Je t’ai déjà dit que j’étais fan de la Nissan Skyline R34 GT-R ? Oui ? Mais est-ce que je t’ai déjà raconté la fois où j’ai presque failli en avoir une ? Je ressors la boîte de mouchoir et je te raconte ça.
Le début de ma pseudo-carrière
J’ai commencé ma « carrière » de bloguiste automobile par hasard. Oui je sais, vous pensiez tous que c’était grâce à mon talent démesuré et mon charisme naturel que j’avais « réussi » mais que nenni, c’est du hasard pur.
Nous sommes un peu avant 2010 et je rencontre le mec qui crie dans les vidéos du GDB, Saad. On bosse alors dans la même boîte et très vite on se dit « mec, vient on crée un blog où on parle de bagnole et un jour, si Dieu le veut, on en essaiera ». C’est ce qu’on a fait. On a créé MyGT.fr (ça n’existe plus) et c’était plutôt cool. Cool de partager sa passion pour le tuning, cool d’apprendre à écrire, cool d’apprendre comment ça marche le monde du bloguisme et surtout, cool de la part de Renault un jour de nous avoir convié aux essais de la Twizy. S’en sont suivis les essais de la Twingo RS (sacrée bagnole !), Abarth Punto (quelle merde) et autres Mercedes Classe A. Je raccourcis l’histoire parce qu’on est là pour parler de la meilleure voiture du monde et depuis tout à l’heure je te parle des merguez. Quel est le fuck ?
Le fuck c’est qu’un jour, en 2013, Nissan me convie aux 24 heures du Mans. A cette époque, la marque est encore engagée en course, avec – évidemment – un concept chelou qui ne brillera que par sa nullité. Pour faire Paris – Le Mans, Nissan me propose de ne pas prendre le train. Nissan me propose un 370Z Nismo. Un putain de Z Nismo. A moi, pendant tout un week-end. Moi qui débarque de nulle part, moi qui suis biberonné au NFS et autre Gran Turismo depuis ma tendre enfance, moi le gamin de 20 et quelques années, on me prête une vraie bagnole japonaise. Je n’en ai pas dormi de la nuit.
Le Mans, bordel !
On arrive au Mans. « On », parce qu’on est 4-5 bloguistes à avoir été invités par Nissan. Je ne sais plus exactement qui y était mais osef puisque ce n’est pas ça le propos. Dans le village Nissan il y a plein d’activités, il y a des tentes dans tous les sens et chaque invité est traité comme un roi. Mais surtout, en plein milieu dudit village, il y a une Nissan Skyline R34 GT-R V-Spec II dans la magnifique teinte Midnight Purple (II si je ne m’abuse) exposée. Elle est absolument fantastique et c’est un pléonasme de dire ça d’une R34, je sais.
J’apprends que tout le petit monde invité par Nissan à ces 24 Heures du Mans va participer à la parade, c’est à dire rouler sur le grand tracé de la course à une heure ou deux avant le début de celle-ci. Histoire que le public, déjà en place depuis plusieurs jours, se fasse moins iech. OMFG, je vais rouler sur le circuit du Mans, et pour de vrai ! En tête de notre convoi composé de Juke Nismo et de Z Nismo, la R34 du village. Je repère le bonhomme qui la conduit, il faut que je lui parle. Et immédiatement après la parade, je cours interpeller le mec pour faire ma groupie et pour lui dire qu’il conduit la meilleure voiture du monde, même s’il le sait déjà.
On commence à converser et Jean-François (prénom fictif car je ne sais plus comment le vrai proprio s’appelait) me raconte l’histoire de sa bagnole. J’apprends alors qu’il est seulement le deuxième propriétaire et qu’il l’a directement faite importer du Japon. La voiture affichait de mémoire 78 000 km au compteur et c’était la première fois qu’elle mettait ses roues sur un circuit. Sa particularité, en plus d’être hyper propre et entièrement d’origine ? Des jantes spécifiques et des élèments esthétiques Nismo d’origine. D’après Jean-François, dans exactement cette configuration, il y aurait une vingtaine de modèles dans le monde seulement (ou une trentaine, je ne sais plus, mais pas beaucoup quoi). Et évidemment, elle est unique en France.
