 4 jours sur place, j’ai longtemps pensé que ça aurait été génialissime de venir ici avec une sportive comme la GR86. Puis finalement, en passant par des multiples routes, la qualité de l’enrobé laisse vraiment à désirer. D’autant plus qu’on trouve les plus beaux spots sur des chemins non-bitumés et surtout des rando sur le GR 120. Dès lors, ce Tiguan faisait l’affaire.


Le confort et la bonne insonorisation
Il m’a fallu quelques centaines de kilomètres pour réaliser mais ce Volkswagen Tiguan TDI offre un excellent confort pour la gamme. Forcément, après 250 km d’autoroute, ce n’est pas dans ces conditions qu’on se rend compte de la chose. Puis en arrivant en ville, avec les dos d’âne et les chaussées (parfois) défoncés, j’ai eu un tilt en me disant qu’on passait bien sans se faire secouer. Après deux journées, j’ai regardé la fiche technique du véhicule à l’essai : « Système de suspension DCC Pro ». Le p’tit nom des suspensions adaptatives. Une option à 1 200 €. On les sent. Donc elles valent le coup.
Par contre, ce que j’ai remarqué immédiatement, c’est la bonne insonorisation de ce SUV allemand. On se rapproche du vitrage feuilleté chez Stellantis et ça réduit les bruits aérodymaniques, même à 130 km/h. On n’aura pas non plus de bruits des trains roulants.


Pour les sièges, dans cette finition « R-Line », on a une fonction massante mais pas chauffante ! À 57 460 €, je suis (désagréablement surpris), on se croirait chez Audi. Choix surprenant. Autrement ces sièges sport à l’avant sont extrêmement agréables entre tissu et « ArtVelours », un matériau plaisant au toucher qui tend vers le haut de gamme.

La vie à bord du Volkswagen Tiguan
Tout passe par l’écran central. Rien que de dire ça, on touche presque à un défaut rédhibitoire. Surtout après la mauvaise expérience avec celui du Cupra Leon ST. Pour autant, avec sa taille de 15 pouces, il se défend correctement. Enfin, je me suis tout de même agacé pour régler la climatisation mais sans trop m’énerver sur le tactile pour les températures. Il pourrait être plus réactif car on a tendance à appuyer une seconde fois. J’ai toutefois apprécié les menus colorés et didactiques ainsi que les différentes atmosphères. C’est juste que je suis un gogo avec ces bandeaux lumineux qui parcourent tout l’habitacle ainsi que le tableau de bord du côté passager. Tout comme les compteurs numériques de 10 pouces, lisibles et modulables.



Le sélecteur de vitesses se fait via un commodo en le tournant vers l’avant ou l’arrière, comme pour un essuie-glace arrière. Les autres commandes se trouvent sur le commodo de gauche. Il est fort probable que j’ai dû me mettre en plein phares au lieu d’envoyer le gicleur mais sinon, on s’en sort.
Ce que j’ai surtout aimé, ce sont les raccourcis (modifiables) en haut de l’écran pour couper les aides à la conduites débiles comme les bips de survitesse. Contrairement au Honda Z-RV, il ne faudra pas sept clics pour les désactiver mais seulement deux. Et un dernier pour revenir sur Android Auto. D’ailleurs, celui-ci en connexion sans fil, a buggé plusieurs fois. J’ai aussi désactivé le « lane assist » car il corrigeait trop les trajectoires.




Les moyennes aides à la conduite
D’ailleurs de façon générale, les aides à la conduite ne sont pas convaincantes sur ce Tiguan. Pour le régulateur adaptatif (ACC), c’est classique mais ça freine et ça accélère trop fort. Pour le Travel Assist qui correspond à la conduite autonome de niveau 2 (avec notamment le maintien dans la voie), il faut obligatoirement garder une main à 9h sur le volant. Avec une bonne prise car sinon, un message d’alerte apparait dans les cinq secondes et après, ça bipe. C’est relou sur autoroute donc j’ai fait sans au retour. L’alerte de freinage d’urgence s’active trop souvent et bien trop tôt.



Le détecteur d’angles morts s’allume à l’intérieur du rétro et c’est une excellente idée car il se voit parfaitement dans son champ de vision, sans tourner la tête. Contrairement à la caméra 360 (dans le pack IQ.Drive à 980 €) qui ne dispose pas d’une résolution suffisante pour percevoir l’environnement et surtout des caméras qui ne semblent pas indiquer les mêmes distances entre l’une et l’autre. Par deux fois, j’ai eu un freinage automatique dû à des obstacles fantômes. De quoi immiscer le doute quand il s’agit de se garer. Surtout avec un diamètre de braquage aussi catastrophique de 11,7 m.


Physique et habitabilité du Volkswagen Tiguan TDI
Par rapport à la précédente génération, ce nouveau Tiguan a pris 3 cm. Même si la taille ne compte pas, cela profite à son habitabilité. Cela amène à 4,54 m. Je ne peux pas comparer avec l’ancien mais je peux vous dire que le coffre offre 652 litres avec un plancher à deux niveaux et surtout avec des banquettes coulissables sur 18 cm.


