Essai Lotus 2-Eleven : rien et l’heaven !
Lotus 2-Eleven
50 000 euros hors taxes à sa sortie en 2008
Pas de réelle valeur, le modèle ayant été homologué pour la route
4 cylindres en ligne 1,8 L DOHC Toyota 2ZZ-GE compressé
SP 98 pur malte
255 ch
242 Nm à 7 000 tr/min
Manuelle à 6 rapports plutôt capricieuse
Propulsion
3,8 s
16,6 s
249 km/h
Diddi Moi $o Diddi
3 822 mm
1 735 mm
1 112 mm
2 300 mm
745 kg
38 Litres (haha avec 12L/100 en moyenne sans taper dedans)
Environ 450 km
12L/100 km
Non c'est à Loïc
Un jour t’es au volant d’un Dacia Jogger sur les routes de Nice, et l’autre, tu te retrouves dans le baquet d’une Lotus 2-Eleven, une caisse plus rare qu’un bon film Netflix. Entre les deux, une succession d’événements, mon charme indéniable (NON) et la passion automobile qui éveille tous tes sens, jusqu’à pousser le cortex de la raison dans les limbes du va te faire foutre. Voici l’histoire de cet essai hors du commun.
« Merci Loïc de m’avoir filé le volant et le baquet, même en sachant que mon cul ne rentrait pas dedans. »
Un Stagiaire heureux
Sortir de sa zone de confort
« Sortir de sa zone confort pour avancer. » S’il y a bien une phrase qui me les brise menu, c’est elle. La zone de confort, c’est l’aboutissement d’un dur labeur. On a justement été dans l’inconfort pour s’y retrouver. À quoi bon en sortir ? Qui le désire vraiment ? Si je gagnais au Loto, ma vie ne serait qu’une énorme zone de confort. Un trou noir de confort. Ça, c’était avant de rouler en Lotus 2-11. Ma vision du confort a depuis (un peu beaucoup) changé.
Je n’ai pas gagné à Euromillions et je dois continuer d’écrire sur Hoonited pour obtenir ma douloureuse mais nécessaire fiche de paie, plus vierge qu’un CD-RW Verbatim sorti de magasin.
Pourtant, le destin d’un stagiaire prend parfois des tournures heureuses. C’est ainsi que je suis passé de l’essai du Dacia Jogger à la conduite d’une Lotus TWO-ELEVEN. Exactement comme dans les Livres Dont Vous Êtes le Héros dans lesquels le choix d’une action a des répercussions plus tard. J’avoue que j’étais loin d’imaginer qu’essayer un break west coast low cost sur les petites routes niçoises allait me conduire (voiture, conduire, vous l’avez ?) au volant d’une pistarde qui ruine des Porsche. Il n’a pas juste battu de l’aile le papillon, il a fait un kata de tout son corps.
D’ailleurs, on pourrait remonter un peu plus loin, quand j’ai acheté mon premier appareil photo, mais ce serait chiant à lire, puis l’étape d’après serait le coït de mes arrières arrières grands-parents et ça tournerait mal.
Pas une première sur Hoonited
À l’image de Vilebrequin, la popularité en moins, nous (rédacteurs) nous voyons proposer les sublimes engins de nos lecteurs. Après @Novichok et son expérience au volant de la Lotus 340R, me voici au volant d’une autre licorne anglaise, la Lotus 2-Eleven (les proprios de Lotus sont vraiment adorables décidément).
De Nice à La Creuse, du Jogger à la Lotus 2-Eleven
Nous étions donc à Nice. Lors de l’essai du Dacia Jogger, assis dans le bus qui nous (les influenceurs, les journalistes et le stagiaire) emmenait vers un hôtel 5 étoiles. J’étais à côté d’un gars. On se présente :
« Loïc.
_ Stagiaire ».
Loïc est là pour Kambouis. Un site sur lequel il bosse avec un pote. Il a un vrai job à côté. Ce qui nous fait presque un point commun, dans la mesure où j’ai presque un vrai job à côté.
Loïc est le photographe de son crew. Il touche sa bille. Un autre point commun. Je suis aussi le photographe de Hoonited. Mais pas parce que je suis meilleur. Juste parce que les autres ont autre chose à faire de leur vie.
On évoque le Dacia Jogger qu’on n’a pas encore vu, on se dit que c’est cool un break, 7 places, pas cher. On met les enfants qu’on aime le moins au fond, les préférés sur le rang 2, on garde des thunes pour partir en voyage avec la voiture. Se faire kiffer dans un Air Bi-Haine-Bi.
