Sécurité routière : si on montre le point, tu montres le frein (et inversement)
Enfin une mesure intelligente ! Ne plus retirer de point pour les petits excès de vitesse ! Il était temps ! Voici toutes les raisons qui font de cette mesure du gouvernement pour la Sécurité Routière une excellente idée !
Qui de mieux que César pour parler de la pâtée pour chien ?
Le début du dossier de presse pour Circuler en sécurité et en sérénité sur les routes de France indique :
À l’heure de la voiture électrique, qui de mieux qu’une personne nommée Borne peut se prononcer sur la sécurité routière ? Pas convaincus ? Ok on continue.
Sécurité routière : les cyclistes râlent mais ils n’en seront que plus heureux
Les cyclistes (encore eux). Ils se plaignent que cette mesure va accroître le danger sur la route et augmenter leur risque de mourir. C’est, au contraire, une excellente chose. Car quoi de mieux que de voir la mort en face pour apprécier la vie ? Chaque danger évité sublime le fait d’exister. Mieux qu’une méditation pleine conscience ou que 10 consultations à 75 € la séance chez un psy, le risque de mourir sur la route permet de se sentir vivant et de prêter attention à son soi, dans son intégralité. Ça remet l’église au centre du village (pas trop loin du cimetière tout de même). Et ça, ça n’a pas de prix. Enfin si, dans ce cas il y a un prix, mais pas un point.
Une mesure écologique et économiquement viable pour la sécurité routière
Quand bien même rouler un « petit » peu plus vite serait dangereux, nous sommes 8 milliards d’individus. Plus de décès, ce sont moins de personnes qui polluent et plus de ressources pour les autres. C’est le niveau le plus élevé de l’écologie : l’abnégation.
5km/h en plus, ce n’est pas énorme
5km/h, « en vrai », ce n’est rien.
Pour le vérifier, il faut revenir en classe de 4ème A avec Mme Tromat (ça ne s’invente pas), prof de physique de son état. Elle apprenait à une classe de jeunes ados la fameuse formule de l’énergie cinétique = (masse x vitesse² )/2
Donc l’énergie augmente en fonction du carré de la vitesse.
Les excès de vitesse sont mesurés selon des appareils précis mais qui, d’un point de vue juridique, ne sont pas parfaits, pas infaillibles. Les compteurs de voitures non plus. Un peu d’erreur d’un côté et un peu d’erreur de l’autre donnent beaucoup d’erreurs des deux côtés, et beaucoup de couples en ont fait les frais (il n’y a aucun rapport et c’est justement l’un des problèmes de ces couples).
Alors mesurons cela.
Prenons une route limitée à 50 km/h en agglomération (théoriquement c’est 30km/h, mais on ne va pas se faire doubler par un skateboard non plus).
5 km/h de 50 km/h représente 10 %. Pourquoi 10 % ? C’est écrit dans le communiqué de presse :
Donc 10 % est un petit excès, avec un grand cœur dans une mallette de don d’organe.
L’énergie d’une voiture de 1 350 kg à 50 km/h est donc de : 3 175 kJ (pour kilo-Joules).
La même voiture lancée à 60 km/h (soit 55 km/h mesurés par le radar et donc un « petit » excès de vitesse de 5 km/h) donne : 4 275 kJ.
On a un delta de 1 100 kJ.
Pour avoir une référence, un cycliste de 100 kg, lancé à 25 km/h sur un vélo pesant 25 kg a une énergie cinétique de 687,5 kJ. Donc vous prendre un mur à 25km/h à vélo si vous faite un quintal représente la douleur de 687,5 kJ.
Donc un petit « 5km/h en plus », c’est à peine 2 fois la douleur d’un humain sur un vélo qui se prend à mur à 25 km/h. Ça va !
Mine de rien, on gagne du temps
Rouler plus vite en ville, c’est arrivé plus rapidement à destination au feu rouge suivant. Donc un peu plus de temps à consulter son smartphone en attendant. C’est tout bénef. Puis on optimise le temps et ça, c’est totalement raccord avec la dernière raison de cette article. Cela dit, sur autoroute il n’y a pas de feu. Il y a des aires d’autoroute, des péages, mais pas de feu. Ce serait idiot.
Tout ce qui est « petit » est mignon
Le « petit » est un qualificatif réducteur qui sert à faire passer la pilule pour quelque chose qui ne l’est pas forcément. Une tournure habille Bill. « Je suis prêt(e) dans un petit quart d’heure », « une petite taf et après je te le rends », « oh allez, un petit coup de byte et tu récupères la carte-mère », « une petite envie de McDo » (et 2 menus + 3 desserts commandés), « j’ai une petite envie pressante » (30 minutes aux WC) et le meilleur de tous « j’en ai pour un petit moment ».