L’idéal pour une famille. Si seulement la place du milieu n’était pas gâchée par le tunnel de transmission. Les autres auront de l’espace pour les jambes et pour les têtes. En plus d’une belle vision grâce au toit ouvrant et panoramique (à 1 350 €). On regrettera que l’ouverture du coffre avec la clé engendre un bip-bip totalement dispensable.


Concernant son physique, si Volkswagen ne fait pas de folie (je le sais, je roule en Polo VI), j’ai même l’impression que ça régresse avec un Tiguan qui ressemble (presque) à un T-Cross. Notamment à cause du bandeau de feux arrière diaphane. Après, je trouve que ma config le valorise au maximum avec ce Rouge Persimmon (900 €) qui tend vers l’orange la moitié du temps et ces jantes noires « York » (580 €) de 20 pouces. Je suis adepte de cette combinaison de coloris. Tout comme des dessins de tigre et d’iguane sur les vitres arrière en référence au nom du modèle qui assemble ces deux animaux.




La fête des bruits de mobilier
Là où je n’accepte pas des défauts sur une bagnole à 57 460 €, ce sont les bruits de mobilier. Pire que dans un Austral, 5 000 € de moins ! Dans le Tiguan, ça couine tout le temps. Et sinon, ça grince. Principalement de l’assemblage de la planche de bord, côté passager. J’ai testé en appuyant dessus, ça bloque les bruits. C’est vraiment indigne à ce tarif. On en aura aussi sur les portières et l’arrière à cause des plastiques. Peut-être pas les plus durs du monde mais certainement les plus bruyants. Je retrouve les mêmes défauts que dans ma Polo de 2021.
Puis je n’arrive pas à entendre que ça provienne d’une quelconque mauvaise utilisation. Le véhicule avait tout juste 10 000 km. Le pompon aura été l’ouverture du rétroviseur droit. Un bruit de couinement honteux. Hey Volkswagen, si vous avez besoin d’un mec pour contrôler vos produits à la sortie de l’usine, je suis dispo. Je peux vous dire que ça repart direct à l’atelier pour corriger cela. Même chez Dacia, on n’a pas ces problèmes-là.

Ennui et TDI
Une nouvelle fois, je suis bien placé pour parler des Volkswagen car j’ai conduit des Polo, Golf, T-Roc et T-Cross et on pourra tous convenir que le plaisir au volant ne rime pas avec ces véhicules allemands. Nous avons souvent une conduite neutre avec une direction peu précise mais sans jamais rien d’alarmant. C’est donc aussi le cas avec ce Tiguan qui prend un peu de roulis mais sans plus.
On ne pourra pas non plus se consoler avec son moteur. Le fameux 4 cylindres 2 litres diesel. Pourtant, je l’avais plutôt bien aimé sur l’Audi A3. Et je le connais aussi sur le T-Roc avec lequel je réalise exactement les mêmes consommations (pour 827 km cette fois) : 6,2 l/100 km. C’est bien mais pas incroyable. On obtiendra plus de 930 km d’autonomie (avec son réservoir de 55 litres) et ça, c’est cool. Seul @vtyok arrive à 4,4 l/100 km avec l’Octavia Combi chez Hoonited. Sur un trajet vers Paris de 37 km, je suis descendu à 5,6 l/100 km et ça monte à 7 l/100 sur autoroute.




Les modes de conduite du Volkswagen Tiguan TDI
D’habitude, j’aime le couple des diesels et notamment les 360 Nm de ce TDI. Toutefois, il en manque un peu à bas régime (peut-être à cause du poids de 1 674 kg ?) et dès qu’on atteint la puissance maximale des 150 ch à 3 500 tr/min, on n’a plus rien du tout dans le bide. On comprend donc les 9,4 s (soit une seconde supplémentaire qu’en A3) pour toucher aux 100 km/h en partant de l’arrêt. Evidemment que ce SUV n’a rien de compétitif sur l’exercice et le « mode sport » rendra les suspensions trop dures par rapport au performances possibles du moteur.
À la limite, on pourra utiliser le « mode individual » pour ajuster la direction en la rendant plus consistante dans le volant. Le « mode éco » rendra ce SUV trop anémique. On pourra sélectionner ces modes sur l’écran ou via la molette centrale en cliquant dessus pour basculer du son (de bonne qualité mais pas de bouton mute sur le volant, comme dans ma Polo) à ce réglage. La DSG7 fait son taf habituel, c’est-à-dire convenablement. Le moteur diesel s’en sort dignement au niveau sonore.



En conclusion
Ce nouveau Volkswagen Tiguan gagne en espace et en habitabilité (sauf pour la place du milieu). Il apporte un confort certain avec ses suspensions adaptatives pour le quotidien et sa bonne insonorisation sur autoroute aurait pu favoriser les longs voyages. Malheureusement, les innombrables bruits de mobilier dans l’habitacle gâchent complément cet agrément sonore. Au vu du tarif élevé, on ne peut pas lui pardonner. Son absence d’agrément de conduite et sa mauvaise caméra 360 ajoute des éléments en sa défaveur. Ce SUV allemand ne se hisse pas à la hauteur de son tarif élevé.

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