Le soir, la conférence. Avant de se coucher, on évoque le matos photo. Comme des piliers du bar du coin, mais sans alcool dans le sang et sans évoquer les performances de MBappé.
S’en suit la journée d’essai, les photos à 2, avec filés et tout le toutim. Ça aboutit à son papier et au mien.
La vie après la Dacia Jogger et avant la Lotus 2-Eleven
Depuis, on se suit. Littéralement, puisqu’on habite à 15 min l’un de l’autre. On fait du vélo. J’écris sur les nouvelles mobilités, il lit des trucs sur les nouvelles mobilités et on aime forcément la bagnole. On croirait une idylle Tinder sans sexe et sans argent pour ledit sexe.
Puis un jour, dans la timeline Twitter, entre un message de rage envers la politique et un incitation à la haine des jantes dorées, @2geekforyou, le pseudo de Loïc, annonce l’arrivée d’une Lotus 2-Eleven.
Mon sang ne fait qu’un tour. J’aime Lotus. Pas uniquement pour leurs Speculos ou le PQ. Gamin, je kiffais la Lotus Esprit Turbo SE que je prenais dans un jeu sur Amiga. C’est la caisse que je rêve d’avoir un jour, et que je n’aurai jamais. La 2-Eleven ne me dit rien. Mais Google la connaît. Google connaît tout. Je tombe sur un truc aussi radical qu’une Radical.
Je me porte volontaire pour la shooter quand l’occasion se présentera. Elle s’est présentée, vite, très vite. Mais moins vite que la longueur qu’a prise une 330D qui voulait se fritter à l’Eleven.
Quelques jours après, @nonodriver et Loïc sont en bas de chez moi. Les deux Lolo sont là. Une Exige rouge sublime sans aileron mais avec du cœur. Et l’Eleven. Violette. Stickée comme l’ordinateur d’un ado.
L’Eleven : faut tout EnLEVEr ‘N
Créer une voiture légère consiste à gagner du poids. Donc à retirer ce qui est lourd (comme les blagues nulles dans un récit).
Sur l’Eleven, ça s’est fait en cascade.
« On va virer la clim, c’est lourd.
– Autant virer la ventilation non ?
– Mais comment désambuer le pare-brise ? T’es con !
– On retire le pare-brise.
– Pas con !
– Et les portes, on les fait en alu ?
– Non.
– En carbone ?
– Non.
– En titane ?
– On ne les fait pas.
– Pas con.
– On a de la place devant, on ajoute un coffre ?
– Ajouter du poids à l’avant et ruiner l’équilibre des masses dans le but d’emmener des trucs inutiles comme des sous-vêtements ?
– Oui.
– NON !
– On garde l’ESP ?
– Non.
– L’ABS ?
– Non.
La CGT ?
Haha, you’re funny Francis. »
Le génocide d’équipement se termine avec la base : une structure, une peinture, des arceaux qui ne vous sauveront pas. Un volant, 3 pédales, un levier, un moteur à l’arrière, un radiateur à l’avant, des roues, un compresseur et un gros, très gros cœur. Dans la Lotus 2-11, il n’y a rien et c’est tout.
La Lotus 2-Eleven en chiffres
En chiffres, ça donne 255 ch pour 242 Nm de couple à 7 000 tr/min (mais le compteur affiche 11 000 tours putain). Dedans, un vulgaire petit modeste 1,8 L Toyota (DOHC histoire de contrôler l’ouverture des valves, qui, avouons-le, seront toujours ouvertes à fond), 4 cylindres en ligne. Le genre de moteur qu’on trouve dans une Corolla. Mais là, il peut s’exprimer. Il est aidé par un compresseur Roots Eaton (je connaissais pas, j’ai appris à le connaître) qui injecte 0,5 bars de pression supplémentaire. Une préparation japonaise à la sauce british qui avale le 0 – 100 km/h en 3,8 secondes.
Et ça pousse comme ça jusqu’au 250 km/h. Enfin, d’après la fiche technique. Parce qu’en vrai, c’est encore plus impressionnant que vous ne pouvez l’imaginer.