« Petit » est donc un qualificatif peu défini qui généralement tente de minimiser une chose énorme. Et « petit excès » est un sacré euphémisme.
Sécurité routière : on a tous droit à l’erreur, sinon la gomme n’existerait pas
Le philosophe Lenny Leonard a déclaré dans le 23e épisode de la saison 8 de la saga philosophique Les Simpsons : « Tout le monde a le droit de faire des erreurs, c’est pour cela qu’il y a des gommes au bout des crayons ». Une phrase puissante qui démontre qu’une « petite » erreur ça arrive. D’ailleurs, cette citation fait suite à une surchauffe du réacteur de la centrale nucléaire de la ville. Pas grand chose. Après tout, si les petits ruisseaux faisaient les grandes rivières, ça se saurait.
Dernière raison : la meilleure façon d’optimiser son ROI, c’est faire de la Sécurité Routière un bon business plan
Site numéro un de la réussite financière et professionnelle, avec des conseils chiadés en investissement et en planification de vie, Linkedin sait mettre en retrait l’individu pour le bien du groupe de la personne morale.
Et quoi de mieux qu’un bon business model pour devenir riche accroître la croissance vers le haut protéger notre futur financier ? Pour faire simple : avant, les conducteurs avaient un plafond de verre constitué des points de leur permis. On va briser ce plafond. Comme devant le rayon TV à la Fnac, seul leurs comptes en banque seront la limite. Plus vous dépensez, plus vous pouvez rouler vite.
Aujourd’hui, les caisses de l’État sont vides. On le sait, parce qu’on nous le dit dans les médias. Et qui de mieux placés que des médias détenus aidés financièrement par des personnes impliquées dans le gouvernement, pour savoir ce qu’il se passe dans les caisses dudit gouvernement ?
Anyway, Linkedin apprend, moyennant des formations payantes que parfois, perdre un peu, c’est en gagner beaucoup. Chaque année, les stages de récupération de points rapportent entre 130 et 250 euros par pilote personne en manque de points. Soit une moyenne de 200 euros. La TVA rapporte à l’Etat 40 euros par stage par individu.
Les statistiques datent de 2015, mais elles proviennent de la Sécurité Routière elle-même, une source fiable et sûre, puisqu’il y a « Sécurité » dans son nom.
Donc 333 734 personnes dans la meilleure année (oui meilleure, on fait dans le ROI pas dans l’humanitaire) ont rapporté 13 349 360 € de TVA.
Avec une moyenne stable de 1,3 à 2,1 millions petits excès de vitesse, on constate qu’avec le permis à point, on a un manque à gagner. Et nous ne pouvons pas continuer à nous assoir sur un bénéfice qui nous tend les bras. Car qu’est-ce qui empêche les conducteurs de se délester de 135 euros en dehors de leur pouvoir d’achat ? Ces fichus points. Et pour gagner quoi ? Une dizaine de millions d’euros, quand, sans cette écharde dans le portefeuille, nous pourrions en gagner des centaines ! WAKE UP !
La ville, c’est notre marché fort. On est à 135 € l’amende pour un petit excès de vitesse. Mais le point perdu limite le nombre d’excès par individu. La rétention fait baisser le ROI. Pour contrer ça, on doit repartir de 0. Un bon brainstorming a permis un lean startup de qualité. On supprime le levier de rétention via un pitch posté par le CM sur les RS pour assurer un bon reach, et on crée du lead, avec dans la foulée, l’acquisition du prospect perdu par la menace de la suspension de point. Le pigeon client peut alors refaire le parcours d’achat sans autre limite que sa capacité à s’endetter son pouvoir d’achat.
En chiffres, ça donne 2,1 millions d’acquisitions à 135 euros. Soit 270 millions d’euros par an. Et ça, sans sucer demander de l’aide aux investisseurs, et avec un growth hacking à faible coût.
Mais ce n’est pas tout, en autorisant ce dépassement avec uniquement un paywall, on renforce le sentiment d’appartenance de nos clients les plus fidèles. Il se sentiront au-dessus de ceux qui ne peuvent pas payer. Il suffit d’optimiser cette fidélisation client pour donner envie aux autres prospects de souscrire à ce qu’on appellera Le Service Premium du connard au volant pilote.
Alors plutôt que de penser à leur petite personne, qui au passage pourrait faire attention, les citoyens clients devraient penser large, penser grand, penser rendement, penser chiffres. On ne construit pas une société avec des états d’âmes, on la construit avec de l’engagement. Et les caisses de l’État ont besoin de beaucoup d’engagement, depuis les pertes financières liée au COVID. Car si un humain est remplaçable, un process efficace lui, ne l’est pas.