Plus il me parle et plus j’ai envie de devenir son pote pour qu’un jour il me dépose, je m’en fous où, avec sa bagnole. Et à ce moment précis il lâche un missile (non, il n’a pas mangé de Chili con carne, bande de dégueux) : il est contraint de la vendre pour une sombre histoire d’un enfant à naître. « J’aimerais bien en tirer 40 000 euros mais j’ai vraiment peur qu’elle finisse entre de mauvaises mains et que le futur proprio fasse du tuning crade dessus. Franchement, je préfère baisser le prix à 35 000 voire 30 000 et être sûr que l’acheteur est un vrai passionné… [il continuait à parler mais je ne l’écoutais plus, j’étais déjà en train d’acheter sa bagnole] »
Il me demande alors si je suis intéressé par l’achat. Pour 35 000 euros. Je dis oui, évidemment oui. Sauf que je n’ai pas 35 000 euros. Mais j’ai une solution. Elle s’appelle « vas-y balec frère, j’ai un CDI avec un salaire correct, pas d’enfant et pas de crédit sur le dos. C’est l’occasion de se sur-endetter pour la bonne cause. » Seulement voilà…
Ta mère, la flemme administrative
Je contacte ma banque pour leur demander si avec mon dossier, il était possible d’emprunter 35 000 euros pour l’achat d’un véhicule. « Bien sûr monsieur Diakov, vous êtes en CDI depuis XX temps et une fois vos charges soustraites, vous pouvez prétendre à XXX euros sur XXX temps ». Désolé pour tous les XXX mais je n’ai pas le moindre souvenir des détails financier de l’époque, je me souviens juste que la banque m’a dit ok. Ça rentrait tout juste et il fallait prendre le crédit sur 7 ans, mais c’était ok.
Il me suffisait pour ça de leur fournir mes trois dernières fiches de paie, une copie de mon contrat de travail et je sais plus quels autres documents obligatoires.
Sauf que je n’ai pas la moindre idée d’où se trouvent mes documents et toute cette histoire s’arrête globalement là. J’aurais pu (dû !!!) envoyer un mail à ma boîte pour leur demander de me renvoyer les pdf correspondants tout ça, mais va réinitialiser ton mot de passe de l’espace Impots.gouv pour récupérer ta dernière déclaration… Un enfer !
Pas de documents, pas de crédit. Pas de crédit, pas de bagnole. Puis globalement pas trop le temps non plus puisque les activités du blog sont au top de leur forme : quelques jours après le Mans, je m’envole pour les States, à Pikes-Peak. Depuis le Colorado, la recherche des documents est encore moins facile alors peu à peu, cette histoire de R34 Midnight Purple s’oublie et on enchaînche avec la partie seum.
Le seum
Tu sais combien ça coûte aujourd’hui, une Nissan Skyline R34 GT-R ? 10 fois plus. Littéralement 10 fois plus. Alors oui, tu trouves des exemplaires beaucoup moins cher (genre 80 000 balles) mais qui a envie de rouler dans une GT-R blanche avec des jantes Norauto ? Remarque, est-ce que celle à 80k ne vaudra pas 800k dans 10 ans ?
Donc oui, pour une connerie de flemme pour constituer un dossier bancaire je suis passé à côté d’une occasion en or et depuis, je vis dans le seum. Je m’en veux terriblement d’avoir été si idiot sur ce coup. Sans parler du placement financier, j’avais une opportunité dans ma vie de posséder la voiture de mes rêves mais je l’ai laissée filer. Ayez la gentillesse svp de relayer cet article sur les réseaux sociaux avec le hashtag #HoonitedEstUnIdiot pour sensibiliser d’autres jeunes à ne pas commettre la même connerie.