La Lotus & les veines
Two-Eleven. Signifie que c’est la seconde génération d’Eleven. Eleven parce qu’elle succède à la Mark IX. Pourquoi ? Aucune idée. En fait, je m’en fiche un peu. Ce qui est intéressant en revanche, c’est que l’Eleven initiale avait un châssis tubulaire. C’est un châssis fait de tubes. Les tubes sont légers. Pour Lotus, la légèreté est droite et ce châssis pesait 25 kg. La première version de la voiture complète tapait seulement 450 kilos. Ce n’est même pas la charge maximale d’un ascenseur.
Elle a gagné pas mal de courses dont les 24 heures du Mans en 56 et 57 dans la catégorie poids plume (1100 cm3). Environ 250 exemplaires ont été produits, avec pas mal de variantes, dont une version à pare-brise et portes.
La 2-Eleven a été la volonté de Lotus de réitérer l’extrême efficacité de la première monture. Je ne peux dire si c’est réussi, n’ayant pas connu la première. Mais diantre, ça pousse. Et pas uniquement en ligne droite.
L’essai de la Lotus 2-Eleven par un stagiaire obèse
« Light is right » disait Colin Chapman. Ce qui se traduit par « Les gros ne prennent pas le volant ». L’Eleven applique l’adage au cm3 près. L’absence de porte m’oblige à escalader les arceaux, sans toucher la carrosserie. Ils sont d’ailleurs modifiés par l’ancien proprio, pour nous sauver en cas de tonneau. Ou du moins, éviter que notre tête s’arrache. Pour mourir royalement en gardant la tête sur les épaules.
On entre dans l’Eleven par le haut. On enjambe. D’abord la jambe gauche. Toujours. Puis une gorgée de Volvic. Et la jambe droite. En appui sur les bras, les jambes en l’air, je fais littéralement des barres parallèles pour entrer dans une bagnole.
Mes fesses se glissent au millimètre dans le baquet carbone, qui n’est qu’une plaque fixée sur le plancher en alu. Mon séant a l’air d’une gélatine déposée dans un compartiment de bac à glaçon.
On me file mon sac photo, qui fera la route sur moi. Mon casque, qui fera la route sur ma tête. Le sang tente de se frayer un chemin, mais je suis trop excité pour sentir mes membres s’assécher de l’intérieur.
Direction le circuit de Mornay pour fumer des Porsche.
Le trajet ALLER à 2 et le vent
Sur la route, ça vroume, ça souffle, ça vibre. C’est comme mettre des roues à une machine à laver en essorage rapide et furieux. Je fais la route en contre-plongée. J’ai l’impression de me balader dans New-York. Les gratte-ciels sont des SUV, les rues sont les voies de circulation.
On enchaine une centaine de bornes. Mais l’Eleven boit plus que le patron à une soirée happy hour. La jauge numérique, seul truc numérique d’ailleurs, indique qu’il faut qu’elle se désaltère.
Là se pose le souci de la pause pipi. Je commence à calculer les efforts pour sortir. Le casque, le harnais, se hisser en haut Santiano et rentrer à nouveau, une fois la vidange accomplie. Je me demande, juste comme ça, pour un ami, si l’urine se nettoie facilement sur le carbone. Mais l’attroupement autour des deux anglaises me prive de la mise en pratique de cette interrogation.
Le réservoir plein, la vessie vide, le sang circulant à nouveau dans mon corps, Loïc me propose de prendre le volant. Il monte, enfin se glisse dans le baquet passager. Je prends la place du pilote dont l’espace dédié au corps est plus serré encore. Balékoüy, je vais conduire une caisse unique, une caisse exceptionnelle, une caisse qui a poussé un délire à son paroxysme. Mais je vais conduire, pas piloter.
Un stagiaire en Lotus 2-ELEVEN
Le volant, petit, le pommeau, compact, l’embrayage parfaitement calibré, les pédales précises, l’Eleven se manœuvre simplement. Point de caméra de recul, les rétroviseurs sont des timbres. L’absence de vitres m’offre une vue panoramique. Le rayon de braquage n’est pas mauvais. Ça rappelle les caisses des années 80.
Démarrer nécessite de tourner une clé sous le volant, d’appuyer sur l’énorme bouton rouge à gauche, sur ce qui aurait dû être une porte dans une caisse normale. Évidemment, avec le pied sur le frein et en débrayant.
Loïc a été cool car après s’être tapé les bouchons et l’autoroute, il me laisse la seconde partie du trajet qui me propulse sur les petites routes de la Creuse. J’avoue que je suis vigilant. Je n’ai pas les sous pour rembourser les dégâts, ce n’est pas ma voiture. Puis 255 ch aidés par un compresseur insufflées aux roues arrière dans une barquette pesant 40 % du poids d’une Tesla M3 propulsion, ça demande un peu de concentration. Je sens que devant, Arnaud dans l’Exige a envie de jouer un peu. La route, il la connaît. La caisse, il la maîtrise. Mais moi, je n’ose pas.
L’autoroute et la route en Lotus 2-Eleven
Je kiffe quand même. Le passage de rapport nécessite un petit coup de gaz avant d’embrayer pour garder le régime dans la bonne plage. La boîte est capricieuse. Sur circuit, le talon-pointe s’impose. Il faut repasser le levier en position neutre, puis passer le rapport pour être certain qu’il soit bien passé.
La caisse tourne à plat, l’équilibre des masses est parfait. Chaque portion de route est un pur plaisir qui file la banane.
Le 1.8L VVT-I Toyota répond avec force. Le vent frappe la visière, j’ai l’impression d’avoir volé une voiture de Gran Turismo pour m’amuser dans Forza Horizon.
Le circuit du Mornay
On arrive devant une propriété privée. Un château énorme est entouré d’un étang. On ne se demandera pas longtemps si nous sommes au bon endroit. L’Elise jaune et la BMW aux couleurs Motorosport Performance nous confirment le lieu de la fête.
On découvre le circuit. Un des meilleurs que j’ai vus jusqu’à aujourd’hui. Il regorge de virages techniques et variés, agrémentés de dénivelés pour accentuer les transferts de masse. Chicane, freinage fort, virage se refermant, courbe à l’aveugle, tout y est.
Les différents terre-pleins permettent aux photographes de se positionner au plus près des voitures. Presque du Groupe B, la sécurité en plus.
Nous sommes en avance. Quelques minutes après, un défilé de Porsche arrive. Puis Nono Driver avec l’Exige. Deux anglaises pour tant d’allemandes, on sent un parfum de WWII.
Cela se confirmera quelques minutes plus tard sur la piste et l’histoire se reproduira puisque l’Allemagne va perdre.
Après un brief rapide sur les règles du circuit, brief durant lequel les propriétaires de Porsche étaient ON FIRE, le pilotes prennent place dans les voitures pour un tour de reconnaissance. Loïc prend le volant de l’Eleven, Arnaud prend les commandes de l’Exige. Armé de mon appareil photo, je me prépare. Il est l’heure de jouer.
Allumer les Porsche
Quand un pilote qui forme des gens sur un circuit te donne des conseils sur ledit circuit, tu l’écoutes. S’il te dit de suivre ses trajectoires pendant le tour de reconnaissance, tu les suis. C’est ce que ferait toute personne un minimum logique. Pas les Porschistes.
Après le tour de chauffe et les consignes de dépassement (savoir piloter sur piste, c’est aussi et surtout savoir dépasser), les pilotes se lancent avec leurs montures.
L’Exige corrige littéralement les 911 en piste. Seuls un Boxster S et une GT3 sortent du lot. La GT3 qui pestera que l’Eleven de ne la laisse pas passer.
Pourtant, à chaque sortie de virage, là Lotus met une longueur à l’allemande qui attendra le tour de refroidissement de la 2-Eleven pour doubler en mode vénère.
J’étais pas fan des Porsche, mais force est de constater qu’elles sont aussi à l’aise sur circuit que confortables sur route, une prouesse. J’étais attiré par les Lotus, je le suis encore plus.
Le soleil puissant faisait ressortir les couleurs des machines sur les photos. Les odeurs des moteurs cravachés, de la gomme brûlée et des embrayages chauffés me rappelaient que je vivais peut-être un moment qui sera impensable d’ici quelques années.
Un instant nostalgique qui prend fin quand j’embarque pour 3 tours de pistes aux côté de Loïc dans la Lotus violette.
3 two-R en 2-L-heaven qui t’envoient en enfer (frérot, abonne toi)
Ça pousse fort punaise. Les 255 chevaux se cherchent haut mais arrivent vite. Une puissance qui est à mettre en parallèle avec les 745 kilos de la machine, devenus 925 kg avec les passagers. Le compresseur ajoute une semelle au coup de pied qu’on se prend aux fesses. Une fois l’accélération digérée, ce sont les G qui font mal. Appel, contre appel, transfert de charge, votre estomac vous transmets les infos du moteur en temps réel.
Le paysage défile. Je suis partagé entre l’envie de vomir et l’envie de crier, mais rien ne peut sortir. C’est un pur régal. On entame le tour de refroidissement qui sonne le glas de ce moment sur piste. Il faut repartir et ce sont trois heures et demi de route qui nous attendent, sous un soleil qui commence à boucler ses affaires pour aller se pieuter.
Le retour du ROI, la Tesla salvatrice, le 3008 joueur et la 330D enrhumée
J’ai fait tout le retour. Trois cent cinquante kilomètres d’une traite. Risqué ? Absolument pas. J’étais gavé comme après un bon dîner. Le retour était le dessert. L’absence de pare-brise sert à gagner beaucoup de poids et ajoute un paquet de sensations. On revient aux fondamentaux. C’est con, mais c’est bon. La route n’est pas un circuit.
Loïc avait envie que j’appuie, ou pas. j’en sais rien, on parlait mais on ne s’entendait pas.
Il y a eu les coucous des enfants, les sourires des adultes, les moues aigries des rageux. Puis ce 3008 qui s’amusait à nous dépasser, pour se faire dépasser. Cinq fois. Tout ce qui rendrait un trajet chiant pour qui n’avait pas le vent dans la gueule devenait cool aux commandes de l’Eleven. L’air se rafraichissait. Le baquet m’avait anesthésié la jambe gauche, mais pas la jambe droite et je n’avais pas de Volvic.
Si vous vous endormez à 110 km/h, retirez le pare-brise. Le vent vous maintiendra plus éveillé qu’un trio café – Redbull – System Of A Down.
Quelques coups de gaz en Lotus 2-Eleven
J’avoue que je m’amusais à mettre quelques coups de gaz. Le compteur frôlait parfois le 160 km/h. J’étais un poil au-dessus de la limitation. Mais j’ai vite arrêté, voyant que l’heure d’arrivée estimée ne changeait pas. À quoi bon. Si la lumière est droite, le fun n’est pas là en ligne droite. Il est dans les virages des petites routes de la Creuse.
Il y a eu ce gars en 330D récente. Couleur de société. Il a eu envie de voir si sa Béhème avait été la voiture de course dont il rêvait. Il me collait au cul, du genre que je déteste. Un long virage s’est présenté, un coup de jus et l’Eleven a endormi la 330D. Pas grand chose, juste de quoi dire qu’on ne joue pas, et certainement pas dans la catégorie des parpaings. Il a récidivé. Voie d’insertion, un coup d’œil, tout est OK. Je mets les gaz. Quand le compte-tours indique 11 000, tu sais que t’as de l’allonge. La 330 s’effaça en quelques secondes. Une fois rangé, le conducteur de la BMW a tenu à se mettre devant nous. Porsche, BMW, il semble que l’ego gonfle quand on signe le chèque.
Enfin, il y a eu cette Tesla 3 qui paraissait une Y à bord de la Lotus. Le gars au volant semblait s’endormir régulièrement. À un moment, la voiture fait une belle embardée à gauche, juste devant nous. Pas de clignotant, pas de mouvement de tête, reposant sur la main gauche dont le bras était posé sur la porte. C’est certainement l’autopilote qui a corrigé le tir, vu la manière dont ça a été fait. Ce gars fera 3 manœuvres étranges durant le trajet. Il aurait dû retirer son pare-brise.
La Lotus Party est finie
Arrivé en bas de chez moi, la fête est finie. Je suis rassasié et crevé. Je comprends le concept de zone de confort. Ce confort est cool. C’est être enfermé dedans qui l’est moins. Il faut que ce soit un moment de calme entre deux choses exceptionnelles. Ne rouler qu’en voiture aseptisée fait perdre le goût de la conduite. La Two-Eleven supprime tout le superflu. Elle ne garde que l’indispensable qui procure de la joie. Cette Lotus 2-Eleven est la Marie Kondo de l’automobile.
Toutes les photos de la Lotus 2-Eleven et de la journée
Voici les autres images de la journée. Je me suis éclaté à shooter. MERCI À L’ÉQUIPE DU CIRCUIT du Mornay (je vous les recommandes pour des baptêmes de pilotages et des bar-mitsva), merci à Loïc (encore), à Arnaud (Nono Driver) et à mes parents sans qui je ne serais pas là aujourd’hui.
- Tout (Eleven).
- Y a rien dedans.
- La 3-Eleven.